Palestine
Intifada al-Quds en Palestine :
Poursuivre le chemin de la libération
N°18 avril 2017
Rim al-Khatib
al-Walaja:
le père de Bassil al-A'raj fait le salut
militaire à son fils assassiné
Jeudi 6 avril 2017
CIREPAL
« Creusez ma tombe profondément et
enterrez-moi debout, pour que je demeure
parmi les gens, ne baissez pas vos
fronts, mourez debout et non sous les
pieds des oppresseurs »
(dernier
message du martyr Mohammad Khattab, 17
ans, exécuté par les sionistes dans le
camp al-Jalazon).
Les opérations de
la résistance se sont poursuivies au
cours du mois de mars, un peu partout
dans les territoires occupés de la
Cisjordanie, al-Quds y compris, et ce
malgré l’accentuation de la répression
des différents appareils sionistes.
Ces opérations sont devenues, au fil des
mois, une constante de la vie en
Palestine : jets de pierre et de
bouteilles incendiaires, et des coups de
feu sur les barrages et les colonies, et
riposte armée aux incursions de l’armée
d’invasion dans les camps palestiniens.
Profitant du déséquilibre croissant des
rapports de force militaire, au profit
de l’entité sioniste et de ses alliés
occidentaux, la colonie nommée
« Israël » assassine et poursuit ses
rafles, engloutit les terres
palestiniennes et démolit les maisons de
Palestiniens. Les lois du Knesset
sioniste l’autorisent à démolir,
expulser et rayer des villages,
démanteler les familles, interdire les
pratiques religieuses qui gênent les
colons, modifier l’histoire au profit de
légendes et contraindre les Palestiniens
à les accepter.
Ce fascisme
sioniste, le pire que l’histoire de
l’humanité ait jamais connu, est
cependant accepté et aidé par la
communauté internationale : le rapport
de l’ESCWA, organisme de l’ONU,
dénonçant les pratiques « d’apartheid »
a été rejeté par la direction de l’ONU,
et l’UNRWA envisage de modifier les
manuels scolaires dans ses écoles, pour
faire plaisir aux financeurs alliés des
sionistes : en Palestine, il n’y aurait
pas d’occupant, et les élèves seraient
obligés d’oublier qu’ils sont
Palestiniens et qu’ils sont attachés à
leur pays envahi. La normalisation de
l’ONU et ses officines avec la présence
de l’entité sioniste fait à présent
office d’école pour tous les
normalisateurs, à commencer par
l’Autorité palestinienne, dont les
responsables rencontrent les dirigeants
sionistes, au lieu de s’occuper d’une
société qu’ils devraient protéger contre
les pratiques coloniales. Mais les
services sécuritaires de l’AP attaquent
plutôt les manifestants et arrêtent les
militants qui osent défier leur
« ordre », celui de la coordination
sécuritaire avec l’occupant, un ordre
colonial que les militants comme les
martyrs Bassil al-A’raj en Cisjordanie,
ou Mazen Fuqaha, à
Gaza, essayaient de supprimer. Un ordre
colonial que des normalisateurs arabes
essaient de renforcer, sans parler des
régimes arabes réunis à Amman, à la fin
du mois, pour renouveler leur soumission
au grand « méchant Satan ».
Martyrs palestiniens
tombés depuis debut mars 2017 :
Bassil al-A’raj,
28 ans, al-Walaja (province de Bayt
lehem), assassiné au cours d’une
fusillade à l’aube du 6/3. Poursuivi par
l’occupant depuis des années, après
avoir été arrêté par l’Autorité
Palestinienne, Bassil al-A’raj a
courageusement riposté à l’unité « Yamam »
de l’armée sioniste, qui avait encerclé
la maison où il se trouvait, en plein
centre de Ramallah. L’assassinat et la
présence de l’armée ont donné lieu à des
affrontements entre jeunes Palestiniens
et les sionistes, faisant deux blessés
parmi les Palestiniens.
Ibrahim Matar, 25 ans, exécuté le
13/3 à l’aube, de Jabal al-Mukabbir (al-Quds).
Le martyr Ibrahim Matar a poignardé et
blessé deux soldats sionistes, avant
d’être exécuté près de la mosquée al-Aqsa.
Après l’avoir grièvement blessé, les
sionistes ont empêché qu’il soit
transporté à l’hôpital et l’ont
abandonné jusqu’à son décès.
Mourad Abu Ghazi 16 ans, du camp
al-Arroub, assassiné par l’armée
sioniste le 17/3 au cours d’une
incursion dans le camp palestinien.
Youssef Shaabane Abu Adira, 18
ans, assassiné lors du bombardement de
l’est de la ville de Rafah, au sud de la
bande de Gaza. Deux de ses camarades ont
été blessés.
Mohammad al-Hattab, 17 ans,
assassiné le 23/3 dans le camp al-Jalazon,
près de Ramallah. 4 de ses compagnons,
âgés entre 19 et 20 ans, ont été
gravement blessés et hospitalisés. Ils
étaient en voiture quand l’armée
sioniste les a mitraillés.
Mazen Fuqaha, assassiné par le
Mossad sioniste à Gaza, le 24/3. Ancien
prisonnier libéré en octobre 2011, Mazen
Fuqaha fut un combattant des Brigades
Izzidine al-Qassam, branche armée du
mouvement Hamas. Il avait dirigé
l’opération martyre près de Safad, en
2002, en riposte à l’assassinat de Salah
Shehadé par les sionistes. Il fut arrêté
et condamné à 9 perpétuités. Libéré en
octobre 2011, il avait repris son
activité de combattant. Au cours de sa
détention, il fut placé en isolement et
sauvagement torturé.
Siham Ratib Nimr, 49 ans, mère du
martyr Mustafa Nimr, exécutée par les
forces de l’occupation devan la porte
al-Amoud, dans al-Quds, le 29/3. Les
sionistes prétendent que la martyre
entendait mener une opération de
résistance en poignardant des soldats.
Ahmad Zahir Ghazal, 17 ans, de
Nablus, exécuté le 31/3 après qu’il ait
poignardé des soldats sionistes dans la
rue al-Wad, dans la vieille ville d’al-Quds.
Résistance
Au cours de la
première semaine du mois de mars, 10
opérations de résistance ont eu lieu
dans les territoires occupés de la
Cisjordanie et d’al-Quds, faisant 8
blessés parmi les sionistes. Dans At-Tur,
un colon a été blessé par un jet de
pierres, et près de la colonie « Efrat »
un soldat a été touché par balles. A
Hazma, un colon a également été blessé
par un jet de pierres, et deux soldats
ont été touchés lors d’affrontements à
Selwan, dans al-Quds. A Bayt Lahm, un
colon a été poignardé par un Palestinien
qui a réussi à s’enfuir.
Le martyr Ibrahim Matar, de Jabal al-Mukabbir,
mène une opération de poignard sur les
soldats sionistes près de la mosquée al-Aqsa.
Deux soldats sont blessés. Il est blessé
par les sionistes qui le laissent se
vide de son sang, empêchant les secours.
La jeune Fatima Taqatqa, 16 ans, a tenté
d’écraser des colons sionistes dans la
région de Bayt Lahm. Elle a été
gravement blessée par les tirs des
soldats de l’occupation. 3 colons ont
été blessés. La jeune fille avait
« emprunté » la voiture de son père pour
mener l’opération (mi-mars).
Le 19 mars, des résistants palestiniens
attaquent le barrage du camp militaire
de Salem, au nord de la Cisjordanie,
avant de se retirer sains et saufs.
Des affrontements ont eu lieu dans le
camp de Dhayshe, près de Bayt Lahem, le
15 mars, après que les forces de
l’occupation aient investi les maisons
de prisonniers libérés.
Au cours de la troisième semaine de
mars, sept opérations de la résistance
ont été menées, ayant touché 12
sionistes, en Cisjordanie et dans al-Quds
occupés. Parmi ces opérations, une femme
soldat a été blessée par des tirs de
pierres, dans le village de Takou’, au
sud de Bayt Lahm. 3 colons ont été
blessés près du camp de Qalandia. 3
soldats sionistes ont été blessés dans
le camp d’al-Arroub, par des jets de
pierre.
Au cours du mois de mars, 39 sionistes
ont été touchés par les opérations de la
résistance en Cisjordanie et al-Quds.
Une grève générale a eu lieu dans les
écoles palestiniennes de la ville d’al-Quds,
en protestation contre la judaïsation de
l’enseignement que les sionistes
entendent imposer aux Maqdissis. Des
manifestations ont eu lieu lors de la
célébration de la journée de la terre,
le 30 mars, dans les territoires occupés
en 48 et 67.
Dans la ville de Haïfa, une campagne
populaire a été lancée pour protéger les
Awaqf (biens communautaires) de la ville
contre leur confiscation par les
sionistes. A Haïfa et Nasra, les
Palestiniens ont rendu hommage au martyr
Bassil al-A’raj, assassiné par les
sionistes. Plusieurs sit-in ont eu lieu
devant les prisons sionistes en soutien
aux prisonniers détenus administratifs,
dont Mohammad Ibrahim, du bourg Kabul,
en Galilée, détenu depuis 9 mois.
Scènes de l’Intifada
al-Quds
Qui est Bassil
al-A’raj ? Agé 28 ans, Bassil
al-A’raj avait terminé ses études de
pharmacie dans les universités
égyptiennes, avant de retourner au pays
et travailler. Il était actif contre
l’occupation, et contre tous ceux qui
normalisaient avec l’occupant. Il a
manifesté en 2012 contre la présence de
Sha’ul Mofaz à Ramallah, ce qui lui a
valu d’être sauvagement battu par les
services sécuritaires de l’AP. Il
écrivait des articles et organisait des
conférences pour soutenir et faire
connaître la résistance palestinienne,
et notamment l’histoire de la lutte
palestinienne contre les Britanniques et
les sionistes. Il y a environ deux ans,
il a été arrêté par l’AP, sur ordre des
sionistes qui l’accusaient de préparer
une opération militaire contre eux, avec
ses camarades. Ils furent libérés
quelques mois plus tard, suite à une
grève de la faim qu’ils avaient menée
dans les prisons de l’AP. Alors que
Bassil entrait dans la clandestinité,
ses camarades furent arrêtés par
l’occupant. Ils sont toujours détenus.
Le bourg d’al-Issawiya dans la région
d’al-Quds : occupé en 1967, ce bourg
avait une superficie de 12000 dunums,
dont il n’en reste que 2400, suite aux
vols des terres pratiqués par
l’occupation. Il est actuellement habité
par 18.000 Palestiniens, entassés sur
660 dunums, car l’occupant refuse de
délivrer des permis de construire. Le
bourg est menacé par la destruction de
nombre de ses maisons, sous le prétexte
qu’elles sont construites sans permis.
Alors que les habitants du bourg ont de
la peine pour se loger, les colonies qui
l’entourent, dont celle de « al-Talla
al-faransia », l’université hébraïque,
l’hôpital Hadassa et une caserne de
l’armée d’occupation, ainsi qu’un mur et
une route menant à la colonie Maale
Adomim, ne cessent de s’agrandir sur les
terres du bourg. Al-Issawiya est menacé
par le projet de construction d’un parc
colonial pour le séparer du bourg d’at-Tur,
car le plan sioniste en Palestine
consiste à morceler autant que possible
les agglomérations palestiniennes.
L’occupant installe des blocs de
béton pour encercler le bourg lorsqu’il
considère que la situation est
explosive, empêchant le déplacement
libre de la population. Lorsque
l’occupant intervient dans le bourg, il
rédige des contraventions incalculables,
de façon à gêner la population et
alourdir ses charges.
Le camp al-Jalazon : un foyer
d’affrontements avec l’occupant : Le
jeune martyr Mohammad Hattab a été
assassiné dans le camp al-Jalazon, au
cours du mois de mars. Il est le 5ème
martyr du camp depuis le début de
l’Intifada al-Quds, déclenchée en
octobre 2015. Situé au nord de Ramallah,
il est l’un des plus grands camps de
réfugiés qui entourent la ville, et est
habité par des réfugiés des villes de
Yafa, al-Lid, al-Ramleh, et du bourg al-Dawaymeh,
qui fut le théâtre d’un horrible
massacre en 1948. Depuis le début de
l’Intifada en cours, 40 Palestiniens du
camp ont été blessés, et 90 sont détenus
dans les prisons sionistes. L’occupant
mène des incursions régulières dans le
camp, pour poursuivre ses jeunes et les
empêcher de s’approcher de la colonie
Beit Il, implantée dans les années 70.
La dernière incursion s’est déroulée la
nuit du 3 au 4 avril, qui a été le
théâtre d’affrontements entre les
Palestiniens et l’occupant. Trois jeunes
ont été arrêtés : Assid Nakhle, Mohammad
Alayan et Sufyan Sharaka.
Répression et
purification ethnico-religieuse
50.000 maisons sont
menacées de démolition par l’occupant
sioniste dans les territoires occupés en
1948, après le vote d’une loi spéciale
par le knesset sioniste. Cette loi
empêche de régler la situation des
maisons soi-disant construites par les
Palestiniens sans autorisation, et les
soumet à la démolition, pure et simple.
Le village Umm al-Hiran, menacé de
disparition au profit d’une colonie, a
été le théâtre d’affrontements avec la
police sioniste, qui est venue menacer
les familles toujours présentes sur
leurs terres, d’expulsion. Les menaces
pèsent sur le bourg de Qalanswa, où des
maisons avaient été détruites il y a
deux mois, car l’occupant envisage la
démolition d’un surplus de maisons mais
la population du bourg envisage d’y
faire face collectivement.
Dans le Naqab occupé, les sionistes
poursuivent les Palestiniens en
détruisant leur récolte, avec des
produits chimiques. Cette opération de
destruction a duré pendant plusieurs
jours. Le village d’al-Araqib a été
démoli pour la 110ème fois,
car la population refuse de s’en aller,
et reconstruit après chaque démolition
de quoi pouvoir s’abriter.
Une nouvelle colonie dans Erez, près de
Gaza, est prévue pour installer plus de
30 familles. Une
terre agricole à l’entrée du village de
Nahalin, au sud de Bayt Lahm, est en
train d’être rasée pour installer un
« parc colonial » pour les colons. Les
sionistes ont démoli près de 25 maisons
et installations, notamment dans la
région d’al-Quds, à Issawiya, Bayt
Hamina, Sha’fat, Jabal al-Mukabbir.
Après la libération du prisonnier
jordanien, le soldat Ahmad Daqasma, de
la prison jordanienne, où il a accompli
une peine (20 ans) pour avoir tué 7
jeunes sionistes qui faisaient du
tourisme en Jordanie, plusieurs
déclarations de responsables sionistes
réclament sa mise à mort. Les Jordaniens
ont vivement salué sa libération et une
immense manifestation l’a accueilli.
Un tueur sioniste (le soldat Azaria)
reste moins condamnable aux yeux des
sionistes qu’un Palestinien ayant commis
le « crime » de faire passer des
téléphones aux prisonniers détenus dans
les prisons de l’occupation. C’est le
constat fait après la légère peine
prononcée contre le tueur sioniste qui a
exécuté le Palestinien Abdel Fattah
Sharif, 21 ans, de sang-froid, et en
faveur duquel les sionistes ont
manifesté pour exiger sa libération pure
et simple, alors que le député
palestinien au Knesset sioniste, Bassil
Ghattas, accusé d’avoir essayé de
fournir des téléphones aux prisonniers,
a été condamné au retrait de son
immunité et à la prison ferme pendant 2
ans.
Les forces de l’occupation tirent sur le
cortège funèbre qui a accompagné les
corps de deux martyrs, Saad Qaysiya et
Mourad Abu Ghazi, dans le camp d’al-Arroub,
dans la région d’al-Khalil. Plusieurs
participants furent blessés.
Les forces sionistes arrêtent 18 jeunes,
le 19 mars, dans Jabal al-Mukabbir, dans
al-Quds, suite au martyr de Ibrahim
Matar, exécuté près de la mosquée al-Aqsa.
Elles ont relâché 8 d’entre eux dans les
heures qui suivent. Elles arrêtent le
31/3, dans la ville d’al-Quds, 20
Palestiniens, dont 17 commerçants suite
à l’opération de la résistance menée par
Ahmad Ghazal.
L’occupant continue à confisquer les
corps de 7 martyrs, tués en 2016 et
début 2017. Courant mars, 502
Palestiniens ont été arrêtés par les
sionistes. Le nombre des arrestations
opérées dans la ville d’al-Quds est le
plus élevé, avec 122 Maqdissis. 66
mineurs (moins de 18 ans) don 28
Maqdissis ont été arrêtés. Des ordres de
détention administrative ont été
prononcés contre 89 prisonniers. 3
députés du mouvement Hamas ont été
arrêtés au cours du mois de mars. Il a
démoli en l’espace d’un mois 23 maisons
en Cisjordanie et al-Quds, et a muré la
maison du martyr Fadi Qunbur, dans Jabal
al-Mukabbir.
Le directeur du département des études
arabes et des cartes de la Maison de
l’Orient, dans la ville occupée d’al-Quds,
Khalil Tifaqji, a été arrêté à cause de
son rôle dans la dénonciation des ventes
fictives aux sionistes de terrains
appartenant à des Palestiniens. Selon
les sionistes, il agirait pour le compte
de l’OLP. Il a été libéré quelques
heures plus tard.
Le Knesset sioniste a prolongé la loi
interdisant le regroupement familial
pour la 15ème année
consécutive. Cette loi vise
particulièrement les Palestiniens des
territoires occupés en 1967 mariés aux
Palestiniens vivant dans al-Quds et les
territoires occupés en 48. 12.000
Maqdissis sont touchés par cette loi
raciste. Le Knesset a également voté en
première lecture une loi interdisant
l’appel à la prière dans les mosquées
d’al-Quds et des territoires occupés en
48, sous le prétexte que l’appel diffusé
à l’aube gênerait les colons.
Une nouvelle colonie serait prévue pour
accueillir les colons de « Amona »,
implantée sur des terres palestiniennes
privées, et qui serait démantelée. Cette
nouvelle colonie se situerait à 20 kms
au sud de Nablus, près de la colonie « shilo »,
sur un site stratégique. 977 dunums ont
été volés des villages de Sawiya,
Qariout, Laban, pour cette colonie sous
le prétexte que ce sont des terres
publiques.
Les agressions menées par les colons,
protégés par l’armée sioniste, dans les
territoires de la Cisjordanie, sont de
plus en plus fréquentes, et notamment
dans le nord et al-Aghwar. Les colons
assaillent les Palestiniens et leur
volent leurs terres, en les entourant de
barbelés. Plusieurs familles ont été
expulsées dans la zone Ras al-Ahmar,
dans la région de Toubas, soi-disant
pour exécuter des manœuvres militaires.
140 arbres de la région al-Dhalma, près
de la colonie « Rahalim » installée sur
les terres de Yatma et Sawiya, au sud de
Nablus, ont été arrachés par les colons.
Un responsable du Mouvement islamique
dans les territoires occupés en 48,
Sulayman Aghbarieh, a été arrêté début
avril, dans Umm al-Fahem. Le mouvement
avait été déclaré illégal quelques mois
plus tôt et Sulayman Aghbarieh était
interdit de se rendre à al-Quds et à la
mosquée al-Aqsa.
Les agressions sur la bande de Gaza se
poursuivent : raids aériens,
bombardements, arrestations des
pêcheurs, tirs sur la zone
« frontalière »,
L’armée d’occupation a investi la maison
du martyr Ahmad Ghazal et a interrogé
les membres de sa famille. Elle a
ensuite investi et fermé par ordre
militaire la librairie al-Bukhari se
trouvant à Nablus, librairie appartenant
au prisonnier Salam Tirawi.
Profanation des
lieux saints
Les colons
sionistes n’ont cessé de profaner la
mosquée al-Aqsa au cours de ce mois,
quotidiennement, par groupes, au cours
des matinées. Le nombre des profanateurs
a atteint 1576 sionistes, certains
d’entre eux étant vêtus de leur uniforme
militaire.
Les forces de l’occupation ont arrêté le
28/3, 11 gardiens de la mosquée al-Aqsa,
qui sont des employés des Awqaf dirigés
par la Jordanie. Elles ont investi les
maisons des gardiens, en les fouillant
avant de les arrêter. Les autorités de
l’occupation accusent les gardiens
d’empêcher le vol des pierres des lieux
de prière, par les colons profanateurs.
Ces arrestations et les mesures
répressives aggravées préparent les
profanations de la mosquée lors des
pâques juives.
Une caisse surnommée « l’héritage du
mont du temple » a été fondée pour
propager la soi-disant liaison entre les
juifs et la ville d’al-Quds.
Une association sioniste a
l’intention d’inaugurer des rites
d’initiation à l’intérieur de la mosquée
al-Aqsa, au lieu de se contenter de ces
rites devant le mur al-Bouraq, pourtant
musulman.
Pour contrôler les Palestiniens, la
municipalité de l’occupation a installé
des caméras de surveillance devant la
porte al-Asbat, à l’entrée de la mosquée
al-Aqsa, et dans plusieurs rues de la
ville.
La municipalité de l’occupation de la
ville d’al-Quds a approuvé un des
budgets les plus élevés depuis
l’occupation en 1967 de la partie
orientale de la ville. Ce qui laisse
présager une large campagne de
judaïsation.
Un projet de construction d’un parc
colonial a été dévoilé, ce parc
s’étendrait entre le bassin du sultan
jusqu’au puits de Ayoub, au sud ouest de
la vieille ville d’al-Quds. Les
sionistes entendent appuyer leur
histoire falsifiée. Dans ce cadre, la
municipalité de l’occupation a organisé
un marathon colonial sous le titre « 50
ans d’unification » de la ville d’al-Quds.
Dans les prisons de
l’occupation
Plusieurs
prisonniers palestiniens ont mené au
cours de ce mois la grève de la faim,
pour réclamer la fin de leur détention
administrative ou de leur isolement. Les
prisonniers menant toujours la lutte
sont : Mohammad Abu Shawqa, 23 ans, de
Gaza, poursuit la grève de la faim dans
la prison de Ofer. Il fut arrêté au
cours du mois de mars sur un barrage de
la Cisjordanie. Membre du Fateh, il
étudiait à l’université de Jénine.
Arrêté, l’occupant n’a toujours pas
statué sur la condamnation. Le
prisonnier Mohammad Bisharat, 28 ans, de
Tamun dans la région de Toubas, mène la
grève de la faim depuis 9 jours pour
réclamer la fin de la la détention
administrative, qui a été renouvelée
pour la troisième fois.
Le journaliste Mohammad al-Qiq, qui
avait mené la grève de la faim contre la
détention administrative, pour la
deuxième fois, a été trompé par
l’administration sioniste, qui refuse à
présent de le libérer, comme elle
l’avait promis, pour mettre fin à la
grève de la faim.
Des forces de répression sont
intervenues dans la prison de Nafha et
ont agressé fin mars 8 prisonniers, dans
la section 14 de la prison.
Les services de renseignements de
l’occupant arrêtent le prisonnier Moussa
Darwish, de ‘Issawiya dans al-Quds,
quelques heures après sa libération de
la prison du Naqab, le 5 mars, où il
avait été détenu pendant 12 ans. Son
frère Majd a été arrêté le même jour et
placé en détention administrative.
Le tribunal de l’occupation condamne le
Palestinien Abdel Hadi Abu Afash, du
Naqab occupé, à 6 mois de prison pour
avoir abrité deux résistants au mois de
juillet 2016 qui ont mené une opération
contre l’occupant, sans connaître leur
intention. Le jeune résistant Mohammad
al-Horoub, de la région d’al-Khalil, a
été condamné à la prison pour une durée
de 4 perpétuités et au paiement de
750.000 shekels pour les familles des
colons tués en novembre 2015. Le
tribunal sioniste de Ofer a condamné le
prisonnier Mohammad Jamil Kifaya de
Bitunia, près de Ramallah, à 16 ans de
prison pour appartenance au mouvement
Hamas et détention d’armes.
Palestiniennes dans les prisons de
l’occupation : 56 Palestiniennes sont
détenus dans les prisons de Hasharon et
Damon, dont 16 mineures, et 18
Palestiniennes mariées. 11 prisonnières
sont blessées (statistiques au 8 mars).
Parmi elles, Shorouq Dwayat, 19 ans, de
la ville d’al-Quds, a été condamnée à 16
ans de prison, et Mayssoun al-Jabali, 23
ans, de Bayt Lahem, qui a été condamnée
à 15 ans de prison.
Selon une étude menée par un centre de
recherches sur les prisonniers
palestiniens, le nombre de prisonniers
condamnés à la prison à vie est
d’environ 500 prisonniers.
La grève de la faim annoncée par Marwan
Barghouty, cadre dirigeant du Fateh et
membre du conseil législatif
palestinien, pour le 17 avril, se
prépare. Les prisonniers du FPLP ont
annoncé leur refus de participer à cette
grève, n’ayant pas été préparée de
manière collective. Pour leur part, les
mouvements du Jihad islamique et du
Hamas comptent y participer dans les
prisons où la grève serait menée
collectivement. Dès à présent,
l’administration pénitentiaire a
commencé à déplacer les prisonniers,
dans certaines prisons, pour briser le
mouvement.
Les méfaits de l’Autorité
palestinienne : Les services
sécuritaires de l’AP arrêtent le 5 mars
Abd Dawud Kattana, un des cadres du
mouvement du Jihad islamique en
Palestine, à Qifin, Tulkarm. Elles
arrêtent le 19 mars deux cadres du même
mouvement à Tulkarm et Qalqylia,
récemment libérés des prisons de
l’occupant, Hassan Saqr Abu Sari, et
Mohammad al-Aqraa.
Les services de répression de l’AP
attaquent des manifestants palestiniens
qui refusent que le martyr Bassil
al-A’raj et ses compagnons soient
« jugés » par un tribunal palestinien.
Le père du martyr ainsi que sheikh Khodr
Adnane sont frappés et brutalisés. Des
journalistes sont réprimés et leurs
caméras cassées. Une commission
d’enquête est mise en place pour étudier
la responsabilité de cette répression.
Quinze jours plus tard, elle établit que
la police de l’AP est responsable de la
violence. Le lendemain, une
manifestation populaire se déroule à
Ramallah pour protester contre les
violences des services sécuritaires de
l’AP.
La liste noire des
normalisateurs
Une délégation
sioniste est arrivée au Maroc le 6/3
pour participer au congrès relatif aux
villes maritimes de la Méditerranée.
Selon la presse sioniste, une délégation
de journalistes du Maghreb est arrivée
dans la colonie pour visiter les lieux.
Mais une enquête approfondie montre
qu’il s’agit plutôt de
pseudo-journalistes, fabriqués par les
services de renseignements de l’entité,
étant inconnus dans les milieux
journalistiques. Il est clair que la
propagande sioniste cherche à fabriquer
des « amis » arabes, pour destabiliser
la campagne contre la normalisation avec
l’occupant.
Le membre du comité central du Fateh,
chargé des relations avec la « société
israélienne », Mohammad Madani, a
accueilli une délégation de rabbins
sionistes à Ramallah, qui serait pour la
paix et le retrait des sionistes des
territoires occupés en 1967.
Une rencontre normalisatrice entre
occupant et occupé a eu lieu dans la
ville occupée de Yafa, lors d’un congrès
intitulé « le congrès populaire
palestino-israélien ». Selon un
« participant » palestinien, présent
pour dénoncer le congrès, la plupart des
participants palestiniens ont été
trompés par la propagande du congrès qui
prétendait apporter des solutions au
« développement des villes et villages
palestiniens dans l’intérieur occupé »
alors qu’il a eu pour but de prôner « la
coexistence » avec les sionistes.
L’accord entre le pouvoir égytien et
l’entité sioniste à propos de
l’exportation du gaz semble être sur le
point d’être conclu, d’après la presse
sioniste. Un accord semblable a été
signé avec la Jordanie.
La journaliste libanaise Maria Maalouf
risque la condamnation à mort, suite aux
propos tenus sur twitter, réclamant
l’intervention de l’armée sioniste pour
tuer Sayyid Hassan Nasrullah, dirigeant
du Hizbullah. Ses propos avaient été
salués par l’entité coloniale, et
dénoncés par de nombreuses personnalités
au Liban, qui ont porté plainte et se
sont portées partie civile, ayant jugé
que de tels propos relèvent de la
trahison nationale.
Les Emirats arabes unis participent de
plus en plus fréquemment aux manœuvres
militaires aériennes aux côtés de
l’armée sioniste.
Une campagne de protestation est lancée
au Liban contre le projet de participer
au festival « tomorrowland » le 29
juillet, festival auquel participeront
la colonie de Tel Aviv
et la ville de Jbayl, aux côtés
de villes européennes et asiatiques.
D’ores et déjà, les voix s’élèvent,
certains voulant séparer le
« politique » du « culturel », alors que
le projet de « tomorrowland » est
clair : la « paix » instaurée au profit
des puissances et écrasement des voix
différentes.
La presse
palestinienne
Walid al-Qitati
constate, dans al-Istiqlal du 23 mars,
que « la paix régionale » réclamée par
Trump et Netanyahu signifie le contraire
de « l’initiative arabe pour la paix »
avancée en 2002 par le sommet de la
Ligue arabe. Alors que cette dernière
marchandait la normalisation des
relations entre les pays arabes et
l’entité sioniste en réclamant le
retrait sioniste et la fondation d’un
Etat palestinien sur les territoires
occupés en 1967, le projet de la « paix
régionale » inverse la priorité :
normalisation d’abord et ensuite, on
verra.
La décision de l’UNRWA de modifier les
programmes scolaires dans ses écoles, en
supprimant toute référence à la
Palestine, à al-Quds, à l’occupation,
pour plaire aux bailleurs de fonds
américain et autres, a soulevé de
nombreuses protestations dans la presse
palestinienne, mais aussi au sein des
syndicats d’enseignants, qui ont refusé
d’appliquer ces programmes jugés
sionistes.
Communiqués et
déclarations
Sheikh Khodr Adnan,
cadre dirigeant au Mouvement du Jihad
islamique en Palestine, a déclaré que le
martyr Bassil al-A’raj fut un résistant
exceptionnel, qui a représenté tous les
jeunes Palestiniens qui visent la fin de
l’occupation de notre terre et de nos
lieux saints. Il a ajouté : «Comment
t’oublier alors que tu as été
ensanglanté par leur « coordination
sacrée » à Ramallah, et qu’ils ont donné
libre cours à leur langue empoisonnée en
2012 ? »
Le comité central du FPLP annonce la
nécessité de couper avec la voie d’Oslo
(les accords d’Oslo de 1993) et ses
conséquences politiques, économiques,
culturelles et sécuritaires. Il demande
l’arrêt du choix des négociations, de
cesser de s’accrocher à des illusions
concernant le rôle des Etats-Unis, et
réclame l’unité nationale pour affronter
l’ennemi. Dans un autre communiqué, il
réclame la cessation des rencontres
officieuses entre Palestiniens de l’AP
et des responsables sionistes.
Le rapport de l’Escwa accusant l’ennemi
sioniste de mener une politique
d’apartheid en Palestine occupée, a été
l’occasion d’organiser plusieurs
conférences en Palestine sur
l’apartheid. C’est au cours d’une
conférence organisée à Gaza, le 22 mars,
par le centre d’Etudes Atlas, que M.
Haydar Eid est intervenu pour défendre
sa thèse selon laquelle l’entité
sioniste mène une politique d’apartheid.
Cette thèse fut cependant contestée par
plusieurs intervenants, dont Isma’il
Mahra, du centre Atlas, qui craint que
le fait de dénoncer l’apartheid ne
conduise à ne pas poursuivre le projet
de libération de la Palestine, car en
fin de compte, il s’agit bien
d’occupation, d’abord. Le chercheur
Abdel Rahman Shehab, directeur du centre
Atlas, a mentionné trois facteurs qui
empêchent de considérer l’Afrique du sud
comme modèle pour les Palestiniens,
facteurs liés à la nature du projet
sioniste, qui est un projet du monde
occidental.
La sauvage répression par les services
sécuritaires de l’AP de la manifestation
à Bayt Lahm, qui protestait contre le
« jugement » du martyr Bassil al-A’raj
et ses compagnons, a été largement
commentée et dénoncée par les
organisations palestiniennes, qui ont
réclamé que les policiers soient arrêtés
et jugés. Ils ont considéré qu’une telle
répression annonce un « nouvel ordre
palestinien » dans les territoires
occupés.
Le secrétaire de l’union des
fonctionnaires de l’UNRWA, Youssef
Hamdouna, a dénoncé les nouveaux
programmes scolaires de l’UNRWA qui
nient l’identité et l’histoire
palestiniennes ainsi que l’occupation.
Il a jugé ces programmes de
« dangereux ». En supprimant la carte de
la Palestine, toute mention d’al-Quds et
des villes côtières de ces programmes,
l’UNRWA adopte le projet sioniste.
« Nous prendrons toutes les mesures
nécessaires pour stopper l’agression de
l’UNRWA contre notre identité
nationale ».
L’archevêque grec-orthodoxe Atallah
Hanna a fermement dénoncé les propos du
responsable maronite au Liban, sans le
nommer, qui avait déclaré que les
réfugiés palestiniens au Liban étaient
responsables de la situation critique
dans ce pays.
Dans la colonie
La presse sioniste
évite de reconnaître la responsabilité
de l’assassinat par le Mossad du
combattant libéré Mazen Fuqaha, mais
plusieurs articles justifient
l’assassinat des « terroristes ». Sha’ul
Shay, ancien vice président du conseil
« de la sécurité nationale » (activité
terroriste) écrit dans le quotidien
Ysra’il Hum le 27/3 reprend l’historique
des assassinats exécutés par les
sionistes depuis les années 50 pour
expliquer qu’ils ont toujours été
« bénéfiques » pour l’entité sioniste,
comme par exemple l’assassinat de sheikh
Ahmad Yassin, qui a obligé le Hamas à
accepter une trêve.
Le quotidien Maariv, début avril,
commente la solution des « deux Etats »,
palestinien et « israélien », sous la
plume de Me’ir Uzya’il. Selon lui, une
telle solution serait la fin de l’entité
sioniste, car tout retrait de
territoires palestiniens, comme le
retrait de Gaza ou du Liban, n’a fait
que consolider la force des « ennemis »
qui ont développé leurs armes. Il
conseille aux Palestiniens non seulement
d’accepter le fait accompli (la
colonisation et l’occupation), mais de
prouver leur « amour « et leur
« humanité » envers « Israël » en lui
consacrant, de bon gré, une terre arabe
sur « la base de la solidarité humaine
avec notre malheur et notre désir ».
Rien que ça !!
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