Les 7 du Québec
La bourgeoisie canadienne a refait son
lit
Changement de la Garde à Ottawa
Robert Bibeau
Robert
Bibeau
Samedi 24 octobre 2015
http://www.les7duquebec.com/...
Victoire de la
bourgeoisie – défaite du prolétariat
Le soir du dix-neuf
octobre prenait fin la dernière
manifestation de la mascarade électorale
fédérale canadienne. La classe
capitaliste « nationale » pouvait
continuer à se pavaner et déclarer «
Missions accomplies, nous les avons
mystifiés ». Ce soir-là, la
sourde rage de la classe ouvrière venait
d’être endiguée et étouffée dans un
exercice « démocratique » bourgeois qui
ne la concerne pas (1). Une fumisterie
électoraliste parlementaire dont seuls
le capital, les médias à sa solde, la
superstructure idéologique et politique
des riches détiennent le contrôle et
dirigent la destinée.
Près de 68% de
l’électorat s’est « exprimé » par une
croix sur un bulletin d'abdication au
cours de cette activité d’allégeance à
l’État des riches. La bourgeoisie
canadienne en panade, coincée par la
crise économique inextricable, dont
Harper, Mulcair, et
Trudeau ne peuvent l’extirper, a tout de
même pavoisé. Si les États-Unis, l’Union
européenne, la Chine et la Russie, ne
savent pas échapper à la crise
économique systémique que pensez-vous
des capacités de l’économie canadienne
(35 millions d’individus et 1 700
milliards de dollars de PIB) de réguler
l’économie mondiale et de résoudre les
contradictions de ce mode de production
moribond (2)?
Le capital canadien
en tant que faction nationale du capital
international est toutefois satisfait de
sa performance électorale. Le tiers
seulement des travailleurs salariés a
rejeté cette mystification électoraliste
et refusé de participer à cet exercice
de soumission à l’ordre « démocratique »
bourgeois. Ceci induit que la classe
ouvrière canadienne dans sa majorité n’a
pas encore une prise de conscience
claire de son existence de classe
(classe en soi), étape indispensable à
son émancipation en tant que classe
sociale aspirant au renversement du
pouvoir d’État bourgeois. Les résultats
de cette élection bidon atteste que le
prolétariat canadien est encore traversé
d’illusions réformistes telles que
« Chasser Harper du pouvoir
fera une différence » ou encore,
« Trudeau a promis de taxer les
riches et d’alléger le fardeau fiscal de
la classe moyenne » ce qui sera
inutile, voire impossible, car la crise
économique systémique du capitalisme
n’est pas la conséquence de la «
surtaxation » de la classe moyenne
(sic), ni des fraudes fiscales des
capitalistes. Ce ne sont pas deux causes
mais deux conséquences de la crise
économique endémique (3).
Déroulement de
la mascarade électorale canadienne
Au début de la
campagne électorale, le grand capital
avait choisi sa faction
sociale-démocratique syndicaliste pour
assurer la gouvernance de la machine
d’État capitaliste. Le NPD trônait au
sommet des sondages pendant que le grand
capital préparait sa relève libérale
pour la prochaine mascarade électorale.
Les Conservateurs de Harper ayant
terminé leurs méfaits sont retournés sur
les banquettes de l’opposition se
refaire une virginité comme après chaque
période d’attaque amplifiée contre les
salariés (4).
En cours de
campagne, il apparut que l’équipe
sociale-démocrate, timorée dans ses
mensonges à la populace, s’est
disqualifiée, alors que la relève
libérale s’est montrée
apte à gouverner la machine
d’État des riches. Le jeune Trudeau,
docile, manifestait de grandes aptitudes
à obéir aux ordres des fonctionnaires du
capital chargés de le contrôler.
Décision fut prise de le porter au
pouvoir sine die. Ce qui fut fait.
Au cours de la
bouffonnerie électoraliste, la
bourgeoisie tenta de soulever l’hystérie
populiste contre les immigrantes
récentes. Les médias à la solde se sont
déchainés contre deux immigrantes
musulmanes sans toutefois réussir à
soulever l’ire populaire contre ces
quelques représentantes de la misère
séculaire.
Le traité de
libre-échange Trans-Pacifique
Par contre, quand
le grand capital annonça la conclusion
des négociations du traité de
libre-échange Trans-Pacifique, mission
pour laquelle Stephen Harper avait été
placé à la tête de l’État des riches,
leurs médias se sont tenus cois.
Pourtant, le traité de libre-échange
Trans-Pacifique, et celui signé avec la
Corée du Sud, et
celui conclu avec l’Union européenne
sont des ententes commerciales majeures
qui attestent du degré d’intégration
systémique de l’économie impérialiste
mondialisée et globalisée (5).
La misère des
classes ouvrières dans les pays
signataires passe par ces traités
internationaux inégaux chargés
d’ordonnancer la surexploitation des
prolétaires de la Terre tout entière.
Quel thuriféraire de quelle allégeance
grégaire a voulu expliquer ceci au
prolétariat au cours de cet exercice
électoral bourgeois ? Aucun, car nul
larbin parlementaire ne représente ni ne
défend les intérêts de la classe
ouvrière.
L’Étatisme
gauchiste bourgeois
La go-gauche
électoraliste et parlementariste sévit
depuis longtemps parmi le mouvement
ouvrier et c’est elle qui propage les
utopies de l’électoralisme et du
fétichisme étatiste que l’on observe
aujourd’hui dans le mouvement militant.
L’État bourgeois ne peut
nullement être la solution à la crise
systémique du capitalisme et à ses
effets catastrophiques pour la raison
que l’État ne peut être autre chose que
le gouvernant de la
reproduction du capital, un ordonnateur
de plus en plus essentiel au fur et à
mesure de son développement historique.
Tout renforcement du rôle de l’État
capitaliste ne peut être qu’un
renforcement de la dépossession des
travailleurs salariés des moyens de leur
survie, un renforcement de la domination
sur eux du capital (éventuellement
étatisé) et de ses représentants. Les
fonctionnaires du capital – exécuteurs
aveugles de ses lois inéluctables –
quelles que soient leurs
promesses de « démocratie participative
», « citoyenne », « républicaine », «
parlementaire » ou « populaire » ne sont
que des courroies de
transmission qui ne peuvent que happer
le mouvement ouvrier pour le plier aux
lois d’airains de l’État policier «
produire plus de plus-value ou périr
». Cette mystique du fétichisme étatique
contemporaine n’est pas le fruit du
hasard, elle manifeste une tendance au
totalitarisme inhérente à l’essence de
l’État bourgeois et dont le plein
développement accompagne nécessairement
celui du capital arrivant à son stade
ultime – impérialiste –. Cette idéologie
de l’État fétiche est trompeuse et
dangereuse particulièrement quand elle
se pare des qualificatifs de «
socialiste » et de « communiste ».
L’urgence politique présente est chargée
de la nécessité que les prolétaires
conquièrent leur indépendance en
s’organisant en classe révolutionnaire
émancipatrice contre l’État
capitaliste, le dernier rempart de
la bourgeoisie (6).
Voilà pourquoi nous
réaffirmons que les 32% de non-votants
représentent réellement le niveau de
conscience de classe du prolétariat
canadien. Ceci signifie que les
révolutionnaires ouvriers ont encore du
pain sur la planche pour indiquer la
voie de l’émancipation de classe au
prolétariat. L’insurrection sera
populaire et spontanée, la révolution
sera prolétarienne, consciente et
organisée.
(1)
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/cette-election-bourgeoise-ne-concerne-pas-le-proletariat/
(2)
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/la-classe-ouvriere-repudie-ces-elections/
http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/non-a-la-mascarade-electorale/
(3)
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/leconomie-capitaliste-en-danger-de-disjoncter/
(4)
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/crise-austerite-resistance-a-la-gouvernance-nous-sommes-tous-proletaires/
et
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/lutte-a-la-pauvrete-lequite-fiscale-doit-on-esperer-des-avancees/
(5)
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/les-vrais-patrons-sont-derriere-les-rideaux-quatre-traites-inegaux/
(6) Tom
Thomas. Étatisme contre libéralisme.
(2011) Éditions Jubarte.
Le sommaire de Robert Bibeau
Les dernières mises à jour
|