Les 7 du Québec
Les conditions de la révolution
prolétarienne (1)
Robert Bibeau
Robert
Bibeau
Mercredi 17 juin 2015
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Sans théorie révolutionnaire pas de
révolution prolétarienne
1. Sous un mode de
production quelconque quand les rapports
sociaux de production entravent le
développement des moyens sociaux de
production, notamment des forces
productives vivantes, c'est que ce mode
de production en crise systémique a fait
son temps historique et qu'une
révolution sociale et économique se
prépare.
2. Toute révolution sociale est le
processus par lequel la classe porteuse
des nouveaux rapports sociaux de
production, qui libéreront les moyens de
production et donc les forces
productives, établit sa domination
économique, politique,
sociale et
idéologique sur l'ensemble de la
société. La révolution prolétarienne
n'échappera pas à cette condition, mais
ses facteurs de réalisation et son
contenu différeront des révolutions
antérieures. Les
révolutions sociales précédentes (de
l'esclavagisme au féodalisme et du
féodalisme au capitalisme) se trouvaient
à la charnière de deux modes de
production dominée par la
pénurie et ces révolutions (féodales
puis bourgeoises) avaient pour fonction
de substituer la domination d'une classe
exploiteuse
- la
noblesse par exemple - par la
domination d'une autre classe
exploiteuse - la bourgeoisie par exemple
- chargée de résoudre la contradiction
fondamentale du système antérieur et
d'établir un nouveau mode de production
performant fondé sur deux nouvelles
classes antagonistes et
interdépendantes.
3. Cependant, la
révolution
prolétarienne aura pour but de
remplacer des rapports de production
basée sur la
pénurie (relative) par des rapports
de production fondée sur
l'abondance. C'est en cela qu'elle
signifiera la fin de toute forme de
propriété privée, de privilèges et
d'exploitation de classe (1).
4. Ces différences confèrent à la
révolution prolétarienne les
caractéristiques suivantes :
A) Elle
sera une révolution sociale de
dimension mondiale qui ne pourra
atteindre ses objectifs qu'en se
produisant au moment où
l'ancien mode de production décadent
aura atteint son plein épanouissement
économique, au moment ou il ne lui
sera plus possible de contenir davantage
de capital valorisable et de forces
productives exploitables avec profit
(production de plus-value ouvrière).
Marx soulignait qu’un mode de production
– une formation sociale – ne disparaît «
jamais avant que soient développées
toutes les forces productives qu’il est
assez large pour contenir »
(2).
Lénine a repris cet axiome marxiste
dans cet écrit :
«Le socialisme est impossible
sans la technique de la grosse industrie
capitaliste, technique organisée
selon le dernier mot de la science
moderne ; il est impossible sans une
organisation méthodique réglée par
l'État et qui impose à des dizaines de
millions d'hommes la stricte observation
d'une
norme unique dans la production
et la répartition des produits. Nous,
marxistes, l'avons toujours dit ; quant
aux gens qui n'ont pas compris même
cette vérité (tels que les anarchistes
et une bonne moitié des socialistes
révolutionnaires de gauche) (...)
» (3).
La révolution prolétarienne ne
peut donc survenir que lorsque le mode
de production capitaliste aura atteint
son stade impérialiste
décadent, c'est-à-dire, le stade
où il ne peut plus valoriser, ni
reproduire, ni concentrer,
davantage de capitaux. Le capitalisme a
aujourd'hui atteint cette limite
systémique.
B) Elle sera la
première révolution qui ne puissent
atteindre ses buts qu'en se
généralisant à tous les pays - à
plus ou moins long terme - puisqu'en
abolissant la propriété privée la
révolution prolétarienne devra abolir
l'ensemble des législations, des
frontières et des cadres juridiques et
administratifs sectoriels, régionaux,
nationaux et internationaux bourgeois
qui structurent et imposent le pouvoir
du capital international.
C) Pour la première
fois dans l'histoire,
la classe révolutionnaire sera
l'ancienne classe exploitée dans le mode
de production antérieure. La classe
révolutionnaire prolétarienne ne pourra
s'appuyer sur ses richesses accumulées
ou sur un pouvoir économique quelconque
dans sa conquête du pouvoir politique.
La classe prolétarienne n'aura aucun
intérêt économique spécifique à défendre
si ce n'est l'intérêt économique de la
communauté tout entière.
Ce sera la première révolution dans
l'histoire où la prise de pouvoir
politique précédera la prise en charge
de toute l'économie sociale, d'où le nom
d'économie prolétarienne socialiste.
D) Pour la première
fois, la classe exploitée sera la classe
révolutionnaire. Ceci implique que la
lutte comme classe aliénée ne peut en
aucun cas être dissociée de la lutte
comme classe révolutionnaire. Comme le
marxisme l'a toujours affirmé contre les
théories socialistes utopistes et
petites-bourgeoises réformistes, le
développement de la lutte
révolutionnaire est conditionné par
l'approfondissement et la généralisation
de la lutte de classe du prolétariat
mondial.
L'insurrection sera prolétarienne, la
révolution prolétarienne sera communiste
5. Au cours de ce
mouvement qui va des soulèvements
populaires spontanés, en de nombreux
pays et régions, à l'insurrection
globalisée, à la révolution
prolétarienne mondialisée, puis à la
consolidation de la dictature mondiale
du prolétariat (non pas la dictature
d'un appareil bureaucratique de parti)
s'impose peu à peu le rôle moteur et
dirigeant de la classe prolétarienne -
l'éloignant de tous contaminants petits
bourgeois, paysans, populistes,
citoyens, communautaires et
communalistes, et autres appellations
derrières lesquelles la gauche
bourgeoise dissimule les classes et
fragments de classe pseudo
révolutionnaires cherchant ainsi à
dévoyer la révolution prolétarienne pour
qu'elle serve leurs intérêts et non pas
ceux de la classe prolétarienne
révolutionnaire. Lénine a écrit des
textes célèbres à propos de l'absolue
nécessité de ne jamais arrimer la
Révolution bolchevique au char de la
paysannerie russe ou de la petite
bourgeoisie menchevik.
« Dans une perspective révolutionnaire
le prolétariat dans son ensemble, et au
premier rang ses grandes concentrations,
reste la seule force sociale capable,
par son rôle central dans les rapports
de production, d’unifier les
revendications sectorielles ou
catégorielles d’autres couches sociales,
de les empêcher de dégénérer en révoltes
corporatives, de les diriger dans la
voie de la lutte pour le pouvoir et de
la prise en main de la production par
les producteurs eux-mêmes […]. Les
explosions ouvrières existent, se
répètent, et le capitalisme n’a pas pu
les éviter depuis plus d’un siècle.
C’est un fait têtu, dont le retour est
inscrit dans la structure même des
rapports de production capitalistes. À
partir de là, la question n’est pas de
se désespérer parce que la classe
ouvrière n’est pas quotidiennement
révolutionnaire, mais de chercher dans
quelles circonstances exceptionnelles
elle peut le devenir, comment s’y
préparer et y contribuer »
(4) ?
6. Afin
d'identifier les conditions de la
révolution prolétarienne communiste, il
faut préciser les conditions d'évolution
du mode de production capitaliste (MPC)
et ne jamais oublier qu'en tout temps
l'instance économique de la lutte de
classe reste dominante, alors qu'en
contexte de crise insurrectionnelle
prolétarienne les instances idéologique
et politique deviennent déterminantes.
Elles ne le deviennent pas mécaniquement
ni spontanément. C'est du niveau de
conscience révolutionnaire de la classe
prolétarienne "pour
soi", combinée à l'existence
d'organisations révolutionnaires -
éventuellement regroupées en Parti
politique de classe national et
international - que dépend cette
évolution de l'insurrection inorganisée
de la résistance économique spontanée
vers la lutte révolutionnaire de classe
consciente visant la conquête de tout le
pouvoir politique d'abord, économique
ensuite et idéologique enfin.
7. C'est par un contre-exemple - tiré de
l'oeuvre d'un intellectuel de gauche que
nous poursuivons cette étude des
conditions requises pour une
insurrection prolétarienne
spontanée nécessaire, et une
révolution prolétarienne consciente
réussie pour l'édification du mode
de production communiste à travers une
phase de transition socialiste.
Nous réfutons
l'argumentaire révisionniste qui prétend
que : « Le mode de production "pur", tel
que Marx l’a construit à partir de la
formation sociale anglaise du XIXe
siècle n’existe pas dans la réalité. Il
constitue un objet abstrait formel, un
archétype avec lequel aucune formation
sociale concrète ne coïncide. » Et pour
cause, Nicos Poulantzas considère
dans son ouvrage Pouvoir politique et
classes sociales une formation
sociale comme « le chevauchement
spécifique de plusieurs modes de
production “purs” (5) ». Nicos
Poulantzas
ajoute
: « La formation sociale constitue
elle-même une unité complexe à dominante
d’un certain mode de production sur les
autres qui la composent. » La crise
révolutionnaire que nous étudions n’est
donc pas la crise d’un mode de
production, parce qu’entre modes de
production il y a transformation et non
crise. La seule crise dont il peut être
question est celle d’une formation
sociale déterminée où les contradictions
du mode de production prennent vie et
s’actualisent au travers des forces
sociales réelles qui y sont impliquées «
l’histoire tout entière est formée
d’actions de personnalités qui sont des
forces agissantes» (6)
Quand une formation
sociale - le produit d'un mode de
production dominant - constitue,
comme l'écrit l'auteur « le
chevauchement spécifique de plusieurs
modes de production - une unité complexe
à dominante (...) » c'est que ce
mode de production capitaliste (MPC),
dans cette formation sociale bourgeoise
spécifique, n'a pas encore atteint son
stade suprême - impérialiste "pur" et
décadent - ce moment où plus aucune
solution n'émerge de cette gangue
économique, sociale et politique putride
qui ne trouve son "salut" que dans son
autodestruction guerrière. En d'autres
termes, cela signifie que la première et
la seconde condition fondamentale pour
une révolution prolétarienne réussie ne
sont pas réunies.
Pour ce qui
concerne le rôle des « personnalités
révolutionnaires, forces agissantes
(...) », nous,
communistes prolétariens, pensons
sincèrement que les personnalités sont
forgées et placées à l'avant-scène du
mouvement social dans la mesure où elles
correspondent aux nécessités des tâches
historiques du moment. Ce ne sont ni les
partis politiques ni les chefs
charismatiques et populistes qui forgent
l'histoire des classes sociales, ce sont
les classes sociales qui façonnent leurs
chefs selon les besoins et les
contingences de l'époque historique.
La contradiction fondamentale apporte la
crise systémique qui apporte
l'insurrection
8. Le développement
systémique et systématique du mode de
production capitaliste "pur" implique le
développement total de la contradiction
principale du MPC, à savoir la
contradiction entre le capital et le
travail, la contradiction entre la
classe bourgeoise et la classe
prolétarienne, la contradiction entre la
propriété privée des moyens de
production et d'échange et les forces
productives sociales collectives. Cette
contradiction pousse le système
capitaliste en avant et lui donne sa vie
et son mouvement jusqu'au jour où le
capital ne rencontre plus les conditions
de sa valorisation - de sa reproduction
élargie - d'où l'impossibilité pour lui
de se réaliser en tant que profit
capitaliste. Du capital non valorisé -
non enrichie de plus-value - c'est du
capital mort et c'est du capitalisme
moribond, une formation sociale en
putréfaction dégénérative. C'est ce que
l'on appelle la crise économique
systémique insoluble du capitalisme en
phase impérialiste.
9. L'incapacité du
mode de production capitaliste
d'accomplir son cycle reproductif amène
les forces du capital à imaginer des
solutions bidon comme de propager le
crédit à profusion (voir le Tableau 2);
à émettre quantité de monnaie sans
valeur; et à imposer (ou à faire imposer
via ses gouvernements inféodés) des
mesures, des programmes, des politiques
d'austérité afin de modifier la
répartition du capital entre l'achat de
la force de travail vivant nécessaire
(le salaire) et la "rémunération" (sic)
du capital (le profit). Sachant que les
dépenses de l'État bourgeois sont
essentiellement des dépenses visant à
assurer les conditions de la
valorisation du capital, c'est
l'ensemble du budget de l'État qui est
mobilisé par ces
mesures d'austérité généralisées
qu'il
est vain de contester. Le temps de
l'État providence a fait son
temps - voici le temps de
l'État policier-austérité qui
créera les conditions de l'insurrection
prolétarienne spontanée tant
souhaitée.
10. Ici une
explication s'impose. Tous auront
observé les mouvements de protestation
et les
manifestations populaires qui se
multiplient et prennent de l'ampleur
telle les mouvements étudiants,
salariés, chômeurs, désoeuvrés, pauvres,
assistés sociaux, migrants de la
pauvreté et de la misère, expatriés et
réfugiés des guerres impérialistes,
agriculteurs, paysans sans terres,
travailleurs de la fonction publique,
féministe, petits bourgeois en cours de
paupérisation, moyens bourgeois sur le
bord de la faillite, et nous en passons.
Ces mouvements de protestation aux
effets les plus souffrants de la crise
économique systémique sont nécessaires,
mais insuffisants. Tant que la classe
prolétarienne, en tant que classe
consciente "en soi" ne sera pas mise en
marche pour la défense de ses conditions
de vie et de travail, tant que la classe
prolétarienne ne se sera mise de la
partie dans de vastes mouvements de
grève générale rien ne sortira de toute
cette agitation que les communistes ne
doivent pas diriger. La gauche
prolétarienne communiste n'est
intéressée que par les activités
révolutionnaires de sa classe sociale et
non pas de fédérer et "d’unifier
les revendications sectorielles ou
catégorielles d’autres couches sociales,
de les empêcher de dégénérer en révoltes
corporatives" ce qu'elles
sont (corporatistes) dès l'origine et il
ne peut en être autrement. Tous ces
mouvements de protestation à l'échelle
locale, nationale et même internationale
(Occupied, les indignés, etc.) sont
utiles en ce qu'ils créent certaines
conditions de l'insurrection
prolétarienne à venir que nous allons
maintenant examiné.
11. Contrairement à
ce que prétendent les économistes de la
gauche universitaire, syndicale et
populiste, il n'est pas
d'importance pour le bon fonctionnement
du régime capitaliste monopoliste que le
pouvoir d'achat des salariés soit fauché
par les coupures des salaires directs
versés aux employés et par les
restrictions imposées aux versements de
transfert social et par la diminution
des dépenses gouvernementales en achat
de biens et d'équipements. L'État
pourrait tout aussi bien expédier un
chèque de plusieurs milliards de dollars
aux banquiers et le capital réaliserait
ainsi son profit. Il suffit de penser
que lors de la crise des "subprimes" et
des produits dérivés aux États-Unis
(2008-2009), le gouvernement américain
n'a pas versé ses crédits aux petits
propriétaires afin qu'ils maintiennent
leur pouvoir d'achat et paient leurs
arriérés d'hypothèques. Le gouvernement
américain a versé des milliards de
dollars directement aux banques, aux
trusts et aux grandes multinationales
industrielles et il a ainsi réussi à
colmater temporairement l'hémorragie des
profits. Il en est de même de la crise
de la dette souveraine et de la crise
des dettes privées qui plombent
l'ensemble de l'économie impérialiste
globalisée et mondialisée. N'eût été que
le capital international ne parvient
plus à se valoriser, toutes ces dettes
combinées pourraient parfaitement
continuer à s'empiler sans que le
système économique et social ne
s'effondre. C'est quand un mode de
production ne parvient plus à se
reproduire - quand par son
fonctionnement naturel il se dirige vers
sa paralysie dégénérative que la
situation de crise endémique prend des
proportions pandémiques.
12. Toutes ces
dettes accumulées, ce crédit gigantesque
et insolvable n'ont aucune importance du
point de vue de la reproduction élargie
du mode de production capitaliste.
Aucune importance dans le sens qu'il
n'est pas déterminant, il ne constitue
pas l'essence ni l'eau dans l'essence du
système. Ce crédit - ce néant de valeur
d'usage - n'est qu'un indicateur du
niveau de paralysie qu'a atteint le
système financier censé réguler le
fonctionnement de l'ensemble du système
de reproduction élargie du profit.
Personne n'a identifié un seuil
numérique d'endettement au-delà duquel
un système financier s'enraye. Le jour
venu, le capital international effacera
cette dette surfaite d'un trait de plume
comme le fit l'Allemagne, en 1923-1924,
quand l'empire germanique a dévalué le
mark (6). Même chose pour le Franc
français en 1945-1948 et 1949 (trois
dévaluations consécutives) (7).
13. C'est dire que
la première et la plus fondamentale des
conditions nécessaires de l'insurrection
prolétarienne est inéluctable. Que les
gauchistes excités cessent de s'agiter,
telle la mouche du coche autour de
l'attelage prolétarien - la tempête est
au large et le rafiot bourgeois s'y
dirige tout droit. Il faut laisser aller
cette agitation puérile - ces
manifestations en série pour dénoncer
ceci et s'indigner de cela, signer les
pétitions contre ceci et pour
s'offusquer de cela. Laissons la petite
bourgeoisie s'y éreinter, pendant
qu'elle s'agiote de la sorte elle se
donne de l'importance et elle se croit
en position pour la prochaine curée des
paumés. Si la petite bourgeoisie est une
sous-classe numériquement importante
sous le mode de production capitaliste à
son stade impérialiste c'est aussi une
sous classe appelée à s'étioler au fur
et à mesure de l'approfondissement de la
crise systémique ce que le
petit-bourgeois sent confusément, et il
s'indigne, lui qui a une si grande
estime de sa personne narcissique, il ne
comprend pas que les politiciens et
leurs milices publiques et privées ne se
rendent pas compte de son mérite et de
son pouvoir de nuisance qu'il a déjà
manifestés lors des événements de Mai
1968 en France. Il peut recommencer
pense-t-il si on ne lui donne pas sa
pâté bien mérité (sic).
14. Ainsi, le mode
de production capitaliste, à son stade
impérialiste, poursuit sa descente aux
enfers par la baisse tendancielle du
taux de profit moyen et contrairement à
la mystique véhiculée par les petits
bourgeois de gauche comme de droite
aucun État-nation ne peut inverser cette
tendance inscrite dans les gènes du mode
de production capitaliste moribond.
L'État bourgeois ne peut être le moyen
d'une solution de la crise systémique du
capitalisme et de ses politiques
d'austérité pour la raison que l'État
bourgeois ne peut pas être autre chose
que l'organisateur et l'administrateur
de la reproduction du capital, d'abord
en assurant la reproduction de la force
de travail. Un organisateur de plus en
plus essentiel au fur et à mesure de son
développement historique. Pire, tout
renforcement du rôle de l'État-nation ne
peut être qu'un renforcement de la
dépossession des travailleurs des moyens
de leur existence, un renforcement de la
dictature bourgeoise et de la domination
sur eux du capital étatisé et privé et
de ses représentants, larbins bourgeois
que Marx appelait "les fonctionnaires du
capital" parce qu'ils ne font
qu'exécuter les lois - ou voter des lois
- rendant l'exploitation et la
spoliation plus aisée. Toute cette
mystique utopiste se fera sous les cris
de la "démocratie participative,
citoyenne, laïc et républicaine dans
l'État sacré" et autres sottises
démagogiques. Cet étatisme contemporain
transcendant les luttes de
classes n'est pas un fait du hasard ni
un choix parmi d'autres, il manifeste
une tendance au totalitarisme inhérente
à l'essence même de l'État bourgeois sur
lequel repose le sort de la petite
bourgeoisie désemparée et le sort de la
grande bourgeoisie désespérée, en cette
époque où l'impérialisme a atteint sa
complète maturité, sa décadence
immanente (9).
Suite et fin la
semaine prochaine (partie 2).
Sur le même sujet :
Bibeau, Robert. (2014). Manifeste
du Parti ouvrier. Publibook.
Paris.
http://www.publibook.com/librairie/livre.php?isbn=9782924312520
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