Les 7 du Québec
La mascarade électorale américaine,
édition 2020
(la suite)
Robert Bibeau

Jeudi 22 octobre 2020
Le mystérieux et
imprévisible Donald Trump
Rarement, une
élection présidentielle aura suscité
autant de controverses au sein de la
classe dominante américaine. Panélistes,
journalistes, analystes à la solde ont
porté jugement et cherche encore à
comprendre le «mystère» Donald Trump,
qui pourtant n’a rien de mystérieux
ni d’imprévisible. Donald Trump a
été choisi et poussé sur le devant de la
scène politique pour ce qu’il est et
pour accomplir ce qu’il a fait depuis
quatre ans. Ce qui ne règle en rien le
pétrin dans lequel l’Amérique s’empêtre,
mais les ploutocrates espèrent
futilement inverser le cours de
l’histoire, allant jusqu’à espérer la
création d’un “Nouvel Ordre
Mondial” (sic) sous le
capitalisme technologique, scientifique
et numérique. L’Amérique des riches, en
crise économique et sociale profonde, a
conscrit cet homme d’affaires et son
équipe de réactionnaires qu’elle espère
en mesure d’inverser le mouvement
descendant de l’impérialisme décadent.
Rien n’y fera pourtant, on n’arrête pas
un train qui déraille, on l’évite, ou on
le pousse au fond du ravin pour qu’il y
trouve sa fin. Dans les pages qui vont
suivre, nous allons démontrer que les
élections «démocratiques» bourgeoises –
peu importe qu’elles soient orchestrées
et manipulées discrètement ou
ostensiblement – sont anti-ouvrières et
ne visent qu’à sauvegarder désespérément
«l’État providence» pour les
riches. Ces élections – comme toutes les
autres – ne visent qu’à désarmer et à
compromettre la classe prolétarienne et
l’inciter à remettre son sort entre les
mains de l’État fétiche, l’état-major
central du grand capital. La pseudo
démocratie des riches est un leurre pour
distraire la classe prolétarienne de sa
mission historique.
Le mythe de « l’État
profond », présenté comme une
déformation de l’État bourgeois, qu’il
suffirait de contrer et de réformer, ne
vise qu’à masquer l’hégémonie de classe
du grand capital sur l’État fétiche, son
conseil exécutif. Nous ne croyons pas à
l’existence d’un groupe de conspirateurs
qui manipulerait l’État de droit
bourgeois à l’encontre des mandataires
désignés par le grand capital à travers
le traditionnel processus électoral. La
collusion et l’opposition entre alliés
et concurrents font partie des pratiques
du mode de production capitaliste et ne
pourront être éradiquées sans
l’élimination de ce dernier.
Les ouvriers
américains qui ont été protégés de la
contamination politique gauchiste ont
conservé de saines réactions face au
«tout à l’État bourgeois
fétiche» et ils se sont spontanément
approprié des slogans comme «Moins de
gouvernance c’est sain, encore moins
c’est très bien» ce qui les a
amenés, voyant l’inanité des tentatives
de conquête électoraliste de l’appareil
étatique capitaliste par les gauches
plurielles, à rejeter toute
participation aux mascarades électorales
municipales, étatiques ou fédérales. Le
prolétariat européen, contaminé par les
idées de la gauche parlementaire et de
la droite réformiste, tarde à rejeter le
cirque électoraliste capitaliste.
L’inanité de ces futiles activités
pseudo démocratique leur apprendra à
s’en éloigner. Récemment le prolétariat
français a fait un grand bond en avant
dans cette direction avec les
Gilets Jaunes
anti-électoralistes.
https://les7duquebec.net/archives/253109
et avec la résistance au terrorisme
sanitaire étatique qui se mène
entièrement hors des partis politiques
bourgeois – de gauche comme de droite :
https://les7duquebec.net/archives/259154
Les bobos qui
tentent de mobiliser le prolétariat afin
de l’amener à voter en faveur de tel ou
tel parti politique s’acquitte de leur
engagement en faveur de la prolongation
du pouvoir politique bourgeois reposant
sur le pouvoir économique capitaliste.
Sans contrôle du pouvoir économique, la
conquête «démocratique» du pouvoir
étatique est utopique. Il faut
d’abord instituer la «démocratie»
économique (le pouvoir ouvrier sur les
moyens de production, de
commercialisation et de communication)
si l’on souhaite imposer la «démocratie»
politique prolétarienne (la
dictature du prolétariat pour un temps
de transition nécessaire. Attention, la
dictature de la classe prolétarienne,
non pas celle d’un parti politique).
La propriété de
la force de travail salarié
Ainsi, sous le mode
de production capitaliste la classe
bourgeoise est propriétaire des moyens
de production, de commercialisation et
de communication, excepté de la force de
travail qui appartient à chaque salarié
qui n’a d’autre choix cependant que de
vendre son bien, son temps de travail,
aux capitalistes ou à l’État fétiche des
riches. De ce postulat découle que la
classe capitaliste possède et contrôle
tout le pouvoir social dans les
instances économique, politique,
médiatique et idéologique, sauf, cette
parcelle de pouvoir économique,
politique, médiatique et idéologique
attachée à la propriété individuelle de
la force de travail. Le salarié peut en
disposer et refuser de l’aliéner, dans
les strictes limites cependant de la
dictature imposée par la classe
hégémonique sur l’ensemble des activités
de la société, même quand cette
dictature prend le nom de «démocratie».
Ce faisant, le
prolétariat voit s’étioler le seul
pouvoir social qu’il possède – refuser
de travailler et de produire du
surtravail et de la plus-value –. La
misère populaire s’aggravant, les
organisations politiques
traditionnelles, celles de l’alternance
gauche-droite, qui depuis longtemps ne
constituent plus une alternative, sont
de plus en plus déconsidérées au point
de devoir céder leur place à une force
que les oligarques en place qualifient
de «populiste» ou «d’extrémiste
suprémaciste» comme hier ils les
qualifiaient de «fascistes». Ce
phénomène largement répandu est la
manifestation d’une modification de la
domination qu’exerce la grande
bourgeoisie dans son alliance de classe
traditionnelle avec la petite
bourgeoisie.
Tom Thomas formule
ainsi cette problématique « La crise
économique génère rapidement sous nos
yeux une crise politique. Crise
relative à l’État donc, qui ne peut
plus, comme le peuple croit généralement
que c’est son rôle, assurer la
croissance, l’emploi, le niveau de vie,
la santé, bref «le progrès» dans le
bien-être général. Les partis
traditionnels dits de droite ou de
gauche qui se succèdent régulièrement au
gouvernement, et plus généralement les
«élites» politicomédiatiques et
patronales, sont déconsidérés chaque
jour davantage. Des membres de cette
bourgeoisie dirigeante constatent
eux-mêmes (…) que «les extrêmes se
renforcent» (…) une enquête du Crédit
suisse montre le lien mécanique entre
taux de chômage et vote pour les partis
extrémistes (…) que ces élites
stigmatisent comme ‘populistes’».
https://les7duquebec.net/archives/259027
Tom Thomas semble
ignorer que cette corrélation entre la
croissance de la désespérance sociale
et la croissance du vote pour les
extrêmes électoraux est voulue et
entretenue par le grand capital mondial
parfaitement conscient que les
anciennes formations du cirque politique
classique ne mystifient plus les
électeurs potiches. Le sondage du Crédit
suisse ne constituant qu’un coup de
sonde du patronat afin de vérifier si
l’appât «extrémiste» fonctionne
adéquatement où s’il demande des
ajustements. C’est pourquoi le
premier geste de révolte que la classe
dominée et exploitée doit poser c’est de
refuser d’accréditer le fétichisme
étatique, et de refuser de participer
aux mascarades électorales où
différentes équipes de prétendants
(gauche – droite) à l’intendance des
pouvoirs politique et idéologique
s’affrontent au service de la classe
hégémonique.
L’économie
capitaliste prenant du mieux le
mouvement ouvrier connut des déboires et
s’affaissa pendant les «Trente
Glorieuses». C’est via les médias du
prolétariat, que les petits bourgeois
infiltrèrent, que le mouvement ouvrier
fut miné idéologiquement, reflet de son
affaissement politique et économique.
C’est aussi via les nouveaux médias
sociaux (numériques), non sectaires et
non dogmatiques que l’idéologie
révolutionnaire du prolétariat renaîtra,
parallèlement à ses luttes économiques
(grévistes).
C’est la raison
pour laquelle le capital médiatique et
ses larbins journalistes, éditorialistes
et politiciens mènent campagne contre le
soi-disant «complotisme» et les «Fake
News» dont ils sont les principaux
propagateurs. Les prolétaires
révolutionnaires croient que la bonne
façon d’user de leur pouvoir politique
et idéologique, à l’intérieur de la
société capitaliste sous dictature
«démocratique» bourgeoise, c’est de
refuser de cautionner ces comédies
électorales, ces parodies de «démocratie
populaire». Par ces activités de
dénonciation et de décryptage des
mascarades électorales, la classe
prolétarienne consolide sa détermination
et refuse toute collaboration avec la
classe bourgeoise, y compris avec la
petite bourgeoisie, aujourd’hui
qualifiée de classe «moyenne» citoyenne
(sic), et elle exprime ainsi son mépris
du pouvoir et des institutions
capitalistes et appelle à leur
abolition.
De toute façon, que la gauche le
veuille ou non, spontanément la classe
prolétarienne exprime son refus de
collaborer à son aliénation et
s’abstient de plus en plus massivement
de voter. Aux États-Unis, au cours de la
campagne électorale de 2016, 46 % de la
population habilitée à voter ne s’est
pas présenté aux urnes, de ce nombre,
une majorité de prolétaires et il en
sera ainsi lors de l’élection de 2020.
En France, au cours de l’élection
présidentielle de 2017, plus de 70% des
ouvriers se sont abstenus de voter pour
l’un ou l’autre des polichinelles
présentés lors du cirque électoral.
Chaque fois que la mystique
électoraliste recule l’alternative
révolutionnaire progresse.
Reçu de Robert Bibeau pour
publication
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