Les 7 du Québec
Qui paye dirige l’orchestre !
Qui paye l’orchestre de ce monde
chaotique ?
Robert Bibeau

Mercredi 5 juin 2019
Les métaphysiciens croient en une
caste suprême qui dirigerait le monde
Le chroniqueur
Israel Shamir écrivait
récemment : « Les écrivains férus de
conspirations ont envisagé le
gouvernement mondial de l’ombre comme un
bureau de méchants «sages» entourés de
financiers et de mandarins du cinéma. Ce
serait déjà assez sinistre; mais dans la
réalité qui est infiniment pire,
notre monde est dirigé par les
Junior Ganymèdes qui ont été rendus
fous. Ce n’est pas un gouvernement, mais
un réseau, comme la vieille
franc-maçonnerie de jadis, et c’est
principalement constitué par un groupe
d’espions félons et de plumes à louer,
deux genres de domestiques qui ont
collecté des tas de données et de
leviers d’influence, et qui, au lieu de
servir leurs maitres loyalement, ont
décidé de mener le monde dans la
direction de leur choix» (1)
http://www.les7duquebec.com/7-dailleurs-2-2/est-ce-que-les-espions-regnent-sur-le-monde/
Les idées mènent
le monde?
Dans la même veine
métaphysique – idéaliste – le
politicologue Bruno Guigue
pense que ce sont les idées, la morale
et la philosophie, qui mènent le monde :
«Le scénario est toujours le même :
on commence avec la Déclaration des
droits de l’homme et on finit avec les B
52. Or ce tropisme de la politique
étrangère des États-Unis est une
conséquence directe de leur libéralisme.
Cet aspect de l’histoire des idées est
peu connu, mais la doctrine libérale a
parfaitement assimilé l’idée que
pour garantir la liberté des uns, il
fallait s’assurer de la soumission des
autres. » (2)
https://francais.rt.com/opinions/62673-democratie-genocidaire-par-bruno-guigue
La politique
mène le monde?
En opposition à ce
conspirationnisme assumé, le groupe
espagnol Nuevo Curso note
ceci par rapport aux élections
européennes de 2019 : «Et si pour
une fois le résultat d’une élection
européenne nous disait quelque chose sur
l’avenir du continent? (…)
«Convertir l’environnementalisme en
drapeau idéologique de l’impérialisme
européen.» (…) «L’expression de
gauche de la révolte petite-bourgeoise
paneuropéenne, de la « France
Insoumise » de Mélenchon à
Podemos en Espagne, est épuisée et
en voie d’être liquidée» (3)
https://nuevocurso.org/una-nueva-europa/
Nuevo Curso
donne ainsi beaucoup de responsabilités
aux guignols politiques, ces
thuriféraires du grand capital dont la
carrière éphémère s’effrite à chaque
mandat électoral. C’est que chaque
mascarade électorale dévoile davantage
leur impuissance désarmante. Nous y
reviendrons.
L’économie mène
le monde?
À contrario des
exposés idéologiques précédents,
Marc Rousset économiste, écrit
ceci à propos des vecteurs de
gouvernance du monde capitaliste: «Le
taux de dix ans des obligations des
États-Unis est descendu, jeudi 23 mai, à
2,31 %, tombant ainsi à son plus bas
niveau depuis fin 2017. On assiste
donc à une inversion grandissante de la
courbe des rendements des bons du
Trésor, annonciatrice de crises et de
krachs. Aux États-Unis, la
croissance de l’activité privée a
fortement ralenti, en mai, affichant un
indice PMI (indice des directeurs
d’achat) du cabinet Markit de 50,9, son
plus bas niveau depuis 2009. L’indice
mesurant la production manufacturière se
rapproche de la barre des 50, ce qui
augure une contraction d’activité (récession).
Les loyers commerciaux ont diminué très
fortement jusqu’à 25 % à Manhattan, où
l’on assiste à un réajustement
immobilier. Les indices PMI sur la zone
euro et le Japon se sont aussi avérés
décevants» (4)
http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/degradation-mondiale-de-lenvironnement-economique-et-boursier/
La maitrise du
développement économique, politique,
social et moral
Voilà quatre
visions divergentes sur la gouvernance
du monde capitaliste en crise, l’une
métaphysique-conspirationniste, les deux
autres idéalistes-politiciennes, la
quatrième, bien qu’émanant d’un
économiste bourgeois, reflète une vision
matérialiste-dialectique de la
gouvernance des affaires mondiales.
Pourtant, les quatre auteurs tentent à
leur manière de comprendre et de décrire
les forces qui forgent le développement
de cette planète malmenée, et
apparemment surexploitée par la «société
humaine» pressurée et opprimée. Notre
avenir d’humanoïdes tiendrait-il aux
manigances secrètes «d’un groupe
d’espions félons et de plumes à louer»;
ou bien «ce tropisme de la politique
étrangère des États-Unis serait une
conséquence directe de leur libéralisme.
Cet aspect de l’histoire des idées que
la doctrine libérale a parfaitement
assimilé»; ou encore, notre avenir
collectif reposerait-il entre les mains
de «petits bourgeois, qui, il y a
deux ans à peine, mettait en péril tout
l’appareil étatique institutionnel» ?
Plus simplement, la gouvernance de ce
monde ne se résumerait-elle pas dans ces
observations : «On assiste à une
inversion grandissante de la courbe des
rendements des bons du Trésor,
annonciatrice de crises et de krachs»,
«L’indice Markit mesurant la
production manufacturière se rapproche
de la barre des 50, ce qui augure une
contraction d’activité et une récession»
? Ce qui signifierait que l’humanoïde
(capitaliste, petit-bourgeois,
prolétariat, fasciste ou gauchiste) n’a
pas la maitrise de la croissance ni du
développement qui repose entièrement sur
les lois impératives du mode de
production capitaliste et sur ses
rapports sociaux de production
déterminés et déterminants. (5)
http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/limpossibilite-du-developpement-sous-le-capitalisme/
Le concept de
« système » ou de « mode de production »
Ces lois
économiques « impératives
et déterministes » se sont forgées
tout au long de l’évolution du monde de
production capitaliste, entrainant
souvent des ajustements lui permettant
de se perpétuer et d’accroitre la
production de biens et de services – ce
qui constitue sa raison d’être en tant
que mode social de production. Les
espions, les filous, les intellectuels,
les plumitifs, les garde-chiourmes, les
économistes, les fiduciaires politiques,
les banquiers et les financiers
programmés constituants ni plus ni moins
que des commis – plus ou moins
compétents – au service du système qui
les asservit comme il leur est imposé
d’asservir la classe prolétarienne afin
de lui extorquer la plus-value, afin de
la réinvestir pour accroitre la
production de biens et de services…et
poursuivre ainsi la spirale du
développement économique capitaliste
autoplanifiée. (6) http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/limpossibilite-du-developpement-sous-le-capitalisme/
Choix de «programmes
de développement» offerts pendant
les élections bourgeoises
Les élections
démocratiques bourgeoises sont des
chicanes visant à déterminer la fraction
de larbins politiciens-républicains qui
sera de faction au service du régime
afin de le perpétuer, même si contraint
et restreint à chaque cycle de rotation
du capital, puisque disposant de moins
en moins de moyens pour influer sur les
flux financiers, si ce n’est pour
reprendre l’exemple ci-haut : «de
fixer la hausse du taux d’intérêt
préférentiel (prime rate) à 0.25 pour
cent ou bien à 0.33%», faute de
quoi l’économie mondialisée risque de
s’effondrer et avec elle s’enflammer la
révolte sociale des surendettés,
expropriés- saisis- rançonnés, révolte
que la valse électorale des politiciens
menteurs cherchera à réfréner, et à
étouffer. Le pire étant que, malgré ou à
cause de cette hausse du «prime
rate», la crise économique n’en
sera que reportée et empirée. Notez
cependant qu’une baisse des taux
d’intérêt mènerait exactement dans le
même bourbier financier. Je vous le
demande instamment : «Qu’est-ce
que la classe prolétarienne aliénée et
spoliée irait faire dans cette galère
électorale?». La gauche
sociale-démocrate, puis socialiste, puis
communiste, puis trotskiste a vendu son
âme et perdu sa crédibilité pour avoir
poursuivi cette chimère électoraliste
réformiste.
Que doit-on en
conclure ?
Que faut-il en
déduire ? Qu’un mode de production se
construit petit à petit et de manière
fort complexe où l’holistique, les
méthodes de résolution de problèmes et
d’essais-erreurs jouent un rôle
prépondérant, et une fois que les règles
(lois, principes, interrelations) en
sont fixées – elles sont immuables – et
chaque action entraine la même réaction,
en direct ou en différée. De leurs
strapontins de « citoyens », les larbins
politiciens n’ont aucun moyen de
modifier le système que seul un séisme
révolutionnaire pourra renverser, puis
éradiquer.
Ils ont bien peu de
marge de manœuvre ces requins de la
finance, ces corsaires de la politique,
ces truands de l’immobilier, ces
comploteurs francs-maçons, sionistes, «
juifs » (sic), ces faussaires banquiers,
ces énarques et ces oligarques, sauf
pour prolonger l’agonie et faire croire,
avec la complicité de la gauche, qu’ils
maitrisent ce vaisseau ivre en
perdition. Tous sont astreints à
observer les règles codifiées – sous
forme de législations, de traités et de
programmes gouvernementaux – tous
identiques, quelle que soit la formation
politique de gauche ou de droite aux
commandes de l’État fétiche impuissant.
Effectivement, il existe des différences
entre les programmes électoralistes de
la droite « libérale » et de la gauche
«providence et nationaliste», les uns
proposent l’austérité pour demain, les
autres de la reportée pour après-demain.
Illustration du
déterminisme économique
Afin d’illustrer ce
déterminisme économique de la politique
et de la rhétorique idéologique
capitaliste, examinons l’action d’un
politicien atypique propulsé à la tête
de l’empire américain en déclin. Tout au
long de la campagne présidentielle
américaine (2016), Donald Trump
n’a eu de cesse de dénoncer les accords
de libre-échange liant les États-Unis à
ses partenaires commerciaux. (7)
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/la-democratie-aux-etats-unis-les-mascarades-electorales/
Il promit de déchirer ces accords,
«d’isoler» les USA et de rétablir
l’équilibre commercial américain,
rapatriant les usines et créant des
emplois de qualité et payant pour «
America first », tout en
mettant fin aux multiples engagements
militaires couteux dans lesquels
s’enlisaient les Étatsuniens en déclin.
Trois ans plus tard, quel est le bilan?
Donald Trump n’a déchiré
aucun traité – il les a renégociés pour
soutirer très peu d’avantages au final.
Peu ou prou d’entreprises ont rapatriées
leurs usines aux USA. Les emplois créés
sont de piètre qualité, peu payée et
précaire. La guerre commerciale lancée
tous azimuts et la hausse des tarifs
douaniers sur certains produits
stratégiques ont fait augmenter le
déficit commercial américain, fait
perdre des marchés aux firmes
américaines, et avec la ratification
récente des accords bancaires de Bâle
III, le dollar a perdu son statut de
monnaie de réserve au profit de l’or –
l’économie mondialisée en est revenue
aux accords monétaires de Breton
Woods (1944), sauf que l’or ne se
transige plus à 35 dollars l’once
(1945), mais fluctue autour de 1 300
dollars l’once et il va continuer de
grimper entrainant la hausse des taux
d’intérêt, la débandade du dollar US,
l’inflation et la faillite des
entreprises surendettées et surévaluées
(les GAFAM notamment). Loin de mettre
fin aux engagements militaires couteux
et improductifs, le locataire du Bureau
ovale a ouvert de nouveaux fronts
d’agression militaire, astreint malgré
lui à seconder les guerres commerciales
des multinationales par l’intervention
guerrière, comme il en fut sous Clinton,
Obama et depuis le début de l’hégémonie
de l’empire américain, rien de nouveau
sous le soleil.
Pourriez-vous nous
dire ce que les polichinelles politiques
élue dans l’hémicycle européen, ce que
les espions félons et les plumitifs
pervers, ou encore le Président de la
FED et son acolyte de la Maison Blanche
pourront faire pour empêcher cette
guerre mondiale en préparation qui sera
bien plus dommageable pour l’avenir de
l’humanité que les deux degrés de
réchauffement climatique dont nous
menace les écologistes afin de nous
contraindre à verser rançon aux
ploutocrates de la finance incapables de
maitriser les vecteurs économiques et
encore moins les éléments
météorologiques?
La classe
prolétarienne révolutionnaire
Le jour ou le
prolétariat aura objectivé cette réalité
d’un mode de production bourgeois
capitaliste hors contrôle, il aura
compris qu’il est futile – voire
nuisible – de tenter de «réformer»
ce mode de production moribond afin d’en
prolonger l’agonie et provoquer guerres,
souffrance, misère et génocides pour, à
la fin, se retrouver à l’orée d’un
nouveau cycle économique capitaliste
(comme en 1918 et en 1945) dont on
connait déjà le résultat. Libérons les
capitalistes de leur capital
asservissant et émancipons-nous comme
classe sociale prolétarienne
révolutionnaire – abolissons le
capitalisme.

Notes
-
http://www.les7duquebec.com/7-dailleurs-2-2/est-ce-que-les-espions-regnent-sur-le-monde/
-
https://francais.rt.com/opinions/62673-democratie-genocidaire-par-bruno-guigue
-
https://nuevocurso.org/una-nueva-europa/
-
http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/degradation-mondiale-de-lenvironnement-economique-et-boursier/
-
http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/limpossibilite-du-developpement-sous-le-capitalisme/
-
http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/limpossibilite-du-developpement-sous-le-capitalisme/
- La démocratie
aux États-Unis. L’Harmattan éditeur.
Paris. 150 pages. (2017)
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/la-democratie-aux-etats-unis-les-mascarades-electorales/
Reçu de Robert Bibeau pour
publication
Le sommaire de Robert Bibeau
Le dossier
Monde
Les dernières mises à jour

|