Palestine
Intifada al-Quds en Palestine :
Poursuivre le chemin de la libération
Rim al-Khatib
3ème
Intifada à Jérusalem et en Cisjordanie
exigée par les factions palestiniennes
Dimanche 20 décembre 2015
N°4 – Décembre 2015
« Baha’ a innové
dans sa vie comme dans sa manière de
résister…. Il pourrait être un exemple
pour les jeunes sur la voie de la
nouvelle résistance, une voie
philosophique innovante qui refuse
l’humiliation. Il n’a manqué de rien et
n’a pas eu d’échec dans sa vie
sentimentale, et les conditions
matérielles sont correctes. Au cours de
ma vie, je n’ai pas souvenir de
l’avoir vu triste» (le père du martyr
Baha’ Alayan, 22 ans).
La sauvagerie de
l’entité sioniste n’y change rien :
l’Intifada al-Quds se poursuit et prend
de l’ampleur en associant d’autres
régions, d’autres camps de réfugiés et
d’autres acteurs. Malgré l’attitude
attentiste de l’Autorité palestinienne,
qui poursuit l’arrestation de militants
palestiniens en Cisjordanie, appartenant
notamment au courant islamiste (Hamas et
Jihad islamique), la révolte du peuple
palestinien contre l’occupant se
développe et les opérations menées par
les résistants deviennent de plus en
plus efficaces, d’après les aveux de la
direction sioniste, qui déplore une fois
encore que la répression (exécution,
tirs à balles réelles, démolition des
maisons, poursuites et arrestations,
kidnapping des corps des martyrs) n’a
aucun effet sur l’Intifada al-Quds. Au
contraire, la population s’organise pour
faire face à la fureur répressive de
l’occupant : reconstruction ou
ré-installation des familles visées par
la démolition des maisons, réclamation
des corps des martyrs, et dans les
prisons, le mouvement de protestation
reprend peu à peu par des grèves
sporadiques. Dans al-Quds, al-Naqab et
Al-Aghwar, la politique de purification
ethnico-religieuse se poursuit, les
sionistes se sentant protégés par la
communauté internationale. Quelques
critiques venant des Etats-Unis ou de
l’ONU ne changeront rien, pour eux,
malgré le progrès de la campagne de
boycott de l’entité coloniale et de ses
produits dans le monde.
Les martyrs palestiniens continuent à
tomber, exécutés de sang-froid par les
sionistes. Le nombre des blessés par
balles tirés par l’armée ou ses colons a
sensiblement augmenté. Le nombre des
prisonniers augmente à toute allure, et
les sionistes ont ouvert une fois encore
des centres de détention insalubres
qu’ils avaient fermés, non à cause de
leur insalubrité, mais à cause de la
diminution du nombre de prisonniers,
après 2011. La vague d’arrestations
rappelle les premiers mois de l’Intifada
de 1987. Mais aucune Intifada ne
ressemble à l’autre : celle
d’aujourd’hui a d’abord tiré les leçons
des précédentes et se déroule après des
années de destruction systmétique par
l’occupant du tissu politique,
économique et social de la Palestine
occupée. Sans direction politique
apparente, sans objectif précis déclaré,
sans organisation solide sur le terrain,
et malgré le pessimisme des analystes,
habitués à ne voir que des catégories
clairement fixées, les Palestiniens
poursuivent l’Intifada al-Quds, leur
révolte, avec l’aide de Dieu et
implicitement encouragés par un peuple
en entier, qui a retrouvé sa voie.
Martyrs palestiniens tombés depuis
mi-novembre :
109 – Taher
Fanoun (al-Khalil, 19 ans), 3/12 ;
110 – Mostafa Fadel Fanoun
(al-Khalil, 16 ans), 3/12 ; 111 –
Mazen Oreibi (al-Quds, 36 ans ) 3/12 ;
112 – Izzidine Raddad (Tulkarm,
21 ans), 3/12 ; 113 – Anas Hammad
(Selwad, 21 ans) 4/12; 114 -
Abdel Rahman Barghouty (Ramallah, 27
ans) 4/12 ; 115 – Ihab Meswada,
(Al-Khalil, 18 ans) 6/12 ; 116 -
Omar Skafi (Beit Hanina, al-Quds, 21
ans), 6/12 ; 117 - Malek Shahine
(Camp Dhayshe, 20 ans), 8/12 ; 118
–Abdel Rahman Meswada (al-Khalil, 21
ans) 9/12 ; 119 - Uday Irshid (22
ans, al-Khalil), 11/12 ; 120 -
Issa Horoub (60 ans, al-Khalil) 11/12;
121 – Sami Madi (Gaza, 41 ans),
11/12 ; 122 – Abdel Muhsen
Hassouna (21 ans, Beit Hanina) 14/12 ;
123 – Samah Abdel Mu’min (Nablus,
19 ans) 16/12 ; 124 – Ahmad
Jahajha (Qalandia, al-Quds, 21 ans)
11/12 ; 125 - Hikmat Hamdan (Bireh
) ; 126 – Abdullah Nassasra (Beit
Furik, 15 ans ) 17/12 ; 127 –
Mahmoud al-Agha (Khan Younes, Gaza, 22
ans) 18/12 ; 128 – Mohammad Ayad
(Selwad, 20 ans) 18/12 ; 129 –
Nash’at Asfour (Sinjel, Ramallah 33 ans)
18/12 ;
Résistance
palestinienne et crimes sionistes :
Les résistants
palestiniens poursuivent leurs attaques
contre les sionistes, là où ils peuvent
les atteindre. La dernière opération
menée par le résistant Mahmoud Bisharat,
du village Tamun, entre Nablus et Jénine,
s’est déroulée dans la colonie Ra’nana,
dans les territoires palestiniens
occupés en 48. Le résistant, gravement
blessé, a été arrêté, et son acte de
bravoure a blessé 3 sionistes, dont un
gravement. Presque tous les jours, les
résistants palestiniens mènent des
opérations de ce genre, que ce soit aux
barrages installés par les sionistes en
Cisjordanie, ou dans les rues et les
routes de contournement réservés aux
colons. De nouvelles « armes » sont
utilisées, les rayons laser envoyés dans
les yeux des colons, sur les routes de
contournement, où ces derniers perdent
le contrôle de leurs voitures. Selon les
médias sionistes, ce genre d’armes
devient de plus en plus courant parmi
les Palestiniens et les services de
renseignements sionistes sont incapables
d’y mettre fin.
D’autres résistants
utilisent les armes à feu, comme dans
l’opération ayant blessé deux colons, le
9 décembre, dans la région de Tulkarm.
Les résistants ont réussi à prendre la
fuite. Le résistant ayant écrasé 4
soldats sionistes au sud de Nablus a
également réussi à prendre la fuite, le
9 décembre.
Mais la résistance, ce sont aussi les
affrontements quotidiens entre les
jeunes, principalement des camps
palestiniens, et les soldats et colons
sionistes, et dans les bourgs de la
ville occupée d’al-Quds. Les étudiants
de Tulkarm poursuivent leurs
manifestations contre les barrages et
ses soldats et utilisent pour leur
défense les bouteilles incendiaires. Le
bourg de Selwad, près de Ramallah, a
vaillamment résisté aux incursions de
l’occupant. Deux soldats ont été blessés
lors de l’incursion de l’armée sioniste
dans le bourg de Anata, au nord-est
d’al-Quds, où des affrontements ont eu
lieu. Les journées du vendredi sont
toujours les moments les plus intenses
pour les résistants et les manifestants,
notamment dans la bande de Gaza, où les
Palestiniens marchent vers les barrages
installés par les sionistes. Ces
derniers tirent des balles réelles sur
les manifestants. Deux martyrs de Gaza
sont tombés au cours de ce mois et des
dizaines de Palestiniens ont été
blessés, certains gravement (98 blessés
le 3 décembre). 60 Palestiniens ont été
asphyxiés à Qalqylia par les gaz lancés
par l’occupant. Des affrontements ont eu
lieu dans le camp de Dhayshé, près de
Bayt Laham le 8 décembre, où les soldats
ont tiré sur les jeunes, tuant Malek
Shahine, un militant du FPLP. Les
sionistes ont tiré des balles réelles
lors des affrontements à Selwan
(plusieurs fois), à Ni’lin, au nord
d’al-Khalil, à Aboud, à Kfar Qaddoum, au
camp de Jalazon, au nord de Ramallah,
dans la ville d’al-Khalil, tuant le
jeune Uday Irshid, le frère de la
martyre Dania Irshid, exécutée près du
Haram al-Ibrahimi, il y a quelques
semaines. C’est au cours d’une
manifestation dans le bourg de Senjel,
au nord de Ramallah, que Nash’at Asfour
a été tué par les sionistes, au cours
des affrontements qui ont eu lieu. Les
sionistes ont mené des incursions dans
ce bourg, ce dimanche 20 décembre, ainsi
que dans le village de Tamoun, d’où est
originaire le résistant Bisharat, mais
aussi à Nablus, où des affrontements ont
eu lieu, et autour de l’université
Khaddouri à Tulkarm.
Selon les
statistiques fournies par des centres
d’études, les sionistes tués au cours
des opérations de la résistance, entre
le premier octobre et le 15 décembre,
sont au nombre de 23 sionistes, dans 169
opérations de la résistance.
Dès le début du mois, les
incursions de l’armée sioniste dans les
quartiers, les bourgs, les villages et
les camps palestiniens se sont
multipliées, que ce soit dans le camp de
She’fat, où les sionistes ont blessé 43
Palestiniens le 2 décembre, le bourg de
Hazma, au nord-est d’al-Quds, où ils ont
arrêté des dizaines de jeunes, dans le
camp de Fawwar, près d’al-Khalil, le 11
décembre, dans Abu Diss et al-Bireh, le
même jour. Aucun village des régions de
Ramallah, al-Bireh et al-Khalil ne sont
épargnées par les crimes sionistes, ni
par les arrestations.
Plusieurs centaines de soldats sionistes
ont pénétré dans le camp de She’fat,
début décembre, pour démolir la maison
familiale du martyr Ibrahim Akkari.
S’ils sont parvenus, à cause de leur
nombre, à la démolir, ils ont cependant
fait face à la résistance de la
population qui empêche depuis des mois
les sionistes d’entrer dans le camp.
Après leur départ, les Palestiniens ont
organisé une collecte pour reloger la
famille du martyr dans un appartement
neuf. L’exemple du camp de She’fat a été
repris dans la ville de Nablus où les
sionistes ont démoli la maison familiale
du martyr Jamil Arboudi, et les
habitants de Nablus se sont organisés
pour reloger la famille et lui apporter
le soutien nécessaire.
Croyant pouvoir
mettre fin à l’Intifada, en démolissant
les maisons des martyrs, l’occupant
procède, après plusieurs jours de
l’opération, à prendre les mesures des
logements qu’il compte démolir. Ces
mesures visent à semer la panique parmi
les habitants du lieu, mais rien n’y
fait, car la population reste solidaire
des résistants et de leurs familles.
C’est ainsi que l’occupant a pris les
mesures de la maison de la martyre
Tharwat Sha‘rawi, 72 ans, dans
al-Khalil, du martyr Abdel Rahman
Barghouty, dans le village de Aboud, à
l’ouest de Ramallah, de la maison de
Anas Hamad, dans Selwad, à l’est de
Ramallah, la maison du prisonnier blessé
Bassem Na’ssan, d’al-Mughir, au nord de
Ramallah, la maison du prisonnier Abdel
Aziz Mer’i, dans Qarawat bani Hassan,
dans la région de Salfit. Dans Jabal al-Mukabbir
dans al-Quds, les sionistes ont remis un
ordre de démolition de la maison du
martyr Baha’ Alayan, où vivent plus de
25 membres de la famille élargie.
Tout au long de ces
semaines, les manifestants palestiniens
n’ont cessé de réclamer la restitution
des corps des martyrs tombés depuis le
début de l’Intifada. Les sionistes
craignent les funérailles des martyrs,
et pensent qu’en emprisonnant les corps,
ils pourront mettre fin à l’Intifada.
Plus de 50 corps de martyrs sont détenus
aux mains des sionistes. Il y a quelques
jours, les sionistes ont commencé à
rendre quelques-uns, à commencer par
l’enfant martyre, Hadeel Awad et le
martyr du Naqab, Mu’tazz Uqbi.
L’occupant détient les corps de 16
martyrs de la ville d’al-Quds, 20
martyrs de la ville d’al-Khalil, un
martyr de Qalqylia, deux de Bayt Laham,
4 de Nablus, 6 de Ramallah et un de
Tulkarm.
Les rafles menées par l’occupant dans
les villes, villages et camps de la
Cisjordanie et les bourgs d’al-Quds ont
abouti à des centaines d’arrestations,
notamment des jeunes et des enfants.
L’occupant arrête également des cadres
de mouvements politiques, de crainte
qu’ils n’influent sur l’Intifada en
cours, comme les cadres du mouvement du
Jihad islamique à Tulkarm, Zayed Selmane,
et à Jénine, Abdel Halim Izzidine, comme
il arrête les anciens prisonniers
libérés, sachant que le rôle de ces
prisonniers est toujours important en
situation de révolte.
Dans la ville d’al-Quds
Dans la vieille
ville d’al-Quds, le quartier Aqaba al-Khalidiyya
est menacé par la judaïsation depuis
plusieurs années. Les Palestiniens qui y
vivent ont reçu récemment des avis
d’expulsion, comme les famille de
Kastero, Hushayma, Saydawi, Miswada, qui
y vivent avant même l’occupation de la
ville en 1967. Des associations
sionistes prétendent que les maisons
palestiniennes leur appartiennent, et
elles sont soutenues par le gouvernement
sioniste et le sionisme mondial qui les
finance. Selon un responsable
palestinien, l’occupant colonial a semé
près de 71 points de colonisation dans
la vieille ville, et menace d’expulser
15 familles de leurs maisons pour s’en
approprier.
Colonisation et
purification ethnico-religieuse
Que ce soit en
Cisjordanie, dans al-Quds ou dans les
territoires occupés en 48, l’occupant
démolit les maisons des Palestiniens,
pour divers motifs qu’il invente, soit
pour « punir » les résistants et leurs
familles, soit parce que les maisons
n’ont pas obtenu de permis de construire
de l’occupant lui-même. Il a annoncé
qu’il détruirait 12 maisons dans le
quartier Naqar dans Qalqylia, le 7
décembre dernier. Dans la ville d’al-Quds,
l’occupant a démoli la maison de la
famille Diab dans Sheikh Jarrah, le 15
décembre dernier.
L’occupant a l’intention d’ériger un
nouveau mur d’annexion dans le sud de la
Cisjordanie, soi-disant pour empêcher
les jets de pierre. Il s’agit de
confisquer des terrains situés autour du
camp al-Arroub et de la route 60 pour
élargir les colonies et casernes de
l’armée coloniale.
L’occupant a démoli la maison du
palestinien Omar Yassine, dans la ville
de Tamra, en Palestine occupée en 48,
sous le prétexte qu’elle a été
construite sans permis. Dans les
territoires occupés en 48 et
partiellement vidés de leur population
palestinienne, les colons sionistes
poursuivent plusieurs mesures visant à
la purification ethnico-religieuse de
ces territoires, qu’ils considèrent
comme étant leur Etat. Les Palestiniens
de 48 ont protesté contre cette
démolition par une grève générale dans
la ville. D’autres mouvements plus
vastes sont envisagés, pour riposter
également à l’interdiction du mouvement
islamique et de ses institutions, qui
vise également à empêcher les
Palestiniens de s’exprimer et de
s’entraider, pour faire face à
l’occupation.
Déclarations et
communiqués
Alors que des
organisations palestiniennes ont le
regard tourné vers le passage de Rafah
et les querelles entre l’Autorité
palestinienne, le Fateh et le Hamas, à
ce propos, ou bien vers le remaniement
ministériel par Mahmoud Abbas, les
déclarations qui suivent ne concernent
que l’Intifada al-Quds.
Ahmad Mudallah, dirigeant au Mouvement
du Jihad islamique en Palestine, a
appelé à constituer des comités de
soutien aux familles des martyrs et des
prisonniers, et aux familles dont les
maisons ont été démolies par
l’occupation.
Youssef Al-Hasayna, dirigeant au
Mouvement du Jihad islamique, a déclaré
au cours d’une interview sur la chaîne
al-Aqsa, que le chemin de l’Intifada al-Quds
s’élargit et se développe, suscitant une
crise sécuritaire, politique et
militaire dans l’entité de l’ennemi, qui
a reconnu que plus de 4000 opérations
ont été menées au cours des derniers
mois. Il a déclaré cependant que la
coordination sécuritaire entre
l’Autorité palestinienne et l’ennemi
représente un danger et influe sur la
marche de l’Intifada et sur l’unité
nationale. Il a appelé les organisations
palestiniennes à participer activement à
l’Intifada, ainsi que les syndicats et
toutes les composantes de la société
palestiniennes, mais également les
membres des appareils sécuritaires de
l’AP. Il a également dit que le message
de l’Intifada al-Quds au monde est que
la question palestinienne demeure la
voie pour régler toutes les crises de la
région, et a mis en avant la question
palestinienne comme prioritaire et
centrale dans le monde arabo-musulman.
Mahmoud Zahhar,
dirigeant au mouvement Hamas, a déclaré
que l’Intifada al-Quds est le véritable
indicateur sur la manière de libérer la
Palestine, ayant consisté à 1) se
débarrasser de la peur, 2) se préparer
autant que possible, 3) l’action
sincère. Lorsque cela se réalisera,
a-t-il ajouté, la libération de la
Palestine aura lieu dans un temps proche
auquel personne ne s’attendait. Personne
autre que Allah ne sait quand se
réaliseront les buts de cette Intifada.
Le secrétaire
général du FPLP, Ahmad Saadate, a envoyé
une lettre de la prison où il est
détenu, à l’occasion de la commémoration
de la 48ème année de la
naissance du FPLP. Il a appelé à se
rassembler autour de l’Intifada
populaire pour empêcher les tentatives
de la stopper. Il a affirmé que la
révolte populaire traduit l’état normal
du peuple et qu’elle est une riposte aux
crimes de l’occupation. Il a salué les
jeunes qui affrontent l’occupant, les
mères et les sœurs des martyrs et des
prisonniers et tout le peule qui se
tient debout face à l’occupant colonial,
et qui est décidé à bâtir son avenir
national et son entité politique,
culturelle et humaine. Il a mis en garde
contre les tentatives de soumission de
l’Intifada à des tactiques pour revenir
aux négociations, ou aux tentatives de
faire de la résistance populaire une
résistane pacifique. Il a ajouté :
« notre Intifada et notre résistance
contre l’occupation est une lutte
stratégique incessante pour réaliser le
rêve de notre peuple, qui est
l’indépendance totale qui donnera
naissance à un véritable Etat
démocratique qui rejette toutes les
formes de la discrimination raciale, de
l’oppression et qui achève le conflit en
Palestine et autour de la Palestine, en
déracinant le projet sioniste. »
Les Brigades « Izzidine
al-Qassam », branche armée du mouvement
Hamas, ont déclaré à l’occasion de la 28ème
commémoration de la naissance du
mouvement Hamas. Leur porte-parole, Abu
Ubayda, a salué « notre peuple résistant
dans al-Quds, en Cisjordanie, à Gaza et
dans l’exil ». Il a insisté sur le fait
que « nos armes qui se sont entremêlées
au sang de milliers de martyrs sont le
signe de notre victoire, notre manière
de discuter avec l’occupant. Elles
resteront levées face à l’entité
sioniste spoliatrice ».
Sheikh Khodr Adnan,
dirigeant au Mouvement du Jihad
islamique, a déclaré au sujet de la
« coordination sécuritaire » et des
arrestations menées par les services
sécuritaires de l’Autorité
palestinienne : « L’arrestation de
sheikh Khaled Jaradat, du journaliste
Mus’ab Khatib et de Nizar Banat, et la
poursuite de la détention politique,
sont un reni de la résistance de notre
peuple et des recommandations de nos
martyrs et prisonniers ». Dans une autre
déclaration, sheikh Khodr Adnane a
appelé à tourner les regards et à
s’unifier autour d’ al-Quds et
l’Intifada, et à délaisser toutes les
affaires « secondaires ».
Isma’il Haniyyé,
adjoint du président du bureau politique
du mouvement Hamas, a déclaré que
« l’Intifada al-Aqsa n’a pas encore
montré tout ce qu’elle porte. Ce qui se
passe a fait échec aux théories de
Netanyahu et Dayton », ajoutant que la
« libération d’al-Quds ne peut se faire
sans la volonté, qui est la meilleure
arme. Ceux qui ne possèdent pas la
volonté ne possèdent pas les armes, et
ne peuvent avancer ni se prouver à
lui-même qu’il est dans son droit ».
Khaled al-Batch, dirigeant au mouvement
du Jihad Islamique en Palestine, a
critiqué ceux qui se posent des
questions sur le rôle des organisations
palestiniennes, affirmant que de telles
affirmations « sont injustes envers les
sacrifices des chevaliers de l’Intifada
qui appartiennent en majorité à des
organisations de la résistance ». Il a
ajouté que si l’Intifada réclame d’autrs
formes de luttes, nous sommes prêts à le
faire, cela dépend des décisions des
héros sur le terrain ».
Un communiqué du
FPLP à l’occasion de la naissance du
mouvement salue les résistants de
l’Intifada al-Quds et affirme que
l’Intifada actuelle a secoué toutes les
prévisions et les calculs de l’ennemi,
dévoilant sa face fasciste. « Il est
consterné et apeuré face à la
détermination de notre peuple et à
l’état de conscientisation nouvelle
qu’il ne peut imaginer. Il est debout
impuissant devant cette unité combative
sur le terrain et les lourds sacrifices
consentis. »
Analyses
A propos de la
« coordination sécuritaire » entre
l’Autorité palestinienne et l’entité
sioniste, Khaled Sadeq a relevé
l’annonce par la radio sioniste de
l’arrestation de plusieurs membres du
Mouvement du Jihad islamique, par les
services sécuritaires de l’Autorité.
Pour l’auteur, il ne fait aucun doute
que la nouvelle fut transmise par
l’Autorité palestinienne, qui poursuit
la « coordination sécuritaire » avec
l’occupant, dans le but d’empêcher
l’extension de l’Intifada al-Quds.
Celle-ci prétend avoir subi des
pressions de la part de Kerry pour
stopper l’Intifada, mais sur le terrain,
avec l’arrestation de plusieurs
militants du Jihad Islamique et du
Hamas, ces derniers temps (16 militants
du Mouvement du Jihad islamique en
novembre seulement), l’Autorité
palestinienne applique bel et bien les
souhaits de Kerry (7 décembre).
Dans un article
intitulé « de la responsabilité du
passage des actions individuelles à
l’Intifada » paru le 15 décembre,
l’écrivain Muhannad Abdel Hamid met en
garde contre le fait que les actes de
résistance individuels perdurent, car
selon lui, les sionistes peuvent
s’adapter à une telle situation, jusqu’à
ce que le phénomène s’arrête. Pour lui,
les autorités de l’occupation
poursuivent leur répression,
colonisation et assassinats, puisque ni
les pays arabes et musulmans, ni les
pays dans le monde, n’assurent de relais
à la révolte palestinienne. Il affirme
« nous avons perdu dans les
négociations, nous avons perdu dans les
affrontements armés, et il ne faut pas
que nous perdions dans cette révolte ».
Entre les actes individuels spontanés et
la résistance armée portée par les
organisations qui selon l’auteur, est
arrivée à une impasse, il propose une
voie médiane qui serait celle de la
participation populaire « réfléchie » et
« consciente » et un programme politique
précis.
Dans la presse
sioniste :
Le quotidien
sioniste Haaretz dévoile que l’appareil
des services de renseignements de
l’occupant, le Shabak , a signalé que
les Palestiniens sont en voie de
constituer des cellules armées dans la
Cisjordanie occupée, et que l’armée
craint la possibilité pour les
résistants de passer à des attaques
armées. Cela constituera une nouvelle
étape, car jusqu’à présent, les attaques
étaient menées par des individus. Selon
l’analyste militaire du quotidien,
l’armée se sent impuissante à poursuivre
les résistants individuels, d’autant
plus qu’elle a dû déployer ses soldats,
qui sont devenus des cibles faciles pour
les résistants. Mais le passage à des
attaques menées par des cellules
combattantes risque, selon l’analyste,
de bloquer la circulation des colons,
qui devront faire face à des embuscades
le long de leurs trajets.
>> N°3 - 02.12.15
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>> N°1 - 28.10.15
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