Les 7 du Québec
Une nouvelle période historique est
ouverte
Robert Bibeau
Robert
Bibeau
Mercredi 11 novembre 2015
http://www.les7duquebec.com/...
Les attentats du onze
septembre 2001
Les attentats du 11 septembre 2001
aux États-Unis, et l’attentat de janvier
2015, au bureau de Charlie Hebdo à
Paris, marquent-ils un tournant
important indiquant l’ouverture d’une
nouvelle période historique dans la
lutte de classe opposant le prolétariat
mondial au capital international ?
Non assurément ! Ces deux évènements
résultent de la lutte de classe qui se
déroule au sein même de la bourgeoisie,
entre ses différentes fractions
nationales des pays capitalistes avancés
et les segments nationalistes des pays
« émergents », avec comme enjeux les
sources de matières premières, et
surtout, la plus-value que ces
ressources permettront de réaliser. La
classe prolétarienne n’a eu aucun rôle à
jouer dans ces évènements terroristes
petits-bourgeois, pas plus qu’elle n’a
eu un rôle à jouer lors des vagues
d’attentats « rouges » des années
quatre-vingt par des sectes terroristes
gauchistes petites-bourgeoises.
Le réformisme de Mai-68
Les compromis ouvriers signés à
Grenelle suite aux troubles de Mai-68 en
France et en Europe ; la défaite des
États-Unis au Vietnam en 1975 ; la
succession de défaites d’abord russe en
Afghanistan, puis américaine en
Afghanistan, en Irak, et en Syrie ; la
liquidation des révoltes populaires
arabes, en Égypte notamment, et enfin la
crise économique systémique de 2008,
sont, du point de vue de la lutte de
classes antagoniste, infiniment plus
significatifs.
Dans chacun de ces affrontements, les
sections nationales du prolétariat
international, même quand elles ont
accepté des compromis syndicaux, ou des
compromis électoraux bourgeois, ont
démontré qu’elles pouvaient combattre
leur bourgeoisie et ne pas combattre
pour leur bourgeoisie nationaliste
chauvine. Au Vietnam, ce sont des
paysans qui ont affronté les troupes
américaines formées de prolétaires
embrigadés contre leur gré et
démoralisés, résistantes à leur
encadrement en « schlagant » leurs
officiers (1). Il en fut de même des
salariés enrégimentés dans l’armée
soviétique qui se sont enfuis
d’Afghanistan avant d’être massacrés par
des paysans du siècle passé. Tout le
contraire de ce qui s’était produit au
cours de la période coloniale du siècle
précédent. Aujourd’hui, les États-Unis
sont obligés de sous-traiter leurs
guerres mortifères à des mercenaires « djihadistes »
patentés devant les piètres performances
de leurs soldats suréquipés, et surtout
découragés, refusant de se sacrifier
pour spolier la plus-value des ouvriers
de ces pays étrangers.
La résistance prolétarienne
pessimiste
Tout ceci indique que la classe
capitaliste ne peut entreprendre une
troisième guerre mondiale dans les
présentes conditions économiques,
politiques, idéologiques, diplomatiques
et militaires alarmantes. La
résistance prolétarienne à une grande
guerre prochaine est certaine.
C’est la raison pour laquelle la
tactique des sections locales de la
bourgeoisie internationale en Ukraine,
en Syrie, en Égypte, en Tunisie, en
Libye, en France, en Italie, en Grèce,
en Espagne, au Canada, en Russie, en
Chine et aux États-Unis consiste à
exciter la vindicte populaire, contre
les immigrants ; contre la menace
terroriste patentée ; contre la
concurrence des prolétaires des pays
étrangers ; bref, à tenter de stimuler
le chauvinisme national et à mobiliser
les salariés derrière l’État des
riches et en faveur de la
démocratie bourgeoise éventée
– éculée – répudiée par de
plus en plus d’ouvriers dans le monde
entier. La mission de la gauche
prolétarienne est de renforcer ce mépris
et d’accréditer ce rejet de l’État
capitaliste et de ses institutions et
certainement pas de les encenser.
La résistance est souvent
passive, mais elle effraie tout de même
la bourgeoisie
Certains camarades observent
que « C’est à grand-peine
qu’individuellement les salariés se
considèrent comme « ouvriers » et ils ne
brandissent pas le drapeau rouge, mais
ils tendent à résister aux impératifs
des sacrifices derrière l’État
capitaliste. Vont-ils plutôt vers une
adhésion large derrière des thèmes
idéologiques bourgeois (la lutte contre
le terrorisme et la défense de la
démocratie par exemple), vers une
participation active dans des
organisations politiques bourgeoises
(particulièrement de gauche ou
syndicale), vers un enrôlement derrière
l’État et la nation ? Et tendent-ils à
abandonner la défense de leurs intérêts
de classe ? Ou bien vont-ils plutôt vers
une défense de leurs intérêts immédiats
de classe, vers une indifférence à
l’égard des grandes campagnes
idéologiques, vers une désaffection des
politiques et syndicats bourgeois, un
détachement et une méfiance envers
l’État ? » (2) Et les camarades de
conclure que les deux tendances
existent, mais que la seconde tendance
est dominante et qu’elle détermine le
cours des évènements sociaux et
politiques contemporains. Pourquoi ?
Parce que l’action sociale des
hommes est déterminée par leur situation
matérielle – économique – et il en va de
même pour leurs idées. Et
quelles sont les conditions matérielles
de survie et de reproduction élargie des
travailleurs dans la société
impérialiste moderne ? Elles sont
catastrophiques et elles se compliquent
chaque jour davantage, conséquence de la
crise systémique qui s’approfondit. La
classe capitaliste sait qu’à l’avenir il
n’en sera pas autrement et la classe
prolétarienne le comprend aussi. Il n’y
a que la go-gauche bourgeoise pour
laisser croire que l’arrêt des mesures
d’austérité, le quémandage de réformes
et la défense des « acquis » sont
permises.
Si l’on excepte les luttes de
résistance sur le front économique pour
la défense des conditions de vie et de
travail, la résistance de la classe
prolétarienne internationale aux
politiques réactionnaires et guerrières
des oligarques du capital international
est pour le moment passive et
inconsciente, mais la plus grande
crainte de la bourgeoisie est à l’effet
de stimuler cette conscience de classe
pour qu’elle devienne active,
politiquement engagée en faveur du
renversement de l’État et du mode de
production qui le sous-tend. C’est là un
signe qu’une nouvelle période historique
est ouverte depuis que la période de la
Grande Révolution bolchévique d’octobre
1917 s’est fermée.
La nouvelle période des
révolutions sociales
Assurément, l’insurrection sera
populaire et spontanée, mais la
révolution sera prolétarienne et
organisée, car pour nous la révolution
est un processus qui, dès ses premières
phases insurrectionnelles populaires
nous demande d’aller de l’avant, car le
prolétariat en tant que classe
dirigeante ne peut être rassemblé,
aguerrie, organisé de manière à
conquérir le pouvoir d’État que dans le
combat pour le pouvoir lui-même (3).
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