Palestine
La résistance palestinienne passe à
l’offensive
Rim al-Khatib
Dimanche 20 juillet 2014
Sur le bout de territoire que constitue
la bande de Gaza, cernée par l’entité
coloniale au sol et par la mer, la
résistance palestinienne poursuit la
défense de son peuple. Les médias
sionistes relayés par les médias
français essaient de propager que la
résistance, et notamment le Hamas, est
isolée, en parlant de « civils » qui
seraient victimes de la résistance,
avant tout, qui les utiliserait comme
« boucliers humains ». Mais cette
distinction espérée entre le peuple et
sa résistance disparaît en réalité
lorsque l’armée de l’occupation massacre
les civils dans leurs maisons. Pour les
médias, les familles entièrement
décimées par la machine de guerre de
l’occupant sont des « boucliers
humains », prétexte pour tuer et tuer
encore, et pour justifier les tueries.
Le nombre des Palestiniens assassinés
par l’armée coloniale augmente de jour
en jour, et les enfants âgés de moins de
12 ans représentent presque la moitié
des victimes. Cela importe peu aux
médias français et occidentaux qui sont
devenus les porte-parole de l’armée de
l’occupation car pour eux, « moins il y
a d’Arabes dans ce monde, mieux c’est »
et « les petits deviennent grands » et
c’est le sort de leur entité
représentative dans le monde arabe,
« Israël », qui leur importe avant tout.
Il est vrai que leur entité va mal, et
très mal, malgré ou bien à cause aussi
des massacres perpétrés dans la bande de
Gaza et de la répression sanglante que
ses forces armées mènent en Cisjordanie,
et notamment dans la ville d’al-Quds, et
dans les territoires occupés en 1948.
Des centaines de Palestiniens sont
régulièrement et brutalement frappés à
Haïfa, à al-Quds et ses quartiers et sa
mosquée, à Nablus et dans l’ensemble de
la Palestine occupée, et des centaines
sont arrêtés et emprisonnés : l’entité
coloniale vise toute personne qui
s’oppose, même verbalement, à
l’occupation, puisqu’elle a récemment
arrêtée le professeur d’université Abdel
Sattar Qassem, à Nablus. Ont également
été arrêtés d’anciens prisonniers
libérés, tels que sheikh Khodr Adnane et
Bilal Diab, qui avaient mené une lutte
victorieuse pour leur libération et
avaient asséné une défaite caractérisée
à l’occupant, à cause de la popularité
de leur mouvement.
Ce qui plonge l’entité coloniale (chefs
et colons) dans le désarroi et
l’impuissance, c’est non seulement son
incapacité à réprimer les soulèvements
populaires qui éclatent ici et là en
Palestine, mais c’est surtout son
incapacité à détruire la résistance à
Gaza et à la soumettre, en massacrant le
maximum de civils. Ce que les médias
français considèrent comme des signes de
la puissance de l’armée d’occupation
n’est en réalité qu’une sauvage tuerie
d’une population encerclée depuis au
moins sept ans, qui manquait déjà de
médicaments, d’eau, d’électricité et
d’infrastructures saines, bref d’une vie
normale, et qui a affronté, en l’espace
de 5 ans, au moins trois terribles
agressions meurtrières.
Les civils palestiniens massacrés par
l’entité coloniale sont sa principale
arme contre la résistance palestinienne.
Mais les survivants, frères et sœurs,
mères et pères de tous ces martyrs, ne
demandent que la poursuite des frappes
de la résistance contre l’entité
coloniale, ses colonies et ses forces
armées. La résistance est d’abord
protégée par Dieu, puis par son peuple.
Elle a non seulement empêché l’armée
d’envahir Gaza, après trois jours de
« l’offensive » terrestre, mais elle
s’est battue au corps à corps avec les
soldats de l’occupation, en plusieurs
endroits, tuant et blessant des dizaines
d’entre eux. Ni les médias sionistes ni
les médias français à leur solde ne
peuvent reprendre ces pertes, car seule
l’armée de l’occupation, qui censure les
médias, livre des communiqués sur le
déroulement des combats. Les Brigades
al-Qassam (Hamas) ont déjà porté
plusieurs coups à l’occupant qu’il a été
obligé de reconnaître, ces jours-ci, à
cause de ses grosses pertes. Les
Brigades al-Qassam sont parvenues à
contourner, trois fois de suite, les
troupes de l’ennemi et à liquider
plusieurs soldats et officiers. Les
Brigades al-Quds ont abattu un char et
pris les mitraillettes qui s’y
trouvaient, en liquidant ceux qui s’y
trouvaient. Pour les Brigades al-Quds et
le mouvement du Jihad islamique, le
dernier massacre à Shuja’iyyah (17
victimes) est une tentative de
l’occupant de préserver son image auprès
des puissances occidentales après les
lourdes pertes subies.
Depuis le début de l’agression
meurtrière sur Gaza, la résistance
riposte en lançant des fusées sur tout
le territoire occupé en 1948 et dénommé
Etat d’Israël. Beaucoup de médias,
notamment occidentaux et même « amis »
cherchent à minimiser la portée de cette
résistance, croyant encore en la
puissance de l’armée d’occupation,
devant laquelle tremblent les régimes
arabes, mais pas les Palestiniens. Il
est vrai que peu de colonisateurs ont
été tués par ces fusées, mais là n’est
pas l’objectif de la résistance, qui
cherche plutôt à plonger toute l’entité
dans la panique et la déroute. Sur le
plan financier, expliquent les
spécialistes, les « dômes de fer » ont
ruiné la colonie puisqu’à chaque fusée
tirée pour s’opposer aux dizaines de
tirs de la résistance, ce sont des
millions de dollars engloutis. Sur le
plan stratégique et psychologique,
toutes les agglomérations coloniales de
l’entité sont, pour la première fois,
soumises à la résistance d’une toute
petite enclave palestinienne déjà
meurtrie par le blocus et les agressions
répétées. De quoi donner des leçons à
toutes les armées arabes réunies !
L’entité coloniale s’est toujours cru à
l’abri parce qu’elle avait parié sur son
image de puissance militaire
indestructible soutenue par les
puissances occidentales et la
« communauté internationale » de l’ONU
pour briser toute volonté de résister.
Aujourd’hui, devant Gaza, l’entité
sioniste rampe. Les massacres commis
n’ont servi qu’à renforcer le front et
la popularité de la résistance. Ni Ban
Ki Mon, ni Fabius ou Hollande, ni Obama
ne peuvent la contourner ou ignorer ses
revendications, dans leurs tentatives de
sauver leur « Israël ». La résistance ne
se soumettra pas, ont déclaré ses
représentants, au contraire, elle
poursuivra sa lutte jusqu’à la cessation
de l’agression, la levée totale du
blocus (et non à moitié), la libération
des prisonniers ayant été libérés lors
de l’échange avec Shalit, le retour au
12 miles pour la pêche, la liberté de
mouvement des Palestiniens dans la zone
dite close et la possibilité pour les
Palestiniens de Gaza de se rendre à la
mosquée al-Aqsa dans al-Quds. Khaled
al-Batch, dirigeant au mouvement du
Jihad islamique, ajoute qu’il n’est pas
question que les Etats-Unis soient les
garants de cet accord proposé, tel que
le mentionne un texte d’accord largement
diffusé aux médias, car les Etats-Unis
sont les principaux défenseurs de
l’agression et de l’entité. La garantie
d’un tel accord doit être
internationale, sous l’égide de
l’Egypte, pays voisin de la bande de
Gaza, a-t-il ajouté. Sans la réalisation
d’un tel accord, la résistance
poursuivra ses tirs.
La force de la résistance palestinienne
ne réside pas seulement dans les armes
qu’elle possède, elle réside surtout
dans la volonté d’un peuple qui aspire à
libérer son pays de l’occupation et à y
vivre digne, dans la volonté des peuples
arabes et musulmans à retrouver leur
dignité bafouée par les impérialistes et
racistes dans le monde, et la volonté
des êtres libres de ce monde à détruire
tout ce qui nuit à l’entente entre les
peuples. C’est pourquoi il faut non
seulement dénoncer les crimes de
l’occupant, mais soutenir la résistance.
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