Les 7 du Québec
Salaire minimum et revenu minimum
garanti
Quelles fumisteries !
Robert Bibeau

Mercredi 7 décembre 2016
http://www.les7duquebec.com/...
La gauche se demande si le revenu
minimum garanti est une revendication
réformiste ?
Le
revenu et le salaire minimum garanti
sont une arnaque planifiée par les
riches et propagée par la go-gauche pour
transférer complètement le fardeau
social sur le dos des prolétaires et
permettre au capital de se retirer
totalement du champ des cotisations
sociales. Ces mesures gouvernementales
cherchent également à garantir un marché
aux capitalistes fournisseurs de biens
et de services. Ces mesures accroissent
l’omniprésence de l’État bourgeois dans
la vie sociale, augmentant la dépendance
du prolétariat vis-à-vis l’État. Enfin,
les revendications de revenu minimum
et de salaire minimum garanti visent
à calmer les ardeurs populaires face à
la misère qui s’épand comme du chiendent
parmi les gens avant le grand
bouleversement.
Dans
un texte que nous publions ici (http://www.les7duquebec.com/7-dailleurs-2-2/sur-le-salaire-minimum-a-15heure/)
le militant de gauche Gérard Bad,
est très prudent et pour cause, il jette
un pavé dans la marre, puis propose une
recherche pour identifier qui a lancé ce
pavé, un peu comme Naomi Klein
qui après avoir jappé avec les canidés
Clintonniennes (Hillary), contre la
caravane Trumpiste qui passait
indolente, se retourne contre son égérie
féministe-LGBTW-droits des
animaux-pauvreté-volontaire et autres
fadaises, et accuse les « néolibéraux démocrates »
(expression inventée par les bobos pour
désigner les capitalistes désespérés –
transformés en « populistes de gauche et
de droite »), les accuse disions-nous,
de trahir la gauche (1). Comment les
capitalistes peuvent-ils ainsi trahir la
gauche américaine qu’ils ont tant
cajolée ? Mais madame Klein,
c’est vous qui rêvez éveillé en pensant
qu’une nouvelle gauche agglomérant 222
ONG « citoyennes » stipendiées,
subventionnées par l’État bourgeois,
puisse remplacer l’ancienne Alliance
éclectique des groupuscules gauchistes,
monistes et mystiques, suspendus eux
aussi aux Basques de l’État capitaliste
expansionniste (2).
Gérard Bad s’avance sur cette
promenade, à sens unique, comme nous le
disions sceptique dans un précédent
article (3), mais en prenant la posture
prudente de l’observateur gauchisant.
Pourtant, sa référence à Mickey
Gorbatchev l’expose. La
Société 20/80 (20% de travailleur,
producteur de 100% des marchandises,
contre 80% d’improductifs – simples
consommateurs de babioles) est une
incongruité débranchée. Cette hypothèse
bourgeoise néglige simplement le fait
que le mode de production capitaliste
n’existe pas pour assurer l’équité sur
le marché libre entre production et
consommation – offre et demande
s’équilibrant parfaitement sur un marché
de concurrents (4). Le mode de
production capitaliste fonctionne dans
le but d’assurer la reproduction
élargie du capital. Ce postulat
implique que l’équilibre offre/demande
n’est jamais atteint, mais génère
constamment une demande accrue (même à
crédit) afin de stimuler une offre
accrue (même à crédit), source de
réalisation de la plus-value, le
véritable Graal du système
capitaliste. Le modus opérandi du
capitalisme n’est pas de se reproduire à
l’identique – cent-mille-milliards $ USD
générant après chaque cycle économique
le même identique cent-mille-milliards
de valeurs marchandes à transformer en
capital-argent, mais bien de produire
cent-mille-milliards $USD plus X
milliards $USD supplémentaires. Si
ce système d’économie politique n’assure
pas, alors les économistes bourgeois
décrètent que le système est en crise
systémique (krach boursier, inflation,
récession, dépression, grande
dépression).
Nous
ne traiterons pas ici de la
contradiction fondamentale qui grippe ce
paradoxe et cette inadéquation cruciale
( 5). Que Vaclav Havel, Mickey
Gorbatchev et Vladimir Poutine ignorent
tout de ces principes matérialistes
dialectiques se comprend parfaitement,
mais le camarade Gérard Bad
devrait être plus prudent dans ses
atermoiements.
La
gauche doit-elle se battre pour un
salaire et pour un revenu minimum
garanti ?
Le
camarade Bad pose la question tout à
fait pertinente : « Que pensez de la
campagne nord-américaine et européenne
pour un salaire minimum de 15$/heure ou
encore pour un revenu minimum garanti ? »
Question secondaire et tout aussi
pertinente : « Pourquoi la gauche de
la gauche bourgeoise demeure-t-elle
silencieuse sur cette question cruciale
qui interpelle la classe prolétarienne ? »,
alors que la gauche réformiste rallie
ces deux utopies avec frénésie ? Ainsi,
la mégère de la « nouvelle gauche – déjà
ancienne », la citoyenne Naomi Klein,
que nous citions plus tôt, a signé la
pétition en faveur du salaire horaire
minimum de 15 $ CND. Geste futile, mais
qui permet d’afficher sa photo dans le
Guardian et le Financial Post
qui ont mission (en tant que média
conseillant la « gouvernance ») de
désigner qui est la gauche officielle et
raisonnable, incolore, inodore et sans
danger, qu’il faut ovationner. Nous les
connaissons bien, car nous avons eu à
les subir lors du Forum social mondial
de Montréal à l’été 2016.
L’État bourgeois ne peut être la
solution au désarroi
Avant
de répondre à ces questions, il faut
d’abord se commettre, c’est ce qui
déterminera notre grille d’analyse
concrète. Ainsi, en tant que
révolutionnaire prolétarien
internationaliste notre programme
stratégique tient en un point, il
stipule que notre unique mission est de
construire le mode de production
communiste (non pas socialiste, mais
communiste). Il est probable que pour
accomplir cette mission la population
doive renverser le pouvoir bourgeois
s’il ne s’effondre pas. Cette
orientation stratégique fondamentale
colore et détermine nos combats
tactiques dans la lutte des classes
antagonistes. Ainsi, la lutte
tactique pour un salaire
minimum à 15$, ou pour un
revenu minimum garanti peut-elle
contribuer à faire avancer notre
programme stratégique
prolétarien pour la construction du mode
de production communiste ? La réponse
est NON et OUI ! La réponse est non
sans hésitation s’il s’agit de
mobiliser la classe prolétarienne
révolutionnaire derrière la caravane
électoraliste des petits-bourgeois
réformistes si prompts à supplier la
machine d’État capitaliste pour qu’elle
leur assure salaire, prébende et
sinécure en contrepartie de ces
pétitions futiles, de ces parades-manifs
inutiles, de ces festivals et de ces
forums de supplications infantiles et de
leur participation aux mascarades
électorales bancales. Tout ce cirque
médiatique ne contribue qu’à désarmer le
prolétariat et à lui laisser croire que
le capital – soutenu par quelques
réformes – peut résoudre les
contradictions insolubles du
capitalisme.
La
décrépitude de l’État providence
En
effet, dans les années soixante du
siècle dernier l’État providence
a été chargé par la classe capitaliste
occidentale de prendre le relai de
l’entreprise privée afin d’assurer la
reproduction élargie de la force de
travail. Cette époque
est révolue. Ce qui signifie
qu’aujourd’hui de telles revendications
n’ont pour but que d’enrégimenter la
classe prolétarienne derrière le
carrosse d’une faction ou de l’autre du
capital (démocrate – républicain, gauche
– droite, libérale – conservatrice,
etc.) Incidemment, lors des dernières
élections canadiennes et américaines on
a pu voir que la « go-gauche » peut être
dépassée sur sa gauche dans le domaine
des promesses électoralistes. Que madame
Naomi Klein et la go-gauche
retiennent cette leçon. En effet, la
classe ouvrière américaine faisait face
à ce dilemme, soutenir la clique Clinton
(féministe-LGBT- gauche populiste-amis
des animaux, écologiste dépressif) et se
retrouver avec des paiements d’assurance
maladie si importants que la faillite
personnelle les attendait au bout de
leur peine ; ou alors, voter pour la
clique de Trump (droite
populiste) qui prétendait résilier ce
programme universel d’assurance
(appréciés des assureurs) dont le
prolétariat a pourtant besoin, mais
qu’il ne peut se payer ? En d’autres
termes, perdre son emploi et son
assurance maladie ou ne perdre que son
assurance « Obama care » et
conserver son emploi encore quelque
temps. Ils ont choisi Trump le
prestidigitateur en sachant bien qu’il
mentait effrontément (6). Il en sera
exactement de même avec les promesses de
revenus universels et de salaire minimum
garanti de la petite bourgeoisie de
gauche, une façon de faire porter
directement aux ouvriers le fardeau
d’assurer la pitance de toute la société
– prolétaires chômeurs, assistés sociaux
miséreux, petits bourgeois parasites,
rentiers dépouillés, femmes au foyer et
leurs héritiers. À la fin, la
go-gauche bourgeoise opportuniste et
populiste va forcer l’ouvrier à dénoncer
ces programmes sociaux qu’il ne peut
supporter malgré la croissance drastique
des impôts des prolos et des Bobos en
cours de paupérisation et de
prolétarisation, et à voter pour la
droite opportuniste et populiste. Le
capitaliste « contrit » (l’hypocrite) se
« résignera » finalement (sic) à retirer
la contribution des entreprises à ces
programmes « sociaux » à la demande
expresse de l’électorat piégé. Voilà
comment la go-gauche bourgeoise
réformiste assiste la droite
réactionnaire dans ses visées
« populistes ». Au siècle dernier
c’étaient les communistes et les
socialistes qui assistaient ainsi les
« fascistes » à travers des fronts
populistes et antifascistes.
Reproduction simple ou reproduction
élargie de la vie ?
Sous
le mode de production capitaliste (MPC),
il est très facile « d’affecter en
toute circonstance une juste valeur
économique au travail humain ». Il
est si simple de donner une valeur à la
force de travail, c’est le premier
mystère que Marx a éclairci. Voici sa
théorie. La valeur de la force de
travail c’est la valeur — le cout en
simplifiant — de sa reproduction
simple (permettre au travailleur de
se nourrir, se loger, se reposer, se
déplacer, se récréer, se former, etc.)
afin de se présenter le lendemain à son
poste de travail, ou alors, c’est le
prix (pour simplifier) de sa
reproduction élargie (comprenant sa
famille pour qu’il y ait une relève
prolétarienne).
Depuis
le début du capitalisme, le salaire du
travailleur s’est toujours situé entre
ces deux pôles. La lutte de classe du
prolétariat ne consiste pas à se
chamailler pour les droits des animaux,
la paix dans le monde, l’élection de
Mélenchon ou de Marine Le Pen,
l’élection d’une criminelle de guerre
féministe à la Maison-Blanche, ou en
faveur du mariage gai, cette guerre de
classe – quotidienne – consiste à
réclamer que le salaire horaire
assure la reproduction élargie alors
que le capital voudrait accorder
moins que le salaire social nécessaire à
la reproduction simple de la force de
travail.
Le
capital s’est prononcé depuis des années
à travers ses thuriféraires politiques —
il n’a plus les moyens d’assurer la
reproduction élargie de la classe
prolétarienne tout en maintenant ses
taux de plus-value et de profit élevés,
compte tenu notamment des faux frais
tertiaires – services – banques et
intérêts – intermédiaires commerciaux en
tout genre —. Le capital réclame
donc une réduction du salaire réel des
ouvriers et une décharge des cotisations
patronales qui devront désormais émarger
uniquement aux salariés (masculins et
féminins) qui, disons-le solidairement,
auront le plaisir comme aux États-Unis
de travailler plus pour gagner moins et
à la limite de mourir de faim sur la
chaine de montage, sans descendance.
C’est ici que la route de la go-gauche
réformiste et celle des révolutionnaires
prolétariens divergent. Les premiers
célèbrent déjà la disparition de la
classe prolétarienne, pleurnichent
auprès de l’état bourgeois pour obtenir
le revenu minimum garanti… garanti
par qui (?) par la classe prolétarienne
en voie de disparition selon eux.
Nous révolutionnaires prolétariens
savons pertinemment que le capital est
le produit du travail, que donc la
classe prolétarienne pourra être
paupérisée, outragée, bafouée, mais
qu’elle ne disparaitra pas tant que le
capital existera et que le jour ou la
reproduction élargie de notre classe
deviendra, je ne dis pas compliquer –
elle l’est déjà –, mais impossible,
l’heure de l’insurrection populaire aura
sonner.
Le
prolétariat révolutionnaire doit
soutenir ses luttes de classe
Cependant, si un groupe de travailleurs
monte aux barricades – enclenche une
grève sauvage et exige un salaire de
15$/h., ou n’importe quel autre salaire
de base ou autres conditions de travail,
peu importe, sans rien demander et sans
rien attendre de l’État bourgeois,
alors, sans hésitation aucune, les
révolutionnaires prolétariens appuient
cette guerre de classe farouche qui
n’attend rien de l’état des riches. Il
importe peu que cette grève arrache ces
concessions aux représentants locaux de
la classe capitaliste, l’important c’est
que cette bataille s’inscrive dans le
grand mouvement historique de
renversement du mode de production
capitaliste pour l’édification du mode
de production communiste. Cette
escarmouche, classe contre classe,
enseignera au contingent local du
prolétariat et contribuera à enrichir le
patrimoine qui constituera la conscience
individuelle et collective de notre
classe révolutionnaire, patrimoine que
les intellectuels – qui ne sont surtout
pas l’avant-garde de notre classe –, on
a vu ce que ça donnait en Russie, en
Chine et ailleurs – mais qui peuvent
devenir les patients scribes de notre
classe – auront pour tâche de consigner
et de diffuser. La classe n’a pas besoin
de César ni de tribun et elle produit
elle-même ses organisations (soviets).
Camarade, garde nous de
« l’avant-garde », nos ennemis on s’en
charge.
Vous
trouverez à cette adresse URL
http://www.les7duquebec.com/7-dailleurs-2-2/sur-le-salaire-minimum-a-15heure/
le texte des compilations du camarade
Gérard Bad sur le thème du revenu
minimum garanti que nous publions en
exclusivité.

(1)
https://legrandsoir.info/c-est-le-ralliement-des-democrates-au-neoliberalisme-qui-a-offert-la-victoire-a-trump-the-guardian.html
(2)
https://legrandsoir.info/c-est-le-ralliement-des-democrates-au-neoliberalisme-qui-a-offert-la-victoire-a-trump-the-guardian.html
(3)
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/fute-le-proletariat-americain-comment-instrumentaliser-une-potiche/
(4)
Le sophisme de l’offre et de la demande
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/le-sophisme-de-loffre-et-de-la-demande/
(5)
La crise systémique du capitalisme.
(6)
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/fute-le-proletariat-americain-comment-instrumentaliser-une-potiche/
et
http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/rififi-a-la-maison-blanche-trump-la-chimere-deuxieme-partie/
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