Les 7 du Québec
Un président ordinaire, Donald s'en va
t'en guerre...
Robert Bibeau

Mercredi 14 décembre 2016
http://www.les7duquebec.com/...
L’homme
d’affaires, un politicien prévisible
Le 23 novembre
2016, nous écrivions ceci : « Depuis
sa création, en 1776, la République des
États-Unis d’Amérique a été en guerre
220 années sur ses 240 années
d’existence. Chaque Président yankee a
promis la paix et mené la guerre. Trump
promet la paix et la prospérité, il fera
la guerre et il répandra la pauvreté, ni
plus ni moins que la prétendante Clinton
ne l’aurait fait si elle avait été élue ».
Depuis, chaque jour qui passe confirme
notre pronostic.
Le 45e
président de la République des
États-Unis d’Amérique sera bientôt
intronisé, assermenté, muni des papiers
lui conférant la légitimité et lui
attribuant les « pleins pouvoirs »
incombant à sa charge… et après ? Après,
« bizness as usual ». Nous l’avions
précisé avant l’élection et nous le
confirmons à nouveau après l’élection
bidon, un Président des États-Unis est
ni plus ni moins que le maillon d’une
chaine qui emprisonne l’ensemble de la
nation américaine consubstantiellement
multiethnique et multiculturelle de
manière que ce soit la classe
capitaliste hégémonique qui soit au
pouvoir à travers ses plumitifs
politiques. Donald Trump est tout
sauf un « self made man », un
anti-establishment ayant conquis la
Maison-Blanche seul contre tous (sic).
Ce fut la rhétorique électoraliste
présentée au paumé pour les alléchés eux
qui sont prêts à en découdre avec tout
ce qui les opprime. Maintenant que cette
salade du milliardaire
anti-establishment a donné les votes
escomptés, qu’elle a été gobée et
qu’elle a porté la potiche blonde au
pinacle – du Capitole – il est temps de
passer aux choses sérieuses.
La mascarade
électorale terminée, passons aux choses
sérieuses
Les choses
sérieuses c’est par exemple que toutes
ces promesses faites au cours de
l’élection n’engagent que ceux qui y ont
cru, pas celui qui les a essaimées sur
son parcours électoral au gré du vent
d’opportunisme qui balaie toujours ce
type d’exercice alambiqué, « Je vous
promets ce que vous voulez entendre et
je ferai ce qui plaira à mes sponsors le
jour venu ». Ainsi, l’« Obama care » ne
sera pas résilier, mais seulement
amender, le protectionnisme et
l’isolationnisme n’auront été que des
slogans de campagne pour justifier la
renégociation des traités de
libre-échange, que le pauvre homme croit
pouvoir améliorer en faveur de ses
protégés, les milliardaires du clan
américain de Wall Street. Rien
n’est moins certains Donald, car
l’Amérique n’est plus ce qu’elle était
et elle ne le sera plus jamais. Range ta
casquette « Make America Great Again »
tout juste bonne pour les bobos et les
pèquenots. Ces renégociations
concerneront des puissances
impérialistes plus puissantes que
l’Amérique et qui ne s’en laisseront pas
imposer par un pugiliste de show de
téléréalité, on n’est pas à Las Vegas
ici, on est à la Cité.
Donald, qui n’est
pas du tout naïf en politique comme les
médias mainstream ont tenté de le
présenter (pour crédibiliser le
personnage frondeur) connait tout cela
et c’est la raison pour laquelle il a
placé des faucons criminels de guerre
endurcis à la tête des armées et des
services secrets yankees. Vous avez aimé
le programme d’assassinat sélectif d’Obama,
vous adorez le programme de meurtres
collectifs de Donald Trump. Plus de
budgets pour la guerre, plus de navires
d’attaques sur les mers (350 au
minimum), plus de crédits pour les 350
bases d’agression militaires à
l’étranger, et un ciblage plus serré sur
les deux ennemis les plus vindicatifs de
l’Amérique, l’Iran des hydrocarbures et
la Chine mécanisée et robotisée,
technologique et productiviste,
l’atelier du monde doit être remise à sa
place au service de l’impérialisme
mondial. Pour la Russie, un corridor de
sortie de crise lui sera promis si elle
souhaite se mettre à l’abri aux côtes
des Européens qui sont invités à se
ranger derrière le général en chef.
L’Ère Bush est de retour « Vous êtes
avec nous ou vous êtes contre nous ! »,
les finasseries de la période Obama ont
assez duré, voilà la raison de
l’élimination de la challenger
Clintonnienne, qui promettait huit
années supplémentaires de tergiversation
alors que le palais impérial brule, que
le feu couve à Ferguson, à Chicago et à
Milwaukee. Donald veille au grain et les
forces de l’ordre éradiqueront le
désordre à coup de fusil mitrailleur et
de canons ravageurs au sein même de la
nation croit ce pygmalion. Les
immigrants illégaux seront menacés –
mais pas renvoyés – il s’agissait
simplement de les terrorisés afin de les
faire pliés à leurs nouvelles conditions
de sujétion. L’Amérique ne saurait se
passer de cette main-d’œuvre
surexploiter maintenant une salutaire
pression sur l’ensemble du prolétariat
américain ou les travailleurs pauvres
(60 heures de travail par semaine pour
un salaire insuffisant pour assurer la
survie). La go-gauche sera fière d’avoir
fait reculer Donald sur ses « menaces »
de murs à la frontière et d’expulsion
des immigrants, et d’avoir contribué à
maintenir l’épée de Damoclès sur les
travailleurs salariés paupérisés. La
go-gauche a toujours joué les idiots
utiles.
Le déficit
– la dette – le dollar US – le déclin
de l’empire américain
Pour financer ces
déficits récurrents, astronomiques, la
planche à crédit sera mise de la partie.
C’est ici que vous devez comprendre
pourquoi la Chine, l’Iran, l’Allemagne
et éventuellement l’Arabie Saoudite sont
les pires ennemis de l’Amérique, même si
chacun de ces aspirants est traité
différemment par le grand Timonier du
Bureau ovale. Cette profusion de monnaie
de crédit – de pétrodollar – de « monkey
money » mènera l’Amérique tout droit à
la faillite, plus vite que ce qu’Obama
performait, d’où les alliés arnaquer et
les concurrents baisers vont tentés de
s’éclipser – de se débarrasser de leurs
dollars plombés – c’est ici que la
cavalerie aéroportée, les drones et les
520 000 soldats parqués dans les 350
bases essaimées de la Méditerranée
à la mer de Chine seront utilisés pour
rappeler à l’ordre les alliés
récalcitrants et les prétendants au
poste de commandant des armées alliées.
Pour commander, il faut payer, même en
« monkey money ».
Tout ceci n’est que
planification désespérée de la part
d’une puissance qui avec à peine 520 000
soldats et une économie en confetti,
alignant moins de 100 millions de
prolétaires producteurs de plus-value,
contre bientôt 800 millions de Chinois
producteurs de plus-value. L’Amérique
n’est plus que l’ombre d’elle-même et
elle ne peut espérer en imposer au monde
entier. Il est donc facile de prévoir
que la partie est perdue d’avance pour
le clan impérialiste américain. Il est à
craindre cependant que le lion blesser
ne s’aventure dans des gestes
désespérés. Ce n’est pas la go-gauche
américaine ou mondiale qui nous en
préservera, mais le prolétariat
américain et international.
Notes
Dans une série de
textes parus sur notre webmagazine, nous
avons dessiné le portrait de cette
élection américaine de 2016, à la fois
exceptionnelle et usuelle.
Exceptionnelle, parce que les médias
mainstream l’ont manipulé plus qu’à
l’accoutumée, l’enjeu était de taille.
Ils se sont acharnés chacun pour leur
clan plus qu’habituellement. Usuelle,
parce que les mêmes tromperies,
promesses électoralistes de bas étages
ont été déployés comme à l’accoutumée.
Seul le prolétariat américain se sera
sorti indemne de cet affrontement entre
clans.
Voici ces textes :
Trump le
candidat des hedges-funds
(24.10.2016)
http://www.les7duquebec.com/7-dailleurs-2-2/donald-trump-le-candidat-des-hedges-funds/
La seconde
révolution américaine (9.11.2016)
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/la-seconde-revolution-americaine/
Rififi à la
maison blanche, Trump la chimère
(20.11.2016)
http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/rififi-a-la-maison-blanche-trump-la-chimere-deuxieme-partie/
Futé le
prolétariat américain (23.11.2016)
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/fute-le-proletariat-americain-comment-instrumentaliser-une-potiche/
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