Opinion
Fraude électorale
à Montréal - PQ
Robert Bibeau
Robert
Bibeau
Mercredi 6 novembre 2013
Les plumitifs
petits-bourgeois montréalais s’en
donnent à cœur joie
en ce lendemain de campagne
électorale municipale.
Ils ont une fois de plus fait la
preuve que la classe ouvrière ne compte
pas, qu’elle est totalement absente,
électoralement parlant s’entend, de la
politique municipale à Montréal.
Des mois d’une campagne
électorale inintéressante, totalement
déconnectée, hors de propos en ce qui
concerne les problèmes réels, concrets
et véritables de la population des
quartiers déshérités, des quartiers
ouvriers. Débranchée de la vie des
chômeurs et des travailleurs menacés, à
statut précaire, sous-payés, écrasés de
taxes et de charges fiscales. Une
campagne très éloignée des milliers
d’ouvriers que les patrons malmènent ou
jettent à la rue sans pitié. Et que dire
des sans-abris, errant par les rues, de
gourbi en taudis; suivis par les
travailleurs appauvris, attablés aux
cantines charitables, fréquentant les
comptoirs alimentaires dévalisés (140
000 pauvres chaque mois)
et les friperies dépenaillées.
Au milieu de cette misère
populaire, Denis Coderre, héros de la
bourgeoisie, et juste derrière
l’énergumène, une femme en peine, madame
Joly prénommée Mélanie. Les
Bobos-scribouilleurs, auteurs de pages
de publicité et de propagande, que leur
maison d’édition ont le culot d’appeler
des «infos» (La Presse, Journal de
Montréal, Gazette, Métro, 24 heures) et
tous les autres affidés de la télé,
ne retiennent plus leur joie
affectée
–
«Le coup fourré a fonctionné !».
C’est que la campagne électorale
s’annonçait fade au beau milieu
de cette débandade de l’ancien Parti du
maire Tremblay –l’effarouché,
chef des trafiquants
ployant sous les coups des
enquêteurs de la Commission Charbonneau
– enquête de probité publique qui
est une véritable «valeur
authentiquement québécoise des riches de
souche» et qui se répète tous les vingt
ans environ; jusqu’à la prochaine dans
vingt ans tout au plus.
Ce n’est pas tout de lancer une
fraction de la petite-bourgeoise
montréalaise aux trousses d’une autre
faction qui s’en est mis plein les
poches pendant des années sans partager
avec l’opposition. Le risque dans ces
guerres de clans étant de discréditer
toute la gent politique – le cynisme
ambiant risquant d’emporter le bébé
«démocratique» dénudé avec l’eau polluée
du bain trop plein de purin.
Un certain décorum est requis au
milieu de ce salmigondis, du moins si
ces magouilleurs souhaitent que quelques
badauds-électeurs croient toujours aux
resquilleurs politiciens.
Derrière Denis Coderre, le
rescapé de la politique fédérale (où ils
ont leur charge de scandales),
trottinait Marcel, le beau Brummell,
sortit tout droit des officines de
gestion occultes qui dirigent la
politique municipale, provinciale et
fédérale. L’un de ces hommes en gris,
complet-cravate (qu’il retira le temps
d’une campagne de fumisterie) se jetait
donc
dans la mêlée utilisant comme
marche pied Madame Harel et son parti
Vision Montréal désemparé et floué.
Un mois après le saut dans le
vide électoral – la patente à Marcel
Côté ne décollait toujours pas. L’homme
d’affaire, beaucoup trop compromis avec
les vieux partis ne parvenait pas à se
donner une image de « virginité »
fabriquée.
Les stratèges,
fins-politiciens, sont trop
malins pour se décourager pour un rien.
De leur chapeau de magicien ils
sortirent une Joly prénommée Mélanie. Et
ce fut le début de
l’esbroufe. Une
meute de faiseurs d’opinion, des
paparazzis malappris, se jetèrent sur
leur petite amie comme des vautours sur
un cadavre flétri. La curée fut de
courte durée, un sondage truqué, publié
à point nommé, vint crédibiliser le
petit minois de la politicienne
roublarde avérée. Le frère de Justin
vint même sacrer la prénommée du sceau
des Trudeau… Même Coderre, et ses
exfiltrés-libéraux, ne méritèrent pas
cette intronisation au temple de la
renommée du
Parti Libéral tout puissant.
Car
vous devez comprendre camarades
ouvriers et travailleurs que ces
malversations nous révèlent que le
Parti québécois, la
CAQ et
Québec Solidaire comptent pour
presque rien sur la scène politique
montréalaise. Depuis quelques temps ce
sont les différentes factions du
Parti Libéral qui s’entredéchirent
et mènent le bal municipal. C’est une
contradiction dans leur camp que nous
devrons exploiter. Nous, la classe
ouvrière et nos alliés, ne sommes que
les dindons de cette farce outrancière
qu’orchestre des faiseurs d’élections et
des groupies poltrons depuis leurs
torchons, leurs studios de radio et de
télévision où ces petits bourgeois des
médias fabriquent l’opinion publique.
Le soir du 3 novembre 2013, il
s’est avéré que la manigance
électoraliste
a fonctionné. Très peu de gens se
sont déplacé pour voter, alors que les
commentateurs obséquieux parlaient d’une
campagne électorale passionnante – pour
40% des électeurs à ce qu’il semble –
mais l’important pour eux c’est que les
petits-bourgeois se soient déplacés pour
voter et tracer leur croix au bon
endroit.
Le vieux politicien Coderre l’a
emporté (13% des droits de vote),
suivi de la soubrette (un « raz
de marée » de 11% des votants
potentiels) réputation forgée de toute
pièce par la publicité des médias à la
solde, dans l’indifférence totale des
masses populaires dont une majorité ne
s’est pas déplacée pour voter (60%).
Le lendemain du scrutin chacun
d’entre nous peinait à son boulot
sachant que rien d’important ne
s’était produit la veille si ce n’est
que la bourgeoise montréalaise venait de
signer une trêve entre ses différentes
factions qui devront maintenant se
partager la dépouille municipale, les
pots de vins, les enveloppes brunes, les
dessous de table, les contrats
juteux-véreux, mais comme le disait
l’ex-maire Vaillancourt de Ville de
Laval, seulement après avoir imaginé un
nouveau stratagème de prévarication
généralisée. Soyez patient ça viendra.
Que doit faire la classe
ouvrière, les étudiants et les
travailleurs ses alliés au milieu de
cette galère dépareillée? La classe
ouvrière doit poursuivre son chemin de
résistance. Poursuivre partout sa guerre
de classe dans les usines, les bureaux
et sur
les lieux de travail. Faire grève
chaque fois que nécessaire et chaque
fois qu’avantageux pour elle. Défendre
rageusement ses lignes de piquetage
contre les assauts des «scabs», des
petits cadres, de la flicaille et de la
justice des riches. Refuser les hausses
de tarifs; exiger plus de services
publics. Manifester souvent et
bruyamment
comme les étudiants nos alliés
l’ont fait (plusieurs petits-bourgeois
paupérisés se joindront à nous pour
manifester) et surtout,
les ouvriers doivent s’organiser
dans les différentes «Assemblée
Populaire Autonome» de quartier :
http://apa-montreal.info/ afin de se
concerter pour résister à tous les
assauts idéologiques, politiques et
économiques que ces serviles politiciens
et leurs sous-fifres journalistes
organiseront pour le salut de leurs
maîtres des Chambres de commerce locales
et régionales :
http://anouslaville.org/
Le résultat véritablement
important de cette campagne électorale à
Montréal-PQ c’est qu’en majorité les
ouvriers, les étudiants et les
travailleuses ne croient plus à la
fraude électorale bourgeoise et cherche
une véritable alternative à ce jeu de
coulisse bancal.
http://quebec.huffingtonpost.ca/melanie-joly/greve-etudiante-solution_b_1508751.html
et
http://www.ledevoir.com/politique/montreal/391758/coderre-aux-commandes?utm_source=infolettre-2013-11-04&utm_medium=email&utm_campaign=infolettre-quotidienne
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