Les 7 du Québec
Une politique monétaire « nationale
indépendante »
Robert Bibeau
Mercredi 1er août 2018
Un correspondant nous écrit : « Je
veux mieux étudier l’histoire de la FED,
ce cartel des plus grandes banques
privées américaines, qui a extorqué le
pouvoir de l’État étatsunien (en
théorie) encore souverain de battre
monnaie, c’est-à-dire de produire les
liquidités en déterminant la politique
monétaire nationale indépendante. »
(1) C’est
un mythe qui a la vie dure que cette politique
monétaire « nationale indépendante ».
Ça n’existe pas une politique monétaire
nationale « indépendante ».
La source du pouvoir provient de
l’instance économique qui contrôle
l’instance politique c’est-à-dire
l’appareil d’État, y compris l’appareil
juridique, ainsi que l’arsenal militaire
et l’appareillage monétaire. C’est dans
les cathédrales boursières – apatrides
et mondialisées – que les décisions
importantes se trament, puis elles sont
répercutées dans l’ensemble de la
superstructure politique, étatique et
idéologique (universitaire, religieuse,
culturelle et médiatique). Et pour que
la populace continue de croire aux
mascarades électorales, les
petits-bourgeois ont pour mission de
dissimuler cette hiérarchisation des
pouvoirs afin que les pèquenots
continuent d’espérer que de voter pour
un saltimbanque, en remplacement du
précédent, engendre une différence
importante.
Ainsi, à propos de
la politique monétaire « nationale »
l’indépendance de l’État des riches
se résume à imprimer de l’argent via une
banque centrale, soumise au joug
des marchés internationaux; ou à faire
émettre ces liquidités par les banques
privées mondialisées, soumises aux lois
des marchés internationaux. Aucune
échappatoire n’est envisageable, les
lois de l’économie politique capitaliste
sont imparables. Le reste n’est que
folklore pseudodémocratique que nous
avons abondamment décrit dans notre
ouvrage sur
La démocratie aux États-Unis
(2).
De ce qui précède
il découle que le gouvernorat des
banques n’a pas extorqué le pouvoir des
États quelles avaient temporairement
astreint à cette mission d’émission
fiduciaire. L’évolution des marchés de
la finance internationale se délitant et
la concurrence s’exacerbant les banques
en arrivèrent à la constatation (aux USA
en premier parce que c’était l’économie
la plus avancée) qu’il fallait
impérativement changer les règles du jeu
monétaire et partager le privilège de
battre monnaie-crédit entre l’État
aliéné (accumulant la dette
souveraine) et les institutions
financières souveraines (accumulant
la dette-crédit à la consommation). Les
lois furent donc modifiées afin
d’ajuster les mécanismes financiers aux
lois du marché mondialisé.
L’instance juridique
et ses lois libres-échangistes
Il faut se rappeler
que les lois – l’instance juridique – ne
sont que la cristallisation des règles
déjà établies par l’économie. Ainsi, les
lois et les traités de libre échange par
exemple ne surviennent qu’après que le
marché ait appliqué le libre-échange ou
qu’il se soit buté aux difficultés des
barrières douanières qu’il a cherché à
contourner et qu’il finit par
règlementer autrement, sans les abolir
cependant. En effet, rien n’est plus
règlementé que les échanges libéraliser,
parlez-en à Donald Trump
le libre-échangiste.
Car, en aucun cas
Donald Trump n’est un
« isolationniste » – ou un apostat du
commerce mondial, au contraire, c’est un
excellent représentant du grand capital
américain en matière d’échange
commercial, c’est la mission que lui a
confié le capital qui l’a propulsé au
Capitole. Ce que le « dompteur de
lions » cherche à réaliser en
renégociant les traités déjà signés
c’est d’extirper de nouvelles
concessions à ses alliés et concurrents
(3). Des avantages que la machine de
production américaine ne parvient pas à
arracher aux ouvriers par une
productivité augmentée. Pour ce faire,
Trump a le mandat de faire saigner le
prolétariat américain qui sera celui qui
paiera le lourd tribut dans cette phase
de la guerre commerciale tous azimuts.
L’énigme est bien de comprendre comment
le prolétariat américain serait dupe de
cette fourberie appelée « America
first » dont il fait les frais.
À moins que la fourberie des médias soit
de faire croire à cette duperie ? (4)
Ainsi, l’Allemagne est prise à parti par
le capital des États-Unis, car le
prolétariat allemand est plus productif
(exploité) que le prolétariat
d’Amérique. Seuls les GAFTAM, contre
lesquels se braquent leurs concurrents
internationaux, ont atteint une très
forte productivité, mais la donne risque
de changer. (5)
Le chaos fomenté par
les « illuminatis » du complot
Notre correspondant
reprend : « relançant avec véhémence
et par tous les moyens l’exigence du
profit (…) Y a-t-il une intention
maligne derrière tout cela ou tout
simplement la bêtise ? Se sont-ils
simplement hypnotisés avec la magie de
leurs joujoux, où est-ce un projet
défini de créer le chaos? Au
profit de qui? Peut-être ne le
saurons-nous jamais. » (6)
C’est ici que
s’applique la démarcation entre la
petite-bourgeoisie gauchiste ou
droitiste utopistes-idéalistes et nous
matérialistes scientifiques. Les
capitalistes ne relancent pas « l’exigence
du profit » comme s’ils avaient
oublié ou négligé le profit. Le mode de
production capitaliste est construit
comme une machine fonctionnant selon des
lois économiques et politiques
impératives. Ainsi un moteur à explosion
a-t-il le loisir d’oublier ou de
négliger de bruler du carburant ? Non
évidemment. Si une telle anomalie
survenait, le moteur calerait et il
serait assigné à l’atelier non pas pour
lui offrir une alternative, ou pour le
« réformer », mais pour lui faire
accomplir sans tarder ce qu’il doit
faire – bruler l’essence et propulser le
véhicule. Il en est de même pour la
mécanique capitaliste – elle valorise le
capital et produit du profit, ou alors
elle est déclarée défectueuse et elle
doit être réparée si la chose est
avantageuse. C’est ce qui nous oppose
aux
utopistes-réformistes-opportunistes-gauchistes-populistes
de tout acabit. Nous matérialistes
affirmons sans ambages qu’il n’y a
aucune conspiration, ni aucune intention
maléfique, ni aucune bêtise humaine pour
expliquer le « chaos » et
le dysfonctionnement de la machine
capitaliste qui a atteint sa date
d’obsolescence programmée, son seuil
critique et il est impossible de réparer
cette mécanique qui flanche de plus en
plus souvent à la bourse ou autrement.
Une dernière chance
pour le moribond?
Il est vrai que
l’État des riches et la classe
capitaliste s’accrochent à ce vieux
rafiot rapiécé de bric et de broc, car
ils ne peuvent imaginer un autre mode de
fonctionnement que celui dans lequel ils
ont engrangé leurs profits – pas par
manque d’imagination ou malédiction –
mais parce que ce n’est pas leur
fonction que d’imaginer un mode de
production sans capital, sans salarié et
sans propriété.
Que fera la classe
prolétarienne dans ce grand
bouleversement, passant du mode de
production capitaliste obsolète –
décadent – à un nouveau mode de
production communiste-prolétarien ?
Cette classe sociale n’aura pas le choix
– l’effondrement du capitalisme
signifiera sa disparition en tant que
classe – ce ne sera pas un choix à
s’imposer pour le prolétariat que de
renverser le capitalisme – ce mode de
production se sera effondré entrainant
avec lui la destruction des moyens de
production (infrastructure), des forces
productives prolétariennes et des
rapports de production bourgeois
(superstructure). Le prolétariat devra
imposer sa solution stratégique
réellement démocratique et libératrice
des forces productives sociales pour
lesquelles nous devrons imaginer les
nouveaux rapports sociaux de production.
NOTES
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les7duquebec.com/7-au-front/reve-americain-la-fin-du-chemin/#comment-215875
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http://www.les7duquebec.com/7-au-front/la-democratie-aux-etats-unis-les-mascarades-electorales/
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http://www.les7duquebec.com/7-au-front/donald-trump-le-dompteur-de-lions/
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http://www.les7duquebec.com/7-au-front/arabie-saoudite-etats-unis-israel-axe-de-paix-ou-axe-de-guerre/
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http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/bourse-facebook-a-perdu-118-milliards-en-une-seance/
et
http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/twitter-perd-un-million-dutilisateurs-laction-plonge-en-bourse/
et aussi
http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/google-condamne-a-une-amende-record-de-43-milliards-deuros-par-lunion-europeenne/
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