Accueil Actualité IRIB Dossiers Auteurs Communiqués Agenda Invitation à lire Liens Ressources
Dernières mises à jour Les rapports du CPI Le Hamas Les vidéos BDS Ziad Medoukh Centre de la Paix Gaza Université al-Aqsa Gaza Qui? Pourquoi?

Google
sur le web sur Palestine Solidarité


 
Centre Palestinien
d'Information



 
Invitation à lire





BDS



Solidarité



Produits palestiniens



Eurasie-Afrique


 
En direct d'Iran





Agence syrienne



Agence Russe


 
Radio Chine

Internationale
 
Palestine Solidarité
sur Facebook



 




Les 7 du Québec

La "monétarisation" de l'économie capitaliste

Robert Bibeau


Robert Bibeau

Mercredi 7 octobre 2015

http://www.les7duquebec.com/...

La disjonction

Les économistes bourgeois prétendent que la crise systémique du capitalisme serait la conséquence de la « monétarisation de l’économie« , s’agenouillant ainsi devant le talisman-argent, inversant la cause et les effets de leurs tourments. De fait, la soi-disant « monétarisation de l’économie » provient de l’approfondissement de la contradiction entre le capital constant (acquisition de moyens de production) et le capital variable (salaires et bénéfices marginaux) étant compris que seuls les investissements en capital variable génèrent de la plus-value. Conséquence de cette contradiction, si les dépenses en capital variable-vivant (salaires) des entreprises stagnent ou régressent – le niveau de productivité demeurant constant – les taux de profits stagnent ou régressent eux aussi.

Cette contradiction a entraîné une scission dans le cycle de circulation du capital, entre la sphère financière-bancaire-boursière et la sphère industrielle (comprenant les transports et certains services) – productrice de plus-value – et le secteur commercial (en partie producteur de plus-value). C’est tout le circuit de valorisation du capital global, au cours même de son procès de reproduction élargie qui a été perturbé.

Le capital financier (amalgame du capital industriel, commercial et bancaire) a réagi à la raréfaction de l’argent en émettant de la monnaie et en libéralisant le crédit à l’envie. C’est ce phénomène d’émission de monnaie de « pacotille » – puisque ne représentant aucune nouvelle valeur, ou si vous préférez, diluant la valeur de chaque dollar – yen – euro – yuan – par le facteur de sa surabondance, que les économistes vulgaires appellent incorrectement la « monétarisation de l’économie« .

Cette disjonction entre les sphères de la circulation-réalisation et la sphère de la valorisation du capital a eu pour conséquence que la masse monétaire en circulation n’a aujourd’hui plus aucune commune mesure avec la valeur des marchandises disponibles ainsi qu’avec la masse de plus-value produite dans l’économie globale. Dans la plupart des pays, les capitalistes financiers sont pourtant parvenus à restreindre la hausse de l’indice d’inflation alors que cet indice aurait dû exploser eu égard à la multiplication de l’argent circulant.

Cette disjonction, cette « indépendance de l’argent », qui était pratique courante dans les activités financières des banques et à la bourse, fut politiquement entériné en 1973 par l’abandon des accords de Breton Woods (1). De connivence, les pays capitalistes avancés abandonnèrent la convertibilité or des monnaies et abandonnèrent le principe de la parité des monnaies laissant le dollar hégémonique flotté au gré des courants spéculatifs boursiers. Les autres monnaies durent s’arrimer à la devise américaine et subirent le contrecoup de ses tribulations boursières. La balance commerciale américaine commençant à connaître des déficits homériques, la FED procéda ensuite à des émissions de monnaies pour compenser ces pertes. Ce tour de passe-passe n’offrait aucune solution à la crise systémique du capitalisme et allait plutôt l’approfondir.

Valeurs boursières et valeurs marchandes des entreprises

Deux indices boursiers permettent d’observer cette disjonction. Dorénavant, sous la phase impérialiste du mode de production capitaliste, la valeur d’une entreprise ne s’établit plus à partir de ses actifs comme au temps du capitalisme classique, mais en fonction de ses profits anticipés. C’est ainsi qu’une société comme Apple vaut 500 milliards de dollars en bourse, davantage que la première entreprise industrielle, la pétrolière chinoise Sinopec qui a  réalisé un chiffre d’affaires de 446 milliards de dollars en 2014. Sinopec emploie 897 000 travailleurs et a réalisé des profits de 5 milliards de dollars. La même année, Appel a réalisé un chiffre d’affaires de 183 milliards (quatre fois moins), elle employait 97 000 personnes (9 fois moins) et Appel a réalisé des profits de 39 milliards de dollars (2). Si demain l’entreprise Sinopec était liquidée, son capital constant (ses moyens de production et ses inventaires) lui rapporterait davantage  que ce que rapporterait la liquidation des bureaux et des ordinateurs de la firme Apple (qui a largement externalisé sa production et ses services). Ceci signifie que la société Apple se doit impérativement d’accroître sans cesse ses profits obligatoirement et démesurément, accrochée à la flambée de l’économie globale alors que l’économie mondiale périclite. Conclusion, quand les capacités de crédit des clients d’Apple auront été épuisées, seuls pourront sauver leur capital les initiés qui parviendront à liquider leurs actions avant l’effondrement de sa cote en bourse, tous les autres se retrouveront dans la situation des actionnaires de feu Enron ou Nortel (3).

Activités boursières fébriles

Un autre indice nous est fourni par la masse des actions qui  s’échange à la bourse. Jour après jour la valeur totale des actifs qui s’échangent dépasse la valeur totale de tous les PIB annuels de tous les pays de la planète (!)  Si ces échanges ne généraient aucune augmentation de la valeur des actions transigées, et si aucune commission n’était versée  aux traders, il n’y aurait rien de dangereux dans ce petit jeu futile et inutile, qui bien sûr n’aurait pas lieu. Mais ce n’est pas le cas. Ces échanges spéculatifs provoquent la hausse factice de ces « produits » boursiers toxiques. Pire, ces échanges spéculatifs sont financés par des emprunts d’argent de pacotille, de la monnaie de singe servant à acheter ces actifs toxiques surévalués – faisant augmenter frauduleusement les indices et préparant ainsi le prochain krach boursier où les petits épargnants (via leur fonds de pension) et les grands usuriers perdront leurs derniers deniers jusqu’à ce que Wall Street s’effondre dans un fracas infernal (4).

Notez bien que, contrairement à ce que prétend les économistes de la go-gauche les milliardaires seront les premiers à perdre à ce jeu de qui « gagne – perd ». Pourquoi donc s’adonnent-ils à ces jeux boursiers débridés et risqués ? C’est qu’ils n’ont pas le choix.  La loi du développement du mode de production capitaliste détruit les bases mêmes de leur réussite – c’est-à-dire l’extraction de la plus-value à partir de l’expropriation du travail salarié vivant (capital variable) par le moyen de l’augmentation importante du capital constant-mort (hausse de productivité par la mécanisation, robotisation et informatisation). Plus le quantum de capital constant est important, plus augmente la productivité, plus le quantum de capital variable (salaire) peut être abaissé et accroître temporairement les profits. Mais comme la plus-value ne provient que de l’exploitation du travail salarié vivant, réduire le quantum de capital variable (la quantité de force de travail employé non payé) entraîne la baisse du taux de profit. À moins que le capitaliste ne réduise tant et plus le salaire réel des travailleurs de façon à maintenir quand même son taux de profit global. Mais alors surgit un dilemme cornélien ; l’ouvrier acceptera-t-il de travailler sous payé jusqu’au point de s’anémier et de se tuer à travailler ? L’économie impérialiste américaine, la plus avancée du monde entier, a atteint ce seuil où les capitalistes extraient de la plus-value absolue de la force de travail épuisée (rallongement du temps de travail non payé). L’avenir dira si le prolétariat étatsunien tolérera encore longtemps cette surexploitation (5).

Jusqu’ici, aux États-Unis et dans certains pays d’Europe (suite à l’afflux d’immigrants faisant pression sur les salaires) il semble que la classe prolétarienne accepte de s’échiner à la tâche jusqu’au point d’en trépasser. De temps à autre un travailleur exténuer et désespérer trouve des armes et cours tuer des innocents dans un supermarché, mais parions qu’un jour de grandes révoltes emporteront la classe ouvrière toute entière.

La soi-disant monétarisation de l’économie

La soi-disant « monétarisation de l’économie » capitaliste à son stade ultime impérialiste n’est que chimère et fétichisme qui dissimulent les véritables contradictions qui bouleversent ce mode de production moribond. La monnaie n’est que le reflet de ces contradictions. La monnaie fétiche ne crée nullement ces contradictions. La monnaie les révèle et les expose au grand jour, sans plus. Les mouvements monétaires dissimulent les forces qui se meuvent sous les apparences de l’hégémonie des capitalistes soumis comme les autres aux lois inéluctables de ce mode de production moribond en ces temps de récession.

Le prolétariat doit bien comprendre ce jeu des forces en présence et ne pas se laisser distraire par ces chimères monétaristes. Ce ne sont pas les « banksters » ni les boursicoteurs, qui sont les  enjeux de notre lutte de classe. C’est l’État capitaliste, ses institutions et la propriété privée des moyens de production, d’échanges et de communication qui sont les objectifs de l’insurrection puis de la révolution prolétarienne à venir.

 

(1) À propos de Breton Wood voir  Manifeste du parti ouvrier  http://www.publibook.com/librairie/livre.php?isbn=9782924312520

(2) https://fr.wikipedia.org/wiki/Fortune_Global_500_  (2014)

(3) http://www.les7duquebec.com/7-au-front/le-capitalisme-aux-soins-intensifs/  et  http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/le-capitalisme-aux-soins-intensifs-172425

(4)  http://www.les7duquebec.com/7-au-front/plus-de-riches-de-plus-en-plus-riches-et-apres/

(5) http://www.les7duquebec.com/7-au-front/le-capital-fuit-les-etats-unis-et-lor-aussi/

 

 

 

   

Le sommaire de Robert Bibeau
Les dernières mises à jour



Source : Auteur

Abonnement newsletter: Quotidienne - Hebdomadaire
Les avis reproduits dans les textes contenus sur le site n'engagent que leurs auteurs. 
Si un passage hors la loi à échappé à la vigilance du webmaster merci de le lui signaler.
webmaster@palestine-solidarite.org

Parrainage :

Rentabilisez efficacement votre site

 


Ziad Medoukh

Analyses et poèmes
 
Silvia Cattori

Analyses

René Naba

Analyses

Manuel de Diéguez

Analyses

Fadwa Nassar

Analyses et traductions

Alexandre Latsa

Un autre regard sur la Russie

Chems Eddine Chitour

Analyses

Mikhaïl
Gamandiy-Egorov

Afrique-Russie
 
Luc Michel

Analyses

Robert Bibeau

Analyses
 
Salim Lamrani

Analyses
 
Allain Jules

Infos au Kärcher
 
Mohsen Abdelmoumen

Analyses