Les 7 du Québec
Les "Révolutions" du XXe siècle
Robert Bibeau
Robert
Bibeau
Mercredi 13 mai 2015
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Le XXe
siècle a débuté par une guerre mondiale
suivit d'une révolution continentale et
il s'est terminé par une multitude de
guerres locales suivit par une période
de réaction mondiale. Comment et
pourquoi ?
1)
Il
n’y a jamais eu de révolution socialiste
et encore moins de révolution communiste
victorieuse sur cette terre de misère.
Dans la mesure où les marxistes sont
concernés, une
révolution est un mouvement social,
une période historique, où un mode de
production est renversé, et remplacé par
un nouveau pouvoir, une nouvelle classe
sociale dominante et un nouveau mode de
production dominant.
2) Ainsi, le "Printemps
arabe" n'a jamais constitué une
Révolution. Ce fut plutôt une série
d'insurrections nationales visant à
secouer le joug d'une fraction de la
classe capitaliste arabe afin d'exiger
qu'elle prenne en compte les souffrances
et les besoins des populations
nationales paupérisées dans les
différents pays ébranlés par ces
soulèvements populistes. On sait
aujourd'hui qu'une faction nationaliste
bourgeoise, regroupée sous l'égide des "Frères
musulmans", a tenté de
s'approprier ces soulèvements et de se
poser en alternative aux capitalistes
compradores défaitistes qui dirigeaient
les différents pays arabes en panade.
Dans la plupart des cas les Frères
musulmans ont échoué devant la
résistance concertée des factions déjà
en place soutenu par les puissances
impérialistes "démocratiques et
libératrices" (sic).
3) Dans le cas de
la révolution prolétarienne à venir,
l'objectif sera de renverser le pouvoir
bourgeois, donc l'État bourgeois, de
renverser le mode de production
capitaliste (MPC) et de lui substituer
la
dictature du prolétariat (pas
la dictature d'un parti, mais celle de
la classe prolétarienne) et d'imposer le
système socialiste, phase transitoire
vers le mode de production communiste à
construire.
4) Au cours du XXe
siècle, les expériences de "Révolution
socialiste" ont toutes échoué et
servent aujourd'hui de repoussoir dans
le cadre de la propagande bourgeoise,
cette classe décadente très inquiète de
voir les ouvriers chercher une
alternative communiste à leur misère et
à leur colère (misère profonde qui ne
fait que commencer, même dans les pays
capitalistes avancés).
5)
Donc, nous attendons toujours la
première révolution - non pas socialiste
ni communiste -, mais la première
révolution prolétarienne mondiale. Nous
l'espérons encore et ce pourrait être la
surprise du XXIe siècle. Une
surprise tant attendue par la classe
prolétarienne au grand dam de la classe
capitaliste moribonde et dégénérée.
6)
Ce
ne sont jamais les communistes qui
déclenchent les insurrections populaires
et encore moins les révolutions
prolétariennes. Une insurrection
prolétarienne est déclenchée par la
classe prolétarienne et nulle autre
classe ou fraction de classe. Les
communistes l’assistent – l’accompagnent
– tentent de l’orienter dans un sens
révolutionnaire (tenteront dans le futur
devrions-nous écrire puisqu’il n’y a
jamais eu à ce jour une telle révolution
prolétarienne victorieuse).
7) Une révolution
prolétarienne exige l'existence d'une
classe prolétarienne nombreuse,
moderne
– salariée dans des usines de
pointe hautement sophistiquées –
numérisées – mécanisées – robotisées –
efficaces – efficientes, productives – à
la chaîne, aux cadences infernales, sous
la gouvernance totalitaire, fordiste et
tayloriste des capitalistes, dirigés à
la baguette par l'État "fasciste" des
riches déjantés. Les masses paysannes,
les conglomérats de petits bourgeois
frustrés, paupérisés, hargneux ne sont
pas le bois dont on chauffe les
révolutions prolétariennes. Il faut se
méfier de ces classes et aviser la
classe prolétarienne des tendances
réformistes et conciliatrices de ces
fractions de classe conspirationnistes
et anarchistes.
8) Un tel
prolétariat s'échinant dans une telle
économie industrielle et financière
moderne, globalisée et mondialisée,
n’existaient pas en Russie de 1917, ni
en Chine (1949), ni en Corée (1950), ni
à Cuba (1959) ni au Vietnam (1973), ni
dans aucun autre pays, ni sous aucun
autre soulèvement s'affublant du titre
de "Révolution
socialiste".
9) D’ailleurs, la
plupart des révolutions ont été
qualifiées de
Révolution démocratique populaire
– ou de
lutte de Libération nationale
anticolonialiste et anti-impérialiste
ce qui était des appellations
appropriées dans la plupart des cas
étudiés.
10) Une
Révolution démocratique populaire
marque l’étape de la
Révolution nationale bourgeoise
capitaliste (il en est de
même des luttes de libération
nationaliste anticoloniales et
anti-impérialistes). Ces "révolutions"
ne visaient pas à renverser un mode de
production capitaliste caduque pour le
remplacer par le système socialiste (en
marche vers le mode de production
communiste). Ces "révolutions
nationalistes" ont toutes marqué l'étape
historique où certaines bourgeoisies
nationales ont remis en cause les liens
économiques et politiques coloniaux
soient dans des
colonies de peuplement comme en
Algérie, en Israël, au Canada, en
Australie, en Argentine, au Venezuela,
en Afrique du Sud, etc.; ou alors dans
des
colonies d’exploitation comme
au Congo, à Cuba, au Sénégal, en
Libye, en Syrie, en Afghanistan, au
Cambodge, aux Philippines etc.. Les
capitalistes nationaux assujettis,
attachés par des liens financiers à une
ou à plusieurs puissances coloniales
dominatrices, se sont révoltés et ont
exigé l'établissement de nouveaux
rapports de production où ils auraient
la part plus belle dans le partage des
richesses spoliées.
11) Partout où
elles ont eu lieu, ces
Révolutions démocratiques populaires
(populistes) étaient des révolutions
bourgeoises, paysannes, parfois
antiféodales, souvent anticoloniales,
mais jamais prolétariennes. Dans tous
ces pays, sans exception aucune, la
classe prolétarienne révolutionnaire
n’existait pas en tant que classe "en
soi" et en tant que classe "pour
soi" (cherchant la conquête du
pouvoir de classe sur l’ensemble de la
société et surtout sur l’appareil d’État
bourgeois). Ou alors, la classe
prolétarienne existait "en soi", et
menait des luttes de résistance sur le
front économique de la lutte de classe,
mais elle végétait dans un état larvaire
faible et minoritaire, sans grande
expérience historique de lutte de classe
mortelle, acharnée, et elle ne possédait
pas une vision ne serait-ce
qu’embryonnaire de sa mission historique
dont l’objectif est de créer une société
nouvelle fondée sur le
mode de production communiste.
12) Ces
Révolutions démocratiques populaires
(populistes) ne visaient pas à rompre
totalement les liens économiques –
politiques qui reliaient ces colonies,
ou quasi-colonies, à leur “mère patrie”
(dans le cas des colonies de
peuplement); ou alors les reliant
par de multiples liens à l’empire
colonial occidental. Ces Révolutions
démocratiques bourgeoises – même quand
elles étaient dirigées par des partis se
proclamant “Communistes”, "Socialistes",
“Rouges” ou “Révolutionnaires”,
cherchaient à redéfinir les relations
économiques et politiques que la
bourgeoisie nationale du pays révolté
entretenait avec la bourgeoisie
impérialiste hégémonique des pays
dominants regroupés en une alliance
impérialiste ou une autre.
13) Dans la plupart
des pays colonisés, la bourgeoisie
nationale s’est enveloppée de
l’effigie du socialisme ou du
communisme qu’elle a amalgamée à ses
propres idées
nationalistes et chauvines afin
d'embrigader le peuple – comprenant la
classe ouvrière (souvent larvaire) –
afin d’utiliser cette chair à canon
nationale, cette force militante
enrégimentée et formatée, dans la
défense des intérêts de classe de l'un
ou de l'autre des clans bourgeois en
guerre "patriotique". Leur guerre de
libération nationale ne visait qu'à
imposer une clique nationale ou une
autre comme bénéficiaire, ou à tout le
moins comme intermédiaire dans
l’exploitation impérialiste mondialisée
des travailleurs – paysans – ouvriers –
petits commerçants – et petits bourgeois
nationaux.
14) Dans certains
cas particuliers comme en Russie (1917),
en Chine (1949), en Corée (1950), au
Vietnam (1973) les forces communistes
(ce ne fut pas le cas à Cuba où Castro
devient "communiste" seulement après le
refus américain de transiger avec lui)
ont pris la direction de l’insurrection
populaire-populiste qui ne pouvait être
des insurrections prolétariennes puisque
le prolétariat de ces pays était faible,
fortement minoritaire, inexpérimenté et
aliéné, absolument pas galvanisée en
faveur de la lutte de classe "pour-soi"
en vue de la conquête du pouvoir d'État
et l'édification d'une société
communiste internationaliste. En
usurpant la direction de classe de la
révolution – à son corps défendant il
faut l'admettre –, le Parti bolchevique
par exemple, a été contraint de
poursuivre cette usurpation et de se
substituer aux soviets des paysans,
ouvriers et soldats – et de prendre la
gouvernance de l'appareil d’État qui ne
pouvait qu'être capitaliste, car on ne
peut faire l'économie d'un mode de
production et enjamber une étape dans
l'évolution sociale, bondissant de la
féodalité au communisme sans passer
par le capitalisme. Les Partis
communistes bolchevique, puis Chinois,
puis Vietnamien, puis Coréen se sont
retrouvés dans la position de devoir
construire l'économie capitaliste
industrielle, mécanisée, productiviste,
et plus tard robotisée, numérisée et
hautement scientifique, afin de
constituer les forces productives et
créer les assisses matérielles,
industrielles, commerciales,
communicationnelles capitalistes. La
révolution prolétarienne mondiale exige
l'existence d'un prolétariat mondial
moderne et cette classe ne peut fleurir
que sous le joug de la bourgeoisie et
sous le mode de production capitaliste
et sous les rapports de production
capitaliste comprenant la propriété
privée ou étatique bourgeoise des moyens
de production. Les partis communistes au
pouvoir (y compris ceux des pays du
Comecon dans l'Europe de l'Est), en
avance sur les conditions objectives de
la révolution prolétarienne, ont
construit les assises économiques et
politiques capitalistes de la révolution
prolétarienne mondiale dans chacun de
leur pays respectif.
15) Il en fut ainsi
en URSS (1921 la NEP, puis, plus tard,
l'évacuation des soviets), en Chine en
1949, en Corée en 1950, à Cuba en 1959,
au Vietnam en 1960-1973, etc.. En URSS,
en Chine, à Cuba, en Corée, au Vietnam,
au Cambodge et ailleurs des communistes
"rouges" (véritables ou autoproclamés)
se trouvèrent à suppléer la faiblesse
organisationnelle et structurelle de
leur classe bourgeoise nationale aliénée
et à ordonnancer l’édification du mode
de production capitaliste nécessaire et
incontournable dans chacun de leur
État-nation respectif (concept
typiquement bourgeois et capitaliste)
créant ainsi matériellement et
concrètement les conditions de la
révolution prolétarienne à venir.
16) La
Seconde Guerre mondiale, que
les “camarades” soviétiques ont très
justement désignée sous le nom de
Grande Guerre Patriotique
multinationale dans ce mélodrame
palliatif-capitaliste pour ériger le
mode de production capitaliste en pays
"socialiste" mérite un examen attentif,
ce que nous ferons dans un prochain
article. Cette guerre impérialiste
mondiale galvaudée, trafiquée, dénaturée
mérite une mise au point spécifique.
Cette seconde guerre inter-clans
impérialistes révèle le mûrissement des
conditions objectives de la
révolution prolétarienne à venir en même
temps
qu'elle recèle le dépérissement des
conditions subjectives de cette
révolution mondiale. Elle marque
l'inversion des conditions de la
révolution mondiale entre 1914-1918 et
1939-1945.
17) Aucune
révolution prolétarienne mondiale ne fut
victorieuse sur cette terre de misère et
surtout pas au Cambodge, cimetière que
des
bouchers “rouges” ont marqué du
sceau de la barbarie. Nous réfutons
toute association avec ces assassins
qui, comme un camarade l'a souligné,
pour la plupart ne se réclamaient même
pas du communisme contrairement aux
rumeurs que répand la propagande
bourgeoise (1).
18) La
Révolution prolétarienne mondiale
est à venir. La bourgeoisie mondiale,
sur cette question comme sur d'autres,
ment effrontément et sa propagande vise
à tout confondre. L'ère des révolutions
prolétariennes n'est pas derrière nous.
C'est à peine si nous avons connu
quelques échauffourées de la révolution
prolétarienne qui ont toutes échouées,
mais qui étaient toutes nécessaires,
l'histoire enseigne par l'exemple et le
contre exemple.
Le présent état de développement du mode
de production capitaliste, de ses
forces productives (classe
prolétarienne), de ses moyens de
production, de distribution et de
communication, dans un contexte
inéluctable d’intensification et
d’approfondissement de la
crise économique systémique du
capitalisme laisse présager une
première secousse sismique de classe qui
ébranlera les piliers du temple
impérialiste mondial. Mais de cela aussi
nous reparlerons dans un prochain
article. Le Premier Mai de cette année
fut un moment d'affrontement entre
réformistes et révolutionnaires pour
influencer les forces prolétariennes qui
se gorgent de colère avant d'exploser
(2).
(1)
http://www.les7duquebec.com/7-dailleurs/cambodge-et-khmers-rouges-le/
(2)
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/premier-mai-fete-internationale-de-166851
MANIFESTE DU PARTI OUVRIER »»
http://www.publibook.com/librairie/livre.php?isbn=9782924312520
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