Les 7 du Québec
Vers une 3e guerre mondiale ?
Robert Bibeau
Robert
Bibeau
Mercredi 2 septembre 2015
http://www.les7duquebec.com/...
(Pour
comprendre le monde qui nous entoure, il
ne suffit pas de lire les ouvrages de
ses exégètes préférés. Il faut aussi
sortir de son confort de secte
recluse et confronter ses idées à celles
qui leur sont radicalement opposées.
Nous proposons ici un exercice
périlleux. Nous présentons le texte d’un
« économiste » – professeur à
l’université Paris-Dauphine, président
du Cercle des économistes – ayant
convaincu quelques hobereaux que son
coeur de droite saigne à gauche. Le
docteur Jean-Hervé Lorenzi est un
national-socialiste universitaire sans
complexe, présentant des sophismes pour
des vérités révélées, et déclinant des
apparences comme des évidences. D’une
plume acerbe le professeur résume en
quelques libelles la planification
politique que cogite les ploutocrates
pour les trente prochaines années, un
chemin de Calvaire devant nous
mené à la Troisième Guerre nucléaire
(TGM), notre destiné assurée selon Hervé
Lorenzi. La classe prolétarienne a
intérêt à connaître ces élucubrations
métaphysiques afin d’éviter d’y sombrer.
Nous parsemons les allégations de
l’universitaire de nos commentaires. En
annexe, nous présentons un texte de Paul
Craig Roberts confirmant les plans de
guerre de la puissance impérialiste
américaine. Robert Bibeau. Directeur,
LES7DUQUEBEC.COM).
**********
Pour
commencer une citation de Karl Marx
à propos de l’organisation et de la
consicince de classe du prolétariat :
“L’organisation du prolétariat en
classe, donc en parti politique, est
sans cesse détruite par la concurrence
que se font les ouvriers entre eux, mais
elle renaît toujours, toujours plus
forte, plus ferme, plus puissant.” Karl
Marx.
La Troisième
guerre mondiale : prédictions
Jean-Hervé Lorenzi
Une Troisième
guerre mondiale, d’une ampleur
probablement égale ou supérieure aux
deux précédentes est en préparation et
éclatera dans la première moitié de ce
siècle. Voici pourquoi et voici quels
seront ses protagonistes. La guerre de
1914-1918 dont nous fêtons le centenaire
et qui fut une catastrophe majeure pour
l’Europe était prévisible bien des
années auparavant. La Seconde Guerre
mondiale ne fut que son prolongement et,
elle aussi, était prévisible dès la
signature du Traité de Versailles et
surtout dès l’arrivée de Hitler au
pouvoir et du parti belliciste au Japon
(1).
La Guerre froide
(1945-1991) qui opposa les Alliés, sous
direction américaine, au camp soviétique
(et, partiellement communiste chinois)
ressembla à un avortement. Parce que
c’était un affrontement sans enjeux
forts. L’URSS s’est effondrée comme un
soufflet, sans violences. Pourquoi la
guerre froide, communisme contre
monde libre, n’a-t-elle jamais
débouché sur une guerre chaude ? Parce
qu’elle était idéologique et non
ethnique, religieuse ou économique. Les
trois ressorts passionnels et belliqueux
de l’humanité, ceux qui donnent
naissance aux guerres, sont le
nationalisme ethnique, la religion
et l’intérêt économique sous toutes ses
formes. La sacralité et le matérialisme
vital. L’affrontement
communisme/capitalisme, purement
idéologique, relevait d’une forme froide
de conflit qui n’a jamais débouché sur
une confrontation générale, mais
seulement sur des guerres limitées
(Corée, Vietnam). C’est cette raison, et
non pas la crainte d’une apocalypse
nucléaire, qui a évité la guerre
généralisée entre l’OTAN et l’URSS. Dans
l’Antiquité, les guerres puniques
étaient prévisibles parce que Rome et
Carthage étaient dans une rivalité
économique vitale pour le contrôle des
circuits économiques de la Méditerranée
occidentale. La Première Guerre mondiale
était prévisible (et tout le monde s’y
préparait) à cause de l’exacerbation
nationaliste des États européens et
de leurs peuples, opinions publiques
chauffées à blanc. De même, aujourd’hui,
une troisième grande confrontation
mondiale est prévisible, nous allons le
voir.
**********
(Une pose
s’impose. Le docteur universitaire a
totalement raison d’affirmer que la
Première et la Seconde Guerre mondiale
étaient parfaitement prévisibles, mais
les motifs qu’il invoque en sont les
conséquences et non pas les
contingences. Exemple, ce n’est pas la
montée en puissance de ses amis
nationaux-socialistes qui a entraîné la
guerre, mais les nécessités de la guerre
impérialiste incontournable qui ont
amené au pouvoir les nazis allemands et
les militaristes japonais. Par contre,
l’érudit économiste ment effrontément
quand il présente l’affrontement URSS –
OTAN comme une bataille entre deux
idéologies opposées. L’URSS était une
puissance capitaliste monopoliste
d’État, leader du camp social
impérialiste soviétique, affrontant les
États-Unis, chef du camp impérialiste
occidental plus puissant économiquement
et donc militairement. L’alliance
impérialiste la plus puissante l’emporta
comme elle l’avait fait dans
l’affrontement contre l’alliance
Allemagne-Italie-Japon quelques années
auparavant. Une guerre, petite ou
grande, est d’abord et toujours
l’aboutissement d’un affrontement
économique entre diverses puissances. La
guerre est le prolongement du
politique, qui est lui-même le
prolongement des tensions dans
l’instance économique. Robert Bibeau).
**********
Depuis l’Antiquité,
le déclenchement des guerres est, au
fond, prévisible. Il repose sur les
mêmes mécanismes que les lois de la
physique : une tension finit toujours
par éclater en déflagration. La montée
en température d’un gaz donne lieu à une
explosion, la poussée de plaques
tectoniques se termine en séisme,
l’accumulation de cumulo-nimbus finit
par provoquer un orage, des
précipitations trop fortes provoquent
des inondations, etc. On peut
parfaitement prévoir, donc, le
déclenchement des guerres. En revanche,
on ne peut pas pronostiquer la forme
qu’elles prendront.
Comme l’éthologie
humaine le démontre, l’état de paix
ne correspond pas à la nature humaine.
L’agressivité intra spécifique est la
règle dans notre espèce. L’idéal
kantien ou chrétien moderne de la paix
perpétuelle n’a jamais fonctionné.
L’histoire humaine est véritablement
structurée par la guerre. L’état de
paix n’est qu’une transition passagère
entre deux états de guerre. La guerre
est très ambiguë, ambivalente plutôt,
comme la fameuse innovation destructrice
de Schumpeter. Elle est à la fois un
facteur de destruction et d’évolution.
Contrairement à une idée reçue, depuis
la fin du néolithique les guerres n’ont
représenté qu’une cause marginale de la
mortalité. Vouloir éliminer la guerre
(idéologie pacifiste), c’est aussi
stupide que de vouloir éliminer la
sexuation (idéologie du genre), la
religion et l’économie privée (idéologie
marxiste) ou le sentiment d’appartenance
et d’identité ethniques (idéologie
cosmopolite).
Le problème
n’est pas d’éliminer les guerres, c’est
de les gagner ; et le plus
rapidement possible, pour que les effets
positifs de la victoire l’emportent sur
les effets négatifs de l’effort guerrier
trop prolongé. L’auteur de cette vision
de la guerre n’est ni Sun-Tzu ni
Clausewitz, c’est un certain Jules
César.
Pourquoi parler de
guerre mondiale ? Depuis 1945, on
s’imagine qu’il n’y aura plus jamais de
guerre mondiale, mais seulement des
guerres locales et régionales, et que
l’ONU parviendra à éviter une Troisième
guerre mondiale. On avait commis la même
grave erreur après 14-18 qu’on appelait
d’ailleurs la Der des Ders et la
création de la SDN. Or, dans un
environnement mondialisé, ce qui est le
cas, en gros, depuis 1880, il est
inévitable qu’éclatent des guerres
mondiales. Dire il n’y aura plus jamais
de guerre mondiale, c’est comme dire je
ne mourrai jamais ou l’été durera
éternellement. Étudions maintenant le
scénario de la future Troisième guerre
mondiale, la TGM. Les foyers de tensions
sont multiples et ne cessent de
s’aggraver. Jamais, dans toute
l’histoire de l’humanité, d’une humanité
devenue globalisée et de plus très
nombreuse (9,5 milliards bientôt), sur
une planète rapetissée, les risques d’un
incendie général n’ont été aussi forts.
**********
(Voici que
l’économiste se révèle être aussi un
éthologue malthusien qui ressort de
l’enfer nazi les théories eugéniques,
l’arianisme, la guerre des races et le
nationalisme bourgeois réactionnaire.
Ceci donne un aperçu du désespoir de la
classe au pouvoir pour qu’elle déterre
ces rengaines éculées ayant déjà servi à
provoquer les deux premières guerres
mondialisées. Cependant, ne nous faisons
aucune illusion, compte tenu du rapport
de force des classes en présence la
bourgeoisie a les moyens d’imposer sa
Troisième Guerre mondiale, quels que
soient les prétextes qu’elle invoquera.
Il nous revient à nous communistes
révolutionnaires de trouver la façon de
transformer l’insurrection que cette
guerre ne manquera pas d’engendrer en
une révolution prolétarienne qui devrait
mettre fin aux guerres de partage et de
rapine. Robert Bibeau).
**********
La globalisation
est un facteur de confrontation géante,
plus que de création d’un État universel
qui n’aurait que des problèmes de police
à régler. Cette globalisation (ou
mondialisation poussée au maximum)
n’est pas un facteur de paix, mais de
guerre généralisée. Voici quels sont les
foyers de tension qui risquent
d’interagir et de provoquer un
embrasement général :
1)
L’immigration massive en Europe (surtout
de l’ouest) sous la bannière de l’islam
va progressivement dériver vers une
guerre civile ethnique. L’incapacité de
l’Europe à endiguer l’immigration
invasive en provenance du Maghreb et de
l’Afrique continentale en explosion
démographique débouchera
inévitablement sur un conflit majeur.
(2) La présence en Europe de très fortes
masses de jeunes, d’origine
arabomusulmane, de plus en plus
islamisées, avec une minorité formée
militairement et voulant en découdre
dans un djihad d’émeutes
insurrectionnelles et de terrorisme,
sera le facteur déclencheur d’une
spirale incontrôlable.
**********
(Les
communistes révolutionnaires doivent
prendre acte du projet de guerre civile
qui est mis de l’avant au point
précédent. L’immigration massive en
provenance d’Afrique du Nord et du
Moyen-Orient est le résultat de trois
facteurs combinés soient : a) les
guerres de rapines où s’affrontent
différentes puissances impérialistes
concurrentes en Afrique et au
Moyen-Orient; b) la crise économique
systémique qui détruit les moyens de
production, les forces productives, et
les rapports de production capitalistes
dans les pays de la périphérie
impérialiste; c) la volonté des
capitalistes européens d’accroître la
concurrence dans les rangs de la classe
ouvrière européenne. Ce dernier objectif
est toutefois difficile à rencontrer,
car les travailleurs immigrés qu’ils
importent ou qu’ils forcent à se
déplacer sont souvent non qualifiés –
catégories de salariés déjà
surreprésentés sur le marché alors que
les ouvriers spécialisés font défaut.
Les communistes révolutionnaires devront
imaginer de nouvelles tactiques de lutte
insurrectionnelle. Robert Bibeau).
**********
2) La
confrontation globale entre islam et
Occident (y compris Russie) en dépit de
la guerre de religion entre sunnites et
chiites va peu à peu dominer le paysage
et prendre une forme militaire, avec
conflits interétatiques. Impossible
actuellement de prévoir leur forme. À
l’échelle du monde, l’islam, qui est une
idéologie-religion, ou idéaux-religion
fortement ethnicisée, ne cesse de se
renforcer et de s’extrémiser dans le
monde entier. L’islam est un facteur
majeur de l’explosion mondiale
inévitable.
**********
(Les
communistes révolutionnaires doivent
considérer ce plan machiavélique
d’agression impérialiste contre ce que
le larbin appelle les « pays de
l’Islam ». De fait, les pays où
l’Islam sévit sont sous-développés. Des
pays où subsistent des restes du mode de
production féodal et des rapports de
production féodaux. Des pays dominés
économiquement par les grandes
entreprises multinationales. Des pays où
sévit la pauvreté, la misère, la crise
économique, et la guerre de rapine inter
impérialiste. Les bourgeoisies
nationalistes compradores n’ont pas la
capacité ni le désir d’affronter leurs
concurrents de l’Occident. Les
contingents locaux de la classe ouvrière
internationale devront faire face à ces
agressions de l’impérialisme mondial
afin non pas d’obtenir la « démocratie
bourgeoise » comme les ouvriers
égyptiens se le firent offrir, mais pour
détruire le mode de production
capitaliste localement et mondialement.
Robert Bibeau).
**********
3) Le
problème d’Israël, insoluble, va
inévitablement déboucher sur une
nouvelle guerre entre l’État hébreu et
ses voisins, avec, en toile de fond la
révolte contre les colons juifs
intégristes de Cisjordanie et la montée
en puissance des organisations
terroristes islamistes. Sans oublier que
l’Iran réussira très probablement à se
doter de quelques têtes nucléaires.
L’éradication d’Israël est une idée fixe
de tous les musulmans. Y compris du
régime turc d’Erdogan, néo-islamiste et
néo-ottoman. L’embrasement est programmé
et les USA ne pourront pas ne pas
intervenir.
4) Le monde
arabomusulman (à l’exception du Maroc)
est entré dans une spirale de chaos qui
ne va que s’accentuer, avec deux fronts
entremêlés : sunnites contre chiites et
dictatures militaires contre islamistes.
Sans oublier la volonté de liquider tous
les chrétiens. D’où l’accentuation des
désordres qui ne peuvent qu’amplifier
l’immigration vers l’Europe. Les actuels
évènements guerriers de Syrie et d’Irak
qui voient la naissance d’un État
islamique sauvage (le califat) sont un
pas de plus vers une confrontation.
5) Le
conflit Chine-USA dans le Pacifique,
choc entre deux impérialismes de nature
essentiellement économique, va déboucher
sur un heurt géopolitique majeur. La
Chine veut ravir aux USA le statut de
première puissance mondiale (3).
Circonstance aggravante : la tension
Chine-Japon (allié des USA) ne fait que
croître et ce dernier pays, travaillé
par un néo nationalisme, vient de lever
l’obstacle constitutionnel aux
interventions armées.
*********
(Pas de temps
à perdre à déconstruire les fadaises
sionistes et conspirationnistes du
sherpa universitaire à propos d’Israël,
de la Turquie, des sunnites et des
chiites. Par contre, le loubard a vu
juste en ce qui a trait au conflit
opposant les États-Unis, puissance
déclinante, et la Chine, puissance
ascendante. De fait, ce conflit
inter-puissances impérialistes est le
noeud de l’écheveau des multiples
conflits qui embrasent le monde
capitaliste en crise systémique pour
cause d’impossibilité de produire et de
réaliser davantage de plus-value, ce qui
laisse le capital mort, inemployé,
anémié, dévalorisé. Seule la destruction
rapide et massive de quantité de
capitaux accumulés pourra sortir ce mode
de production décadent de l’impasse dans
lequel il s’étrangle. Robert Bibeau)
**********
6) Les
conflits en latence Inde-Pakistan et
Inde-Chine (toutes puissances
nucléaires) doivent aussi être pris en
compte. Il faut mentionner les facteurs
aggravants, essentiellement économiques
et écologiques, qui vont peser sur le
climat, sur les ressources énergétiques
fossiles, sur l’eau (le bien rare par
excellence), sur les ressources
minières. Le point de rupture physique
se situe dans la première moitié de ce
siècle. Sans oublier évidemment le
terrorisme de grande ampleur, notamment
avec des moyens nucléaires artisanaux,
ce à quoi nous n’échapperons pas.
L’islam est le principal facteur de
déclenchement d’une TGM, dans la mesure
où l’on assiste partout à la montée du
radicalisme islamiste, en partie financé
par l’Arabie et le Qatar, avec un ennemi
implicite, mais très clairement présent
dans les esprits : la civilisation
occidentale, à laquelle la Russie
est d’ailleurs assimilée. En gros, dans
l’esprit des islamistes du monde entier,
dont l’idéologie se répand comme un
virus, l’ennemi c’est le monde blanc et
chrétien, même si cela ne correspond à
aucune réalité sociopolitique.
Les lignes de force
des confrontations et des alliances
seront complexes, plus encore que
pendant la précédente guerre mondiale.
Les zones majeures géopolitiques
d’explosion sont l’Europe, l’Afrique du
Nord, le Moyen-Orient et, éventuellement
le Pacifique. La forme de cette guerre :
elle sera à foyers multiples et
additionnera les guerres civiles, les
affrontements interétatiques, les
guérillas et les frappes nucléaires. À
ce propos, l’État d’Israël est en grand
danger. Bien qu’il dispose de la
dissuasion nucléaire, cela n’empêchera
pas certains de ses voisins,
probablement bientôt dotés de la même
arme, de jouer les kamikazes et de le
frapper. On imagine le carnage… il faut
bien comprendre que les fanatiques
islamisés ne raisonnent absolument pas
comme les Russes et les Américains
pendant la guerre froide, avec la
retenue de la dissuasion mutuelle.
Israël peut parfaitement être
l’amorce de l’explosion générale.
Contrairement à ce
que rabâchent tous les perroquets, la
Russie ne sera absolument pas un
facteur de troubles. L’impérialisme
russe orienté vers l’Europe orientale et
qui constituerait un danger d’agression
est un mythe construit par la propagande
de certains cercles de Washington. En
revanche, la Russie, elle aussi, est aux
prises avec l’islam. La prévisible
confrontation mondiale produira bien
entendu une catastrophe économique,
notamment à cause de la rupture des
approvisionnements pétrogaziers de
l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient.
Une économie mondialisée, très fragile
parce que très complexe, fondée sur les
flux intenses (maritimes, aériens,
numériques, etc.) tombera comme un jeu
de dominos en cas de perturbation
conflictuelle de grande ampleur. La
principale faiblesse des Occidentaux,
surtout des Européens de l’Ouest, réside
dans leur vieillissement démographique
et dans leur ramollissement mental, leur
passivité, leur crainte de se défendre,
un syndrome qui avait frappé les Romains
à partir du IIe siècle. La TGM, comme la
Première Guerre mondiale, pourra
commencer par un évènement localement
limité et se poursuivre par un
enchaînement de faits incontrôlables,
comme une avalanche. La TGM verra très
probablement des échanges de coups
nucléaires. Mais ils ne seront pas plus
graves qu’Hiroshima et Nagasaki. Leurs
effets seront plus destructeurs sur le
plan psychologique que physiques.
**********
(Ce n’est pas
la confrontation militaire mondiale qui
produira une catastrophe économique
comme il est écrit ci-haut. C’est la
crise économique systémique, déjà en
cour, qui produira la Troisième Guerre
Mondiale (TGM). L’instance économique
du mode de production est toujours
dominante et parfois l’instance
politique peut temporairement être
déterminante. Voici que l’érudit nous
ressasse la théorie fasciste et raciste
de Samuel Huntington à propos du conflit
des civilisations, la civilisation
islamique (sic), puis la civilisation
chinoise, affrontant tour à tour la
civilisation occidentale. Comme
l’économiste le constate, le monde
blanc, chrétien, occidental ne
correspond à aucune réalité unifiée
sociopolitique, économique, ou
militaire. Le seul facteur commun à
toutes ces régions, à tous ces
États-nations c’est le mode de
production – d’exploitation –
capitaliste qui unit tous ces pays
bourgeois d’Orient et d’Occident
déclinants. Seul le renversement mondial
de ce mode de production décadent pourra
inverser le déclin du monde, la
destruction écologique de la planète,
l’exploitation de l’homme par l’homme et
les guerres interimpérialistes, unique
« solution » que le système puisse
« imaginer » pour sortir de l’impasse et
pour relancer son processus de
reproduction élargie du profit. De fait,
la question cruciale et fondamentale
dans tout ce carnage guerrier que
prophétise le professeur est de savoir
si la classe prolétarienne parviendra à
reconstruire ses organisations
révolutionnaires de classe afin de se
doter d’une direction politique
internationaliste unifiée capable de
diriger son activité insurrectionnelle
pour renverser l’ancien mode de
production et amorcer la construction
révolutionnaire du nouveau mode de
production communiste. Robert Bibeau).
**********
On pourra assister
à un recul global de l’humanité, sur les
plans technique et démographique,
pendant plusieurs siècles. Pas du tout
du fait des morts de la TGM, mais à
cause de l’effondrement économique et
sanitaire qu’elle provoquera.
L’embrasement risque de se produire vers
2025-2035. Après, les choses pourront
mettre plusieurs siècles à se rétablir.
Le recul de civilisation s’est déjà
produit au Ve siècle quand Rome s’est
effondrée. On a mis mille ans à s’en
remettre. Une pichenette à l’échelle de
l’histoire. Simplement, au moment où
l’on va fêter, dans une euphorie feinte,
le centenaire de la Première Guerre
mondiale, il serait bon de se préparer à
la Troisième qui se profile.
NOTES
(1). Thèse défendue
par l’économiste Jean-Hervé Lorenzi dans
son récent essai « Un monde de
violences, l’économie mondiale 2015-2030. »
(Eyrolles). Pour le professeur de
l’université Paris-Dauphine, président
du Cercle des économistes, conseiller du
directoire de la Compagnie Financière
Edmond de Rothschild les fortes
migrations en Europe occidentale,
tendant à un véritable remplacement de
populations, associées à un
vieillissement des autochtones et à une
stagnation économique, débouchera sur le
retour du populisme et de la guerre. Il
écrit : «ce scénario, qui paraît
utopique aujourd’hui, est inéluctable et
doit donc être pris en compte comme un
invariant».
(2). N’oublions pas
ce qu’expliquait Carl Schmitt : « ce qui
compte le plus en politique et en
polémologie, ce n’est pas la définition
que l’on se donne de soi-même, mais
celle que donne l’ennemi de nous-mêmes,
selon ce qu’il perçoit.
(3) Un rapport du
Pentagone dévoile la stratégie militaire
US : conquérir le monde !
Publié par Gilles Munier sur 16.07.2015.
http://www.france-irak-actualite.com/2015/07/un-rapport-du-pentagone-devoile-la-strategie-militaire-us-conquerir-le-monde.html
Par Paul Craig
Roberts (revue de presse : Le Saker
francophone – 10/7/15)*
Le Pentagone
a publié sa Stratégie militaire
nationale des États-Unis d’Amérique 2015.
Le document annonce un déplacement de
l’accent, jusque-là focalisé sur les
terroristes, vers les acteurs
étatiques qui contestent les normes
internationales [US, évidemment,
NdT]. Il est important de comprendre
ce que ces mots signifient. Les
gouvernements qui contestent les normes
internationales sont des États
souverains qui mènent des politiques
indépendantes de celles de Washington.
Ces États révisionnistes sont des
menaces, non parce qu’ils projettent
d’attaquer les États-Unis – le Pentagone
admet que ni la Russie ni la Chine n’en
ont l’intention –, mais parce qu’ils
sont indépendants. En d’autres termes,
la norme c’est la dépendance à l’égard
de Washington.
Assurez-vous de
bien comprendre ce point : la menace
est l’existence d’États souverains, dont
l’indépendance d’action fait d’eux des
États révisionnistes. Autrement dit,
leur indépendance n’est pas en phase
avec la doctrine néoconservatrice de la
puissance unique qui déclare que
Washington seul a droit à
l’indépendance. L’hégémonie conférée à
Washington par l’Histoire exclut
qu’aucun autre pays ne soit indépendant
dans ses actions.
**********
(Voilà une
étrange façon de présenter les
conséquences de la crise économique
systémique et les conflits économiques,
politiques, sociologiques, diplomatiques
et militaires qu’elle entraîne. De fait,
ce à quoi la classe capitaliste
internationale s’objecte c’est qu’un
État ou un bloc d’États tentent de se
dégager de l’exploitation impérialiste
mondiale. S’échapper de l’économie
globalisée et de conserver ses
ressources et l’usufruit de sa
main-d’oeuvre exploitable pour
elle-même, en faisant des difficultés
aux multinationales mondiales venues
exploiter et spolier leurs ressources,
leur capital, et accaparer leur marché.
Robert Bibeau). (4)
**********
Le rapport du
Pentagone établit que les principaux
États révisionnistes sont la Russie, la
Chine et l’Iran. L’accent est mis
prioritairement sur la Russie.
Washington espère amadouer la Chine,
malgré la tension à propos de la région
Asie-Pacifique provoquée par celle-ci en
défendant ses intérêts dans sa sphère
d’influence, une défense incompatible
avec le droit international (cela vu
de Washington, le grand violeur du droit
international), en tournant vers
elle ce qui reste du marché des
consommateurs américains. Il n’est pas
encore certain que l’Iran ait échappé au
destin imposé à l’Irak, à l’Afghanistan,
à la Libye, à la Syrie, à la Somalie, au
Yémen, au Pakistan, à l’Ukraine et, en
étant complice, à la Palestine.
**********
(L’accord
IRAN- Groupe des 5 + 1 paraphé le 14
juillet 2015 semble indiqué que l’Iran
s’est rangé et que toutes les énergies
des États-Unis pourront désormais se
concentrer à agresser la Russie pour
s’être associé à l’ennemi impérialiste
chinois. Robert Bibeau.) (5)
**********
Le rapport du
Pentagone est assez audacieux dans son
hypocrisie, puisque toutes les
déclarations, qui émanent de Washington,
affirment que Washington et ses vassaux
«soutiennent les institutions et les
processus établis dont le but est de
prévenir les conflits, respecter la
souveraineté et promouvoir les droits de
l’homme». Cela de la part de l’armée
d’un gouvernement qui a envahi, bombardé
et renversé onze gouvernements depuis le
régime Clinton, et qui travaille
actuellement à renverser les
gouvernements de l’Arménie, du
Kirghizstan, de l’Équateur, du
Venezuela, de la Bolivie, du Brésil et
de l’Argentine.
Dans le document du
Pentagone, la Russie est dans le
collimateur pour ne pas agir
conformément au droit international, ce
qui veut dire que la Russie ne suit pas
le leadership de Washington. Autrement
dit, c’est un rapport de merde écrit par
des néocons dans le but de provoquer la
guerre avec la Russie. On ne peut rien
dire d’autre sur le rapport du
Pentagone, qui n’est qu’une
justification de la guerre,
encore et toujours plus de guerre.
Sans guerre et sans conquêtes, les
Américains ne sont pas en sécurité. Le
point de vue de Washington sur la Russie
est le même que celui de Caton l’Ancien
sur Carthage. Caton l’Ancien concluait
chacun de ses discours au Sénat romain,
sur n’importe quel sujet, en déclarant
«Il faut détruire Carthage».
Ce rapport nous dit
que la guerre avec la Russie est notre
avenir, à moins que la Russie n’accepte
de devenir un État vassal comme tous les
pays d’Europe, le Canada, l’Australie,
l’Ukraine et le Japon. Sinon, les
néoconservateurs ont décidé qu’il est
impossible pour les Américains de
tolérer de vivre avec un pays qui prend
ses décisions indépendamment de
Washington. Si l’Amérique ne peut pas
être la puissance unique qui dicte sa
loi au monde, mieux vaut tuer tout le
monde. Au moins cela donnera une bonne
leçon aux Russes.
**********
(4) Bibeau,
Robert (2015) Les conditions de la
révolution prolétarienne (2e
partie).
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/les-conditions-de-la-revolution-proletarienne-2/
(5) L’endiguement
de l’Iran et les accords sur le
nucléaire. Robert Bibeau. Le 22.07.2015.
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/le-ralliement-de-liran-par-les-accords-sur-le-nucleaire/
Robert Bibeau
(2014) Manifeste du parti
ouvrier. Publibook. Paris. 183
pages.
http://www.publibook.com/librairie/livre.php?isbn=9782924312520
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