Les 7 du Québec
À Gaza, la bourgeoisie se planque et
le prolétariat planche, encore une lutte
de libération nationale bourgeoise
Robert Bibeau

Mercredi 23 mai 2018
Que se passe-t-il en Palestine occupée ?
Depuis plusieurs
semaines (vendredi le 30 mars 2018) le
gouvernement israélien et l’armée
israélienne ont assassiné plus d’une
centaine de Palestiniens, de nombreux
enfants notamment, et ils en ont blessé
des milliers d’autres (plus de 11 000).
Désarmés, ces Palestiniens ont été tués
ou blessés pour le crime de manifester
contre leur incarcération dans le plus
grand bagne à ciel ouvert des temps
modernes où un million cinq cent mille
être humains s’entassent, prisonniers
depuis soixante-dix années.
Au-delà du dégoût
et de la colère que provoque ces
meurtres commis de sang-froid, sous
l’œil des caméras (nonobstant leur
myopie sélective) la question que
soulève ces crimes contre l’humanité
c’est : « Pourquoi ce carnage
largement médiatisé ? »
Se peut-il que les
palestiniens manifestant pensent que ces
soldats totalement aliénés – endoctrinés
– s’abstiendront de les tués ? Se
pourrait-il que les Palestiniens
innoecents espèrent que les dirigeants
israéliens reculeront devant ces crimes
de guerre avérés ? Je ne le crois
pas. Les prolétaires palestiniens
connaissent leurs geôliers « nazifiés »
depuis soixante-dix ans maintenant, et
il est évident qu’aucun de ces militants
n’attend de pitié des assassins de
Tsahal.
Il nous faut donc
admettre que les martyrs palestiniens
connaissent les risques qu’ils encourent
face à ces tueurs programmés. Car autant
le mystère est grand sur ce qui pousse
ces militants bien intentionnés – mais
manipulés – à s’immoler de la sorte,
autant le mystère plane sur les motifs
et les objectifs des autorités
israéliennes qui ne peuvent ignorer le
dommage que leur occasionne de telles
spectacles d’assassinats publics
télévisés et répétés. Qui après avoir vu
ces crimes de guerre osera encore
prétendre au droit à l’existence de cet
État fantoche, de cet État voyou, de cet
État illégale et illégitime, construit
sur une Terre expropriée et
ensanglantée.
Le peuple « juif »
n’existe pas mais l’État colonial
israélien existe
Il est évident
que les dirigeants israéliens savent
qu’ils forcent leurs comparses des
capitales de la « communauté
international » bidon à se démasquer et
à s’exposer en compagnie de ces tueurs
en série ce qui les embarrasse
évidemment, c’est pourtant l’effet
escompté. À travers cette allégeance
occidentale aux tortionnaires sionistes,
le suzerain américain souhaite signifier
aux prolétaires américains, israéliens,
palestiniens, français, canadiens, et à
ceux du monde entier, le sort qu’il
réserve aux résistants et aux damnés de
la Terre révoltés. Après George W
Bush, après Barack Obama,
voici Donald Trump qui proclame
« Vous êtes avec nous ou vous êtes
contre nous ». Voilà la
signification profonde de cette tuerie
contre le peuple Palestinien, massacre
qu’exécute le protectorat israélien, ce
soi-disant État d’un « peuple » qui
n’existe pas et n’a jamais existé.
En effet, comme
l’écrit Shlomo Sand un
peuple – une nation – de quelques
milliers d’individus n’a pu subsister
dans l’errance, expatrier- éparpiller à
travers le monde pendant deux milliers
d’années, convertissant et intégrant des
étrangers (goys) ayant pour seule
composante identitaire un livre
« révélé » (la Thorah)
différemment interprété. (1)
La vraie nature du
protectorat israélien
Il faut bien le
comprendre, Israël est un
protectorat créé par les impérialistes
britanniques au siècle dernier, à une
époque où pour contrôler et s’approprier
une richesse naturelle (pétrole), son
transport et ses marchés, une puissance
impériale devait disposer d’une armée à
proximité de la ressource, une armée
capable d’intervenir rapidement pour
frapper les bourgeoisies nationales
récalcitrantes en cas de nécessité.
C’est d’ailleurs ce que fit l’État
fantoche israélien en 1956, aux
ordres du Royaume-Uni et de la
France, empires convoitant le
Canal de Suez porte d’entrée des
pétroliers ravitaillant le marché
européen. Il en fut ainsi par la suite
quand la nouvelle puissance hégémonique
américaine eut pris le relais des
vieilles puissances européennes déchues
(Guerre de 1967, de 1973, bombardements
de la Tunisie, de la Jordanie, de la
Libye, de l’Irak, de la Syrie, invasions
et occupation du Liban, et du Golan,
etc.). Aujourd’hui, sous l’impérialisme
moderne dont l’économie est mondialisée
et financiarisée, l’entretien d’un
contingent militaire en terre étrangère
n’est plus nécessaire. Il faut en
convenir Israël est une
base militaire obsolète qu’il leur
faudra tôt ou tard désaffectée. (2)
L’internationale
« juive » ne fait plus recette,
bienvenue au « false flag » sioniste
Nul ne doit se
laisser berner par les jérémiades
proto-sionistes à propos de la lubie de
la judéité du « Peuple élu » et
autres fadaises au sujet des prophéties
de Theodor Herzl un
suprémaciste sponsorisé, et de
l’assentiment prémédité de Lord
Arthur Balfour (1917), et autres
foucades folkloriques complotistes à
propos des sectes « juives
internationales » qui domineraient le
monde avec leurs 16 millions d’adhérant
(sur 7 milliards d’individus vivants
soit 0,05%), comprenant quelques
dizaines de prétendants « juifs » sur
les 2500 milliardaires recensés (0,05%
du total) , ou encore, à propos de
l’État de tous les « Juifs » (dont
la majorité des citoyens est athée) sur
une Terre « promise » (sic) par
Yahweh à cette populace d’exilée
multiethnique rassemblée là par les
pénuries de logements et d’emplois. Ne
pas oublier non plus l’inévitable
forfanterie de l’« AIPAC »,
un club sélect dont les milliardaires
opportunistes américains se servent
comme paravent pour dissimuler leurs
méfaits et en accusé commodément les
sanguinaires « juifs » expatriés.
Vous cherchez un modèle de « False
Flag », en voilà un.
Une époque tire à sa
fin, l’alliance Atlantique s’effrite
Soupçonnent-ils ces
capitalistes israéliens, ce que vous et
moi nous savons déjà : que premièrement,
leur mentor déclinant s’écarte
progressivement de ses alliés et
concurrents européens; que deuxièmement,
une fois leur tuteur défaussé il ne
restera plus personne pour les protégés;
que troisièmement, le temps joue contre
eux ! Imaginez dans trente ans combien
de dizaines de millions d’arabes enragés
–débarrassés de leurs dirigeants
prostrés – encercleront cette base
militaire néocoloniale abandonnée par
les porte-avions US partis faire la
guerre de l’autre côté de la Terre, en
mers de Chine, de Corée ou du Japon.
Te Deum en Palestine
sacrifiée
Il n’y a qu’une
explication possible à la tactique
sanguinaire et suicidaire de l’État
voyou israélien. Maintenant qu’il a reçu
la dernière concession de son maître
poltron à son ambassade relocalisée, le
diable sioniste étale sa hargne
désespérée avant de jouer son va-tout,
ce bain de sang signifiant qu’il vendra
chèrement chaque parcelle de terre
spoliée, ce dont le Hamas
et l’OLP ont pris acte à
n’en pas douter à travers ces milliers
de sacrifiés. Il est tout de même triste
qu’une nouvelle fois (vingtième
répétition depuis la Nakba
de 1948) des milliers de Palestiniens
aient ainsi payer de leur vie ou de leur
santé les tractations pour le partage
des terres entre deux bourgeoisies
nationalistes chauvines (3). Un jour,
le bantoustan palestinien tant souhaité
par Arafat et par Haniyeh
ouvrira ses portes, veuillez en
remercier ces milliers d’immolés. La
véritable libération du prolétariat
palestinien viendra plus tard, n’en
doutez pas. (4)
NOTE
-
http://www.les7duquebec.com/7-dailleurs-2-2/comment-le-peuple-juif-fut-invente/
-
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/wall-street-se-retire-de-laccord-sur-le-nucleaire-iranien/
- Selon Ismaïl
Haniyeh, « les sangs versés à
Gaza ont fait capoter la décision de
Trump concernant le « deal du siècle».
« Donald Trump avait
l’intention d’annoncer le « deal du
siècle » et le « démantèlement de la
Palestine » le jour même du
transfert de l’ambassade US à Qods,
mais les sangs versés à Gaza l’ont
empêché d’exécuter sa décision », a
dit le chef du Hamas.
http://www.presstv.com/Detail/2018/04/06/557610/Isral-Palestine-Gaza-Cisjordanie-retour
Robert Bibeau
(2017)
Question nationale et révolution
prolétarienne sous l’impérialisme
moderne. L’Harmattan. Paris.
150 pages.
http://www.les7duquebec.com/7-de-garde-2/question-nationale-et-revolution-proletarienne-sous-limperialisme-moderne-ouvrage-de-robert-bibeau/
Reçu de Robert Bibeau pour
publication
Le sommaire de Robert Bibeau
Les dernières mises à jour

|