Palestine
Al-Quds au cœur de
la Palestine et de la nation:
Soutien à la résistance maqdisie
palestinienne
Rim al-Khatib
Samedi 28 juin 2014
N°9 – Juin 2014
De nouveau, la terreur de l’occupation
sioniste s’abat sur la Cisjordanie. Des
milliers de soldats, faisant partie de
l’élite de l’armée d’occupation, ont
envahi villes, villages et camps
palestiniens. Au même moment, l’aviation
bombarde et tue dans la bande de Gaza.
C’est la résistance palestinienne que
l’occupant cherche à déraciner, mais en
vain. La résistance c’est le peuple et
ses forces armées, comme l’ont montré et
le montrent quotidiennement la bravoure
et l’abnégation du peuple palestinien
vivant sous occupation. Dans al-Quds et
dans les territoires occupés en 1948, la
répression coloniale sévit également,
dans Umm al-Fahem, à Haïfa, dans al-Issawiya
et She’fat ou la vieille ville, dans le
pourtour de la mosquée al-Aqsa.
Profitant de la « disparition
mystérieuse » de trois colons il y a
près de deux semaines, l’occupant a
lancé une opération préparée il y a
plusieurs mois pour arracher ce qui ne
peut être arraché : la résistance. Il ne
réussira qu’à déstabiliser l’Autorité
palestinienne et son président Abbas,
qui craint déjà pour sa place, malgré
l’accord de former un gouvernement
d’union nationale. Ce gouvernement qui a
vu le jour n’est en fait qu’une réplique
des gouvernements de Abbas, mais accepté
bon gré mal gré par le Hamas.
Dans la ville d’al-Quds, la nouvelle
vague de terreur lancée par l’occupation
s’est manifestée dans les nombreuses
arrestations, dont d’anciens prisonniers
libérés en 2011, et l’arrestation de
Samer al-Issawi, le héros maqdisi ayant
mené la plus longue grève de la faim
dans le monde, pour réclamer sa
libération. Mais cette vague de
répression renouvelée n’a pas mis un
terme, même momentané, aux efforts des
sionistes de poursuivre leur plan de
judaïsation de la ville et des lieux
saints, au contraire, les colons les
plus extrémistes lèvent la tête et
réclament du sang et des terres et des
« droits » pour profaner la mosquée al-Aqsa.
A la veille du mois de Ramadan, nous ne
pouvons que souhaiter une résistance
encore plus ferme de la part des
Maqdisis et des Palestiniens en général
contre la machine de guerre de
l’occupant, une déroute encore plus
marquée pour l’occupant criminel, une
solidarité plus active de la part des
Arabes et musulmans dans le monde avec
le peuple palestinien, et une
dénonciation plus ferme de tout recul ou
abandon.
I - Al-Quds occupée : asphyxie et
purification ethnico-religieuse
Dans son rapport relatif à la
colonisation, le « Bureau national pour
la défense de la terre et la résistance
à l’occupation » indique que le plan des
sionistes consiste à construire 12000
unités de logement dans les colonies
implantées dans la ville d’al-Quds au
cours des quatre années à venir.
La commission de la colonisation dans la
municipalité de l’occupation a entériné
le projet du bâtiment Kadim dans Wadi
Helwa, au sud de la mosquée al-Aqsa.
« Hawsh Shehabi », un quartier jouxtant
la mosquée al-Aqsa est menacé de
confiscation et de judaïsation.
La famille Shqayr dans le quartier de
Selwan a reçu un ordre « administratif »
de démolition de sa maison le 17 juin
dernier, déjà détruit au cours de 2013.
La municipalité de l’occupation a remis
des ordres de démolition pour 5
constructions dans le quartier al-Bustan,
Ayn Lawza, Wadi Rababa et Wadi Helwa.
La compagnie d’électricité de l’occupant
menace de priver les Maqdisis
d’électricité, sous le prétexte de
non-paiement par la compagnie maqdisie
de ses « dettes ». la compagnie
d’électricité des sionistes prétend que
la compagnie maqdisie lui doit des
sommes d’argent, celle-ci fournissant de
l’électricité aux quartiers situés à
l’Est de la capitale palestinienne
occupée.
La commision locale pour « la
planification et la construction »,
c’est-à-dire pour la colonisation, dans
la ville d’al-Quds, a décidé de
construire 172 unités de colonisation
dans la colonie située dans Jabal Abu
Ghnaym (Har Homa).
Le « département de la poste » de
l’occupant a décidé de vendre ce qu’il
considère comme étant sa part dans le
bâtiment de la poste situé rue Salah
Eddine, pris d’assaut par l’association
coloniale Atarit Cohenim suite à une
« vente » menée par une compagnie
sioniste pour une partie du bâtiment.
Bâtiment palestinien par excellence et
considéré par l’occupant comme étant un
bien dont les propriétaires sont
« absents », les sionistes qui s’en sont
emparés sont en train de le « vendre » à
une association coloniale pour ses
projets.
Le festival sioniste « les lumières »
organisé par la municipalité de
l’occupation et le ministère du tourisme
investit la porte al-Amoud, où des films
sionistes sont exposés, qui reprennent
des mythes inventés de toute pièce sur
l’histoire de la ville d’al-Quds et la
pseudo-présence des juifs en Palestine
il y a 2000 ans. Ce festival qui attire
les touristes et colons est une occasion
supplémentaire pour l’occupant d’effacer
la véritable histoire de la ville et
d’éloigner les Maqdisis de leur ville.
Pour vider la ville d’al-Quds des
Palestiniens, les dirigeants sionistes
menacent d’interdire le mouvement
islamique dirigé par sheikh Raed Salah,
qui organise depuis plusieurs années la
défense de la mosquée al-Aqsa et
participe activement à la défense de la
ville contre sa judaïsation. Les
autorités de l’occupation ont renouvelé
l’interdiction de se rendre à al-Quds au
sheikh Raed Salah.
II – Al-Quds occupée : répression
30 fidèles ont été blessés lors de la
profanation par les forces de
l’occupation de la mosquée al-Aqsa (13
juin).
« Allah Akbar » est la phrase qui
entraîne l’arrestation et les coups,
surtout si elle est prononcée dans la
mosquée al-Aqsa. Quotidiennement, les
fidèles sont soumis aux coups et
arrestations lorsqu’ils s’opposent à la
profanation de la mosquée par les
sionistes.
Les 10 et 18 juin, les forces de
l’occupation ont réprimé des
manifestations de soutien aux
prisonniers grévistes de la faim,
organisée devant le siège du CICR dans
la ville (10) et par les étudiants
palestiniens de l’Université hébraïque
(18).
L’occupant ferme deux institutions
charitables dans la ville d’al-Quds, le
19 juin, « al-Ibdaa » dans Beit Safafa
et « les comités charitables » dans Sour
Baher, sous le prétexte qu’elles
agissent pour le compte du mouvement
Hamas.
Le tribunal de l’occupation condamne
Alia Sheikh Ali Abbassi (49 ans) à 40
mois de prison ferme, et l’accuse
d’avoir voulu poignarder un soldat en
2012. Mère de 6 enfants, dont le
prisonnier maqdisi Issa Abbassi, détenu
depuis 2010 et condamné à 10 ans de
prison.
6 anciens prisonniers maqdisis libérés
en 2011 par l’opération d’échanges des
prisonniers ont été arrêtés par les
forces de l’occupation le 18 juin. Il
s’agit de : Adnan Muragha de Selwan,
Alaa Dine Baziane, de la vieille ville,
Jamal Abu Saleh, de Selwan, Ibrahim
Mechaal de Jabal Mukabbir, Rajab Tahhan
de Ras al-Amoud, Isma’il Hijazi de Jabal
Mukabbi et Nasser Abd Rabbo de Sour
Baher.
Le centre Wadi Helwa indique que
l’occupant a lancé une campagne
d’arrestations le 23 juin, dans al-Azariyya,
Abu Dis, Sawahra, et parmi les bédouins
Jahhalin, arrêtant 12 citoyens, et 6
autres dans le camp de She’fat et
Issawiya. Une incursion suivie
d’arrestations a été menée le 11 juin à
al-Issawiya. Ont été arrêtés Lutfi
Khalil Dari (44 ans), Ali Derbas (38
ans), Mohamad Ubayd (19 ans), Yasser et
Mohammad Darwish. Des barrages ont été
installés dans plusieurs endroits du
quartier et des affrontements ont opposé
les jeunes Maqdisis aux forces de
l’occupation.
Le prisonnier libéré Samer Issawi a été
arrêté.
Les services de renseignements de l’ocupation
imposent la détention administrative de
3 mois sur le député maqdisi Mohamad
Tawtah et l’ancen ministre Khaled Abu
Arfa, déjà expulsés de la ville d’al-Quds.
L’étudiant Tamer Shala’ta, de la ville
occupée de Sakhine, en Galilée, a été
arrêté le 24 juin.
III - Al-Quds occupée : les lieux saints
Le ministre de l’entité coloniale,
Neftali Benet, chef du parti « la maison
juive » a déclaré vouloir mettre sur
pied les moyens de consacrer la présence
juive dans la mosquée al-Aqsa. Dans une
interview à la radio sioniste, il a dit
soutenir le « devoir national »
consistant à « monter au mont du
temple » ce qui veut dire en termes
clairs, investir et profaner la mosquée.
La commission Tsour (ministère de
l’intérieur de l’occupation) recommande
l’accentuation de la répression des
fidèles, et la permission aux juifs de
profaner la mosquée al-Aqsa les samedi.
Concernant la répression des fidèles, la
commission recommande des mesures
punitives contre ceux qui suscitent des
« troubles », c’est-à-dire ceux qui
s’opposent à la profanation de la
mosquée par les sionistes et leurs
services sécuritaires et l’élargissement
des prérogatives du chef de la police de
l’occupation.
Selon une association palestinienne,
1396 sionistes ont profané la mosquée
al-Aqsa depuis le début du mois de juin
(chiffre du 12 juin).
Les fidèles se sont opposés à la
présence sioniste dans la mosquée à
plusieurs reprises au cours de la
dernière semaine de juin. Ils ont réussi
à empêcher des prières « talmudiques »
devant la porte al-Rahma et les portes
de la mosquée al-Marwani, comme ils ont
empêché le député Galik d’y entrer avec
8 colons. Le 24 juin, les fidèles ont
réussi à empêcher des membres des
services sécuritaires de l’occupant de
profaner la mosquée al-Qibali et la
mosquée du Dôme du Rocher.
IV - Al-Quds occupée : résistance
palestinienne
Ripostant à l’interdiction d’entrer dans
la mosquée al-Aqsa, des centaines de
fidèles accomplissent les prières dans
les rues avoisinantes. Les forces de
l’occupation ont craint la présence
massive des fidèles. Elles ont fait
survoler des hélicoptères pour les
surveiller (20 juin).
Des jeunes défient l’occupant dans al-Issawiya
le 17 juin. Suite aux provocations de
l’occupant, les jeunes lancent des
pierres sur les policiers. Le 22
juin, les forces sécuritaires de
l’occupant investissent le quartier et
provoquent les passants. Elles arrêtent
le jeune Majdi Mahmoud, 24 ans, avant de
le rouer de coups.
V- Al-Quds occupée : les accords d’Oslo
en 1993 ont détruit la ville d’al-Quds
Dans un article écrit en 2010, Jamal
Zahalqa, membre du Rassemblement
national démocratique et membre de
l’organe colonial qu’est la Knesset,
analyse les effets des accords d’Oslo
sur la ville d’al-Quds, disant : ayant
accepté de remettre les discussions sur
la ville d’al-Quds à plus tard, la
partie palestinienne a porté un coup à
la capitale palestinienne. Dès la mise
en place des accords, l’occupant
sioniste a fermé toute représentativité
officielle palestinienne dans la ville
d’al-Quds, et en premier lieu « la
maison de l’Orient » où siégeait feu
Fayçal al-Husseiny, qui était la
référence politique des Palestiniens,
ainsi que toutes les institutions
palestiniennes. La ville d’al-Quds a été
vidée de toute référence politique
nationale. L’Autorité Palestinienne a
essayé de remplir ce vide en instaurant
plusieurs bureaux pour al-Quds, dont un
ministère spécial, mais leur nombre n’a
eu aucun effet sur le terrain. La
population d’al-Quds se plaint de
n’avoir pas de soutien de la part de ces
différents organes face aux tentatives
sionistes de les expulser.
Avant les accords d’Oslo, poursuit
l’auteur, la ville était en fait la
capitale politique, économique et
commerciale de la Cisjordanie, qui
s’ajoute à son rôle religieux. Elle
vivait grâce à la population de la
Cisjordanie qui y venait pour tout
faire. Les accords d’Oslo ont mis fin à
cela, et pour y entrer à présent, il
faut avoir un laisser-passer délivré par
l’occupant. La construction du mur de la
colonisation a accentué l’isolement de
la capitale palestinienne, comme il a
coupé la province d’al-Quds en trois
parties : à l’intérieur du mur, où
vivent 20.000 Palestiniens, hors les mus
où vivent 80.000 Palestiniens qui ne
peuvent entrer dans la ville sans passer
par les barrages de l’occupant, et
120.000 Palestiniens vivant dans les
villages de la province d’al-Quds, qui
sont reliés économiquement et
socialement à la ville mais interdits
d’y entrer.
Depuis l’isolement de la ville d’al-Quds
de son environnement palestinien, la
judaïsation s’étend avec la
colonisation, les expulsions, les
démolitions des maisons. Les plans
concoctés par la municipalité de
l’occupation se comportent avec les
quartiers palestiniens comme des ilôts
séparés et non un centre de vie et de
civilisation uni.
L’occupant se comporte avec la
population maqdisie comme étant
« entrée » dans l’entité d’Israël en
1967, et tout enfant palestinien qui y
naît est un « émigrant » vers l’entité
coloniale. Les maqdisis portent un
permis de séjour dans leur ville, selon
la loi sioniste. Cette loi autorise les
autorités coloniales à le leur
confisquer sous divers prétextes. Avant
les accords d’Oslo, les autorités de
l’occupation ont confisqué 3000 permis
de séjour, privant leurs détenteurs de
vivre dans leur ville. Après les accords
d’Oslo, ce dont des dizaines de milliers
de permis confisqués pour obliger les
Maqdisis à abandonner leur ville.
Les accords d’Oslo ne protègent pas les
lieux saints palestiniens. Le cimetière
historique de Ma’manullah est profané
pour construire ce que les sionistes
appellent « le musée de la tolérance »,
parce que la tolérance est, aux yeux des
sionistes, le droit de profaner la
sacralité des morts palestiniens et
arabes. Après les accords d’Oslo, les
revendications sionistes sur la mosquée
al-Aqsa se sont multipliées et les
creusements de tunnels se sont
intensifiés.
Avant les accords d’Oslo, les
Palestiniens vivant en Cisjordanie et
dans la bande de Gaza pouvaient venir
prier dans la mosquée al-Aqsa et autres
lieux saints, ce qui est désormais
interdit. De plus, le document dit « Abu
Mazen (le président actuel, Mahmoud
Abbas) – Beilin » discute de déplacer la
« capitale al-Quds » vers le bourg d’Abu
Dis, c’est-à-dire que la discussion ne
porte plus sur la division de la ville
d’al-Quds entre partie occidentale
(occupée par les colons en 48) et partie
orientale (occupée en 1967) mais sur le
partage de la partie orientale entre
l’Etat de l’occupation et l’Autorité
palestinienne. Celle-ci ne revendique
plus l’application du « droit
international » et le retour aux
frontières de juin 1967 mais a fait des
concessions sur la partie orientale de
la ville. Les accords d’Oslo sont
responsables de la catastrophe qui s’est
abattue sur la ville d’al-Quds.
VI - Al-Quds occupée : solidarité
Les ministres des relations extérieures
de «l’organisation de la coopération
islamique » dénoncent l’attitude de
l’Australie, qui a refusé de considérer
que la partie orientale de la ville
d’al-Quds est occupée, au cours de leur
réunion du 19 juin. Ils réclament le
respect de « la légalité
internationale » qui admet le statut
d’occupé pour cette partie seulement de
la ville.
L’UNESCO a décidé de porter un regard
aux violations sionistes dans la ville
d’al-Quds, lors d’une réunion tenue à
Qatar. 12 délégations ont voté la
résolution de l’UNESCO visant à protéger
le patrimoine d’al-Quds, contre 8
abstentions et une voix contre.
Le Forum arabo-européen dénonce à
Athènes les violations sionistes dans la
ville occupée d’al-Quds : le délégué
marocain au Forum a déclaré qu’il est
nécessaire d’avoir une approche
politique saine de la situation dans la
ville pour faire cesser « l’écoulement
de sang des innocents ».
En signe de solidarité avec la ville
occupée, l’organisation de la
coopération islamique a proclamé la
ville d’al-Quds capitale du tourisme
arabe pour l’année 2016, et à la rigueur
en 2015, si la ville turque de Konya
accepte de se désister. Reste à savoir
ce qu’un tel geste signifie
concrètement : s’agit-il de normaliser
les relations avec l’occupant et de se
diriger en masse en touristes vers la
ville sous occupation, ou bien d’agir
dans les médias, arabes, musulmans et
mondiaux pour diffuser du matériel
médiatique à grande échelle pour
expliquer la situation historique de la
ville et briser le monopole sioniste sur
les médias, concernant la ville d’al-Quds ?
C’est ce qu’a proposé d’ailleurs
l’institution al-Aqsa pour le Waqf et le
patrimoine à la conférence tenue par le
bureau des affaires d’al-Quds relié à
l’OLP, réclamant des médias des efforts
pour traiter la situation dans la ville
et ses lieux saints.
Des parlementaires tunisiens proclament
la fondation d’une association juridique
« les parlementaires pour al-Quds ».
L’association jordanienne « des
architectes pour al-Quds » annonce le
début de la quatrième phase de son
programme de reconstruction de la
vieille ville, commencé il y a quelques
années. 26 projets ont été réalisés
comprenant 45 unités de logement, et
deux écoles.
N° 1 - 13.10.13
N° 2 - 01.11.13
N° 3 - 30.11.13
N° 4 - 26.12.13
N° 5 - 23.01.14
N° 6 - 20.02.14
N° 7 - 19.03.14
N° 8 - 12.04.14
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