Les 7 du Québec
Manifestation des suprémacistes
sous
les auspices des gauchistes
Robert Bibeau

Mercredi 15 août 2018 « Dans tous les
pays, la croissance du mouvement
révolutionnaire prolétarien suscite les
efforts convulsifs de la bourgeoisie et
des agents qu’elle possède dans les
organisations ouvrières pour imaginer
les arguments philosophico-politiques
capables de servir à défendre les
exploiteurs. La condamnation de la
dictature et la défense de la démocratie
figurent au nombre de ces arguments.» (Lénine [1])
Lénine avait
parfois de ces phrases synthèses qui
résumaient une problématique complexe.
Ici, le leader bolchévique démasque la
fumisterie démocratique bourgeoise et
les hauts cris d’hypocrisies devant la
montée des régimes totalitaires que le
capital hégémonique fomentait en
sous-main pendant la sévère crise
économique.
En 2018, le monde
capitaliste est à nouveau en crise
économique et le capital joue à la fois
du cirque électoral et de la
menace fasciste, terroriste,
suprémaciste, néonazie,
autant « d’arguments
philosophico-politiques » que les
riches répandent à tout vent via leurs
médias, alors que le « blackout »
recouvre les luttes grévistes
prolétariennes, comme cette grève des
cheminots français liquidée par leurs
alliés petits-bourgeois dans le
mouvement ouvrier.
Le feuilleton de
la dernière malversation mondialement
médiatisée
Dimanche, le 12
aout dernier, une petite trentaine de « suprémacistes
blancs » et de néonazis ont marché
devant le Capitole à Washington sous les
projecteurs et devant des centaines de
caméras venues du monde entier.
Pourtant, ils étaient des centaines de
milliers d’ouvriers lors des
manifestations en France et n’ont jamais
obtenu une telle couverture médiatique.
[2]
La mise en scène
avait été particulièrement soignée et
les médias assurant une large couverture
aux préparatifs avaient promis quelques
centaines de « suprémacistes et de
fascistes ». La go-gauche « antifa »
joua son rôle et promit des
affrontements justifiant le déploiement
d’un appareil policier imposant. Un
déploiement attestant de l’impartialité
de l’État des riches dans ce cirque
médiatique monté de toute pièce. Mais
qu’importe le nombre de manifestants
(30) et d’opposants (2000), les
initiateurs du spectacle ont rempli leur
mission grâce à leurs collabos
gauchistes « antiracistes », j’explique.
Pourquoi ce show
télévisé devant le Capitole ?
Ce « show réalité »
avait trois objectifs : 1) essaimé
l’idée que la droite extrémiste,
soutenue par le Parti républicain
américain (le Bonnet blanc de la
prochaine mascarade électorale), et
adoubé par Donald Trump le
« Bad boy » échappé de sa Tower,
constitue une menace pour la pseudo
démocratie étatsunienne. 2) Accrédité
l’idée que les groupies de la go-gauche
(des enragés parfois violents) sont aux
aguets et qu’ils s’opposent
véritablement à la montée de la droite
extrémiste et qu’ils protègent
la « démocratie » en compagnie du
Parti démocrate (le Blanc bonnet de
la prochaine mascarade électorale). 3)
Conforté le mensonge que l’État des
riches et sa police sont au-dessus de la
mêlée et font respecter le droit
démocratique de manifester et de contre
manifester avec impartialité… « Prolétaires
américains remettez votre destin entre
les mains des flics états-uniens, ceux
qui tuent les blacks sur la rue »
semble le message subliminal de la
gauche radicale.
Pourtant, il faudra
que les organisateurs et leurs policiers
infiltrés reprennent l’exercice, car ce
cirque a mobilisé bien peu d’activistes.
C’est que la vieille recette des années
trente ne fait plus recette. En ce
temps-là les appareils politiques de
droite, comme les apparatchiks de
gauche, mobilisaient des millions de
militants, c’était le bon temps.
Aujourd’hui, les prolétaires n’adhèrent
plus à ces chimères que la
petite-bourgeoisie colporte et tente de
faire renaitre, de droite comme de
gauche, attestant du mûrissement de la
conscience de classe du prolétariat. Les
prolétaires ont appris suite à la
Seconde Guerre où mène l’embrigadement
fasciste ou communiste – 200 millions de
tués et mutilés pour se retrouver
aujourd’hui à la croisée des chemins…
sans destinée.
Ainsi, « Une
étude menée par le politologue George
Hawley, de l’université d’Alabama,
révèle que seulement 5,64 % de la
population blanche non-hispanophone,
épouse les trois idées qui composent le
socle idéologique des suprémacistes:
fort sentiment identitaire blanc, foi en
la solidarité entre Blancs, et sentiment
de persécution contre les Blancs.
Rapportées en termes démographiques, ces
croyances concerneraient 11 millions
d’individus sur les 330 millions que
comptent les États-Unis. » [3]
Le constat est
probant il n’y a pas de sentiment
antiimmigration, proraciste ou
suprémaciste au sein du prolétariat
américain, pourtant, lors d’un sondage
CBS : « 61% des personnes interrogées
estiment que les tensions raciales se
sont accrues durant l’année écoulée »
[4] …résultat des lynchages
publics perpétrés par les flics?
L’immense majorité
de la population n’est pas raciste et
pourtant ces gens ont le sentiment que
les tensions raciales se sont accrues
dans le pays. Vous avez ici la
démonstration comment l’État bourgeois,
et les médias mainstream, manigancent,
avec le concours de la droite et la
complicité de la gauche, pour créer un
sentiment d’insécurité afin de présenter
le gouvernement « démocratique » des
riches comme la voie modérée appelant le
peuple à se ranger derrière l’état-major
capitaliste, la véritable source du
terrorisme.
La duplicité de la
go-gauche apparait à travers ses
slogans. Il en est ainsi depuis le
remplacement de Barack Obama,
l’ami de la petite-bourgeoisie ces
rabatteurs gauchistes. Une bannière
proclamait que : « Trump est
responsable de la division de l’Amérique »!
Trump n’est qu’une potiche au service de
la classe des riches effrayés à la
pensée que le dollar va bientôt
s’effondrer et que des dizaines de
millions de prolétaires paupérisés et de
petits-bourgeois précarisés risquent de
se lancer à l’assaut de la
Maison-Blanche si leurs larbins
politiques ne parviennent pas à les
divisés selon la nationalité, la race,
l’origine ethnique, la religion, la
langue, le degré de pauvreté, etc. Mais
surtout, le capital doit faire croire à
tous ces gens à la télé que l’État
fétiche, ce fauteur de guerre dont la
gauche s’entiche, est le garant du salut
de la race, de la langue, de la
sécurité, de l’impartialité et de
l’équité de la nation, alors que la
seule « valeur » qui importe à l’État
des riches c’est la valeur du
pétrodollar. Les oligarques savent que
c’est sous cette condition que L’État
bourgeois pourra enrégimenter la troupe
des salariés pour la lancer en guerre
contre les prolétaires de l’adversaire.
Faut-il mordre
aux hameçons que tend la bourgeoisie ?
Sous aucun prétexte
les prolétaires ne doivent se laisser
distraire de leur lutte gréviste pour de
meilleures conditions de vie et de
travail, et de leur opposition radicale
à l’État des riches, car c’est ainsi
qu’ils rançonnent le capital et le
mettent à mal. Sous aucun prétexte les
prolétaires ne doivent céder aux sirènes
de l’antifascisme, de l’anti-islamisme,
de l’anti-suprémacisme, ou de
l’antiterrorisme qui sont autant de
leurres jetés par les rabatteurs
gauchsites devant les ouvriers pour les
appâtés et leur faire abandonner leur
lutte de résistance quotidienne et les
amenés à appuyer l’État des riches ce
fauteur de guerre suppôt du terrorisme.
La classe ouvrière n’est pas raciste,
n’est pas tentée par le fascisme, n’est
pas suprémaciste comme le démontre son
absence à ces manifestations au service
des riches.
Que les bobos
réformistes mènent la danse des
contre-manifs assurant la publicité à
ces évènements ignorés des ouvriers et
impopulaires. Nous savons par avance que
malgré tous leurs efforts la classe des
prolétaires ne s’enrôlera pas dans ce
fatras, ni à droite ni à gauche, au
grand dam du capital qui devra se
résigner à continuer à utiliser son
appareil d’État répressif pour écraser
la résistance populaire.
Notes
[1] Thèses
sur la démocratie bourgeoise et la
dictature prolétarienne, 1° congrès de
l’Internationale communiste, mars 1919.
[2]
http://www.lefigaro.fr/international/2018/08/12/01003-20180812ARTFIG00191-quelques-dizaines-de-supremacistes-defilent-a-washington.php
[3]
http://www.lefigaro.fr/international/2018/08/12/01003-20180812ARTFIG00191-quelques-dizaines-de-supremacistes-defilent-a-washington.php
[4]
https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2018/08/13/conspuee-l-extreme-droite-n-ose-pas-se-montrer-a-washington_5341854_3222.html
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