Les 7 du Québec
L'empereur Donald redéfinit
l'alliance atlantique (du G7 au G2)
Robert Bibeau
Mercredi 13 juin 2018 Qu’est-ce que le
G7 ?
Le G7 est le comité
central de l’Alliance atlantique.
Le G7, mieux nommé le GPO pour
grandes puissances occidentales,
est un organe informel dont s’est doté
le suzerain américain afin que, une fois
par année, ses vassaux portent
allégeance ostensiblement et
médiatiquement. Pour les sujets conviés
à ce spectacle emphatique, la façon
d’être adoubé par leur souverain est
d’entériner dans le communiqué final les
décisions imposées par Sa Majesté. Tous
sont familiers avec ce protocole convenu
et entendu et, par les années passées,
tout s’était bien déroulé. Sauf un jour,
un puissant soupirant, se croyant
dispensé, dérogea à la règle d’unanimité
empressée, il fut expulsé et l’éphémère
G8 redevient le G7.
L’édition
canadienne du G7
De l’édition 2018
émanait une odeur de soufre et de fronde
bien avant l’arrivée des initiés, à un
point tel que l’empereur songea à se
désister. En effet, à quoi bon se plier
à ce protocole obséquieux quand les
vassaux mutinés ont déjà manifesté leur
refus de relancer le boycott contre l’Iran,
la puissance à menacer pour qui veut
faire grimper le prix du baril que le
roi Donald doit maintenir au-dessus de
60 USD à tout prix. Pire, les vassaux
manufacturiers – affamés d’hydrocarbures
– rechignent à laisser monter le prix
des énergies. Il en est de même pour les
tarifs douaniers que tous ces
sous-fifres dénoncent avec véhémence,
chacun cherchant à en être exempté alors
que ce sont les clients américains qui
en feront les frais via l’inflation des
prix à la consommation et la hausse des
taux d’intérêt sur le dollar malmené.
Même ce zélateur canadien, un jeune
blanc-bec, fait grand tapage, outré
d’être accusé de menacer la sécurité des
USA s’il refuse d’augmenter le tribut
livré à son suzerain étatsunien (25% sur
l’acier et 10% sur l’aluminium).
Pourtant, le déficit commercial avec le
Canada est d’à peine 28 milliards USD
sur un total de 566 milliards USD
(2017), dont 375 milliards de dollars
avec la puissante Chine, la grande
absente de ce triste ramage – l’absente
dont personne ne parle, mais dont le
spectre hante les étages. (1)
La République de
Chine, l’adversaire véritable de ce
camp divisé, a rameuté ses alliés de
l’Association de coopération de
Shanghai à Qingdao,
face à la Corée, en Mer de Chine, le
prochain centre névralgique des tensions
mondiales. (2)
Donald premier,
l’isolationniste?
Quoi qu’on en dise,
l’empereur Donald n’est pas un
isolationniste ni un protectionniste, il
cherche simplement à renégocier tous les
contrats, pactes, traités, conventions,
ententes et accords déjà signés, afin
d’exiger un plus lourd tribut de la part
de ses vassaux qui se liguent contre lui
afin de maintenir les accords
commerciaux en l’état, comme sous le
règne d’Obama. Mais le
contexte économique du vaisseau amiral
de la flotte atlantique n’est plus le
même que sous Obama. L’ex-président a
laissé courir et le déficit commercial
n’en finit plus de grimper, les taux
d’intérêt sont trop bas et n’attirent
plus les capitaux qui fuient l’Amérique.
Si l’effilochement se poursuit le dollar
devra bientôt dévaluer drastiquement.
Tous les détenteurs de pétrodollars et
de bons du Trésor seront floués.
Pourtant, il est un principe fondamental
pour le capital qui va comme suit : « Chacun
sa part dans le partage de la chaine des
valeurs ». Le « Capo » du
capital qui ne respecte pas ce principe
et tente d’accaparer tous les profits
pour lui prend le risque d’être renversé
ou abandonner par la communauté des
assujettis révoltés, c’est la menace qui
pèse sur l’amiral Donald (3).
Rififi à La
Malbaie
Finalement, le
Président américain, plutôt que de
bouder ce sommet du G7, a décidé d’y
participer et de le couler. Que ce
faible Trudeau cesse de se
morfondre, il n’a rien fait de
déplorable et il s’est soumis aux
courbettes devant Sa Majesté Trump, il
en aurait fait davantage que le rififi
aurait égal. Le retrait américain du
communiqué final était décidé avant
l’atterrissage d’« Air Force One »
et ne visait qu’à mettre au pas les
alliés et concurrents de ce misérable
Président, chef d’une Amérique de moins
en moins hégémonique. Des alliés que le
maitre pousse dans les bras de son pire
ennemi et dont Vladimir Poutine
dit qu’il respecte la parole donnée…
comme tout aspirant au trône.
Incidemment, Xi Jinping,
dont le spectre hantait le sommet de
Singapour, observait l’empereur se
précipiter dans la chausse-trappe
appâtée par un dérisoire Nobel de la
Paix. (4)
NOTES
-
http://www.tvanouvelles.ca/2018/02/06/le-deficit-commercial-americain-2017-bondit-de-121
-
http://www.les7duquebec.com/7-dailleurs-invites/chine-le-contre-sommet-de-lorganisation-de-cooperation-de-shanghai/
-
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/trump-limprevisible-drone-teleguide/
-
http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/un-spectre-hantait-le-sommet-de-singapour/
Reçu de Robert Bibeau pour
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