Opinion
L'impossible seconde révolution
industrielle
Robert Bibeau

© Robert
Bibeau
Mercredi 2 mars 2016
http://www.les7duquebec.com/...
Relocalisation industrielle vers les
États-Unis
Depuis
quelque temps, médias, journalistes et
économistes constatent que certaines
entreprises américaines ferment leurs
usines en Europe et les délocalisent
vers l’Asie, mais aussi vers les
États-Unis. On rapporte que la firme
Otis, une multinationale, a fermé
son usine en Europe pour en rapatrier la
production aux États-Unis (1). Une
puissance impérialiste en voie de
désindustrialisation peut-elle inverser
ce mouvement et se réindustrialiser
progressivement ? Si la réponse est
affirmative pour les États-Unis, on peut
imaginer qu’il pourrait en être ainsi
pour la France, la Belgique, la Suisse
et le Canada. Nous croyons que cette
réindustrialisation est possible à
quatre conditions que nous identifierons
par les lettres A, B, C et D.
Ce
redéploiement industriel est rendu
possible et nécessaire par la
combinaison de quatre facteurs
concomitants. D’abord, le
libre-échange (A), que d’aucuns
appellent la « mondialisation des
marchés sous le néolibéralisme ». Le
libre-échange permet en effet aux
capitalistes de fermer sauvagement telle
unité de production en France ou au
Canada et de la déplacer vers les
États-Unis où la résistance ouvrière
est moins intense (B).
Le
libre-échange requiert des
conditions de droits du travail et des
ententes douanières particulières qui
sont forgés par les fonctionnaires de
Bruxelles, de Washington, d’Ottawa, de
Moscou et de Pékin au bénéfice des
multinationales actives dans l’espace de
Schengen, dans l’aire de l’ALENA,
dans la zone Asie-Pacifique
(TTP), dans l’espace de l’Alliance de
Shanghai et dans l’espace de
l’Organisation mondiale du commerce (2).
Le Collectif Plateforme contre le
transatlantisme sonne l’alarme à
propos des négociations en cours entre
l’ALENA et l’Union européenne
à propos d’une union douanière visant à
constituer un marché transatlantique
unique afin de faire face au dragon
chinois. L’auteur de l’article fait
remarquer que « Le marché
transatlantique uniformise tout ce qui
est nécessaire à la libre circulation
marchande (biens, services,
investissements, capitaux, cadre légal)
d’un côté à l’autre de l’Atlantique, en
choisissant de renforcer prioritairement
la « libre-concurrence » (sic) et la
compétitivité. Cela signifie que les
marchés financiers et les firmes
multinationales pourront agir de plus en
plus librement sur un espace
géographique de plus en plus étendu » (3).
On peut en dire autant du Traité
transpacifique conclu en octobre 2015
afin, lui aussi, d’intensifier la guerre
économique contre le dragon chinois « Le
TPP (Accord de partenariat
transpacifique), qui a été signé le
5 octobre 2015 entre les États-Unis et
11 pays (Australie, Brunei, Canada,
Chili, Japon, Mexique, Malaisie,
Nouvelle-Zélande, Pérou, Singapour et
Vietnam) (…) n’est autre qu’un pas
de plus vers le nouvel ordre économique
mondial où les grandes puissances
économiques agissent en toute impunité
et jouissent d’un pouvoir illimité »
estime David Korten
(4). Pourtant, ces textes
n’expliquent pas les avantages
qu’obtiennent les multinationales en
redéployant ainsi leurs usines de Gent
(Belgique) au Michigan ?
Réduire le prix de la marchandise
« force de travail »
Depuis
plusieurs années la FED
américaine maintient le dollar sous la
valeur de l’euro, ce qui fournit aux
entreprises étatsuniennes un avantage
concurrentiel évident. Les biens et les
services produits aux États-Unis sont
offerts moins chers aux consommateurs
européens, canadiens, australiens et
japonais. Encore faut-il que les
couts de production soient maintenus
au plus bas aux États-Unis (C), sinon
l’avantage monétaire serait annulé par
l’écart salarial qui historiquement
était à l’avantage des travailleurs
étatsuniens mieux payés, dans la grande
industrie à forte productivité du moins.
On peut établir le même parallèle entre
les États-Unis, la Chine et l’Union
européenne.
La
dévaluation d’une monnaie, du dollar US
par exemple, constitue une diminution
de la valeur de toutes les
marchandises produites aux États-Unis, y
compris de la plus précieuse de toutes
les marchandises, la « force de
travail » (C). De plus, l’inflation,
provoquée par l’injection constante de
dollars dans le circuit financier
américain, réduit le pouvoir d’achat des
travailleurs – et réduis d’autant la
valeur de la marchandise « force de
travail » (C). Enfin, les
capitalistes américains, avec le soutien
de leur appareil d’État, ont lancé
depuis des années des attaques en règle
contre les conditions de travail, contre
les salaires, contre les régimes de
retraite et contre les conditions de
reproduction de la force de travail, en
réduisant les services publics notamment
(C). Pendant ce temps, l’État des riches
a diminué les charges fiscales des
entreprises et accru celles des
travailleurs, réduisant encore davantage
la valeur de la marchandise « force de
travail » (C). Sous ce rapport, les
capitalistes monopolistes américains ont
donc une longueur d’avance sur les
capitalistes monopolistes européens,
canadiens, japonais, raison pour
laquelle on assiste à la délocalisation
d’entreprises de l’Europe et du Canada
vers les États-Unis. Aucun d’entre eux
cependant n’a cet avantage concurrentiel
face au dragon chinois qui pressure sa
force de travail au maximum.
Mais
les capitalistes monopolistes installés
aux États-Unis ne peuvent baisser les
bras et ils espèrent surmonter ce
handicap. Il appert que ces assauts
concertés et virulents contre le
prolétariat étatsunien, et la faible
résistance des prolétaires américains
ont porté fruit. Aujourd’hui, non
seulement la productivité des salariés
(cadence de travail, nombre d’heures de
travail, mécanisation-robotisation du
travail, etc.), ainsi que le bas cout de
reproduction de la main-d’œuvre
américaine (bas salaires et avantages
sociaux en régression) fournissent deux
avantages concurrentiels inégalés aux
entrepreneurs étatsuniens face à leurs
concurrents européens, canadiens et
japonais. De fait, dans certaines
parties des États-Unis les salaires et
les conditions de travail sont
équivalents à ceux en vigueur dans
certains pays « émergents » (C). La
prochaine entente de libre-échange entre
ces deux grandes alliances impérialistes
(ALENA et Union européenne)
accentuera la concurrence entre les
classes ouvrières d’Europe, des
États-Unis et du Canada. Quel pays
vendra sa marchandise « force de
travail » au plus bas prix et aux pires
conditions ? Quel pays présentera la
plus forte productivité, la plus grande
compétitivité et donc offrira le plus
fort taux de plus-value et de profits à
ses actionnaires ? Voilà l’enjeu de la
guerre économique que se livrent les
grandes alliances impérialistes.
Ayant
quasi écrasée la résistance ouvrière
américaine, ayant ramené le prolétariat
étatsunien à des conditions de survie
où, individuellement, chaque travailleur
se sent menacé par le chômage et le
surendettement ; totalement isolé dans
sa résistance en raison de la trahison
de l’oligarchie syndicale d’affaires,
chaque travailleur lutte pour sa survie
personnelle et se vend au plus offrant à
des conditions ne permettant même pas sa
reproduction (B). Voilà l’industrie
américaine enfin prête pour un second
souffle, pour un « redécollage » – pour
une reconquête de ses marchés et de ses
zones de surexploitation du travail
salarié si ce n’était d’une série de
problèmes aggravants qu’il lui faudra
résoudre auparavant. Attardons-nous à
ces problèmes quelques instants puisque
l’Europe, le Canada, le Japon, la Russie
et la Chine y sont confrontés.
La
concurrence interimpérialiste
Le
libre-échange, requis par l’industrie,
redéfinit les conditions de la
concurrence impérialiste. D’une part, la
Chine impérialiste maintient sa capacité
concurrentielle :
1) en haussant constamment le niveau de
productivité de sa main-d’œuvre salariée
(budget croissant de recherche et de
développement, robotisation accélérée,
cadence effrénée, longue journée de
travail, etc.) ;
2) en
contrôlant sévèrement la lente et
systématique augmentation des salaires
de ses ouvriers afin de se constituer un
marché intérieur ;
3) en
outre, la Chine a commencé à délocaliser
certaines de ses entreprises à faible
valeur ajoutée et au facteur
main-d’œuvre élevé, où la
mécanisation-robotisation est
généralisée et globalisée (vêtement,
chaussure, alimentation, etc.) vers
l’Asie du Sud-Est et vers l’Afrique
miséreuse (Éthiopie, Nigéria). Ainsi, la
Chine, malgré la guerre économique que
lui livrent ses concurrents, maintient
jusqu’à présent sa capacité
concurrentielle face aux capitalistes
américains, européens, canadiens,
japonais.
D’autre part, afin de réduire la valeur
de la marchandise « force de travail »
l’Union européenne use des mêmes
stratagèmes que les Américains soient la
dévaluation de l’euro et l’inflation par
l’impression de monnaie. Afin d’obtenir
des hausses de productivité, les
multinationales européennes accroissent
la robotisation-informatisation des
postes de travail, associée à
l’intensification du travail. À cette
batterie de mesures s’ajoutent la
réduction des salaires couplée à la
diminution des services publics et
l’augmentation des taxes et des impôts
pour les travailleurs. De plus, les
États capitalistes européens réduisent
les impôts et les charges sociales des
entreprises afin de leur permettre de
hausser leurs marges bénéficiaires.
Enfin, les multinationales européennes
procèdent elles aussi à la
délocalisation de leurs usines vers les
pays émergents afin d’obtenir des
avantages concurrentiels. Bref,
l’Europe, le Japon et le Canada
appliquent chez eux les « solutions »
qui ont semblé fonctionner aux
États-Unis et en Chine. Ces solutions
ont-elles ramené la croissance et la
prospérité aux États-Unis, au Canada, en
Europe, au Japon, en Russie et en
Chine ?
Ces
mesures, appliquées dans tous les pays
capitalistes, avec plus ou moins
d’intensité et d’efficacité, ont rétabli
en partie la productivité-compétitivité
de la production industrielle. Mais ces
solutions ont aussi réduit le pouvoir
d’achat des travailleurs dans tous ces
pays mis en concurrence sauvage
« libre-échangiste ». Partout, la valeur
de la marchandise « force de travail » a
été réduite souvent en deçà des
conditions de sa reproduction élargie
(C). Ces mesures déprécient les maigres
économies des salariés, font fondre
leurs régimes de retraite et augmentent
leurs dettes. Devant cette ignominie les
ouvriers européens, chinois,
sud-américains, sud-africains ont déjà
entrepris des grèves féroces pour
résister à l’érosion de leur pouvoir
d’achat et pour obtenir des
augmentations de salariales compensant
pour l’inflation et la perte de pouvoir
d’achat. Refusant d’être surexploité ces
travailleurs mettent en péril la
réindustrialisation de l’Europe
préviennent les chercheurs du ministère
de l’Industrie de France (6).
Les
capitalistes monopolistes européens –
quel que soit leur drapeau nationaliste
chauvin – font face à cette résistance
ouvrière généralisée. Le malstrom
médiatique – de concert avec les
politiciens et les bureaucrates
syndicaux – sont en campagne afin de
démontrer, à partir des exemples grec,
espagnol, portugais, italien et
britannique, que les ouvriers qui ne se
soumettront pas et n’accepteront pas de
se serrer la ceinture et de revenir aux
salaires et aux conditions de travail
d’antan, et d’abandonner les « acquis »,
seront rejetés par le système économique
omnipotent et ils seront jetés sur le
pavé. Chômage et assistance sociale,
soupe populaire, friperies et SDF c’est
l’avenir qui leur reste. Le dilemme se
résume pour un ouvrier européen : mourir
de faim en travaillant ou mourir
d’inanition sous l’assistance
sociale (C) ? Voilà une condition de
réindustrialisation qu’une partie de
l’Europe ne rencontre pas encore alors
qu’aux États-Unis une partie de la
classe ouvrière s’est rendue aux
exigences du capital et plusieurs vivent
dorénavant dans les parcs, dans leur
automobile ou dorment sous la tente. En
faillite, près de 30% des jeunes couples
travailleurs américains sont retournés
vivre chez leurs parents. Aux
États-Unis, depuis quelques années,
maints salariés ont vu leur revenu
réduit de 25 % et ça continue (7).
Puisque les travailleurs américains s’y
sont résignés, pourquoi les ouvriers et
les employés européens, canadiens,
japonais ne s’y résoudraient pas ?
Alors, de grâce, scandent les
capitalistes français et leurs
sous-fifres socialistes, « oubliez
les 35 heures ». Aujourd’hui, « enfants
de la patrie la plus-value doit être
produite en métropole et extorquée
patriotiquement avec la complicité des
bureaucrates syndicaux ».
La
dette souveraine est hors contrôle
La
dévaluation du dollar US, de l’euro, du
yuan, du yen, du rial, du rouble et du
dollar canadien a bien entendu pour
conséquence de hausser la valeur de la
dette souveraine de chaque État
déjà lourdement endetté. Plus un pays
européen est dépendant de l’épargne et
de la capitalisation extérieure à la
zone euro, plus sa dette augmentera au
fur et à mesure qu’il empruntera sur les
marchés extérieurs. Pour les pays qui se
recapitalisent et qui empruntent sur le
marché européen, ce qui sera bientôt le
lot de tous les pays de l’union, les
dettes seront communautarisées «
socialisées » (c’est là le
« socialisme » que propose la gauche
bourgeoise), sans qu’il ne soit
nécessaire d’adopter une résolution
quelconque au Parlement européen (D).
Sous l’impérialisme l’intégration
financière, monétaire et fiscale se
réalise implicitement ce qui évidemment
est déjà en force en Chine, au Japon, en
Russie, au Canada et aux États-Unis (D).
Ainsi, aux États-Unis, la FED achète les
obligations d’épargne du gouvernement
américain et dévalue d’autant la valeur
du dollar US. Il semble que la
Banque centrale européenne (BCE) ait
décidé de recourir au même stratagème
suicidaire. En effet, ce système de
financement de la dette est suicidaire
puisque cette opération de renflouement
des budgets gouvernementaux des pays de
la zone euro à même de l’argent
inflationniste ne fait que reporter la
crise de surproduction – de
sous-consommation – de chômage aggravé –
et d’endettement public et privé – vers
d’hypothétiques échéances qui ne
sauraient tarder, ni être évitées.
Demain, politiciens, économistes et
autres cassandres viendront expliquer
qu’il faut davantage de sacrifices de la
part des « citoyens-salariés » ;
réclamer moins de salaires et plus de
productivité-compétitivité ; exiger
moins de services publics afin de
réduire les déficits publics
gigantesques, conséquences de
l’endettement croissant. Ils demanderont
de cautionner les guerres couteuses et
destructrices, et finalement, ils
exigeront encore plus de subventions et
de dégrèvements fiscaux en faveur des
entreprises en crise et des banques en
faillites de manière à maintenir la
compétitivité et les taux de profit
élevés.
Profit accru – reproduction élargie
Ne
vous méprenez pas cependant, l’objectif
du développement du mode de production
capitaliste n’est pas d’accumuler des
profits et des capitaux. Vous vous
m’éprenez sur la finalité de la guerre
que se mènent les différentes alliances
impérialistes. L’objectif ultime du
système capitaliste est, à travers cette
accumulation de capitaux, d’assurer sa
reproduction élargie. C’est la loi
inaltérable du système qui pousse les
concurrents monopolistiques
intercontinentaux à s’entredéchirer afin
d’assurer leur survie, de croitre et de
prospérer. La loi générale du MPC va
comme suit : « accumule la plus-value (Pv),
réinvestis ce capital et assure un
nouveau cycle de reproduction élargi de
cette matrice. Dans le cas contraire,
péris et dépose ton bilan ». Voilà la
recette qu’appliquent les capitalistes,
peu importe le drapeau national qu’il
pavoise.
Les
marionnettes politiques, socialistes,
libérales, conservatrices, NPD,
démocrates, républicaines, lepénistes,
« Communistes » chinoises, russes, ne
sont là que pour réguler cette
transaction économique entre d’une part
les investisseurs – les preneurs de
risque avec le capital public (caisses
de retraite, caisses d’assurance,
banques) ; et d’autre part les masses
ouvrières et besogneuses dépourvues de
pouvoir économique, politique, social et
idéologique, sinon celui d’offrir leur
marchandise « force de travail » au plus
offrant contre un salaire de moins en
moins conséquent et des impôts de plus
en plus exorbitants.
C’est
à prendre ou à laisser clame les
capitalistes : nulle échappatoire au
sein de ce système, même pas l’espoir de
rétablir les frontières nationales de
façon à se recréer ce petit milieu
d’exploitation capitaliste patriotique à
l’abri de la concurrence internationale,
où l’exploiteur sanguinaire parle la
même langue que le prolétaire.
Deux
voies s’offrent aux ouvriers :
1)
Suivre l’exemple étatsunien et vendre
leur marchandise « force de travail » à
forte productivité sous le seuil de
reproductivité, et donc, mourir à petit
feu tout en travaillant durement,
assurant ainsi la réindustrialisation
compétitive de « l’entité nationale
chauvine ».
2)
Résister de toutes leurs forces, rejeter
tous les traités et mener la grève
générale illimitée pour enfin renverser
le système capitaliste et construire un
nouveau mode de production.

(1)
http://economieamericaine.blog.lemonde.fr/2012/10/26/pourquoi-lindustrie-americaine-se-desengage-de-leurope/
et
http://canempechepasnicolas.over-blog.com/article-le-pdg-de-psa-peugeot-citroen-annonce-la-fermeture-d-usines-en-europe-110604349.html
(2)
http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/la-crise-economique-la-chine-l-110893
(3)
http://www.legrandsoir.info/plateforme-contre-le-transatlantisme.html
http://www.no-transat.be/
(4)
http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/traite-transpacifique-ou-le-regne-des-multinationales/
(5) La
désinsdustrialisation de la France – PME
en péril.
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/la-desindustrialisation-de-la-france-pme-en-peril/
(6)
Les salaires et les profits aux
États-Unis
http://www.mondialisation.ca/usa-10-chiffres-qui-disent-tout/5310915.
Dans un prochain article nous scruterons
cette question de la hausse de la
productivité du travail si chère aux
employeurs – patrons – capitalistes et
financiers.
http://alencontre.org/europe/france/france-apres-les-pigeons-voici-les-vautours.html
À
lire Manifeste du Parti Ouvrier
(2014)
http://www.publibook.com/librairie/livre.php?isbn=9782924312520
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