Palestine
Intifada al-Quds en Palestine :
Poursuivre le chemin de la libération
Rim al-Khatib
3ème
Intifada à Jérusalem et en Cisjordanie
exigée par les factions palestiniennes
Samedi 13 février 2016
N°7 - Février 2016
« Sur cette terre,
il y a de quoi mériter de vivre. Mais
malheureusement, je ne vois pas ce qui
pousse à vivre tant que dure
l’occupation, qui nous suffoque, qui
assassine nos frères et nos sœurs.
Accorde, Allah, la miséricorde à nos
martyrs, soulage nos blessés et libère
nos prisonniers. Vous nous avez
devancés, et nous sommes, par la
permission d’Allah, sur vos traces »
(martyr Amjd Sukari, Abu ‘Umar)
Les opérations de
la résistance se développent
qualitativement. C’est ce que
reconnaissent et craignent les
sionistes, qui ont eu affaire avec deux
opérations de qualité, depuis la fin du
mois de janvier. L’Intifada al-Quds se
poursuit, et les tentatives sionistes de
l’avorter, par divers moyens, échouent.
La dernière tentative a consisté à
fournir 30.000 autorisations de travail
dans les territoires occupés en 48, pour
les Palestiniens de Cisjordanie,
considérant que le chômage et la
précarité incitent à la révolte.
Cependant, les 600 autorisations
accordées aux habitants de Qabatia, dans
la province de Jénine, ont été
supprimées, en tant que punition
collective. Les sionistes brandissent
« la carotte et le bâton » voulant
séparer les « bons palestiniens » des
résistants.
Cependant, la grève
de la faim menée depuis presque 80 jours
par Mohammad al-Qiq, journaliste de la
ville d’al-Khalil, et la mobilisation
grandissante à son soutien, sont des
moyens populaires pour étendre
l’Intifada et la développer, notamment
dans les territoires occupés en 48.
Le cinquième mois de l’Intifada
se déroule sous le signe de la grève de
la faim de Mohammad al-Qiq, symbole de
la ténacité palestinienne.
Les mesures
répressives contre les députés
palestiniens au Knesset sioniste, parce
qu’ils ont visité les familles des
martyrs maqdissis, montrent une fois
encore que la « citoyenneté » dans
l’entité coloniale n’est pas chose
naturelle, mais un moyen d’enjoliver
l’occupation. Dans al-Quds, les familles
des martyrs réclament toujours la
restitution des corps de leurs enfants,
confisqués par l’occupation qui en fait
un objet de chantage : « ou bien vous
les enterrez de nuit, avec la
participation de 50 personnes au
maximum, et ailleurs que dans al-Quds,
ou bien nous les gardons ». Rien que sur
le plan humain, ce chantage devrait être
dénoncé par la communauté
internationale, mais elle n’existe que
pour le soutien aux sionistes, depuis la
déclaration Balfour en 1917 et le vote
de l’ONU en 1947. C’est ce qu’ont
compris les Palestiniens qui ont occupé
les sièges du CICR et d’organismes de
l’ONU en Cisjordanie, à cause de leur
silence complice concernant la détention
de Mohammad al-Qiq.
Cette prise de
conscience de plus en plus large, au fur
et à mesure que l’Intifada se déroule et
au fur et à mesure que les crimes
sionistes se poursuivent, permet
d’affirmer que tout affrontement avec
les colonialistes est un pas en avant
vers la libération de la Palestine,
libération de la conscience et de toutes
les chaînes accumulées par les années
honteuses qui ont suivi les accords
d’Oslo. L’Intifada al-Quds, qui est la
continuation naturelle de toutes les
révoltes et toutes les Intifada
précédentes, n’est que la situation
normale face des colons venus d’ailleurs
qui se sont emparés d’un pays où vit un
peuple depuis des millénaires, et ont
fondé une entité coloniale en expulsant
un quart de million de Palestiniens
(aujourd’hui 7 millions de réfugiés).
Ceux qui veulent, comme le gouvernement
français, arrêter l’Intifada en
présentant des plans « de paix » et
proposer des « conférences
internationales », ne cherchent qu’à
sauver l’entité sioniste et empêcher sa
décomposition politique, démographique,
stratégique, sociale et humaine. Par sa
combativité et sa vitalité, le peuple
palestinien affirme vouloir en finir
avec l’entité coloniale.
Martyrs palestiniens tombés depuis fin
janvier 2016 :
167 - Amjad Sukari,
Abu ‘Umar (35 ans, de la province de
Nablus, membre de la police
palestinienne). 168 – Ahmad Toba (18
ans, province de Tulkarm) ; 169 – Ahmad
Zakarna ( 16 ans, Qabatia, Jénine) ; 170
– Mohammad Kamil (17 ans, Qabatia,
Jénine) ; 171 – Ahmad Abu Rabb (17 ans,
Qabatia, Jénine). 172
– Haytham al-Baw (17 ans, al-Khalil).
173 – Omar al-Jawabreh (16 ans, al-Khalil) ;
(Les sources
palestiniennes consultées dénombrent les
martyrs tombés au cours de l’Intifada
al-Quds de manière différente, pour
diverses raisons. Les chiffres repris
dans ce bulletin ne sont pas toujours
conformes à toutes ces sources.)
Scènes de
l’Intifada al-Quds
Ils se sont
donnés rendez-vous, sur Facebook, pour
chasser les « hérissons »
Les martyrs Hussein
Abu Ghosh et Ibrahim Allan ont mené une
opération de résistance contre
l’occupant, un lundi du mois de janvier,
au cours de la vague de froid qui a
frappé la région. Ils avaient annoncé
leur intention, sur Facebook, de chasser
les « hérissons » ensemble et s’étaient
donnés rendez-vous pour la chasse.
Malgré les mesures répressives de
l’occupant contre les utilisateurs du
Facebook, dont plusieurs ont été arrêtés
pour « incitation » contre l’occupation,
les deux martyrs ont défié l’occupant et
sont allés tout simplement chasser des
hérissons très spéciaux, les sionistes,
à l’entrée de la colonie Horon, en
Cisjordanie.
L’opération
menée par les jeunes de Qabatia dans al-Quds,
Bab al-Amoud
L’opération
héroïque des trois jeunes de Qabatia a
abattu une femme soldat et blessé 4
autres, devant Bab al-Amoud à al-Quds.
Pour le PFLP, cette opération démontre
l’échec des plans sécuritaires de
l’occupant et est une gifle à ceux qui
ont des illusions sur les projets
sionistes. Elle réclame la fin de la
« coordination » sécuritaire entre
l’Autorité palestinienne et les
occupants.
De nombreux
articles de presse ont mis en lumière la
déroute des sionistes après cette
opération, étant donné que trois jeunes
l’ont exécutée, venant de Qabatia, au
nord de la Cisjordanie, en passant par
les différents barrages de l’occupation,
et équipés d’armes. Pour les sionistes,
cette opération préfigure d’autres aussi
sophistiquées dans leur conception et
préparation, et montre un développement
des capacités de la résistance. Cette
opération, qui s’ajoute à plusieurs
antécédentes, montre que la puissance
sioniste n’est pas invincible.
Le siège de
Qabatia
Le 24 octobre
dernier, Qabatia a offert son premier
martyr au cours de l’Intifada al-Quds.
Depuis, dans cette ville située à l’est
de la ville de Jénine, 9 martyrs sont
tombés, les derniers étant les
exécutants de l’opération de Bab al-Amoud
dans al-Quds.
Suite à l’opération
héroïque des fils de Qabatia dans al-Quds,
les sionistes ont envahi la ville et
semé la terreur pendant trois jours
consécutifs. Les maisons des trois
martyrs ont été investies par l’armée et
ses troupes se sont déployées dans la
ville. Des affrontements ont eu lieu
entre les habitants de la ville et les
occupants, un enfant a été écrasé par un
char, des dizaines de Palestiniens ont
été arrêtés et interrogés, dont le frère
du martyr Kamil, Tareq, 16 ans.
L’occupation a interdit toute
circulation hors de la ville, en posant
des sacs de ciment aux entrées. Les
sionistes ont retiré toutes les
autorisations de travail (dans les
territoires occupés en 48) accordées aux
Palestiniens de Qabatia, pensant qu’une
« punition collective » dissuaderait les
jeunes de poursuivre l’Intifada. Mais la
solidarité avec Qabatia a dépassé la
province de Jénine, puisqu’un convoi de
voitures venant de plusieurs endroits de
Cisjordanie a essayé de briser le
blocus. Les sionistes ont tiré sur le
convoi et les journalistes qui
l’accompagnaient. Craignant une
extension de la colère contre eux, les
sionistes ont retiré leurs troupes de la
ville.
Le siège de
Nahalin se poursuit
A la recherche du
résistant ayant exécuté une opération
contre les colons, le village de Nahalin,
situé au sud-ouest de Bayt-Laham a été
bloqué par les forces de l’occupation.
Les entrées de la ville ont été fermées,
et une campagne d’arrestations est en
cours depuis plus de trois jours.
Nahalin, entourée par 7 colonies, est
habitée par 13.000 Palestiniens. Ses
terres ont été confisquées et il ne lui
reste plus que 4500 dunums, situés en
zone « C » (selon les accords d’Oslo).
Les 8 écoles du village ont été fermées,
et 550 enseignants du village ont été
empêchés de se rendre à leur travail,
hors du village. Deux maisons du village
ont été transformées en casernes
militaires après avoir été occupées. Le
propriétaire d’une de ces maisons, Amir
Najajra, a été arrêté et les sionistes
se sont emparés de sa maison.
Résistance
Deux fillettes
âgées de 13 ans ont tenté de poignarder
des soldats dans la ville de Ramleh, en
Palestine occupée en 48. Elles ont été
arrêtées début février. Une
Palestinienne est arrêtée, à Bab al-Amoud
dans al-Quds, sous le prétexte qu’elle
possède un couteau. Un colon est
poignardé près de Bayt Laham, le
résistant réussit à s’enfuir (9
février). Des jeunes lancent une bombe
de fabrication artisanale en direction
des forces de l’occupation dans le camp
de Ayda, à Bayt Laham (6 février) ; Un
autocar de colons prend feu après avoir
été visé par des bouteilles incendiaires
(4 février).
Les jeunes
résistants lancent des cocktails molotov
sur des colons dans al-Quds (al-Thawri,
8 février). Des Palestiniens en
voiture tirent des coups de feu vers la
colonie « Beit Horon » près de Ramallah
et un policier sioniste est blessé par
des pierres lancées dans le bourg de
Selwan. Un colon est poignardé près de
Beit Hanina par un Palestinien qui prend
la fuite (7 février) ;
Des affrontements
ont lieu à l’entrée de Anabta, à l’est
de Tulkarm et dans la ville d’al-Khalil
(10 février) et dans le bourg de Selwan.
D’autres affrontements ont eu lieu près
de Halhoul (6 février). Dans Qabatia
envahie, les jeunes lancent des pots de
peinture sur les vitres des véhicules de
l’occupation, pour aveugler les
conducteurs (6 février) ; Des
affrontements ont eu lieu à
l’entrée du camp de She’fat et dans le
village de Nahalin (2 février) ;
La campagne pour la
reconstruction des maisons des martyrs,
démolies par l’occupant, se poursuit.
Début février, une commission est mise
en place dans al-Quds, chargée d’assurer
la reconstruction des maisons, de
collecter l’argent et les matériaux
nécessaires.
Des funérailles
officielles et populaires pour le
policier résistant, Amjad Sukkari, qui a
mené une opération au barrage de « Bet
Il », barrage réservé aux membres VIP de
l’Autorité palestinienne. Le martyr
Amjad Sukkari a été salué par les
formations de la résistance
palestinienne, mettant en valeur son
acte de résistant. Le lendemain de
l’opération, les sionistes ont assiégé
la ville de Ramallah.
Répression et
purification ethnico-religieuse dans la
ville d’al-Quds
Les forces de
l’occupation ont mené une incursion dans
l’université al-Quds – Abu Dis, et
confisqué les documents qui se
trouvaient dans les locaux des étudiants
et détruit tous les appareils
électriques qui s’y trouvaient. Pendant
deux heures, les étudiants se sont
opposés aux soldats de l’occupation en
lançant des pierres et des bouteilles.
La presse sioniste
et les responsables politiques de
l’occupation réclament l’application des
ordres de démolition des maisons de
martyrs dans la ville d’al-Quds, car
selon eux, si les démolitions ne sont
pas effectives, les jeunes poursuivront
leurs opérations.
Le gouvernement
sioniste approuve un plan de judaïsation
au sud de la mosquée al-Aqsa, consistant
à bâtir une salle de prière pour les
juifs. Cette salle de prière serait
construite dans la zone al-Bouraq et le
quartier Maghariba, ainsi que sur une
partie des palais omeyyades. Cette
construction coûtera 10 millions de
dollars us, dont une grande partie
viendra de « la diaspora » juive. Ce
plan a été dénoncé par les responsables
musulmans de la ville, dont sheikh
Ikrima Sabri qui a déclaré que « le mur
al-Bouraq fait partie intégrante du mur
occidental de la mosquée al-Aqsa et la
place est un waqf musulman que les
sionistes ont entièrement démolie. » Il
a ajouté que « l’occupation vise à
masquer les vestiges musulmans dans la
zone du quartier des Maghariba ».
Le jeune Milad
Najib, 16 ans, de Kfar Aqab, est assigné
à domicile jusqu’au mois de mars 2016,
jour de sa comparution devant un
tribunal sioniste. Sa mère a également
été interdite de quitter le domicile,
bien qu’elle travaille. Milad avait été
arrêté et détenu pendant 25 jours.
Les jeunes de Jabal
al-Mukabber protestent contre la
confiscation des corps des martyrs par
les occupants, par une manifestation le
5 février.
Plusieurs Maqdissis
ont été arrêtés lors d’un raid sur le
camp de Qalandia, le 4 février , dont
plusieurs mineurs (Jihad Zaatari, 14
ans, Khalid Abu Ghosh, 15 ans, Abed Abu
Sayma, 15 ans).
Le conseil
islamo-chrétien pour la protection d’al-Quds
et des lieux saints a dénoncé le 11
février le plan sioniste consistant à
bâtir une synagogue au bas de Hammam al-Ayn,
à l’ouest de la mosquée al-Aqsa. Il
réclame l’attention de la communauté
internationale sur les profanations
continues de l’occupation qui visent les
lieux saints dans al-Quds. Cette
synagogue serait construite sur une
terre appartenant au waqf musulman.
Le bourg d’Al-Issawiya
est envahi par les soldats de
l’occupation, qui lancent des bombes
éclairantes. Ils sont accompagnés par
des chiens.
L’occupant démolit
une maison en cours de construction dans
le quartier Wadi Qadoum, dans la ville
occupé (2 février).
Fakhri Abu Diab,
militant pour la protection d’al-Aqsa, a
signalé que la profanation de la mosquée
survenue le 3 février dernier risque
d’apporter des changements dramatiques
dans la mosquée, puisque des équipes
d’ingénieurs faisaient partie des
profanateurs. L’occupant interdit aux
musulmans d’entretenir la mosquée, alors
que leurs équipes préparent des
creusements de plus en plus profonds, au
risque de détruire la mosquée, et des
profanations de masse dans les mois à
venir.
Ce mercredi 3
février, 31 membres des services de
renseignements de l’occupation et 19
policiers ont profané la mosquée, ainsi
que 70 colons. Des bus ont transporté
des dizaines de colons vers la mosquée.
Au cours du mois de janvier, 460 colons
ont envahi la mosquée.
Le mufti d’al-Quds
a dénoncé l’interdiction par les
sionistes des travaux de réfection des
places de la mosquée al-Aqsa, par les
Awqafs, déclarant qu’une autorisation
préalable n’est pas nécessaire pour
cela, en réponse aux sionistes. Il a
dénoncé la mesure d’expulsion du
directeur des Awqaf, Najeh Bqyarat,
d’al-Quds et de la mosquée al-Aqsa.
Sheikh Ikrima Sabri
président du haut conseil islamique, a
dénoncé le plan sioniste visant la
démolition de 30.000 maisons dans al-Quds.
Depuis le début de cette année, 54
maisons ont été démolies : à Jabal
Mukabber, She’fat, Sour Baher, entre
autres.
L’occupant arrête
Mahmoud Abdel Latif (25 ans) dans la
vieille ville d’al-Quds, sous le
prétexte qu’il incite à la révolte sur
Facebook. Le tribunal sioniste d’al-Quds
a condamné le jeune Mohammad Mustafa (16
ans) de ‘Issawiya à 8 mois de prison.
Les forces de l’occupation ont éloigné
le directeur des Awqafs, Najeh Bqayrat,
d’al-Quds, pour 6 mois, qui a déclaré
que ce n’est pas la première fois que
l’occupation s’en prend à lui. Elle
l’avait déjà éloigné 13 fois auparavant,
notamment lorsqu’il avait été nommé
directeur de la mosquée. Dr. Jamal Amrou
a été interdit d’entrer dans la mosquée
al-Aqsa, pour 6 mois.
Le député d’al-Quds
au conseil législatif, Mohammad at-Tir,
du mouvement Hamas, a été arrêté dans
Ramallah. Il avait été libéré quelques
mois auparavant, après avoir été expulsé
d’al-Quds en 2010. Le comité des parents
des prisonniers Maqdissis a déclaré
qu’au cours du mois de janvier, les
autorités de l’occupation ont arrêté 149
Palestiniens d’al-Quds, dont 74 enfants
âgés entre 9 et 12 ans.
Les écoles
palestiniennes menacées par la
judaïsation, après une nouvelle mesure
du ministère sioniste de l’éducation,
qui a décidé de n’accorder des
subventions qu’aux écoles admettant le
programme scolaire sioniste. La plupart
des écoles palestiniennes dans al-Quds
suivent le programme scolaire de
l’Autorité palestinienne. Seules 8
écoles privées ont déjà admis le
programme sioniste.
Les crimes de
l’occupant
Une force spéciale
sioniste a kidnappé Sharaf Tamimi, 24
ans, du village Nabi Saleh, au nord de
Ramallah.
Au cours du mois de
janvier, l’occupant a arrêté 460
Palestiniens et démoli 50 maisons et
structures en Cisjordanie (y compris al-Quds).
Les démolitions ont eu lieu dans Selwan,
Beit Hanina, She’fat, Jabal Mukabber, et
dans al-Khalil, Ramallah, Nablus et
Toubas. Les structures démolies
appartiennent aux Jahhalin, à l’est de
Izariyye, et Jabal al-Baba, près d’al-Quds.
Le professeur
Youssef Jabbarin a dénoncé un plan
sioniste visant à démolir 50.000 maisons
dans la partie de la Palestine occupée
en 48. Ces démolitions visent à expulser
500.000 Palestiniens et à les pousser à
l’émigration. Selon lui, les sionistes
ont précipité l’exécution de ce plan
après l’Intifada al-Quds, et les
événements survenus dans la partie
occupée en 48. Les sionistes prétextent
l’absence de permis de construire pour
l’exécution de leur planet espèrent que
cela mettra fin à la participation des
Palestiniens de 48 à l’Intifada. Or ces
maisons se situent dans toutes les zones
palestiniennes, que ce soit dans al-Naqab,
dans le centre (Umm al-Fahem, Tayle) ou
au nord (Tamra).
L’occupant a démoli
24 bâtiments dans Yatta, al-Khalil,
laissant 12 familles sans abris. Selon
le bureau de l’ONU, cette zone est visée
depuis 1999, la plupart des maisons ont
déjà été démolies et les biens des
familles ont été confisquées. Les
sionistes l’ont déclarée « zone
militaire ». Il a également démoli 9
bâtiments dans la ville de Tammun, dans
la vallée du Jourdain.
L’occupant a
arrêté, au cours des 15 derniers jours
de l’Intifada, entre 10 et 30 personnes,
dans toute la Cisjordanie, au cours des
raids effectués de nuit, dans plusieurs
localités.
Les forces
sionistes tirent sur les manifestants en
Cisjordanie et dans la bande de Gaza, le
5 février.
50 colons
envahissent le marché de la ville
d’al-Khalil, protégés par l’armée
d’occupation, le 30 janvier. Cette
invasion nocturne a empêché les
Palestiniens de circuler, les soldats
sionistes pointant leurs fusils contre
eux. Ce genre de « tour colonial » tend
à être régulier dans la ville et vise à
normaliser leur présence dans la ville.
Les sionistes ont
détruit pour la seconde fois la mosquée
dans le village non reconnu de Rakhama,
dans le Naqab occupé.
L’occupant arrête
la sœur du martyr Hassan al-Baw (exécuté
le 13 novembre 2015), dans Halhoul, Doha
al-Baw (17 ans).
La presse
palestinienne
« Permanence de
la « habba » palestinienne et l’Etat de
l’occupation, par Antoine Shalhat, 1
février 2016
L’auteur qui refuse
de nommer le soulèvement palestinien
actuel « intifada », parce que
contrairement à la première Intifada,
elle n’est pas parvenue à modifier la
conception politique de la direction
sioniste, analyse les changements
survenus dans l’occupation
« israélienne », notamment au cours des
dernières années. L’un des principaux
changements est la liaison étroite entre
« la société coloniale » qu’il situe
dans les territoires occupés en 67 et la
société sioniste à l’intérieur de « la
ligne verte ». Cette étroite liaison se
déroule à deux niveaux, en profondeur où
la première est devenue une partie
intrinsèque de la seconde et en surface,
où la direction de la première exerce
une influence politique de plus en plus
grande. Si la société coloniale tend à
bouleverser la carte de l’entité en
imposant un refus du retrait des
territoires occupés en 1967, il n’en
demeure pas moins que la « habba »
actuelle tend à imposer la Palestine
comme la principale cause à laquelle
s’intéresse l’entité de
l’occupation, et non l’Iran ou le
« terrorisme jihadiste ».
L’intifada se
poursuit… et les dirigeants de
l’occupation s’embrouillent à comprendre
ses causes (Al-Istiqlal - Gaza) :
« Israël » se
leurre soi-même en expliquant l’Intifada
al-Quds par l’instabilité régionale,
l’incitation de la presse ou de Mahmoud
Abbas, les conditions économiques des
Palestiniens ou bien l’enseignement
dispensé dans les écoles palestiniennes,
et ne veut pas comprendre que c’est la
présence même de l’occupation qui pousse
cette nouvelle génération de
Palestiniens, qui n’a vécu ni la Nakba,
ni la Naksa, mais qui vit les crimes et
l’humiliation quotidienne par
l’occupation, à se révolter. « Israël »
ne veut pas comprendre que l’attachement
des Palestiniens à leurs droits, et
notamment à leur droit au retour à leurs
villages et villes d’origine, qui est
devenu une partie essentielle de leur
conscience, demeure une constante de
leurs revendications. En ignorant les
vraies causes de l’Intifada, les
« Israéliens » ne font que contribuer à
l’étendre et à la raffermir. Juger que
30.000 autorisations de travail aux
Palestiniens pour se rendre dans les
territoires occupés en 48 sont
susceptibles de modifier le cours de
l’Intifada et de calmer une jeunesse
démunie c’est se leurrer car des jeunes
ayant mené des opérations de résistance
ont des familles qui travaillent dans
l’intérieur occupé, et ont mené leurs
opérations sans avertir leurs familles.
De même, toutes les mesures oppressives
(démolitions des maisons, arrestations)
n’ont pas dissuadé ces jeunes, ni leur
société qui mène des campagnes pour
reconstruire les maisons des martyrs
démolies.
Une conférence
internationale pour faire cesser
l’Intifada (Al-Istiqlal, Gaza)
Les récentes
opérations menées par les jeunes
Palestiniens dans les colonies prouvent
une fois de plus que les colonies
implantées en Cisjordanie sont une des
causes essentielles de l’Intifada al-Quds,
qui se poursuit depuis octobre 2015. Les
activités coloniales comme la
confiscation des terres, l’implantation
des colonies et la sauvagerie criminelle
des colons restent une des causes
directes de l’Intifada. Les sionistes
reconnaissent qu’ils sont impuissants à
arrêter le mouvement, malgré toute la
répression exercée pour dissuader les
jeunes. Certains secteurs (l’armée,
entre autres) proposent d’offrir des
solutions politiques, craignant une
situation explosive. La proposition
d’une conférence internationale à Paris,
pour renouer les contacts officiels
entre l’Autorité palestinienne et les
sionistes, n’est en fait qu’une manière
détournée de stopper l’Intifada, pour le
bénéfice des sionistes. Car plus de 20
ans basés sur un espoir de « règlement
pacifique » n’ont apporté qu’un surplus
de colonisation et de destruction.
Communiqués et
déclarations
Déclaration de
Abu Imad Rifa’î (représentant
au Liban du Mouvement du Jihad islamique
en Palestine) (fin janvier 2016): «
L’Intifada, au début de son cinquième
mois exprime l’ampleur de l’attachement
du peuple palestinien à sa terre et ses
sacralités. Nous avons totalement
confiance en notre peuple, dans toute la
Palestine, qui poursuivra la résistance
à l’occupation jusqu’à la réalisation de
ses objectifs ». Il a ajouté que
l’Intifada « a donné la confiance
et l’espoir au peuple palestinien, elle
a affirmé que le peuple palestinien
n’est pas las, ni désespéré, et qu’il
n’abandonne pas ses droits, malgré
toutes les pressions qui sont exercées
sur lui et malgré l’abandon de la cause
palestinienne par certains ».
Le Mouvement du
Jihad islamique refuse l’initiative
française consistant en une conférence
internationale : Daoud Shehab,
porte-parole du mouvement a affirmé :
« La direction de l’OLP a approuvé et
attendu les résultats d’une telle
conférence, proposée il y a plus de 20
ans, et a reconnu « Israël » et
l’Autorité palestinienne a accepté
l’autonomie. Nous voyons aujourd’hui ses
résultats sur le terrain, elle ne peut
ni protéger ni défendre son peuple. » Il
a ajouté : « l’initiative française est
une perte de temps, et en fin de compte,
son plafond est le retour aux
négociations que même « Israël » refuse.
Après de longues années de négociations,
le résultat est le siège de la bande de
Gaza, la division interne, le
démembrement de la Cisjordanie,
l’extension de la colonisation et le
judaïsation de la ville d’al-Quds. »
Au cours d’une
manifestation dans Bayt-Lahia (Gaza),
Khaled al-Batch, dirigeant au
mouvement du Jihad Islamique en
Palestine, a déclaré que l’Intifada al-Quds
a lieu pour la défense de la terre, de
la doctrine et du droit sur toute la
Palestine. Il a affirmé la nécessité
d’adopter une stratégie nationale qui
renforce la détermination des
prisonniers, à qui nous devons un
engagement et pour qui nous devons agir
pour assurer leur liberté. »
Dr. Moussa Abu
Marzouq, vice président du bureau
politique du mouvement Hamas, a déclaré
que l’Intifada al-Quds est une Intifada
populaire, à laquelle participent toutes
les formations palestiniennes. Les
martyrs appartiennent à ces formations
qui assurent sa continuité. Il a
poursuivi, affirmant que le but de
l’Intifada est la libération et le
dégagement de l’occupation de la
Cisjordanie et d’al-Quds.
Du côté des
sionistes
Selon des articles
de la presse sioniste, la société
sioniste vit dans la phobie du complot,
dirigé par des services secrets
étrangers, ou locaux. Les opérations de
la résistance palestinienne ajoutées à
des faits divers ou autres querelles
internes enveniment la tranquillité des
colons, qui considèrent de plus en plus
que les services de renseignements sont
partout présents dans leur vie. Selon un
journaliste de Haaretz, Ofray Ilani, la
société « israélienne » se rapproche de
ce qu’avait prédit le philosophe de
gauche Libovitch en 1968 qui avait
considéré que la permanence de
l’occupation entraînera la chute de la
société « israélienne ». Le journaliste
conclut que « notre société gouvernée
par des appareils secrets est une
société malade incurable, et au fur et à
mesure que le Shabak intervient dans
notre vie, la politique « israélienne »
ressemblera à une maison en carton,
sinon pire » (tiré du site madarcenter.
Org, janvier 2016)
Dans le quotidien
sioniste Maariv, Ori Sefer critique la
politique du gouvernement de Netanyahu,
qu’il juge non démocratique,
nationaliste, extrémiste et raciste. Ce
qui constitue un cauchemar pour tout
libéral. Optimiste toutefois, l’auteur
affirme que dans quelques années, un
Etat palestinien verra le jour aux côtés
de l’Etat sioniste. « Dans l’histoire
contemporaine », écrit-il,
« l’occupation d’un peuple n’a jamais
perduré. Le colonialisme fut achevé.
Ceux qui ont dominé le peuple juif ont
disparu, et l’avenir de la Palestine
indépendante sera comme la destinée de
l’Algérie ou du Vietnam ». L’auteur
renoue avec les écrits sionistes
présentant la fondation de l’entité
sioniste comme une lutte anticoloniale.
La presse sioniste
est déchaînée contre les Palestiniens,
élus au Knesset sioniste, parce qu’ils
sont allés rendre visite aux familles
des martyrs, à al-Quds, et réclamé les
dépouilles des martyrs, confisqués par
l’occupation.
Dans le quotidien
« Ysra’il Yom », le dénommé Robin Barko
considère que les députés « arabes »
(palestiniens) du Knesset, et notamment
ceux du Rassemblement national
démocratique (Hanin Zo’bi, Jamal Zahalka
et Bassel Ghattas) devraient plutôt
remercier les sionistes pour leur avoir
donné l’occasion d’être élus au Knesset
(organe législatif de l’occupation) !!!
C’est cela, la logique coloniale des
colons dans l’entité sioniste : le
peuple palestinien devrait remercier les
sionistes de n’avoir pas été expulsés de
leur pays. Donc, les députés du
Rassemblement, au lieu de jouer un rôle
de pacification entre le peuple colonisé
et les colons, rôle souhaité pour eux
par les sionistes, joueraient avec le
feu, en aidant les « terroristes » et le
« terrorisme musulman » qui
envahit la région, selon le journaliste.
>> N°6 - 26.01.16
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