Les 7 du Québec
Les riches voudraient taxer les riches - Pourquoi pas ?
Robert Bibeau

Mercredi 18 octobre 2017 Celle par qui le
scandale se propage.
Vous y comprenez
quelque chose ? Vous y croyez à cette
chimère ? C’est le monde à l’envers. Les
riches, qui s’enrichissent à l’abri des
paradis fiscaux, ennemis jurés du
Ministère du Revenu « national »,
auraient trouver leur chemin de Damas,
et, repentant, courbés sous les roues de
leur carrosse d’orée, ils demanderaient
à être châtiés, grevés de taxes et
d’impôts !?…
Un pavé dans la
mare s’amuse
« Le Courrier International« . À la
veille de son assemblée annuelle,
vendredi 13 octobre, le Fonds
monétaire international (FMI)
lance un avertissement : « Il faut
taxer plus fortement les riches, car ce
sont les inégalités, et non pas les
impôts, qui pénalisent la croissance »
(1).
Reprenons la
déclaration du FMI, organisme
responsable de l’intendance du grand
capital international dont la commis en
chef, Madame Lagarde, s’est commise de
ce rapport mystificateur. Le rapport du
FMI certifie que certaines inégalités
sont inévitables dans un système basé
sur l’économie de marché, mais il
s’inquiète d’une « inégalité
excessive qui compromettrait la cohésion
sociale conduisant à un affaiblissement
de la croissance économique »
(1). Le rapport poursuit : « Au cours
des trente dernières années, l’inégalité
a augmenté dans de nombreux pays, en
grande partie à cause des changements
technologiques (ce qui est faux et
ridicule NDLR). Dans les économies
avancées, les revenus des 1% les plus
riches ont augmenté trois fois plus vite
que ceux du reste de la population »,
et le rapport du FMI de conclure
« les recherches du FMI dans ce
domaine ont montré que la montée des
inégalités présente des risques pour la
durabilité de la croissance économique ».
La conclusion s’impose d’elle-même « Les
gouvernements risquent de saper la
croissance économique mondiale en
réduisant les impôts des riches », annonce
le New York Times. Mais où donc
ces gens ont-ils perçu de la croissance
économique direz-vous ?
Les galéjades du
FMI.
Nous voulons
dénoncer ici tout à la fois
Robin-des-bois Lagarde, la go-gauche
caviar et la droite cassoulet, le
Nouvel Observateur, le Guardian,
le New York Times et les
altermondialistes, qui tous ensemble,
acclament cette galéjade du FMI.
Madame Lagarde
n’est pas une gauchiste rassurez-vous,
elle constate comme tous les bobos de la
go-gauche et de la droite que la
concentration du capital au sommet de la
pyramide sociale a un effet de
ralentissement sur la reproduction
élargie du capital. Il devient de plus
en plus difficile pour les corporations
multinationales de valoriser le capital
qui dort dans des comptes en banques
dans les paradis fiscaux ou dans les
banques des grandes puissances, à
Wall Street notamment. Du
capital qui dort ce n’est plus du
capital reconnait madame Lagarde. Alors
elle invite les larbins politiciens à
taxer les riches de leur patelin afin de
les forcer à remettre leur pognon en
circulation. L’argent circulant est du
capital vivant, l’argent thésauriser est
du capital mort, improductif, inutile.
Les inégalités
de revenus sont des conséquences et non
le moteur du capitalisme.
Les inégalités de
revenus, en elles-mêmes, n’ont aucune
incidence sur ce que la fonctionnaire du
capital Lagarde appelle la
« croissance économique », qu’il
vaudrait mieux appeler la croissance du
capital – sa reproduction en vue non pas
de son accumulation comme les marxistes
le pensent – mais en vue de sa
reproduction élargie (comme une spirale
sans fin).
Étant donné que
le capital appel le capital et que
donc ceux qui en ont déjà beaucoup en
attirent davantage (la spirale dont nous
parlions tantôt agit comme un
aspirateur), survient ce que le mode de
production capitaliste prévoit,
l’accumulation d’immenses fortunes
personnelles ou corporatives au sommet
de la pyramide sociale faisant le vide
dans les niveaux inférieurs, là où loge
les petits bourgeois appelés « classe
moyenne », les prolétaires salariés,
les précarisés, les chômeurs, les
pauvres, les assistés sociaux, les
paumés, les exclus et les autres.
Cette
« concentration-conspiration » (sic)
entraîne que la pauvreté du plus grand
nombre leur interdit de consommer et
donc de boucler la boucle de
circulation-valorisation du capital qui
va de la production à la
consommation-destruction des
marchandises. Conséquence, le
multimilliardaire assis au sommet
dispose de tout le capital nécessaire
pour innover, investir, produire, mais
aucune occasion d’affaires ne se
présente à lui puisque la marchandise
qu’il a déjà extirpée à ses ouvriers est
stockée sur les quais, et dans les
entrepôts où elle ne trouve pas preneur.
On raconte qu’en cette fin d’année les
inventaires des grands de l’automobile
sont colossaux. La machine de
circulation-valorisation du capital est
en panne et l’économie s’anémie après
avoir largement usé de la planche à
billets et de la carte de crédit. Pour
compenser, et afin de tenter de quand
même « accumuler-valorisé » la
corporation multinationale anonyme se
lance dans des
opérations d’OPA inamicales (Siemens-Alstom,
General Electric-Alstom).
Survient soudain le
larbin Lagarde, elle met en garde, « taxer
les riches » recommande-t-elle afin
qu’ils remettent leur capital sur le
marché et ses lois de la concurrence.
Évidemment, l’appel est superfétatoire
puisqu’aucune occasion d’affaires ne se
présente, pour produire et croître il
faut acheter et vendre alors que le
consommateur est exsangue, surendetté,
et l’État grevé.
La go-gauche
réformiste et fumiste, au Royaume-Uni
par exemple, où The Guardian, le
quotidien des prolétaires en redingotes,
« y voit un message positif adressé
au Parti travailliste, qui
propose de taxer à 45% les revenus
supérieurs à 91.200 euros/annuels, et de
50% les revenus supérieurs à
140.000 euros », montre la voie aux
gouvernements bourgeois et prépare leur
politique contre les moyens et les
petits « riches » vaguant sur le
territoire
national. Le gros gibier lui, sera
épargné pour la raison qu’ils encaissent
bien peu de ses revenus sur son livret
d’épargne (A ou B). Ses avoirs sont
fluides et transigent par les paradis
fiscaux en prévision de ces coups bas
que pourraient leur asséner leurs
affidés politiques. D’ailleurs, ce sont
les banques et les immenses corporations
multinationales apatrides qui gèrent le
gros de leur portefeuille de famille.
Conclusion sur
cette mystification.
Il faut donc
conclure de ce rapport du FMI que les
fonctionnaires du capital recommandent
aux agences gouvernementales de taxer
davantage les « riches », mais pas ceux
que vous pensiez, pas les
multimilliardaires, mais la bourgeoisie
nationale moyenne, et surtout
petite, afin que l’État des riches
puisse redistribuer ces richesses aux
plus riches à travers le soutien à la
consommation populiste.
Tout ceci signifie
que le grand capital après avoir saigné
la classe prolétaire s’en prend
maintenant à ses enfants millionnaires
et à ses bobos à haut revenus qu’il
saignera lui aussi. Que les petits
riches se démènent et se battent pour
leur survie, la classe prolétarienne n’a
rien à faire de ces disputes fiscales
entre petits – moyens – grands
profiteurs-spéculateurs. La classe
prolétarienne n’a aucune confiance dans
l’État des riches qu’elle méprise et
qu’elle combat pour ses propres intérêts
de classe. Les hausses de taxes et
d’impôt elle connaît et n’en veut pas.
NOTES
Reçu de Robert Bibeau pour
publication
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