Les 7 du Québec
Robert Mugabe,
dernier gauchiste despote et imposteur
Robert Bibeau

Mercredi 22 novembre 2017
C’est en 1976, à Montréal, que j’ai
rencontré Robert Mugabe
chef de la ZANU, alors en tournée de
financement à travers le Canada.
L’intellectuel petit-bourgeois, formé en
Afrique du Sud et dans quelques
universités africaines, fréquentait les
thèses léninistes et wilsonniennes sur
le supposé « droit des nations à
disposer d’elles-mêmes, et à
l’autodétermination », et il
flirtait avec les théories de la gauche
tiers-mondiste et chrétienne sur la « libération »
politique comme prélude au développement
économique autonomiste (sic). Nous
savons aujourd’hui que ces théories
bidon ont fait long feu, au Zimbabwe,
et partout sur le continent africain
comme nous allons en faire la
démonstration. Dans tous ces pays, où
les « peuples » dirigés par leur
bourgeoisie tribale se sont soi-disant
« libérés » politiquement, sans libérer
les forces productives sociales, ils
sont demeurés sous le joug néocolonial,
la nouvelle appellation pour désigner
les pays soumit à l’un ou à l’autre des
blocs impérialistes mondialisés.
Du « Père
de la nation »
au « Petit
père des peuples ».
Récemment, au
Zimbabwe, à l’exemple de celles qui
l’ont précédé dans le tiers-monde, la
lutte de « libération » nationale
bourgeoise, même si dirigée par un
marxiste-léniniste « Père de la
nation » s’est soldée par un
coup d’État où la garde rapprochée du
vieux dégénéré l’a limogée afin de
s’attribuer les pleins pouvoirs de
gouvernance sur l’appareil d’État au
service des grandes puissances.
Un commentateur
politique de Mauritanie
(une république tribale soi-disant
« libérée » du colonialisme français et
où l’on pratique encore l’esclavagisme)
affirmait : « Robert Mugabe a perdu
son dernier combat politique pour avoir
oublié ce qui a fait sa force : sa
capacité à unir les siens et à faire
peur aux autres tribaux. Sous son joug,
la ZANU-PF, s’était approprié tout le
riche Zimbabwe ne laissant que des
miettes aux contestataires (…) Les
présidents qui s’accrochent font tous
les mêmes fautes. Ils veulent survivre à
la mort, ils se croient rois et veulent
s’imposer pour toujours, via un héritier
et écoutent les mauvais génies »
(1).
Mercredi le 15
novembre 2017, le camarade Bob Mugabe,
93 ans, dont 37 années à la présidence
de l’État fantoche zimbabwéen « libéré »
et exsangue, dernier héros des guerres
« d’indépendances » africaines, a été
déposé de son trône bancal, où il
s’incrustait, et où il manigançait sa
succession dynastique au service du clan
Shona à l’encontre de l’ethnie
Ndébélé pourtant déjà lourdement
décimée. En effet, en 1980, le Président
marxiste-léniniste à vie, et chef du
Politburo de la très nationaliste et
raciste Union Nationale africaine du
Zimbabwe (ZANU) avait lancé la 5e
division de l’armée nationale tribale,
formée en Corée du Nord (on
s’entraide entre nationalistes
« émancipés ») afin de massacrer
plusieurs dizaines de milliers de
Ndébélés, éradiquant ainsi toute
forme d’opposition ethnique au pouvoir
« internationaliste » de la ZANU
multiethnique (sic). C’est aussi en 1980
que les premières élections
démocratiques bourgeoises furent
organisées dans le pays contrit et que
l’ethnie Shona accéda à la
gouvernance de l’État bourgeois fétiche
(2). Le Zimbabwe « libéré » fut
alors l’objet de rivalités entre
différentes puissances impérialistes qui
tentèrent soit de le conserver dans leur
escarcelle (Royaume-Uni – États-Unis),
soit de s’approprier les richesses
naturelles (minerais et ressources
agricoles) et la plus-value de l’une des
forces de travail les plus productives
du continent africain (après l’Afrique
du Sud du camarade Mandela, un
autre « Père de la nation »
bourgeoise africaine). En 2000, une
soi-disant « réforme agraire »,
en réalité l’expropriation des terres
des fermiers à distribuer aux caciques
du régime, morcela les terres, à rebours
de l’évolution du mode de production
capitaliste, détruisant l’agriculture
industrielle monopoliste et entrainant
le pays dans la famine. S’ensuivirent
des années de misère pour ce contingent
de prolétaires. Ainsi, en 2005, la
ZANU-PF lança une campagne appelée
« Tous les Blancs dehors en 2005 »,
ce qui valut au peuple zimbabwéen de
lourdes sanctions de la part des
puissances impérialistes occidentales
qui trouvèrent prétexte de forcer la
sujétion du Zimbabwe à leur camp
impérialiste. En 2006,
l’inflation dépassa les 1 000 %, et les
100 000 % en 2007. L’exode de la
population pauvre vers les pays voisins
s’accéléra (3 millions de migrants sur
une population de 14 millions
d’habitants). Ces années-là le chômage
atteint les 75% pour ce peuple peut-être
« libéré et indépendant » (sic), mais
nullement émancipé. En 2009, la monnaie
nationale, le dollar zimbabwéen, fut
remplacée par le dollar du grand Satan
américain à la suite d’une
nouvelle crise de la monnaie. La
chronique politique se limite depuis à
une suite de scandales où des généraux
se trouvent impliqués dans des trafics
divers, des ministres dans des contrats
léonins, alors que des barons du parti
« démocratique » bourgeois défraient la
rubrique à potins, rien de prolétarien
ni de marxiste-léniniste dans tout cela
(3). Ces faits attestent que la
bourgeoisie gauchiste ne sait pas mieux
administrer le capitalisme que la
bourgeoisie droitiste et que c’est bien
d’abolir le mode de production
capitaliste qui libérera la classe
prolétarienne internationale.
La classe
prolétarienne n’a pas de patrie.
C’est en 1916 que
le communisme international fut
désorienté par un texte de
Vladimir Lénine, qui, visant des
objectifs opportunistes, compromit le
mouvement gauchiste en lui assignant des
tâches démocratiques bourgeoises
incompatibles avec la mission
internationaliste du prolétariat mondial
(4). Le prolétariat n’a pas de patrie et
il n’a pas à se placer en service
commandé à la botte d’une faction du
capital nationalisé, désireuse
d’accaparer l’usufruit de l’exploitation
des ouvriers nationaux. Sous le mode de
production capitaliste, à son stade
impérialiste, le capital national n’est
jamais qu’une fraction du capital
globalisé et mondialisé. En aucune
circonstance le renforcement de l’un ou
l’autre de ces clans, qu’il emprunte le
nom de socialiste, de communiste, de
maoïste, de trotskiste ou de
marxiste-léniniste ne fera s’effondrer
l’édifice d’exploitation
internationalisé comme le démontre une
nouvelle fois la tragédie du Zimbabwe
« révolutionnaire bourgeois » déchu et
corrompu, mais nullement émancipé. Ce
que nous avions démontré dans notre
dernier ouvrage « Question
nationale et révolution prolétarienne
sous l’impérialisme moderne » (5).
NOTES
-
https://fr.wikipedia.org/wiki/Zimbabwe
-
https://fr.wikipedia.org/wiki/Zimbabwe
- Le
Figaro Jeudi 16 novembre
2017. La chute de Mugabe. Héros
de l’indépendance devenu vieux
despote. Ahmedou Ould Abdllah.
- En 1916,
Lénine publia ses
fameuses « Thèses sur le droit
des nations à disposer d’elles-mêmes ».
La lutte pour l’émancipation
nationale distrait et surtout
désoriente le prolétariat de la
révolution socialiste et l’en
éloigne, lui disent ses camarades.
Lénine opportuniste, leur répond que
le socialisme signifie la lutte
contre toute forme d’oppression, y
compris l’oppression nationale et
tribale, plaçant ainsi les ouvriers
à la remorques des capitalistes. http://www.les7duquebec.com/7-au-front/la-lutte-de-liberation-nationale-catalane-le-droit-du-peuple-catalan-a-disposer-de-lui-meme/
-
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