Les 7 du Québec
Le jour J – «Le jour le plus long»
de
l’invasion de l’Europe
Robert Bibeau

Mercredi 12 juin 2019
Le jour J
– le 6 juin 1944 – une immense armada
composée de milliers de navires de
guerre vogua des côtes d’Angleterre à la
conquête des côtes normandes dans le
sens inverse de Guillaume le
Conquérant (1066) venu, quelques
siècles auparavant, imposer son
hégémonie à la paysannerie et à
l’aristocratie anglaises. Neuf siècles
plus tard, c’est le capital impérialiste
atlantique qui est à la poursuite du
capital allemand sur les terres
françaises et européennes pour y imposer
son hégémonie. Cet affrontement moderne
entre le capital «libéral» atlantique –
associé à l’Est au capital «dirigiste»
soviétique – en guerre contre le capital
«totalitaire» allemand – a couté la vie
à des dizaines de millions de
prolétaires occidentaux, africains et
asiatiques, chairs à canon de cet
affrontement mondialisé. (1) En préparation de
la prochaine guerre mondiale – vers
lequel tend ce mode de production
décadent – il parait important pour le
grand capital international de
commémorer ce débarquement et de répéter
à satiété le mensonge de la soi-disant «Libération»
(sic) des populations européennes
asservies par le capital allemand. Quel
prolétaire a été libéré de l’esclavage
salarié sur les plages d’Omaha Beach
le 6 juin 1944? Aucun évidemment! Au
prix de leur vie, les prolétaires dupés
changèrent simplement de maitre. Du
capital Allemand, un temps dominant, ils
changèrent d’allégeance et ils prêtèrent
serment, qui à l’Ouest du « Rideau
de fer », à leurs nouveaux
maitres américano-britanniques; qui à
l’Est du « Rideau de fer »,
à leurs nouveaux maitres soviétiques… et
le monde capitaliste mondialisé était
prêt pour un nouvel affrontement
généralisé (chaud et froid). « L’impérialisme
c’est la guerre », a dit un
célèbre révolutionnaire.
Peu importe la
ridicule polémique à propos de quel camp
impérialiste – Soviétique ou d’Amérique
– sacrifia le plus de vies humaines dans
cette reconquête inhumaine, peu importe
quel camp a fourni le plus grand effort
de guerre pour assurer l’invasion de
l’Europe assiégée de tous côtés (Est,
Sud, Ouest), et peu importe quel camp
assuma le plus lourd fardeau pour
l’assujettissement des peuples occupés,
et peu importe quel camp offrit la plus
grande contribution à la défaite de
l’impérialisme allemand décadent, le
résultat reste le même.(2) Après la
marche sanglante outre-Manche – amorcée
à l’Ouest par « Le débarquement de
Normandie », après un florilège
de bombardements génocidaires sur les
villes françaises – de viols en série –
de massacres mécanisés – de sacrifices
innombrables – à travers l’Europe toute
entière (à l’Est comme à l’Ouest, après
l’Afrique du Nord), l’épopée triomphale
du capital étala son manteau d’opprobre
sur cette terre de misère. Par la suite,
chaque peuple du monde «civilisé» fut
contraint de rallier l’un ou l’autre des
deux camps impérialistes – d’Amérique ou
soviétique – y compris le peuple
japonais nucléarisé (6 août 1945 –
Hiroshima), le peuple chinois
tétanisé et tous les peuples «libérés»
par leurs nouveaux geôliers … Cinquante
ans plus tard (1990) la Seconde Guerre
mondiale prit fin définitivement avec
l’effondrement de l’un des deux camps
impérialistes et le commencement d’un
nouvel affrontement entre le camp
impérialiste atlantique et le capital
des pays «émergents» d’un tiers-monde
«libéralisé» et mondialisé.(3)
La Seconde
Guerre mondiale fut une guerre
impérialiste pour la conquête de
nouveaux marchés et l’établissement de
l’hégémonie d’un camp impérialiste sur
les autres. Chacun des grands carnages
qui marquèrent cette saga sanglante
s’inscrit dans cette stratégie de
conquête et d’asservissement par l’un ou
par l’autre camp impérialiste dont le
prolétariat a servi de prétexte et de
chair à canon pour justifier les pires
atrocités, mais surtout pas pour gagner
notre «liberté» d’esclave salarié.
L’effort de
propagande guerrière que le capital
international consacre à la
commémoration de ce drame historique est
à la mesure de la mystification mise en
œuvre. Pour le prolétariat
mondial, le «devoir de mémoire»
consiste à se rappeler qu’ils nous ont
menés à la boucherie mondiale à deux
reprises… et qu’ils préparent une
troisième guerre pour trancher leurs
différents commerciaux… Dire non à la
guerre c’est d’abord dire non au capital
et c’est mettre fin au capitalisme sous
toutes ses formes (de gauche comme de
droite).
Notes
-
http://www.les7duquebec.com/7-de-garde-2/le-mythe-de-la-liberation-cristallise-le-6-juin-1944/
-
https://lesakerfrancophone.fr/le-jour-j-et-son-mythe-dune-victoire-americaine
-
http://www.les7duquebec.com/7-de-garde-2/239225/
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