Les 7 du Québec
La police répressive et la petite
bourgeoisie digressive
Robert Bibeau

Mercredi 17 juin 2020
Au regard des
images blessantes qu’affichent les
médias, la conclusion paraît évidente :
«On doit admettre qu’il y a un
problème de violence policière en
France et aux États-Unis, à Hong Kong et
partout en démocratie libérale»
affirme le journaliste hébété
https://les7duquebec.net/archives/255621. Le journaliste
oublie que police, prisons, et cours de
justice sont les organes de la violence
légale de l’État qui a le devoir
d’imposer la loi et l’ordre du capital.
Affirmer que la police est violente est
une tautologie doublée d’un pléonasme.
Cette institution est le premier mur de
protection de la dictature des riches.
Le second rempart de protection de la
loi et de l’ordre est constitué par
l’armée, à laquelle les États bourgeois
n’ont recours qu’en dernier recours –
oukase que le Pentagone à rappeler à
Donald Trump le shérif à la
gâchette trop preste.
Qu’est-ce qui amène
les médias à faire de l’affaire
George Floyd l’épouvantail
médiatique que l’on connaît? Qu’est-ce
qui amène la petite bourgeoisie à
manifester pour «la justice, l’égalité,
l’équité»; des concepts incompatibles
avec la société capitaliste divisée en
classes sociales, l’une minoritaire et
dominante, l’autre majoritaire et
dominée? Ainsi, justice, égalité,
équité pour la classe dominante qui
possède les moyens de production et de
commercialisation signifient
injustice, inégalité et iniquité
pour la classe dominée qui ne possède
que sa force de travail pour survivre.
C’est que la crise
économique mondiale s’approfondissant –
à cause notamment du confinement
meurtrier – les minorités, les pauvres,
les travailleurs immigrés, les
prolétaires, ainsi que la petite
bourgeoisie, courroie de transmission et
chien de garde de l’ordre établi,
passent désormais sous Les Fourches
Caudines du système en faillite.
Le petit bourgeois,
un agent important par son rôle de
collaborateur du grand capital; et par
ses effectifs sous le capitalisme, n’en
revient tout simplement pas que son
maître, le ploutocrate et son État,
puisse le congédié, le paupérisé et le
prolétarisé, déchirant ainsi le contrat
social républicain qu’y là toujours
protégé du sort des minorités, des
précarisés, des immigrés et des
prolétarisés. Le petit bourgeois de
classe moyenne, la tête encore pleine
des illusions d’égalité, de justice et
d’équité citoyenne, qui ont constitué le
socle de la démocratie républicaine,
proteste du sort qui lui est réservé
dans la nouvelle société réformée, et il
menace d’entraîner la populace sur les
barricades de la protestation.
Attention, le
petit bourgeois de classe moyenne ne
souhaite pas renverser le système qui
est la cause de sa prolétarisation
et de sa paupérisation. Il comprend que
son salut de classe est dans le système
que nostalgiquement il voudrait réformer
pour s’assurer une place bien planquée,
dans un ministère ou dans une ONG
subventionnée, bref, revenir comme
avant, dans le bon vieux temps de
l’État providence si clément pour
lui le bobo. Notez qu’il s’est
déjà révolté contre son maître, menaçant
de soulever la populace sur le thème du
chauvinisme et de l’indépendance
nationale (sic); sur le thème de
l’environnement – la fracture (facture)
climatique et autre fadaise naturaliste.
Mais la sauce n’avait pas pris et le
prolétariat, à qui on proposait de
fermer les usines, les ateliers et les
chantiers n’a pas mordu à cet hameçon
grossier. Cette fois le petit bourgeois
tente de renégocier sa soumission sur
les thèmes citoyens de justice,
d’égalité et de fraternité… sous l’État
policier.
Cette fois la
bourgeoisie a interpellé le cortex
reptilien de survie animale de
l’hominien. Face à un virus invisible et
menaçant, le confinement policier
meurtrier fut présenté comme la seule
réponse appropriée pour la plèbe
terrorisée. Un coup de génie de la
petite bourgeoisie médiatique et des
services … mais elle avait mal évalué
l’impact de cette paralysie de
l’économie sur l’ensemble du prolétariat
mondial, et sur le grand capital.
La petite
bourgeoisie tente aujourd’hui d’utiliser
la grogne populiste contre le système en
faillite en agitant le chiffon rouge du
racisme et de la violence policière,
deux sous-produits de l’oppression
systémique sous le capitalisme. Il n’y a
jamais eu et il n’y aura jamais de
justice, d’égalité, ni d’équité dans un
système basé sur la « justice » des
riches, sur les inégalités et l’iniquité
mondialisée. La petite bourgeoisie
l’apprendra à ses dépens – on ne peut
réformer ce mode de production ni créer
un Nouvel Ordre Mondial
sur les bases de la vieille société
capitaliste mondialisée.
L’activité politique des
prolétaires conscients devrait exposer
la tactique de la petite bourgeoisie qui
cherche encore une fois (comme à
l’époque du Front Populaire,
comme en Mai-68 et comme
au temps des Gilets jaunes
https://les7duquebec.net/archives/253109)
à monnayer sa collaboration de classe et
à liquider notre combat pour la
construction d’un nouveau mode de
production, un mode de production
pouvant subvenir aux besoins humains.
Reçu de Robert Bibeau pour
publication
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