Palestine
Al-Quds au cœur de
la Palestine et de la nation:
Soutien à la résistance maqdisie
palestinienne
Rim al-Khatib
Al-Quds : joyau de
la civilisation musulmane : quartier al-Qirami
Jeudi 23 janvier 2014
N°5 – Janvier 2014
I - Al-Quds occupée : asphyxie et
purification ethnico-religieuse
Le ministre américain Kerry, qui
s’acharne à soumettre l’Autorité
palestinienne aux plans sionistes, a
proposé que la ville d’al-Quds soit une
capitale pour les deux Etats,
palestinien et « israélien », ce qui
signifie en réalité que la capitale
palestinienne soit installée dans un
bourg d’al-Quds, à Abou Diss et que
l’occupation sioniste soit
« légalisée ». Jusqu’à présent,
l’Autorité de Ramallah semble tenir
tête, malgré les menaces d’asphyxie
économique.
Le député d’al-Quds Mohammad Tawtah et
l’ancien ministre Khaled Abu Arfa ont
été expulsés vers Ramallah, après avoir
été libérés. Les deux responsables
palestiniens avaient été kidnappés du
siège du CICR dans al-Quds en janvier
2012 et placés en détention pour être
entrés « illégalement » dans leur ville.
L’Etat colonial avait confisqué les
documents d’identité qu’il délivre aux
Maqdisis pour qu’ils puissent continuer
à vivre dans leur ville, et avait
considéré que leur présence dans al-Quds
était « illégale ».
Un nouveau projet de colonisation dans
la ville d’al-Quds a été dévoilé au
début du mois de janvier. Il s’agirait
de la construction d’un « village du
patrimoine » sur les terres de Jabal
Zaytoun, à l’est des murs de la vieille
ville. Détruire le patrimoine et
l’histoire du peuple palestinien pour
inventer et construire un « patrimoine
juif » sur la terre de Palestine, c’est
le but du sionisme que continuent à
appliquer les dirigeants de l’Etat
colonial. Jabal Zaytoun est également un
lieu stratégique pour la mosquée al-Aqsa,
visée par ce projet.
Les employés de la municipalité sioniste
ont remis des ordres de démolition de
deux immeubles appartenant à la famille
Siyam dans Selwan. Les deux bâtiments
abritent onze personnes. D’autre part,
Samer Zaatara a été contraint de démolir
lui-même sa maison, sous les ordres de
l’occupation, située dans le quartier
al-Qirami dans l’ancienne ville. Il en a
été de même pour Adel Umayra qui a été
contraint de démolir trois appartements
en construction à Sour Baher, le 30
novembre dernier.
L’occupant creuse de nouveaux tunnels
sous Selwan et poursuit la construction
d’un centre biblique dans la zone.
La municipalité de l’occupation a
accepté le projet d’installer une
déchetterie à l’entrée du camp de
She’fat, sans aucun souci pour la
population du camp. Le 21 janvier, la
population du camp a manifesté refusant
ce projet. Jamal Zahalqa, député à la
Knesset sioniste, a déclaré que cette
déchetterie est un prélude à la
confiscation du terrain, expliquant que
c’est de cette manière que les sionistes
parviennent à grignoter mètre par mètre
la terre palestinienne.
Les services de la municipalité de
l’occupation ont mené une incursion dans
Selwan, le 5 janvier dernier, et ont
pris en photo plusieurs bâtiments des
quartiers al-Abbassiyé, Wadi Helwa, Ayn
Lawzé et Ras al-Amoud, puis collé des
ordres de démolition sur plusieurs
magasins, dont ceux revenant à la
famille Siyam et datant de 1816. Une
aire de sports dans Wadi Helwa a
également été menacée de démolition,
avec tous les bâtiments utilisés par les
sportifs. Ce terrain appartient
d’ailleurs à la famille Siyam. Jawad
Siyam, directeur du centre d’information
de Wadi Helwa, a reçu un ordre de
démolition de sa maison qui date de
1952. Il a déclaré concernant l’aire de
sports menacée par la démolition que les
autorités de l’occupation visent cette
aire depuis un certain temps, afin de
relier des points de colonisation épars,
en passant par cette aire qui serait
également livrée aux colons.
Une vague de répression a touché les
prisonniers libérés de la ville d’al-Quds.
Haytham Jumaa, Khalil Ghazawi, Mohammad
Hadmi, Muayyad et Hamed Bibouh, tous
prisonniers libérés, ont été conduits au
centre de détention et d’interrogatoire
de Moskobiyya. Deux enfants de la
vieille ville, Ayman Hushayma (12 ans)
et Radi Daddo (14 ans) ont été arrêtés
par les forces de l’occupation, leurs
maisons familiales ont été fouillées de
fond en comble.
Le centre d’information de Wadi Helwa
publié son rapport annuel concernant les
agressions de l’occupation. Il a
dénombré l’incursion de 9050 extrémistes
juifs dans la mosquée al-Aqsa pendant
l’année, dont 2342 membres des services
de renseignemens de l’occupant.
L’occupant a refoulé plus de 350
Maqdisis de la mosquée al-Aqsa, pour une
durée située entre une semaine et six
mois. La personnalité la plus importante
ayant été refoulée est sheikh Najeh
Bkayrat.
Le centre a également dénombré
l’arrestation de 1450 Maqdisis au cours
de l’année, parmi eux 450 enfants et 25
femmes.
II - Al-Quds occupée : les lieux saints
Un pas de plus vers l’instauration d’une
présence juive dans la mosquée al-Aqsa
vient d’être franchie par les officiels
de l’entité sioniste : alors que jusque
là les incursions se faisaient par la
porte al-Maghariba, c’est par la porte
al-Silsila que la dernière incursion a
eu lieu, en présence du premier ministre
canadien. De plus, des tentatives sont
menées pour que les incursions soient
menées à partir de toutes les portes de
la mosquée al-Aqsa, et notamment la
porte al-Qattanin.
L’institution « al-Aqsa pour al-Waqf et
le patrimoine » a annoncé dans un
communiqué datant du 14 janvier que les
autorités sionistes représentées par le
département des fouilles ont exécuté 22
creusements dans la ville occupée d’al-Quds
en 2013, les plus importantes étant sous
la mosquée al-Aqsa, à la recherche
d’illusions, mais en fait pour judaïser
la ville sainte et masquer le caractère
arabo-musulman de la ville.
Les forces de l’occupation ont arrêté le
13 janvier l’enseignant Ihab Jallad dans
la mosquée al-Aqsa. Au même moment, 25
juifs extrémistes menaient une incursion
dans la mosquée.
Tout au long des semaines de ce mois,
des incursions quotidiennes dans la
mosquée al-Aqsa ont été menées par des
colons, civils protégés par des forces
sécuritaires sionistes, et souvent
accompagnés par le député Yehuda Gleck,
ou militaires, dans leurs tenues. Le
premier ministre canadien a également
mené une incursion dans la mosquée, lors
de sa visite à l’entité sioniste,
accompagné des services de
renseignements et des colons.
Début janvier, la député Miri Regev a
réclamé la présence permanente de
représentants du département des
vestiges sioniste pour contrôler les
travaux d’entretien entrepris par le
département des Awqaf musulmans dans la
mosquée al-Aqsa.
Les « activistes du temple » ont réclamé
dans une lettre envoyée au ministre
sioniste du tourisme l’autorisation aux
touristes d’entrer dans la mosquée al-Aqsa,
par toutes les portes, comme les
musulmans, pour éviter les longues files
d’attente et pour faciliter les
incursions.
Le conseil supérieur islamique et le
département des Awqafs ont dénoncé la
mise en place de caméras d’espionnage à
l’intérieur de la mosquée al-Aqsa,
considérant cet acte d’agression
caractérisée. Ils ont réclamé le retrait
des caméras, la restitution de la clé de
la porte al-maghariba, confisquée depuis
1967 par l’occupant et la restitution de
l’école historique d’al-Tankaziyya,
confisquée depuis 1969.
Plusieurs étudiants poursuivant leurs
études dans la mosquée al-Aqsa ont été
arrêtés, et certains interdits d’entrer
dans la mosquée pour une durée de 15
jours.
Le cimetière musulman historique de
Ma’manullah a été profané par les colons
juifs, qui y ont installé une cafétaria
et un parc pour les chiens.
III - Al-Quds occupée : résistance
palestinienne
Khaled Zir, dont l’occupant a détruit la
maison au mois d’août 2013 et qui a été
obligé de vivre dans une caverne, avec
ses enfants, a été arrêté pour
« tentatives d’écraser un colon ». Il a
été remis en liberté par manque de
preuves. Le département « des vestiges »
de l’occupation a réclamé son expulsion
de la grotte, prétextant qu’il y aurait
des vestiges que Khaled Zir aurait
détruit, en aménageant la grotte, mais
M. Zir a expliqué au tribunal que la
grotte et la terre qui l’entourent lui
appartiennent.
Plusieurs jeunes de Selwan ont été remis
en liberté, après avoir été condamnés à
payer des sommes exhorbitantes à l’Etat
de l’occupation, qui les a emprisonnés
pour résistance et jets de pierre et de
cocktails molotov. Il en est de même
pour le jeune Shadi Labban, dont la
famille a été obligée de payer 5000
shekels, qui a été libéré mais éloigné
de son quartier dans la vieille ville,
et placé en résidence surveillée.
Les jeunes maqdisis parviennent à
annuler deux réunions placées sous le
signe de la normalisation des relations
avec l’occupant. Les participants
« israéliens » furent obligés de quitter
les hôtels dans lesquels se déroulaient
ces réunions, l’une à al-Bireh et
l’autre à sheikh Jarrah, dans al-Quds.
Un jeune palestinien parvient à
poignarder un colon dans la ville d’al-Quds,
le 10 janvier dernier et réussit à
s’enfuir.
Les Maqdisis ont affronté le 3 janvier
les forces de l’occupation au cours de
manifestations dénonçant la colonisation
et la construction du mur de l’annexion.
Des dizaines de Maqdisis ont été
asphyxiés par les gaz lancés par
l’occupant.
Les étudiants de l’université al-Quds
dans Abu-Diss ont affronté les soldats
de l’occupation le 20 et 21 janvier. Des
dizaines d’entre eux ont été asphyxiés
par les balles lacrymogènes lancés par
l’occupant. 7 étudiants ont été blessés
par les balles enrobées de caoutchouc.
L’occupant craint les mouvements des
jeunes à proximité du mur de l’annexion,
d’autant plus qu’à plusieurs reprises,
les jeunes ont cassé des parties du mur.
IV- Al-Quds occupée : Qui sauvera le
quartier al-Qirami de sa disparition ?
Le quartier al-Qirami, dans la vieille
ville d’al-Quds, date de la période
mamelouke (plus de 6 ou 7 siècles). Ses
maisons sont menacées d’effondrement, à
cause des creusements menés par
l’occupant, qui espère détruire le
patrimoine historique de la ville d’al-Quds.
L’appelation du quartier remonte au
savant sheikh Shamseddine Mohammad al-Qirami,
mort en 1386 de l’ère chrétienne.
Dès l’occupation du quartier en 1967, et
à cause de sa proximité de la mosquée
al-Aqsa, les sionistes ont entrepris de
le judaïser, en s’emparant de ses
maisons et en creusant des tunnels.
L’administration coloniale dans la ville
d’al-Quds a empêché les Palestiniens de
rénover et de réparer les maisons, et
notamment les plus anciennes, afin de
pouvoir les vider de leur population et
de mettre la main dessus. Les habitants
du quartier, comme la plupart des
Maqdisis, croulent sous les dettes, ne
pouvant payer les taxes exorbitantes
réclamées par l’administration
coloniale, par vengeance pour leur
attachement à leur ville. Au mois de
septembre dernier, l’occupant a donné
l’ordre à 28 familles du quartier al-Qirami
de s’en aller, sous prétexte que leurs
maisons sont devenues dangereuses. La
vague de froid qui s’est abattue au mois
de décembre dernier a contribué à
l’expulsion des familles de leurs
maisons, car les pluies torentielles qui
se sont abattues sur la ville ont
aggravé les fissures dans les murs. Les
familles ont dû partir, pour se loger
momentanément chez leurs parents ou en
location autour de la vieille ville.
Depuis le mois de septembre, les
familles expulsées attendent l’aide
promise par les Etats de la Ligue arabe,
qui a promis de financer la rénovation
de leur quartier, afin d’empêcher les
sionistes de s’en emparer. Les familles
nouvellement déplacées, au mois de
décembre, ont juste reçu des
compensations pour les loyers qu’elles
sont obligées de payer ailleurs.
Cependant, les familles n’ont pas baissé
les bras : bien que leurs familles
habitent momentanément ailleurs, les
mères de famille passent leur journée
dans leurs maisons, menacées
d’effondrement, pour empêcher les colons
de s’en emparer. Elles sont obligées de
faire le trajet quotidien entre leurs
demeures momentanées et leur quartier,
et se relaient les unes les autres pour
protéger les maisons de celles qui ne
peuvent y venir. Les aides promises par
l’Autorité palestinienne et les divers
organismes de solidarité, arabes ou
musulmans, ne sont pas arrivées.
Aujourd’hui, quelques familles sont
revenues habiter dans ces maisons et
avec l’aide des jeunes du quartier,
elles ont réussi à colmater quelques
brèches, en attendant les grands
travaux. Un habitant du quartier a
expliqué que les commissions chargées de
la rénovation viennent et repartent, ne
s’adressent à aucun habitant, mais
promettent. Celles-ci cherchent à
obtenir l’accord des autorités de
l’occupation, qui refusent de
l’accorder.
V - Al-Quds occupée : solidarité
Entre le 9 et le 11 décembre 2013, le
conseil des ministres de l’Organisation
de la coopération islamique s’est tenu
en Gambie, la situation dans al-Quds
ayant été déclaré comme prioritaire. Un
plan de 13 points a été adopté pour
stopper le bras de l’Etat colonial.
L’ALECSO (organisme de la Ligue arabe
pour l’éducation) a dénoncé les
tentatives sionistes de partager la
mosquée al-Aqsa entre Juifs et
musulmans.
La population maqdisie manifeste son
soutien aux réfugiés palestiniens soumis
au blocus dans le camp al-Yarmouk, en
Syrie, dans un rassemblement organisé
devant le siège du CICR (8 janvier), un
autre dans l’enceinte de la mosquée al-Aqsa.
La ville d’al-Quds a été choisie par
« le conseil de l’union des médias
arabes » réuni à Amman pour être « la
capitale de la presse arabe » en 2014.
L’initiative a été prise pour attirer
l’attention des médias sur la situation
dans la ville occupée.
L’association « ‘Amarat al-Aqsa »
produit un film sur les cours organisés
dans l’enceinte de la mosquée, en vue
d’y maintenir une présence régulière
musulmane, pour la protéger.
Le conseil islamo-chrétien pour le
soutien à al-Quds dénonce les violations
répétées des officiels et colons
sionistes de la mosquée al-Aqsa. Il
réclame des mesures fermes envers
l’entité coloniale de la part de l’ONU.
La conférence d’al-Quds réunie à Rabat
au milieu du mois de janvier a été
l’occasion, pour le quotidien al-Quds
al-Arabi (Londres) de rappeler que les
beaux discours prononcés ne sont qu’une
redite et un copier-coller des
précédents discours. Le quotidien a
souligné que le discours de Ban Ki-Moon
affirmant que les mesures de l’occupant
« n’ont aucune légalité juridique »
puisqu’elles s’opposent au droit
international, ne fait que répéter ce
qui fut déjà dit, alors que sur le
terrain, l’occupant viole tous les jours
le « droit international » et M. Ban-Ki
Moon a les yeux tournés ailleurs. Un
seul point nouveau cependant, qui
suscite beaucoup de questions, est un
appel lancé aux capitaux arabes de
s’investir dans al-Quds. Serait-ce un
appel à la normalisation avec l’Etat
colonial et un appel à participer à
l’économie sioniste, sous couvert de
soutenir les Palestiniens ?
N° 1 - 13.10.13
N° 2 - 01.11.13
N° 3 - 30.11.13
N° 4 - 26.12.13
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