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Opinion

La "question nationale" palestinienne
bourgeoise et réactionnaire

Robert Bibeau


Robert Bibeau

Mercredi 22 avril 2015

http://www.les7duquebec.com/...

Toute "question nationale" est une question bourgeoise

Dans la mesure où la classe ouvrière palestinienne est concernée, la "question nationale" palestinienne confronte les différentes factions de la bourgeoisie palestinienne en guerre fratricide pour obtenir la gouvernance de l'un ou de l'autre des bantoustans qui leur seront concédés au terme d'une surenchère meurtrière que supervise la classe capitaliste israélienne. De temps à autre les cyniques capitalistes israéliens, en coordination avec l'impérialisme étatsunien, interviennent dans les disputes de la fratrie bourgeoise palestinienne afin de donner un coup de pouce à l'une ou à l'autre des factions bourgeoises en conflits; pour soutenir ou pour réduire les forces et les prétentions de l'une ou de l'autre faction des capitalistes compradores palestiniens en guerre pour un bout de terre à exploiter et une communauté d'ouvriers salariés à surexploiter.

La chair à canon palestinienne, c'est-à-dire la classe ouvrière et les reliquats de la paysannerie palestinienne, est alors l'objet de bombardements sanglants; sont alors victimes de crimes de guerre abominables; sont alors témoins de la destruction de leurs maisons emmurées dans le réduit de Gaza et dans quelques villes encerclées de Cisjordanie. Ils sont environ cinq millions de martyrs ainsi parqués à attendre que les factions de la bourgeoisie palestinienne se soient entendues avec les puissances impérialistes internationales sur le partage des oripeaux de cette terre et de ces salariés  en lambeaux. 

Bien entendu, comme partout ailleurs sous le mode de production et sous les rapports de production capitalistes, les bourgeoisies nationalistes, tant palestinienne qu'israélienne, présentent leur cause chauvine comme la défense des intérêts du peuple et de leur communauté "nationale" respective. Sous chaque mode de production, la classe dominante présente ses intérêts hégémoniques de classe comme ceux du peuple et de la "nation" tout entière. Cependant, les marxistes révolutionnaires réfutent ces prétentions populistes et "nationalistes". En autant que la classe prolétarienne est concernée, il n'existe pas de "nations" colonisatrices – oppressives – exploiteuses et spoliatrices, aliénant des "nations" colonisées – opprimées et exploitées. Ce sont là des prétentions moralisatrices bourgeoises.

Entériner le concept de "nation oppressive" cela signifierait que la classe ouvrière d’une "nation" bourgeoise participe à l’oppression et à l’exploitation d’une autre "nation" bourgeoise – à la sujétion d'une "nation" opprimée. Donc, un prolétariat "national" exploiterait un autre prolétariat "national" pour des intérêts corporatistes. Or, pour opprimer un peuple – une classe – un groupe  ethnique – un groupe religieux ou social – une "nation" étrangère il faut que la classe oppressive et exploiteuse soit au pouvoirLa classe oppressive doit contrôler l'appareil de l’État oppresseur afin de l’utiliser (finance, armée, police, parlement, appareil judiciaire et carcéral, exécutif gouvernemental, etc.) en sa faveurdans ses intérêts de classe comme instrument d’oppression et d’exploitation d'une  autre "nation" et de toutes ses classes sociales (bourgeois, ouvriers, paysans, etc.) pour en tirer un bénéfice quelconque. Cependant,  en pays capitaliste la classe prolétarienne ne détient aucun pouvoir, aucun contrôle sur quelques éléments que ce soit de l’appareil d’État. La classe ouvrière américaine, pour prendre un exemple connu, a toujours été sous le joug implacable du grand capital monopoliste d'État, hier pseudo "démocratique" (sic) et aujourd'hui ouvertement totalitaire. La classe prolétarienne étatsunienne a été conscrite dans l’armée américaine raciste et expédiée de force dans les marais et la jungle du Vietnam pour y trouver la mort comme chair à canon, et pour y donner la mort, endoctriné par l'appareil de propagande des capitalistes étatsuniens hégémoniques. Jamais la classe ouvrière américaine n’a fait partie de la "nation" oppressive. Jamais le prolétariat américain n'a contrôlé, diriger, bénéficier, ni été intéressé par l'oppression et l'extermination de la "nation" vietnamienne. Jamais la classe prolétarienne américaine n’a détenu le pouvoir de commander la guerre génocidaire contre la "nation" vietnamienne, dont les classes ouvrière et paysanne, furent elles-mêmes conscrites par la bourgeoisie nationale chauvine vietnamienne dirigée par le Parti communiste vietnamien pseudo communiste.

Nous le répétons, une question nationale – une nation – sont des concepts et des entités nées de la révolution démocratique bourgeoise, notamment de la révolution citoyenne française anti monarchique et antiféodale qui visait à ériger le pouvoir "démocratique" bourgeois sur la société tout entière alors appelée "nation". Après sa prise de contrôle de l'appareil d'État féodal, la bourgeoisie s'empressa de le transformer à son image et à sa ressemblance. Elle se dépêcha de construire des frontières "nationales" pour la protection de son industrie "nationale" et garantir sa mainmise exclusive sur l'exploitation du  prolétariat "national". La classe bourgeoise a fomenté la morale "patriotique nationaliste" qu'elle a présenté comme universel, immortel et transcendante des classes sociales et des intérêts de classe, présentant ses intérêts de classe comme naturels et universels.

La lutte de "libération" nationale palestinienne

La lutte de "libération" nationale palestinienne est une initiative de la bourgeoisie compradore palestinienne soutenue par certaines puissances impérialistes régionales et internationales qui pêchent en eau trouble dans cette région fortement convoitée pour ses richesses énergétiques. Quelques puissances impérialistes ont d'abord déporté dans  cette contrée délaissée de l'Empire ottoman déliquescent, des populations européennes stigmatisées qui depuis des siècles avaient servis de boucs émissaires et de faire valoir aux sections les plus dégénérées de la bourgeoise européenne. On poussa le cynisme jusqu'à suggérer à ces populations déportées qu'elles appartenaient à une ethnie – à une race – à un peuple – prédestiné – voir élu – (sic). L'impérialisme britannique et français faisait ainsi d'une pierre deux coups. Ils se débarrassaient de populaces qui ne pouvaient plus servir leurs desseins meurtriers dans l'Europe bouleversée et ils implantaient dans cette contrée convoitée une colonie de peuplement qui ne pourrait faire autrement que d'être en guerre perpétuelle avec les autochtones expropriées et réfugiés. Plus tard, l'impérialisme étatsunien hégémonique prit la relève et assuma la direction de cette implantation néocoloniale occidentale au Levant.

Aujourd'hui, la bourgeoisie palestinienne – divisée en différentes factions en collusions –  promeut son combat pour se tailler un fief, une "terre nationale palestinienne" sous la tutelle d'une puissance impérialiste ou d'une autre afin d'exploiter le prolétariat palestinien dans des "sweats-shops" sis à l'ombre du Mur de ségrégation. 

Les sections palestinienne et israélienne de la classe prolétarienne internationale

Le prolétariat palestinien n'a aucun motif de s'entretuer pour défendre les intérêts de cette bourgeoisie cynique et meurtrière. La lutte de "libération nationale" de la bourgeoisie palestinienne pour le contrôle des fiefs claniques ne justifie pas que le prolétariat palestinien abandonne sa lutte de classe pour le renversement du mode de production capitaliste et des rapports de production nationaux bourgeois. Il en est exactement de même pour la classe ouvrière israélienne beaucoup plus nombreuse et développée. La section israélienne de la classe prolétarienne internationale n'a que faire de cette guerre pour la défense des intérêts impérialistes occidentaux au Levant.

Dans la mesure où la section israélienne de la classe prolétarienne est concernée, il n'y a pas de question "juive" au Proche-Orient ni nulle part sur un autre continent. La question "juive" est un archaïsme d'une époque révolue, tout comme les questions musulmane et islamiste révèlent l'état arriéré des rapports de production dans ces régions où se côtoient des reliquats du féodalisme putréfié et l'émergence du capitalisme en phase de décadence accélérée. La nation et le peuple "juif" n'existent pas, pas d'avantage que la nation et le peuple "mormon" ou la nation et le peuple des "Témoins de Jéhovah" n'existent. Dans tous ces cas, il s'agit de groupes d'individus habitant des pays différents, mais adhérant à une religion commune. Les matérialistes marxistes ne reconnaissent nullement les concepts religieux de peuple "élu" ni de peuple "déchu" (sic). 

Les positions opportunistes et réformistes

Lors d'un récent débat au Canada quelques militants pro-bourgeois palestinien,  assistée par quelques "juifs" (sic) athées et antisionistes favorables à une implantation pacifique des rapports de production nationalistes capitalistes en Palestine présentaient ainsi la "cause de la bourgeoisie palestinienne" qu'ils assimilaient bien entendu à la cause du prolétariat palestinien :

" Il revient au peuple palestinien de trancher. Nous n'avons pas à trancher pour eux, mais il y a deux solutions :  1)  celle de constituer deux États nationaux séparés en Palestine occupée.  2)  Celle de constituer un État unique, laïc, multinational, avec une seule constitution pour toute la Palestine mandataire. Pour les communistes (sic), la chose doit se faire en deux étapes : d'abord, mener la révolution démocratique populaire et ensuite mener la révolution socialiste prolétarienne. Lénine, en 1905, avait insisté sur  la nécessité de la révolution démocratique – renverser le tsar, avant de passer à l'étape suivante – soit la révolution socialiste. Le Parti du prolétariat devait, selon Lénine, doit éduquer les masses populaires (sic) pour préparer les deux révolutions successives. Enfin, nous "communistes" (sic), ajoute le militant, devons étudier les positions du Parti communiste d'Israël et celle du Parti communiste palestinien." 

Voilà succinctement résumé l'ensemble de la mystification opportuniste et réformiste, propagée depuis des années à propos de la question nationale bourgeoise palestinienne vis-à-vis l'impérialisme international et sa créature locale l'État impérialiste israélien. Évidemment, dissimuler sous le manteau de Lénine les opportunistes se croit à l'abri de la critique.

À propos de Lénine, qui a écrit bien des choses et leur contraire, nous ne citerons qu'un passage qui pour nous dit tout « De toute façon, le développement du capitalisme se poursuit et se poursuivra, dans un État hétérogène unique aussi bien que dans des États nationaux distincts. Dans tous les cas l’ouvrier salarié subira l’exploitation et, pour la combattre avec succès, il faut que le prolétariat soit étranger à tout nationalisme, que les prolétaires soient pour ainsi dire entièrement neutres dans la lutte de la bourgeoisie des différentes nations pour la suprématie » (1).

Qu'en 1905, dans la Russie tsariste arriérée, semi-féodale, à peine industrialisée, comprenant plusieurs dizaines de millions de moujiks analphabètes, sans terre, et en quasi-esclavage, Lénine ait pensé que la révolution démocratique bourgeoise était une étape préalable à la révolution socialiste prolétarienne cela est tout à fait compréhensible. Cependant, dix ans plus tard, Lénine a écrit dans l'impérialisme stade suprême du capitalisme que le stade impérialiste du développement capitaliste décadent marquait le passage définitif de la lutte révolutionnaire à l'étape de la  révolution prolétarienne mondiale, sans aucune étape préalable. Il ne reste rien à ajouter à ce constat fondamental et évident.

En Palestine et en Israël, région fortement industrialisée, moderne, développée, soumis au mode de production et aux rapports de production capitaliste bourgeois avancés, la section palestinienne et la section israélienne de la classe prolétarienne mondiale n'ont qu'un seul item à leur agenda révolutionnaire, renverser leur bourgeoisie capitaliste respective sans aucune étape intermédiaire. Il n'y a pas de question nationale palestinienne, de révolution démocratique bourgeoise, de question islamiste, ni de question juive qui tiennent – il n'y a que la question de la révolution prolétarienne afin de mettre fin à ce mode de production décadent.  

(1)       V. Lénine (1969). Sur la politique nationale et l’internationalisme prolétarien. Éditions de l’Agence Novosti. Moscou.  Page 42. 

(2)   R. Bibeau (2012). Impérialisme et question nationale. Montréal. 90 pages. http://www.robertbibeau.ca/commadevolume.html

MANIFESTE DU PARTI OUVRIER »»
http://www.publibook.com/librairie/livre.php?isbn=9782924312520

 

 

   

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