Palestine
Al-Quds au cœur de
la Palestine et de la nation:
Soutien à la résistance maqdisie
palestinienne
Rim al-Khatib
Samedi 19 octobre 2014
N°13 – Octobre 2014
La bataille sur la
souveraineté de la mosquée al-Aqsa, et
sur la ville d’al-Quds par extension,
est-elle engagée ? C’est ce que semblent
prouver les récentes mesures prises par
l’occupation, profitant des fêtes
juives, pour fixer de nouvelles règles,
la première étant l’instauration de la
souveraineté sioniste sur un des lieux
saints les plus prestigieux du monde
arabo-musulman. Profitant des guerres
inter-arabes, de la nouvelle guerre
déclenchée par les impérialismes contre
la région, sous couvert de combattre « Daesh »,
et de la soumission de l’Autorité
palestinienne à la « communauté
internationale », les autorités de
l’occupation ont lancé une véritable
guerre contre la présence palestinienne
dans al-Quds et notamment dans la
mosquée al-Aqsa. Ce faisant, elles se
vengent de la défaite cuisante de
l’entité coloniale que la résistance
palestinienne a asséné à Gaza, au cours
des mois de juillet et août, en prenant
pour cible les Maqdissis, les femmes et
les hommes, les jeunes et les enfants.
Des rapports alarmants signalent la
torture des enfants palestiniens dans
les prisons et les centres
d’arrestations et le nombre des
Palestiniens arrêtés au cours de ces
derniers mois montre que, même sans la
couverture arabe et musulmane requise,
les Maqdissis ont décidé de résister et
d’affronter l’occupant, sur chaque
parcelle de la ville d’al-Quds, et dans
chaque maison. Le visage hideux de la
colonie sioniste n’est plus à démontrer.
Le calme colonial ne règne pas sur la
ville d’al-Quds.
I - Al-Quds
occupée : asphyxie et purification
ethnico-religieuse
L’entité coloniale
poursuit ses crimes en chassant les
bédouins palestiniens de la région
maqdissie, pour agrandir ses colonies de
peuplement et entièrement judaïser la
région d’al-Quds. Les bédouins
palestiniens furent déjà expulsés en
1948 de la région d’al-Naqab, après son
occupation. Les autorités sionistes
planifient d’étendre la zone coloniale
A1 et d’expulser 15000 Palestiniens qui
y vivent vers la région d’Ariha, et
encercler la ville d’al-Quds par une
présence juive massive. La zone A1 visée
a une superficie de 12 kms2, et les
autorités coloniales y ont déjà détruit
plus de 23 villages bédouins, soit 350
maisons et de nombreuses écoles ont été
fermées.
Les colons protégés
par la police de l’occupation s’emparent
le 30 septembre de 10 immeubles et
maisons dans le quartier de Selwan,
appartenant aux familles Beydoun, Karaki,
Abu Sbeih, Zawahra, Abbassi, Khayat,
Qara’in, Yamani.
L’occupant oblige
un Maqdissi à démolir sa maison, dans la
quartier Soueih, région de Ras al-Amoud,
près de la mosquée al-Aqsa, sous le
prétexte que la maison n’a pas été
autorisée par l’occupation.
L’administration
coloniale a l’intention de construire
600 unités d’habitation dans les
colonies installées dans al-Quds, Maale
Adumim et Gilo, Neve Yakob et Pesgat
Zeev, Har Homa.
Les tombes
fictives : depuis plusieurs années,
les autorités de l’occupation
construisent un peu partout sur la terre
de Palestine des « tombes fictives »
pour prétendre que les Juifs ont habité
et sont morts en Palestine occupée. La
dernière en date de cette falsification
historique est la plantation de tombes
fictives sur le terrain Saloudha,
prétendant qu’il est un cimetière juif.
Ce terrain de 34 dunums appartenant au
waqf musulman est menacé
d’expropriation, depuis les années 80.
Le 28 septembre, un groupe de colons
tente de planter des tombes fictives
dans le quartier Wadi Rababa, à Selwan,
au sud de la mosquée al-Aqsa. En
parallèle, l’occupant détruit les tombes
des musulmans comme il l’a fait le 21
septembre en détruisant 20 tombes
appartenant à des familles maqdissies
dans le cimetière Youssefiya, près de la
porte al-Asbat.
Le chercheur
maqdissi, Hayel Soundouqa a déclaré que
les autorités de l’occupation ont
acceléré la judaïsation dans l’ancienne
ville d’al-Quds. 170 unités de
colonisation se trouvent à l’intérieur
de la ville intra-muros, avec 4500
colons. Les Maqdissis sont par contre
pourchassés et leurs maisons démolies.
Le président de
l’Union des parents d’élèves dans la
ville d’al-Quds, Abdel Karim Lafi a mis
en garde contre la détérioration des
écoles, au niveau des bâtiments et du
programme scolaire imposé par
l’occupation. Il a signalé le manque de
3055 classes dans les écoles d’al-Quds,
et depuis l’année scolaire 2011-2012,
les programmes scolaires ont été
modifiés pour correspondre à l’idéologie
de l’occupation. Des pressions sont
exercées sur les directions des écoles
palestiniennes pour qu’elles adoptent
les programmes sionistes. Il a de même
dénoncé la répression des enfants et
élèves, qui sont assassinés (Mohammad
Abu Khdayr, Mohammad Sonoqrot et Malak
Abu Sanina) ou arrêtés.
II – Al-Quds
occupée : répression
Un sondage
d’opinion parmi les sionistes montre que
84% d’entre eux appuient la fermeture de
la mosquée al-Aqsa face aux fidèles
musulmans lors des fêtes juives,
c’est-à-dire lorsque les sionistes
profanent la mosquée. Le ministre de
l’intérieur dans la colonie menace de
fermer la mosquée face aux fidèles, pour
la première fois depuis son occupation
en 1967.
Des responsables du
mouvement islamique dans les territoires
occupés en 48 ont déclaré que des
parties arabes ont récemment fait
pression sur leur mouvement et proposé
de cesser les cours dispensés dans la
mosquée al-Aqsa (Massateb al-‘ilm,
programme d’études qui assure une
présence permanente dans la mosquée, en
vue de la protéger contre les colons) en
contrepartie de reculer le moment du
partage de la mosquée. Ces parties
arabes non spécifiées agissent pour le
compte de l’occupation. Elles ne font
que répéter l’intervention des « parties
arabes » lors de la révolution de 36-39,
qui a abouti à faire avorter la
révolution contre les Britanniques et
les sionistes à la fois.
Le premier ministre
sioniste, Netanyahu, réclame une main de
fer contre les Palestiniens, accusés de
troubler la tranquillité de
l’institution occupante. En réunion avec
la police coloniale, il a réclamé une
répression plus féroce contre les jeunes
et les enfants, et les manifestations et
marches qui se sont multipliées ces
derniers mois. Juste après, les
policiers ont attaqué les fidèles dans
la mosquée al-Aqsa, et ont profané la
mosquée al-Qibali qui s’y trouve, en
lançant des grenades sur les fidèles. De
violents affrontements ont eu lieu à
l’intérieur de la mosquée, où les
Palestiniens ont résisté autant que
possible.
Parmi les
prisonniers maqdissis détenus, Samer et
Shirine Issawi. Samer Issawi avait mené
la plus longue grève de la faim pour
réclamer sa libération (272 jours), et
Shirine, sa sœur, ancienne détenue et
avocat. Le 23 juin dernier, Samer et
Shirine Issawi sont arrêtés dans le
cadre de la répression sauvage qui a
touché la ville d’al-Quds et plusieurs
villes de la Cisjordanie, avant et après
l’agression contre Gaza. Aujour’hui,
l’état de santé de Samer Issawi est en
train de se détériorer.
Amjad Abou Mos’ab,
président du comité des familles des
prisonniers dans la ville occupée d’al-Quds
a signalé que depuis l’assassinat du
jeune Mohammad Abu Khdayr, 700 Maqdissis
ont été arrêtés, et 120 d’entre eux sont
toujours détenus et ceux qui ont été
libérés sont souvent sous ordre
administratif de détention à domicile.
Il a rappelé qu’il y a 270 prisonniers
maqdissis, dont 36 condamnés à la
perpétité, et 5 condamnés à plus de 20
ans de prison, et parmi ces prisonniers,
deux femmes et 250 enfants (fin
septembre).
Un enfant âgé de 9
ans est arrêté le 24 septembre dans le
quartier Jabal Zaytoun, accusé de lancer
des pierres sur un véhicule de colons.
L’enfant Mohamad Khaled Zaghal, 11 ans,
a également été arrêté après que des
colons aient tenté de l’enlever.
L’enfant a été accusé de lancer des
pierres. Les forces armées sionistes ont
reconnu avoir arrêté pendant une semaine
du mois de septembre 64 Maqdissis, dont
53 mineurs.
Les forces de
l’occupation arrête le 7 octobre 6
jeunes Maqdissis près de la porte Hatta,
qui donne accès à la mosquée al-Aqsa.
Elles ont également arrêté le jeune
Louay Rajabi, à Selwan, qui fut
lourdement tabassé. Deux autres jeunes
Ali Daana et Mohammad Dweik, âgés de 19
ans, ont été arrêtés à Selwan. Le 9
octobre, le jeune Mrad Ashhab de la
vieille ville d’al-Quds et l’enfant
Abdel Rahim Khatib (15 ans) sont
arrêtés. Le 20 septembre, deux
journalistes, Ahmad Barahma et Riad
Qadria sont arrêtés au barrage « Zaïm »
à l’est de la ville d’al-Quds, et
brutalement frappés alors qu’ils
organisaient une tournée de
journalistes. Le 21 septembre, trois
femmes sont arrêtées dans la mosquée al-Aqsa
après avoir glorifié Allah le Très-Haut
lors du passage de colons qui
profanaient la mosquée.
Le 12 octobre,
quatre Maqdissis sont arrêtés à She’fat,
au nord d’al-Quds, pour « jets de
pierre », disent les sionistes. Le 13 du
même mois, un enfant de 15 ans est
arrêté dans la vieille ville pour le
même motif.
Un colon
« israélien » écrase sciemment le 25/9
l’enfant maqdissi Adam Rishq, âgé de 10
ans, à Selwan.
La pratique
d’éloigner des fidèles de la mosquée al-Aqsa
ou des Maqdissis de la ville d’al-Quds
se poursuit : le 13 octobre, Nihad
Zghayar a été éloigné pour une durée de
deux mois de sa mosquée.
Les forces de
l’occupation poursuivent les cars
transportant les fidèles se dirigeant
des villes et villages de la Palestine
occupée en 48 vers al-Quds et la mosquée
al-Aqsa. Le 17 septembre, un car en
provenance de la ville de Sakhnine en
Galilée est arrêté et les Palestiniens
sommés d’en descendre. Après leur refus,
le car est encerclé pendant 5 heures et
empêché de poursuivre sa route.
Le 24 septembre,
jour prévu pour la profanation de la
mosquée al-Aqsa par les sionistes, les
forces armées sionistes investissent la
mosquée et tirent sur les fidèles,
faisant 30 blessés.
III - Al-Quds
occupée : les lieux saints
La mosquée al-Aqsa
est en cours de judaïsation. Les
occupants procèdent à son partage entre
musulmans et juifs, dans le temps et
dans l’espace, comme ils ont fait pour
la mosquée al-Ibrahimi dans la ville
d’al-Khalil. La police de l’occupant
réprime les fidèles, notamment lors des
fêtes juives, période pendant laquelle
l’entité coloniale a décidé que ce sont
les juifs qui doivent s’y trouver. C’est
ainsi que tout au long de la première
moitié du mois d’octobre, les forces
sécuritaires de l’entité coloniale ont
interdit aux fidèles d’entrer dans leur
mosquée. Mais ces derniers ont refusé
l’ordre colonial et ont affronté les
sionistes, aux alentours et à
l’intérieur même de la mosquée. Les
forces sécuritaires de l’occupation ont
encerclé pendant plusieurs jours la
mosquée pour empêcher les fidèles d’y
prier, surtout les hommes de moins de 60
ans et les femmes de tout âge.
La mosquée al-Qibali
est envahie par les forces coloniales,
ses fenêtres en verre sont brisées et
les bombes sonores et brûlantes sont
lancées contre les fidèles, blessant une
vingtaine d’entre eux et incendiant des
tapis. Après être parvenues à chasser
tous les fidèles de la mosquée, les
forces coloniales de l’occupation
autorisent 70 colons à profaner la
mosquée.
Le 9 octobre, des
dizaines de colons envahissent le
quartier Hawsh Shehabi, à proximité de
la mosquée al-Aqsa, pour pratiquer des
rituels talmudiques.
Au même moment, la
police de l’occupation confisquait les
cartes d’identité d’un grand nombre de
jeunes, qui devaient aller les récupérer
au poste d’interrogatoire d’al-Moskobiyya.
Le 10 octobre, les fidèles ont été
obligés à accomplir les prières sur
l’asphalte, devant la mosquée al-Aqsa,
qui leur fut interdite.
Le 13 octobre, les
forces de l’occupation interdisent, dès
l’aube, aux fidèles d’entrer dans leur
mosquée, fermant toutes les portes y
conduisant, pendant qu’elles
permettaient à 158 colons dirigés par le
député fasciste Moshe Feglin de la
profaner. Elles avaient d’abord tenu à
expulser tous les fidèles restés dans la
mosquée pendant la nuit, et coupé le
courant électrique dans la mosquée al-Qibali.
Le 14 octobre, 30
membres des services sécuritaires
sionistes et 200 colons profanent la
mosquée, en entrant du côté de la porte
de Maghariba. Ils sont reçus par des
« Allah Akbar » des fidèles, qui étaient
présents dans la mosquée.
L’entité sioniste
envisage de transformer les places à
l’intérieur de la mosquée al-Aqsa
(appelée communément esplanade des
mosquées) en un espace public, placé
sous l’autorité de la municipalité de
l’occupation, afin que les touristes et
colons religieux puissent y entrer en
toute liberté. Cet espace « public »
sera notamment envahi par différentes
constructions religieuses juives,
prélude à la profanation régulière de la
mosquée. C’est ce plan que les sionistes
veulent faire accepter par les
Palestiniens, par les armes et la
répression.
« L’occupant
prépare un scénario clair, en faisant
entrer les colons juifs et les touristes
étrangers dans la mosquée al-Aqsa » dit
Abu Layl, second vice-président du
mouvement islamique dans les territoires
occupés en 48. « Les tourites étrangers
semblent être formés à ces événements,
ce qui signifie qu’ils font partie du
complot, car des touristes normaux
fuient les troubles mais ceux-ci
s’arrêtent pour prendre des photos » (24
septembre)
Profanation de la
mosquée al-Aqsa par 117 colons le 24
septembre et 217 colons le 30/9, par 152
membres des services sécuritaires
sionistes le 22 septembre et le 23/9,
les femmes sont interdites d’entrer dans
leur mosquée.
Sheikh Najeh
Bkayrat, précédent directeur de la
mosquée al-Aqsa, a dénoncé les tunnels
construits autour et sous la mosquée al-Aqsa,
affirmant que le creusement des tunnels
falsifie et menace l’histoire et détruit
les vestiges musulmans et palestiniens,
et que ces tunnels bafouent l’accord de
La Haye de 1951 qui stipule que
l’occupant ne doit pas modifier le
caractère humain et civilisationnel des
les terres occupées.
IV - Al-Quds
occupée : résistance palestinienne
De nombreuses
opérations de jets de pierre contre les
colons et contre le tram ont lieu depuis
plusieurs mois. La direction du tram a
décidé de réduire les voitures en
circulation, 14 voitures ayant été
supprimées sur les 23. D’après le
quotidien sioniste Haaretz, la compagnie
du tram a subi de lourdes pertes, et les
colons craignent de s’en servir pour
leurs déplacements. De même, le tourisme
sioniste est en baisse, depuis deux
mois.
Le quotidien
sioniste Haaretz mentionne dans un
article que les affrontements permanents
dans la ville d’al-Quds tracent « une
ligne de la peur » et que les Maqdissis
ont tracé une ligne séparant les deux
parties de la ville, avec les jets de
pierre, puisque 100 « incidents » de
jets de pierre ont été signalés sur le
tram qui transporte les colons. De son
côté, le maire de la municipalité de
l’occupation, Nir Barakat a souhaité
cacher les informations relatives aux
jets de pierre contre le tram, pour ne
pas apeurer les colons.
Des soldats et des
garde-frontières ont été blessés le 11
octobre par les pierres lancées par les
jeunes Maqdissis.
Le haut comité de
suivi des masses arabes dans les
territoires occupés en 1948 a appelé à
une mobilisation générale le mercredi 15
octobre, afin d’empêcher les colons de
profaner la mosquée al-Aqsa. La marche
spectaculaire des Palestiniens a permis
l’ouverture des portes de la mosquée,
fermées par l’occupant.
Pour empêcher les
colons de profaner la mosquée al-Aqsa à
la date du 24 septembre, des centaines
de fidèles y entrent pour la prière du ‘isha
et y restent toute la nuit, parmi eux
des dirigeants du mouvement islamique
des territoires occupés en 48. Pendant
plusieurs jours, les fidèles musulmans
ont pris place dans les pourtours de la
mosquée al-Aqsa qui leur est interdite
pour accomplir leurs prières, devant les
barrages installés par les forces armées
sionistes.
Khaled al-Batch,
dirigeant au mouvement du Jihad
islamique en Palestine, a déclaré que ce
qui se déroule actuellement dans la
ville d’al-Quds et la mosquée al-Aqsa
est un défi lancé à la nation
arabo-islamique. Quant à Khalil al-Hayya,
dirigeant au mouvement Hamas, il a
affirmé que la recrudescence des
attaques sionistes contre la mosquée al-Aqsa
va accroître la fermeté et la volonté
des Palestiniens à la défendre et la
protéger. De son côté, le secrétaire
général adjoint du mouvement du Jihad
islamique en Palestine, Ziyad Nakhalé, a
déclaré que la mosquée al-Aqsa
représente la ligne directrice du combat
contre le projet « israélien ». Il a
insisté sur la nécessité de se mobiliser
pour que la libération d’al-Quds et de
la Palestine soit la ligne directrice de
l’unité de la nation.
Le 10 octobre, les
jeunes étudiants d’Abu Dis lancent des
pierres contre les soldats de
l’occupation, venus les provoquer aux
abords de l’Université. Des
affrontements ont suivi.
Le bloc islamique
dans les universités en Cisjordanie
(bloc du Hamas) lance la campagne
« Etudiants pour al-Aqsa » pour soutenir
et défendre la mosquée.
Sheikh Ikrima Sabri
réclame le maintien des institutions
palestiniennes dans la ville d’al-Quds,
qui ont tendance depuis plusieurs années
à s’installer à Ramallah, pour fuir la
répression coloniale. Pour lui, cette
répression vise à judaïser la ville
d’al-Quds en la vidant de toute présence
palestinienne.
V- Al-Quds occupée :
une figure nationale : le maqdissi
Khalil Sakakini (1878 – 1953)
Né en 1878 à al-Quds,
Khalil Sakakini a participé au renouveau
de la politique éducative des
Palestiniens, considérant que sa tâche
consistait à résister pour libérer
l’individu et la patrie. Son activité a
débuté en 1908, de retour des
Etats-Unis. En septembre de la même
année, il fonde une association
islamo-chrétienne avec trois de ses amis
et rejoint le comité pour l’Union et le
Progrès en lutte contre la
centralisation ottomane et pour une
autonomie arabe. Il participe en 1919 à
la première conférence palestinienne en
soutien à l’unité des chrétiens et
musulmans en Palestine et à l’unité avec
la grande Syrie, sous la direction du
roi Fayçal.
Entre 1922 et 1924,
il est secrétaire du « Club arabe » et
en 1923-24, il agit comme secrétaire à
la place de Jamal al-Hussayni au Haut
comité arabe. C’est lui qui prononce le
discours contre le mandat britannique et
le mouvement sioniste à l’intérieur de
la mosquée al-Aqsa. Son nationalisme
fervent l’entraîne à réclamer la
conversion des chrétiens de son pays à
l’islam, pour sauver l’unité du
mouvement national (lui-même est
chrétien). Bien que fonctionnaire dans
la Palestine mandataire (sous occupation
britannique), il refuse de nombreux
postes ou des rencontres lorsque sa
présence signifie une entérination de
l’occupation et du sionisme. La maison
qu’il construit à al-Quds en 1937 est
composée de plusieurs pièces, chacune
portant le nom d’une ville arabe :
Damas, Le Caire, Cordoue.
Khalil Sakakini a
considéré que l’éducation est une voie
vers l’émancipation, l’unité arabe et la
lutte contre le sionisme. Il a défendu
l’apprentissage de la littérature arabe.
En tant qu’éducateur et patriote,
Sakakini a favorisé la coopération entre
l’école et la population, il a encouragé
la formation de conseils d’élèves, comme
cela a eu lieu dans les villages de ‘Ayn
Yabrud, Turmus’ayya et Sinjil dans la
province de Ramallah. Il rassemblait les
enseignants chez lui pour leur expliquer
comment faire passer des messages
patriotiques dans les textes enseignés.
Il a dénoncé à plusieurs reprises le
système scolaire établi par l’occupation
britannique et a failli démisionner
plusieurs fois de son poste
d’inspecteur, jugeant que l’occupant ne
favorisait pas la culture arabe.
Malgré les traits
nationalistes marqués de sa
personnalité, l’auteur de l’étude sur
Khalil Sakakini, parue dans « Jerusalem
Quarterly » N° 59, souligne les
contradictions de son parcours.
(Kamal Moed, « Educator in the service
of the Homeland : Kalil al-Sakakini’s
conflicted identities”.)
VI - Al-Quds
occupée : solidarité
Des députés
koweitiens, soucieux d’assurer une
présence permanente arabo-musulmane dans
la mosquée al-Aqsa, étudient les moyens
juridiques d’y entrer, sans l’aval des
autorités sionistes ( ?), insistant sur
le fait qu’ils ne souhaitent pas
normaliser les relations avec
l’occupant.
L’Autorité
palestinienne de Mahmoud Abbas est de
plus en plus déchirée et soumise aux
pressions arabes et internationales. Le
premier ministre al-Hamdallah et le
président Mahmoud Abbas appellent à la
« résistance populaire » contre
l’occupant à al-Quds et en Cisjordanie,
mais leurs services sécuritaires
arrêtent les manifestants (pourtant
lutte pacifique) et répriment toute idée
de résistance. Des déclarations pour se
donner bonne conscience d’une part et
plaire à leurs bailleurs de fond, de
l’autre, et semer la zizanie entre
Palestiniens.
Au Maroc, des
manifestations de solidarité avec les
Maqdissis et pour la protection de la
mosquée al-Aqsa se sont déroulées le 17
octobre. Les manifestant réclament
également la criminalisation de la
normalisation des rapports avec l’entité
coloniale.
En Jordanie, les
manifestants ont réclamé la fin de la
normalisation des relations avec
l’occupant et l’expulsion de
l’ambassadeur sioniste, ainsi que des
mesures concrètes du pouvoir jordanien
pour la protection de la mosquée al-Aqsa,
le 17 octobre.
Au Liban, plusieurs
marches de solidarité avec les Maqdissis
se sont déroulées dans les camps de
réfugiés palestiniens, et un sit-in a
été organisé devant le siège de l’ESCWA
(représentant de l’ONU) où se sont
exprimées plusieurs personnalités
politiques appartenant à différentes
organisations palestiniennes.
N° 1 - 13.10.13
N° 2 - 01.11.13
N° 3 - 30.11.13
N° 4 - 26.12.13
N° 5 - 23.01.14
N° 6 - 20.02.14
N° 7 - 19.03.14
N° 8 - 12.04.14
N°
9 -
28.06.14
N°
10 - 13.07.14
N°
11 - 12.08.14
N°
12 - 12.09.14
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