Les 7 du Québec
Terroristes promus garde-frontières en
Syrie (!)
Robert Bibeau

Mercredi 17 janvier 2018
Selon la « Coalition », les terroristes
contrôleront la frontière syrienne!?…
Lundi, le 15
janvier 2018, la « Coalition »
impérialiste contre l’État islamique
(EI), menée par les États-Unis,
annonçait que les Forces
démocratiques syriennes (FDS), les
YPG et les YPJ, diverses milices kurdes,
affrétées par ces mêmes puissances
impérialistes pour démembrer la Syrie et
l’Irak, « vont contrôler les
frontières avec la coalition
internationale menée par les États-Unis
» (1). C’est comme si Donald
Trump annonçait que les migrants
mexicains illégaux auraient dorénavant
la responsabilité de la surveillance de
la frontière Mexique-États-Unis (!)
Pseudo lutte de
« libération nationale » sous
supervision néocoloniale.
Depuis des mois les
preuves s’accumulent à l’effet que la
pseudo « lutte de libération
nationale kurde » pour la défense du
« droit du peuple kurde à
l’autodétermination » (sic) est un
outil subversif conçu et promu par le
clan impérialiste occidental
(États-Unis, France, Allemagne,
Royaume-Uni, Israël) afin de poursuivre
leur guerre d’agression au Moyen-Orient
malgré la défaite de leurs mercenaires
djihadistes de l’État islamique
– DAESH – et d’Al-Qaida
en Syrie et en Irak où ils ont amorcé la
deuxième phase de leur guerre impériale
visant à affaiblir l’alliance
russo-chinoise-iranienne (2).
Pour cette deuxième
phase de leur agression les États
capitalistes occidentaux ont d’abord
secouru les restes de leurs milices de
mercenaires, soi-disant djihadistes (fake
appellation raciste) et les ont planqués
dans les entités pseudo Kurde du « Rojava »
(3) et du « Kurdistan irakien »
autour d’Erbil, la
capitale patentée du futur État
« libéré » fantoche, planifié par le
Pentagone (4), où déjà quelques camps
d’entrainement militaire sont en
opération, financés par certains États
du Golfe persique, mais dont
l’intendance est assurée par les troupes
américaines, françaises,
britanniques et israéliennes. Les
mercenaires du YPG
« kurde », à la solde de l’armée
française, contrairement à ce que
prétendent certains groupes communistes
marxistes-léninistes français, ont
mission de fournir un « cover up » de
gauche populiste aux manigances
impérialistes occidentales (5).
La deuxième manche
de la guerre impérialiste en
Syrie-Irak.
Après avoir écraser
l’État islamique (DAESH)
voici que certains gouvernements,
particulièrement l’Iran, l’Irak, la
Syrie, la Turquie et le Liban, sont
menacés par un nouveau spectre, celui de
la bourgeoisie nationaliste chauvine
kurde commanditée par les puissances
occidentales afin de constituer le
supplétif à l’immonde DAESH.
Le Grand capital entend instrumentaliser
les réclamations autonomistes de la
bourgeoisie kurde avide de s’emparer de
la plus-value produite par les
travailleurs œuvrant dans l’industrie
des hydrocarbures. Le fragile fondement
des « réclamations » de la bourgeoisie
kurde repose sur l’histoire du
féodalisme dans cette contrée, époque où
l’appartenance à la terre nourricière
entrainait l’appartenance à une ethnie
fondement des rapports de production du
mode de production agraire, rural et de
servage féodal. Évidemment, qu’avec
l’industrialisation et l’urbanisation
moderne, autour des mines, des
hydrocarbures, et du commerce, ainsi que
les multiples déplacements des nombreux
peuples ayant transités et/ou peuplés
ces régions il est devenu impossible de
dessiner les contours géographiques des
passages/brassages de ces multiples
ethnies ayant pour la plupart choisies
de s’intégrer à un État nation
particulier, matrice de l’édification
des États démocratiques bourgeois ayant
accompagnés, là comme ailleurs,
l’expansion du mode de production
industriel – urbain capitaliste
financiarisé.
Ces nouveaux États
capitalistes, nés après l’effondrement
de l’Empire ottoman (1917), se sont
empressés, comme les États capitalistes
du monde entier, d’ériger des frontières
nationales à l’abri desquelles ils
consolidèrent leur pouvoir bourgeois sur
l’ensemble des prolétariats
multiethniques si bien qu’aujourd’hui un
ouvrier kurde iranien sera d’abord
iranien avant d’être Kurde et plus le
temps passe, l’assimilation aidant,
moins il est Kurde et plus il devient
prolétaire internationale en tout point
semblable aux autres prolétaires de la
région par son mode de vie et sa
mentalité, comme dans les États-nations
d’Occident et d’Orient au demeurant.
« Remake », un
« foyer national kurde » après le
« foyer national juif » (sic).
Voici, que les
présidences étasunienne et française,
chacune de leur côté, voudraient refaire
l’histoire et forcer la création d’un « foyer
national kurde » (après la
malversation du « foyer national
juif » (sic) en Palestine),
autour d’Erbil et de
Raqqa, une ville syrienne
arabe comme le souligne René Naba
: « Sous couvert de contact avec le
président syrien, la France projette en
effet d’édifier un «État» à Raqqa, sous
contrôle kurde, dans le prolongement de
sa politique de balkanisation du Monde
arabe inaugurée au XXe siècle par les
accords Sykes-Picot » (6). La
moindre des absurdités n’étant pas que
Raqqa ou Erbil ou
la région « Rojava » n’ont
jamais été à prédominance kurde comme le
soulignait Tierry Meyssan
dans son texte « Un État kurde sans
Kurde » (7).
Pire, comme le
souligne René Naba « Longue
est la liste des dirigeants syriens,
d’ethnie kurde, dont la contribution a
été décisive à l’époque contemporaine à
la défense de la Syrie et à la promotion
des thèses du nationalisme arabe »
(8). Et vlan pour la go-gauche qui
rappelons-le a soutenu en 1947-1948
l’édification d’un « foyer national juif
raciste » sur les terres du peuple
Palestinien. Voici que soixante-dix ans
plus tard la go-gauche en remet autour
de la fadaise opportuniste et réformiste
et antiprolétarienne de la soi-disant « libération
nationale du peuple kurde opprimé »
(9).
Les questions
nationalistes sont des questions
bourgeoises antiprolétariennes.
En somme, il n’y a
pas de question nationale kurde, pas
davantage que de question nationale
« juive », chaque groupe régional
s’étant intégré au pays dont les
frontières ont été imposées par les
colonisateurs européens à la fin de la
Première Guerre mondiale. Nous pourrions
en dire autant à propos des soi-disant
oppositions religieuses entre chiite,
alaouite, sunnite, catholique,
orthodoxe, maronite, Druze, et Juif,
etc. reliquat de l’ancien mode de
production féodal en cours d’extinction
dans cette région soumise aux pressions
des pétrodollars impérialistes
internationaux, et menacée demain d’être
l’objet des pressions mondiales des
pétroyuans chinois, la puissante
impérialiste montante.
Revenons aux
prétentions nationalistes chauvines du
richissime Barzani, que
les puissances impérialistes présentent
aujourd’hui comme le « père » de la
nation kurde opprimée après avoir nié
l’existence de cette nation comme de
dizaines d’autres en ces terres de
passage et de brassage ethnique
millénaire. Depuis des mois, lui et son
clan de mercenaires Peshmergas,
sont présentés comme des opprimés au
milieu des terres arabes où ils vivent
pourtant depuis des siècles (10). Nous
avions dénoncé cette soudaine
sollicitude suspecte de la part des
criminels de guerre américains et
français et nous avions dénoncé les
malversations impérialistes ressourçant
le nationalisme réactionnaire, et voici
que depuis les agitations qui secouent
l’Iran, on connait maintenant l’un des
objectifs tactiques de cet État fantoche
en création (11). La CIA a établi des
camps d’entraînement d’où partent ses
mercenaires djihadistes recyclés en
agitateurs et casseurs infiltrés dans
les manifestations en Iran (12). Ou
encore, les terroristes des FDS
deviendront garde-frontières en Syrie
(13).
Conclusion.
Nous, prolétaires
révolutionnaires, refusons de nous
mobiliser pour servir les visées
agressives du camp impérialiste
occidental et son magouillage
nationaliste chauvin et raciste kurde,
ou Arabe (voir en Libye), ou juif, etc.
Tout comme nous refusons de nous liguer
en faveur du clan russo-chinois iranien.
Nous disons simplement : « Puissances
étrangères et mercenaires stipendiés
hors de ces contrées ». Pas
davantage que les guerres soi-disant
« humanitaires » ne sont justifiées, les
guerres nationalistes chauvines ne sont
légitimes. La gouvernance des
États-nations du Moyen-Orient est
l’affaire des peuples de chaque pays du
Moyen-Orient, en attendant que le
prolétariat révolutionnaire mondial
n’élimine ces frontières nationales d’un
autre âge.
NOTES
-
http://www.france24.com/fr/20180114-syrie-etats-unis-turquie-kurdes-frontieres-coalition-fds-ypg
- Luc Michel
(2017)
http://www.les7duquebec.com/7-dailleurs-invites/syrie-dune-guerre-a-lautre-lagression-ne-cesse-pas/
et
http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/apres-la-defaite-syrienne-le-plan-b-americain/
-
http://ucl-saguenay.blogspot.com/2015/07/dossier-kurdistan-rojava-des-nouvelles.html
-
https://fr.wikipedia.org/wiki/Kurdistan_irakien
-
http://www.les7duquebec.com/7-dailleurs/le-peuple-kurde-et-les-peuples-opprimes-du-moyen-orient-a-la-conquete-de-leurs-droits-nationaux-et-democratiques-par-leurs-propres-forces/
- « Débouchant
sur le découpage du Moyen-Orient en
deux zones d’influence au bénéfice
des puissances coloniales de
l’époque, le Royaume Uni et la
France, sur les débris de l’Empire
ottoman, cette politique s’est
concrétisée par la déclaration
Balfour portant création d’un
«Foyer National Juif en Palestine»,
la création de l’ «État du Grand
Liban», l’amputation de la Syrie
du district d’Alexandrette et son
rattachement à la Turquie, enfin, la
dotation d’Israël du potentiel
atomique à Dimona, sous le
gouvernement de Pierre Mendès France
en 1955, plaçant de facto les
négociations israélo-arabes sous le
rapport inégalitaire de la menace
atomique israélienne. Si au XXe
siècle, la France a fait cadeau à la
Turquie, son ennemi de la première
guerre mondiale d’un territoire
syrien, son projet, au XXIe siècle,
est principalement dirigé contre la
Syrie, certes, mais aussi contre la
Turquie, son partenaire dans la
guerre de démembrement de l’État
syrien, menée sous couvert du
«printemps arabe».
https://www.mondialisation.ca/le-mic-mac-de-la-france-dans-son-projet-de-creation-dun-etat-sous-controle-kurde-a-raqqa-en-syrie
- Thierry
Meyssan (2017)
http://www.les7duquebec.com/7-dailleurs-invites/un-kurdistan-sans-kurdes/
-
https://www.mondialisation.ca/le-mic-mac-de-la-france-dans-son-projet-de-creation-dun-etat-sous-controle-kurde-a-raqqa-en-syrie
- ROCML (2018)
http://www.les7duquebec.com/7-dailleurs/le-peuple-kurde-et-les-peuples-opprimes-du-moyen-orient-a-la-conquete-de-leurs-droits-nationaux-et-democratiques-par-leurs-propres-forces/
- René Naba
(2017) Un deuxième Israël.
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/irak-lindependance-du-kurdistan-un-2eme-israel-sur-le-flanc-oriental-du-monde-arabe/
- Après Daesh
voici le Grand Kurdistan
http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/apres-daesh-voici-le-grand-kurdistan/
Robert Bibeau (2017).
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/les-peshmergas-dernier-rempart-de-limperialisme/
et
http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/la-guerre-se-poursuit-en-syrie-et-en-irak-via-le-kurdistan-fantoche/
-
http://www.les7duquebec.com/7-de-garde-2/iran-la-cia-derriere-les-violences-liees-aux-manifestations/
et
http://www.les7duquebec.com/7-de-garde-2/strategie-du-chaos-le-gateau-iranien-prologue/
-
http://www.france24.com/fr/20180114-syrie-etats-unis-turquie-kurdes-frontieres-coalition-fds-ypg
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