Les 7 du Québec
Enfin, la mascarade électorale française
tire à sa fin
Robert Bibeau

Dimanche 23 avril 2017
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Le cirque électoral dans l’hexagone,
un dernier croche avant le mur.
Le grand capital français est rompu aux
magouilles complexes, aux alliances
traitresses, aux faux-fuyants ubuesques
et aux attaques vengeresses. C’est qu’en
France de nombreuses strates historiques
se superposent au fil des siècles, et
elles laissent des traces profondes dont
les artéfacts politiques jonchent le sol
de la patrie dont la terre est rougie du
sang des citoyens républicains, des
communards, des poilus, des partisans et
des innocents, alors que le mode de
production capitaliste reste en piste
malgré leurs sacrifices. Aux États-Unis
l’équation était simple – deux candidats
et des broutilles. En France, de
nombreux candidats à l’investiture et à
la fin 11 candidats à la Présidence.
Comment faire passer l’Homme de
l’establishment à travers ce dédale
invraisemblable se demande les patrons
du grand capital managérial ?
Préparer la
route au chalengeur.
Une étape à la fois
répondirent les conseillers. D’abord
éliminer dès les « primaires », les
candidats susceptibles de battre le
chalengeur. C’est ainsi que Valls, fut
battu par Hamon l’insignifiant – assuré
de ne jamais faire le 2e
tour. À droite, « Bling bling » Sarkozy
et le maire de Bordeaux furent écartés
pour laisser passer Fillon-les
casseroles, sur lequel les ploutocrates
possédaient un volumineux dossier de
malversations et de prévarications,
qu’ils connaissaient bien puisque ce
sont eux qui avaient conseillé à
l’ex-sous-fifre – premier ministre de
s’en mettre plein les poches comme tout
un chacun. Il faut savoir compromettre
ses collaborateurs de manière à les
tenir bien en laisse par ailleurs. À si
bien faire le podium des candidatures de
gauche comme de droite, ne présentait
plus que des « loosers » sans dangers –
toute menace – ou presque – ayant été
écartées devant l’Homme de
l’establishment, qui pouvait espérer
passer. Quoique, un nouveau
candidat au centre – sorti tout droit de
chez le banquier Rothschild – pose une
menace et pourrait l’emporter à
l’arraché au 2e Tour et barré
la route au favori.
Le cas Macron.
Le problème Macron
fut donc traité avec subtilité comme il
sied chez les gens biens nés. Étant
donné que la mission Macron consiste à
neutraliser Fillon et à l’empêcher de
passer au deuxième tour, il ne faut pas
discréditer Macron au point qu’il ne
puisse ravir des appuis à Fillon. Par
contre, Macron ne doit pas passer au
deuxième tour où il risque de l’emporter
et devenir le nouveau polichinelle de la
Ve République en
déliquescence. Le grand capital sait
déjà que ce narcissique, fat et
prétentieux, n’a pas la trempe du
bourreau. Hollande a déjà failli à cette
tâche, faut-il rejouer la cassette des
incapables ? D’abord, placer
Macron en tête des sondages de façon à
centrer les attaques de tous les autres
candidats sur ce « bozo les culottes »,
un vieux truc « d’organisateur
d’élection truquée ». Ensuite, les
sondages Macron plafonnent, afin de
laisser place à l’Étoile filante
Mélenchon, sortie de nulle part, dont
les sondages, d’abord hoquetant, se
révèlent tout à coup fermes et
favorables à l’ex-jospiniste,
trotskiste, socialiste, insoumis,
opportuniste et réformiste qui espère
sauver le mode de production capitaliste
malgré le capital.
Pourquoi le grand
capital français a-t-il choisi parmi les
10 frères candidats à la présidence de
la République capitaliste, le citoyen
Mélenchon pour affronter leur chalengeur
– celle dont ils ont convenu de faire la
première présidente de la République,
l’Angela Merkel de la France ? Parce que
Mélenchon est le seul capable de
recueillir assez de voix à gauche pour
passer au 2e tour, en
piétinant Hamon et en grappillant
l’extrême centre-gauche bourgeois, mais
il est le seul qui sera incapable de
rallier la droite à sa candidature au
deuxième tour son vote étant le moins
cristalliser du groupe (excepté Macron
qui en est de cette façon plus facile à
dépecer). La droite française préfèrera
Le Pen (autant dire Belzébuth) à
Mélenchon (Satan) malgré le traumatisme
que le grand capital a lui-même provoqué
lors du séisme médiatique de 2002.
Fillon, et Macron battrait Le Pen mais
pas Mélenchon et c’est la raison pour
laquelle les « organisateurs
d’élections démocratiques » (sic)
feront tout pour provoquer une
confrontation Le Pen – Mélenchon…
si c’est Le Pen – Macron ils feront
avec… tant pis. De toute manière ça
reviendra au même, ils sont tous
interchangeables. Tous les autres
candidats auront servi de marionnette,
de faire valoir et de valideur dans ce
scénario alambiqué que seul les
véritables détenteurs du pouvoir
économique et politique ont le moyen
d’imposer à la populace déroutée et
dégoutée.
D’ici le premier
tour le Front national joue
profil bas, et n’attire pas les coups
vers lui, ce qui signifie que son score
en surprendra plusieurs le 23 avril
prochain. Car s’il y a un électorat déjà
« cristalliser et cimenter » c’est celui
du FN. Les sondeurs ont reçu ordre de
sous-estimer le score de Marine Le Pen
au premier tour de façon à impressionner
l’électorat par l’ampleur de son avance
le 23 avril et lui donner l’élan requis
pour arracher le 2e tour.
Les « organisateurs d’élections
démocratiques » planifient le 2e
tour avant même que le premier n’ait été
joué. Qui dit mieux à gauche de
l’échiquier politique bourgeois ?
La classe
prolétarienne et le cirque électoral.
Quand on voit ces
jeunes « démocrates » occidentaux
déchirer leur chemise pour défendre
cette démocratie de la magouille et du
capital, et quand on voit la go-gauche
s’agiter pour donner soi-disant une voix
aux « classes populaires », aux
« classes travailleuses » (sic), à la
« classe moyenne citoyenne », aux
« masses » (sic) on comprend pourquoi la
classe prolétarienne les répudie tous.
La classe
prolétarienne a déjà fait son lit dans
cette foire d’empoigne électorale où se
vautrent la droite et la gauche. La
classe prolétarienne n’accorde aucune
confiance à ces politiciens bourgeois et
déclare « Tous pourris, tous pareils.
On ne vote pas » signe que la
conscience de classe mature rapidement
avec l’approfondissement de la crise
systémique du capitalisme et la montée
des menaces de guerre. Il y a 45
millions d’individus inscrits sur les
listes électorales françaises sur plus
de 50 millions d’électeurs potentiels,
il sera intéressant de connaitre le 7
mai 2017, combien d’électeurs se seront
finalement prévalus de leur droit de
vote.
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