Les 7 du Québec
Dette Public/PIB, un indicateur qui
met le bourgeois
dans tous ses états.
Arnaque à l’italienne
Robert Bibeau

Mercredi 14 novembre 2018 Le constat
déprimant du petit-bourgeois paupérisé
et surtaxé
«Le rapport
Dette Public/Produit intérieur brut est
un indicateur qui met les citoyens
européens à mal pourquoi ? Parce que
pour le diminuer il n’y a que deux
possibilités: Plan 1. Agir sur le
numérateur (DP) en le diminuant,
c’est-à-dire diminuer les salaires,
hausser les taxes, réduire les droits
sociaux, allonger les délais de retraite et
imposer l’austérité.» (1)
«Plan 2. Agir sur le
dénominateur (PIB) en l’augmentant et
pour ce faire agir sur les paramètres
relatifs à l’augmentation de la
production, les exportations en
consacrant des plans d’investissements dynamiques
qui se doivent d’être financés (dette).
En appliquant la recette du plan 1,
ce que la Commission européenne a décidé
d’imposer par le traité de Lisbonne, le
ratio devrait diminuer … mais que
constate-t-on? Une augmentation soutenue
du ratio dans tous les pays depuis la
crise de 2008. Il y a donc un
drainage des richesses vers le système
financier et vers les actionnaires.
Avec pour conséquence un appauvrissement
général des citoyens (…)» (2)
«L’augmentation
du PIB (plan 2) est la voie que les
Italiens (de droite) ont choisie. On
comprend mieux dans ce contexte les
réticences de la troïka qui ne veut être
désavouée, car si la formule italienne
réussit, elle montrera aux yeux de tous
l’imposture des actions de la Commission
européenne et de la BCE : Pourquoi
avoir choisi la voie de l’austérité
alors que de toute évidence elle ne
fonctionne pas, à qui le crime
profite-t-il?» (3)
Analyse
économique de ce sophisme
Que faut-il penser
de cette « analyse » économique qui
s’apparente davantage à un réquisitoire
qu’a une explication des causes du
phénomène d’accentuation de la crise
économique et du déclin du mode de
production capitaliste?
Il est vrai que
sous le mode de production capitaliste
différentes variables (représentant des
forces contradictoires) s’entrechoquent,
conséquences de la lutte des classes –
entre différentes factions capitalistes
et de la bataille entre les classes
antagonistes au sein du système –. Les
indices économiques comme le PIB
reflètent l’activité économique
(production – transport –
commercialisation – communication).
Cette activité économique provoque et
répond à des pressions soutenues sur les
salaires – les prix des matières
premières et de l’énergie – la monnaie –
les taxes. L’auteur a raison de
souligner que ces variables contraintes
sont autant de manettes à bascule que
les grands argentiers peuvent
positionnées sur ON ou sur OFF, ou si
vous préférez augmentation ou diminution
(la position neutre n’existe pas en
économie).
L’économiste que
nous citons ci-haut prétend que pour le
Plan 1, le commutateur «dépenses
publiques» serait placé à OFF. L’État
européen des riches, ce qui comprend
Paris, Berlin et Bruxelles devra donc
réduire les salaires, augmenter les
taxes et réduire les dépenses de
services, ce qui viendra au fur et à
mesure que la crise s’approfondira, mais
ce qui n’est pas encore le cas
présentement où l’activité des États
vise à réduire le rythme de croissance
avant de lancer la locomotive en sens
contraire – à ce moment ça fera mal
et très mal au prolétariat. Vous
comprenez maintenant l’organisation de
ces mascarades commémoratives de Grandes
guerres qu’ils souhaiteraient reprendre
pour se partager les marchés… mais le
prolétariat acceptera-t-il de retourner
dans les tranchées avec les rats?
Rien n’est moins certain sous la
gouverne de ces criminels de guerre.
Pour le Plan 2,
les commutateurs «dépense» et «dette
publique» seraient au vert (ON) et
l’État des riches, ce qui comprend
Paris-Berlin-Rome-Athènes-Bruxelles, et
les autres devraient investir, accorder
plus de subventions aux corporations,
libérer le crédit, soutenir le pouvoir
d’achat et la consommation, hausser les
salaires, encourager les investissements
. Bref, continuer de faire ce que
l’État providence pour capitaliste a
fait depuis trente ans mais pour vendre
quelles marchandises, et à qui, et pour
quel profit? Car il faut constater qu’il
n’y a que deux positions pour ces
manettes d’embrayage de
l’économie-politique capitaliste, marche
avant (ON) ou marche arrière (OFF), car
qui n’avance pas recule en économie
politique capitaliste.
Contrairement à ce
qui pourrait paraitre, ces variables
sont interdépendantes et elles
interagissent les unes sur les autres si
bien que de mettre la commande à «ON»
pour une variable entraine que d’autres
variables sont impactées positivement
(ON) ou négativement (OFF).
Exemple : si le cout du crédit augmente
(hausse des taux d’intérêt = ON), le
pouvoir d’achat diminue (OFF) à moins
que cette baisse ne soit compensée par
une baisse équivalente des charges de
l’État (OFF), qui s’endettera (ON) et
nous refilera la facture dans cinq ans
ou avant sous forme de taxes,
d’inflation ou de dévaluation de la
monnaie (OFF). Ou alors les salaires
augmentent (ON) ce qui réduira les
profits des compagnies qui réduiront
leurs dividendes (OFF) réduisant
d’autant les investissements (OFF)
pouvant entrainer des délocalisations
d’entreprises et du chômage structurel
(OFF) et donc une baisse du pouvoir
d’achat global-social (OFF).
L’erreur consiste à
penser que le manager – le banquier – le
financier – le patron d’industrie –
leurs sous-fifres politiques, Président
ou ministre – peuvent en faire à leur
tête et pousser sur les manettes
(ON/OFF) selon leur volonté en oubliant
que l’économie-politique capitaliste
obéit à des lois strictes et
incontournables. Depuis la crise de 2008
les banques centrales ont réduit les
taux d’intérêt sur les prêts (OFF) en
stricte logique puisque la consommation
s’effondrait (OFF) suite aux baisses de
salaires et des baisses de revenus des
rentiers (OFF). Afin de maintenir le
pouvoir d’achat, les Banques centrales
ont été forcées d’imprimer de la monnaie
(façon de parler, c’est-à-dire d’ouvrir
les lignes de crédit sans limites aux
États, aux entreprises et aux ménages)
et de prêter de l’argent presque
gratuitement (ON). Cette politique a eu
pour conséquence que tous se sont
endettés au-delà du raisonnable, et
pire, les grands fonds d’investissement
n’ont plus obtenu de rentabilité pour
leurs placements (bref, la solution
imposée par le système à court terme
était la garantie de sa perte à long
terme). Ces gros portefeuilles ont donc
joué-spéculé sur les actifs bidon à la
bourse des illusions d’où les bulles
boursières qui aujourd’hui ne demandent
qu’à éclater au premier signe de
ralentissement du PIB (OFF) ou de hausse
du ratio (DP/PIB). En économie tout se
tient. Conséquence inévitable, les
banques centrales sont forcées de
remettre le commutateur « taux
d’intérêt » à « ON ». Ceux qui proposent
de retarder la décision (Italie par
exemple) ne font que reporter l’échéance
en l’aggravant.
Qu’adviendra-t-il
de ces millions d’endettés corporatifs,
étatiques, et des particuliers
surendettés qui verront soudainement la
rubrique «remboursement de la dette»
doublée ou triplée? Ne soyez pas étonné
d’observer la petite-bourgeoisie
paniquée et «insoumise» proposer de
répudier leur dette et de manifester
futilement leur frustration, car le
banquier fera appeler la garde civile,
la milice, la police et l’armée pour
être remboursé. Vous comprenez
maintenant l’anxiété défigurée le visage
des paumés du 11 novembre à Paris.
C’est sur ce
substrat de rancœur que les partis
populistes de «droite» comme de «gauche»
(ils sont tous pareils) recrutent leurs
militants « insoumis et inconscient »
sans savoir que les réformistes qui
dirigent ces partis populistes les
mèneront directement à l’abattoir dans
des guerres civiles opposant réformistes
de gauche et réformistes de droite –
réformistes nationalistes et réformistes
multiculturalistes, réformistes
autochtones de souches et réformistes
migrants étrangers, comme pour les deux
guerres précédentes.
Chantage à
l’italienne
Il faut savoir que
les capitalistes italiens ont largement
bénéficié, comme d’autres segments des
capitalistes européens, des politiques
d’expansion du crédit, de l’endettement
illimité, des taux d’intérêt négatifs et
de la monnaie gratuite au cours des dix
dernières années. État, corporations,
particuliers, ménages petits-bourgeois
italiens se sont surendettés bien
au-delà de leur capacité à rembourser.
Ils n’avaient pas le choix – tu ne
t’endettes pas et tu crèves tout de
suite – ou tu t’endettes et tu crèves
plus tard – et plus tard, c’est
aujourd’hui, le banquier frappe à la
porte de l’éternité et il exige sa livre
de chair qui tuera la poule aux œufs
d’or prolétarienne. Si bien, qu’après
avoir chanté tout l’été à propos de
l’expansion bidon les larbins
politiciens italiens sont invités à
rembourser leurs emprunts et les
nouveaux intérêts qui vont désormais
grever tout rééchelonnement des
emprunts.
Contrairement à ce
que prétendent les économistes bourgeois
l’option de laisser grimper l’inflation
et les taux d’intérêt n’est pas une
option, ce commutateur est déjà à ON et
il fait anticiper un hiver de
souffrances pour les consommateurs
français – Italiens – anglais (et leur
Brexit) – Grecs – Allemands et les
autres dont le pouvoir d’achat sera
grugé d’autant alors que les salaires
sont en rade (OFF), les charges sociales
et les taxes sont en hausse (ON) et
qu’il y a surproduction de marchandises
sur les marchés internationaux (OFF pour
le PIB).
Se pourrait-il que
les capitalistes italiens et leurs
politiciens populistes de «droite» (sic)
ne comprennent rien à ces lois de
l’économie politique capitaliste que les
boucs émissaires bruxellois doivent leur
rappeler pour ne pas dire leur imposer?
Pas du tout, tous les protagonistes de
ce cirque médiatique savent à quoi s’en
tenir et chacun tient l’autre par la
barbichette et chacun sait que le
premier qui rira sera perdant, et ce
seront les bouffons italiens qui
perdront… l’Italie ne peut diriger
l’UE, sa taille économique ne lui permet
pas. Quand on doit sa chemise on ne
peut la mettre à l’encan. La tactique
des opportunistes italiens est simple,
ces capots jouent la surenchère. Ils
savent qu’à la fin ils devront céder –
un débiteur ne gagne jamais contre son
créancier. La position des autorités
italiennes offre l’avantage de leur
sauver la face, eux qui viennent d’être
élus sur des promesses qu’ils savaient
ne pouvoir tenir, ils peuvent mettre sur
le dos de la Troïka de Bruxelles le
rejet de leur projet intenable. Il n’y a
que ceux qui n’ont pas de dette qui sont
indépendant de fortune.
Mais pour que
l’arnaque fonctionne, la mafia italienne
doit forcer la note jusqu’à menacer
leurs comparses de se précipiter dans le
vide, vers la faillite, risquant
d’entraîner dans leur désastre une
partie de l’Union. Évidemment, une telle
option (tous les commutateurs italiens
au rouge = OFF) entrainerait de grands
sacrifices pour le prolétariat italien,
mais l’entourloupe est déjà trouvé pour
le capi di capo italien: «C’est la faute
à Bruxelles», «c’est la faute des
migrants», c’est pourquoi ils ont
commencé à fredonner ces mantras.
Conclusion
On peut conclure
qu’à court terme le grand argentier de
l’Union européenne, le grand capital
allemand, atténuera la sentence du
Governo Conte, contre la
promesse de serrer d’un tour
supplémentaire le garrot qui étrangle le
prolétariat italien. Attention, ce
serait un gouvernement populiste de
go-gauche que ce serait la même chose,
en moins pathétique et moins
ostentatoire probablement (rappelez-vous
Siriza en Grèce bientôt
Podemos en Espagne, le FI en France =
tous pareils) . À long terme cependant,
la rixe risque de s’envenimer au sein de
l’Union. N’allez pas croire que le grand
capital allemand restera l’otage de
capital italien en fort mauvaise
posture. Le capital allemand prépare sa
répartie. (4) Il n’y a aucune solution à
la crise du capitalisme en restant
soumis à la tyrannie du capital.
NOTES
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http://www.les7duquebec.com/7-dailleurs-2-2/rapport-dette-publique-produit-interieur-brut-un-indicateur-qui-met-le-citoyen-europeen-a-mal-pourquoi/
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