Les 7 du Québec
La 4e guerre mondiale a-t-elle commencé
? (2e partie)
Robert Bibeau

Mercredi 27 mai 2020
La semaine
dernière, nous avons démontré, chiffres
à l’appui, que l’empire
Américano-Atlantique s’effondrait
économiquement créant les conditions
objectives de son assujettissement à
travers une quatrième Guerre mondiale
inévitable:
https://les7duquebec.net/archives/255077. La superpuissance
américaine ex-hégémonique et ses alliés
essoufflés ont engagé une guerre à
finir, une guerre perdue d’avance,
contre le challenger – l’Alliance
de Shanghai dirigée par
la Chine. À «l’Autoroute de la
soie» chinoise, projet
d’investissement multimilliardaire
(mille milliards de dollars en trente
ans), l‘Amérique oppose les plateformes
numériques des Gafam (Google,
Amazon, Facebook, Apple, Microsoft),
pesant 50% de la valeur cumulée des
grandes corporations du Dow Jones
sur Wall Street.
Ce que l’Oncle Sam ne soupçonne pas
encore c’est que ses gladiateurs se
rallieront au vainqueur au cours de la
bataille qu’il ne peut gagner, pas plus
que les puissances de l’Axe où l’Empire
soviétique ne pouvait vaincre la
puissance Étatsunienne ascendante
produisant en son temps la moitié des
produits industriels de la planète.
Des internautes un
peu naïfs ont argué qu’ils n’avaient pas
vu passer la 3e Guerre
mondiale, et qu’à ce jour, aucune bombe
nucléaire n’avait détruit le Capitole,
l’Élysée, le Kremlin ou Pékin, ce qui
pour eux marquerait le commencement
d’une nouvelle guerre mondiale…
Le Rideau de fer
et la Guerre froide
Le monde change
comme l’ont montré les événements du 11
septembre et comme l’illustrent la
pandémie virale et le confinement
policier meurtrier. La 3e
Guerre mondiale a été annoncée par un
discours historique prononcé en 1946 par
le criminel de guerre Winston
Churchill. Dans ce discours,
véritable déclaration de guerre,
Churchill annonçait que l’Occident
impérialiste allait ériger un
Rideau de fer et organiser le
blocus économique total contre l’empire
soviétique. Il faut se rappeler qu’à
Yalta (1945) les deux camps
impérialistes vainqueurs de la Seconde
Guerre mondiale avaient mis la table
pour la 3e Grande Guerre en
se partageant le monde, comprenant les
empires allemand et japonais défaits, et
les restes des empires français et
britannique déglingués. À compter de ce
jour macabre, les deux camps impériaux
s’affrontèrent sur terre, sur mer, dans
les airs et dans l’espace. La
confrontation fut totale et globale:
militairement, tantôt directement
(missiles de Cuba, Corée), tantôt par
l’entremise d’armées affidées et de
mercenaires sponsorisés par l’un et par
l’autre camp (Al-Qaïda vs moudjahid).
Cette guerre
militaire, de «basses intensités»
(sic), se doubla d’une guerre
commerciale, technologique, juridique,
diplomatique, sociale et politique
acharnée dont l’humanité connut le
dénouement le 26 décembre 1991 par
l’effondrement de l’empire soviétique et
le démantèlement de l’URSS.
Les historiens bourgeois, des humoristes
avant l’heure, appelèrent cette guerre
mondiale meurtrière, dont les pays du
tiers monde firent les frais sacrifiant
des millions de combattants et des
millions de civils innocents (Corée,
Vietnam, Cambodge, Laos, Inde, Chine,
Bangladesh, Pakistan, Moyen-Orient,
Angola, Mozambique, Algérie, Cuba,
Nicaragua, Chili, Amérique latine,
etc.) la Guerre froide
(sic).
Après
l’effondrement de l’un des deux
belligérants, experts, thuriféraires,
géo politicologues et autres plumitifs
stipendiés proclamèrent que désormais: «le
monde ne sera plus jamais le même. Nous
sommes entrés dans le monde unipolaire
du chaos (sic). L’humanité sera régie
par un nouveau paradigme (resic)» et
autres fadaises dithyrambiques.
S’ensuivit une période de transition.
L’empire américain bomba le torse et
poursuivit sa descente aux enfers de la
délocalisation industrielle, du
gonflement de ses déficits
catastrophiques, concurremment à la
dévaluation de sa monnaie fétiche,
illustration de sa faillite économique
sous le «paradigme» capitaliste
mondialisé. Nous avons abondamment
illustré cette faillite économique dans
notre éditorial précédent : «La 4e
Guerre mondiale a-t-elle commencé?
(1re partie)»
https://les7duquebec.net/archives/255077
Ainsi va
l’économie, ainsi vont les services de
santé
On doit rappeler
qu’ainsi va l’économie – ainsi va la
politique, l’idéologie, la société, le
système de santé, le système juridique,
la diplomatie et la guerre. Jamais sous
le mode de production capitaliste le
capital ne sacrifiera le profit – son
sang et sa vie – pour privilégier la vie
et la santé des citoyens quoiqu’en pense
la petite bourgeoisie tétanisée. Si vous
propagez cette illusion, c’est que le
système vous a dupé.
Il y a donc
anguille sous roche quant à l’amorce de
cette 4e Guerre mondialisée –
interimpérialiste – médias à la solde et
ploutocrates fredaines cette rengaine: «Il
vaut mieux paralyser l’économie, perdre
les profits, jeter des millions de
travailleurs – producteurs de plus-value
à la rue; il est préférable d’affamer
des millions d’ouvriers saqués que de
laisser mourir un malade du coronavirus!»
N’est-ce pas ces malotrus, riches de
milliards de dollars, qui ont attisé les
guerres locales qui émaillent notre
quotidien depuis le krach de 2008 et
l’élection de Donald Trump
à la tête de l’empire moribond? N’est-ce
pas ces ploutocrates qui ont imposé les
politiques d’austérité qui ont démembré
les services hospitaliers? On ne voit
aucune différence entre le monde d’hier
et celui d’aujourd’hui… entre le «paradigme
du chaos» d’hier et celui
d’aujourd’hui. Comme ce monde post-Guerre
froide et post-11 septembre
ressemble à s’y méprendre à celui qui
l’a précédé! Parions sans risque de nous
tromper que le monde qui succédera à ce
confinement policier meurtrier
ressemblera à celui d’avant la pandémie.
À qui profite le
crime?
Pour comprendre ce
paradoxe où des criminels de guerre
prétendent sacrifier leurs profits pour
sauver la vie on me suggère de tenter de
résoudre le dilemme: «À qui
profite le crime?» Je me méfie
de cette question, car elle insinue que
tout cela procède d’une volonté
maléfique – réfléchie – planifiée –
conspirationniste, manipulée par une
secte de ploutocrates qui mènerait le
bal depuis le commencement, ce
commencement n’étant pas l’apparition du
Covid-19 (échappé ou
exfiltré des laboratoires militaires de
recherche d’armes nouvelles). Cette 4e
Guerre mondiale a commencé par la crise
financière de 2008 – suivi de l’élection
de Donald Trump à la tête de
l’empire Atlantique en décrépitude. Donald
Trump a été propulsé à ce poste en
tant que réponse du grand capital
américain à sa débandade bancale. Nous
avions expliqué dans le livre «La
démocratie aux États-Unis. Les
mascarades électorales»
(2018)
https://les7duquebec.net/archives/231044,
pourquoi et comment Trump, le
polichinelle, constituait le dernier
espoir pour contrecarrer le
développement mécanique des
contradictions antagonistes au sein du
mode de production capitaliste moribond.
Il faut se
rappeler que le moteur principal d’un
mode de production est la contradiction
antagoniste qui oppose le développement
des moyens de production (comprenant les
forces productives salariées) et les
rapports sociaux de production, qui à un
moment donné sont trop étroits, trop
restreints, et sont incapables de
contenir et de laisser s’épanouir les
moyens de production et les forces
productives modernes, numérisés,
robotisés.
C’est dans ce
contexte, transcendant les complots et
les comploteurs, dirigé par les
contingences économiques – politiques –
sociales qu’est survenue cette pandémie
volontaire ou accidentelle – c’est
sans importance du point de vue de la
lutte de classes et de l’analyse
historique de classes puisque sous un
mode de production dominant c’est la
classe dominante qui assume la
responsabilité du développement des
rapports sociaux de production. Ainsi,
si au cours de cette pandémie il a fallu
imposer le confinement policier c’est
pour réduire la pression sur le système
hospitalier victime de l’austérité
imposée par le système économique et
relayé par les capitalistes en faillite,
et toute la compassion du monde n’y
changera rien.
Comprendre et
expliquer cette 4e Guerre
mondialisée
Comment expliquer
cette 4e Guerre mondialisée?
Elle épouse différentes formes:
militaire conventionnelle en maint
endroit – guerres aux djihadistes
autoproclamés, guerres diplomatiques,
guerres commerciales et blocus
financier, guerres juridiques pour
ratifier ou raturer des traités, guerres
sociales pour mâter les révoltés,
guerres politiques pour élire des
polichinelles stipendiés, guerres
monétaires pour sauver le dollar
dévalorisé ou le remplacer par l’étalon
or convoité, guerre boursière et
financière, guerre virologique et
bactériologique, guerre numérique pour
imposer le 5G, et retour à la menace de
guerre nucléaire.
https://www.msn.com/fr-ca/actualites/monde/washington-%c3%a9voque-un-projet-d-essai-nucl%c3%a9aire-le-premier-en-28-ans/ar-BB14uY9r?ocid=msedgdhp
À cette étape,
qu’est-ce qui pousse le système
économique vers le confinement policier
meurtrier et j’oserais dire suicidaire,
en apparence du moins? Ce qui précipite
le système vers son effondrement ce
n’est pas cette pandémie limitée (5
millions d’infectés en 6 mois de
contagion sur 7,7 milliards
d’individus). Des victimes dont se
moquent les milliardaires et leurs
mandataires politiques. Ce qui a fait
monter d’un cran l’intensité de cette
guerre impérialiste qui ne dit pas son
nom c’est l’usage d’une arme létale
virologique (insidieuse et invisible) et
surtout le confinement policier –
drastique à laquelle la populace s’est
soumise avec complaisance (!) tolérant
même d’être fichée, espionnée, dénoncée,
verbalisée, réprimée, et emprisonnée.
Il est aisé de
comprendre la soumission des populations
tétanisées – programmées – à la
tactique du confinement policier – étant
donné la propagande hystérique subie et
l’évanescence de la menace virale
invisible. Cette adhésion durera tant
que le chômage de masse, les expulsions
de résidence, les faillites personnelles
et la famine de masse n’auront pas
frappé durement tous les continents et
pas seulement l’Inde, l’Asie et
l’Afrique comme habituellement. Il
nous reviendra alors d’exposer au
prolétariat subjugué que cette misère
globale, mondiale, largement répandue
n’est pas le fruit de la fatalité, mais
la conséquence funeste de l’échec d’un
système économique inadéquat –
irrécupérable – non réformable – que
l’homme doit abolir pour en construire
un nouveau adapté aux immenses moyens de
production que nous avons édifié
collectivement.
Par contre, il est
difficile de comprendre et d’expliquer
le mutisme de secteurs économiques
entiers qui auront du mal à se relever
de ce confinement meurtrier tel le
tourisme, la restauration,
l’hôtellerie, les croisiéristes,
les voyagistes, le transport aérien,
l’immobilier, l’assurance,
l’automobile (1/4 de l’économie
mondiale), l’aéronautique,
l’aéroportuaire, le portuaire, le
vêtement, etc., etc. sans compter
la terrible récession économique qui
frappera tous les secteurs d’activité,
et toutes les classes sociales, les
prolétaires et leurs maîtres.
Il faut toutefois
admettre que chaque grande guerre
mondiale porte ses conséquences, ses
restrictions, ses dépréciations et ses
déprédations que tolèrent les secteurs
économiques capitalistes, et qu’endure
la chair à canon prolétarienne. Les
nouvelles armes virologiques létales
tuent le capital variable excédentaire
(les salariés) sans détruire le
capital constant nécessaire (la
machinerie et les robots numériques
dispendieux). À chaque guerre ces
destructions ont apporté la reconversion
et la reconstruction du mode de
production capitaliste autour d’un
nouvel axe de productivité et de
rentabilité, ce que la go-gauche appelle
pompeusement un nouveau «paradigme»
(sic). L’histoire se répète en
empruntant parfois d’étranges méandres.
Finalement, «À
qui profite le crime?» Au régime
économique capitaliste comme mode de
production qui par des destructions
inimaginables – se sera refait une
virginité pour relancer l’exploitation
et l’aliénation du travail salarié seule
source de plus-value, le sang vivifiant
du capital vampirique.
Que faire
alors ?
Faut-il
s’interroger à propos de l’origine
chinoise ou américaine du Covid-19 ?
Faut-il chercher un bouc émissaire : Macron,
Trump, Xi Jin Ping, Merkel ou Trudeau
? Assurément non ! S’il était aussi
facile de se sortir de ces crises
économiques endémiques et de ces
guerres sans fin que de voter pour un
nouveau larbin, on le saurait depuis
longtemps, puisque nous sommes invités à
voter futilement depuis des années.
Cette nouvelle guerre mondialisée offre
aux prolétaires l’opportunité de prendre
leurs distances vis-à-vis l’État fétiche
adulé par la petite bourgeoisie
paupérisée. Il faut cesser de compter
sur l’État fétiche des riches. Il faut
le déconstruire et ainsi désarmer les
ploutocrates et leurs laquais, abolir
leurs assignations et détruire leurs
fonctions. Après ceci, tout un monde
sera à construire, non pas un pseudo
Nouvel ordre mondial fondé
sur les mêmes lois du capital… mais un Nouveau
Monde sans capital.
https://les7duquebec.net/archives/254560
Reçu de Robert Bibeau pour
publication
Le sommaire de Robert Bibeau
Le dossier
Monde
Le dossier
Covid-19
Les dernières mises à jour

|