MADANIYA
La Franc-maçonnerie
dans le Monde arabe et musulman 2/2
René Naba
Mercredi 28 septembre 2016
Syrie : Jamil Mardam
Bey, une réputation vouée à la suspicion
Le plus en vue des francs-maçons
syriens n’est autre que Jamil Mardam Bey
(1894-1960), l’ancien premier ministre
du mandat français sur la Syrie, le plus
controversé des dirigeants politiques
syriens de l’histoire moderne.
L’évocation de son nom dans les
cercles intellectuels arabes prête à
controverse et emporte rarement une
adhésion spontanée. Présenté par ses
partisans comme un «éminent
nationaliste», il est, pour ses
détracteurs, «le chef du parti colonial»
français en Syrie.
L’homme traîne en effet comme un
boulet une réputation vouée à la
suspicion, conséquence de la satire dont
il a été l’objet de la part du célèbre
poète arabe Omar Abou Riché mettant en
question son patriotisme.
Né à Damas, en 1894, d’une famille
sunnite, d’origine ottomane, appartenant
à la grande aristocratie damascène,
titulaire d’un diplôme universitaire de
Paris, Jamil Mardam Bey est le
fondateur, en 1911, à Paris, avec cinq
de ses camarades d’école, la société
secrète «Al Fatat» œuvrant pour
l’indépendance des provinces arabes de
l’Empire Ottoman.
En 1916, condamné à mort par
contumace par les Ottomans, il fuit en
Europe. Mais ses camarades moins
chanceux seront, eux, pendus en public à
Damas et à Beyrouth, le 6 Mai 1916, du
fait d’une négligence du consul général
français à Beyrouth, Georges Picot, qui
avait laissé trainer dans ses tiroirs la
liste de ses intelocuteurs habituels. De
retour à Damas, en 1918, il accompagne
en 1919 le roi Fayçal à la Conférence de
Paix de Paris.
En 1920, l’armée française, après avoir
détrôné le roi Fayçal, le condamne à
mort. Il fuit à Jérusalem. Amnistié, il
devient membre du mouvement clandestin,
la «Société à la main de fer» de son ami
et «frère» Abdul Rahman Shahbandar.
À l’indépendance de la Syrie, en 1943,
le nouveau président syrien Chucri Al
Kouatly le nomme Ministre des Affaires
Étrangères et de la Défense. En 1947, il
est de nouveau Premier Ministre. En
1948, avec l’arrivée des militaires au
pouvoir, il démissionne et annonce son
retrait de la vie politique.
Son parcours maçonnique et la satire
du grand poète arabe Omar Abou Riché, Jamil
Mardam Bey est rentré assez tard en
franc-maçonnerie à l’âge de 30 ans. Il a
passé tous les échelons de la
franc-maçonnerie pour devenir un Haut
Dignitaire de la Célèbre Loge «AL Zahra
N°92» à l’Orient de Damas, sous
juridiction de la Grande Loge Nationale
d’Égypte. Il rejoindra, plus tard, la
Grande Loge de Syrie.
Ce haut dignitaire maçonnique traîne
cependant une réputation sulfureuse de
chef du parti colonial, sans doute en
raison de son comportement à l’égard de
la puissance mandataire. Il sera à ce
titre fustigé par l’un des plus célèbres
poètes arabes, Omar Abou Riché.
Dans un papier intitulé «Ceux qui ont
bradé la Palestine», l’écrivain Mohammad
Al Walidi dresse le portrait de Jamil
Mardam Bey, en reprenant à son compte la
satire du poète Omar Abou Riché à
l’encontre du politicien syrien :
«Comment une nation peut elle forger
sa grandeur,
«alors qu’elle compte parmi les siens
«un homme à l’exemple de Jamil Mardam
Bey
«Jamais entrailles n’ont porté un
criminel d’un tel calibre».
Sur ce lien pour le lectorat
arabophone :
http://pulpit.alwatanvoice.com/articles/2006/10/08/58713.html
Jamil Mardam Bey est le grand oncle
de l’éditeur franco-syrien Farouk Mardam
Bey, Directeur des Editions Sindbab
(groupe Actes Sud) et de ses cousines,
les deux sœurs Kodmani, Basma et Hala
Kodmani.
En filiation intellectuelle directe
avec leur aîné, Farouk Mardam Bey et
Hala Kodmani animent depuis Paris une
micro structure oppositionnelle «Souriya
Hourra»-(Syrie Libre), dans un parfait
synchronisme de la guerre menée par la
France contre la Syrie, leur patrie
d’origine, depuis 2011, sous couvert de
«printemps arabe». Hala Kodmani est par
ailleurs salariée du journal Libération,
propriété du milliardaire
franco-israélien Patrick Drahi.
Sa sœur, Basma Kodmani, a assumé les
fonctions de porte-parole de
l’opposition off shore syrienne pour le
compte de la coalition islamo-atlantiste
avant d’être déchargée de ses
responsabilités.
Pour aller plus loin sur ce sujet
http://www.renenaba.com/la-controverse-a-propos-de-basma-kodmani/
Camille Chamoun, de
porte étendard de la Palestine au chef
du camp pro américain au Moyen orient
L’homme qui commença sa carrière par
une éblouissante profession de foi
pro-palestinienne que ne renierait pas
le plus farouche nationaliste arabe,
dans sa première intervention devant
l’Assemblée générale des Nations-Unies,
en sa qualité de délégué du Liban, en
1948, finira sa carrière en tant que
chef du camp pro-américain au
Moyen-Orient.
Succédant dans cette fonction à
l’irakien Noury Said, lynché par la
foule à Bagdad à la chute de la
monarchie hachémite, en juillet 1958,
Camille Chamoun présidera un pays qui
aura connu sous son magistère la
première guerre civile
interconfessionnelle libanaise (1958),
et sous son autorité au ministère de
l’intérieur en 1975-1976, le lancement
de la 2e guerre civile libanaise.
Circonstance aggravante, le plus en
vue des dignitaires maçonniques libanais
sera le seul dirigeant arabe à refuser
de rompre ses relations diplomatiques
avec la Grande Bretagne et la France, en
1956, en signe de solidarité avec
l’Égypte nassérienne dans la foulée de
l’agression tripartite
israélo-anglo-française de Suez.
Cet alignement inconditionnel sur la
stratégie atlantiste de même que la
cécité politique des milices chrétiennes
libanaises dans leur alliance contre
nature avec Israël, quinze ans plus
tard, lors de la guerre intercacionnelle
libanaise (1975-1990) ont semé la
suspicion sur le patriotisme des
maronites vis à vis du Monde arabe,
entraînant un déclassement de leurs
prérogatives constitutionnelles dans la
règlement du conflit libanais.
L’effondrement des structures
familiales et la recomposition des
alliances claniques à la faveur de la
guerre intestine inter-libanaise
(1975-2000) ont donné lieu à une
prolifération de groupuscules se
proposant de développer des solidarités
parallèles en marge des réseaux
habituels.
Conséquence sans doute lointaine de
l’aspersion des méga-radios religieuses
américaines, les fameux prédicateurs
électroniques, le prosélytisme a connu
un regain de vigueur au Liban et en
Cisjordanie.
Les Témoins de Jehovah se sont
montrés forts actifs au sein des couches
paupérisées de la fraction chrétienne et
de la population musulmane, désireux de
modifier leur condition de vie
ancestrale. Cet engagement s’expliquait
par la perspective ou l’illusion d’un
débouché, ou encore, par l’indéniable
attrait, qu’offre, en cas de conversion,
la possibilité d’un recyclage aux
États-Unis.
Même la franc-maçonnerie, structure
d’ordre et de discipline s’il en est,
n’a pas échappé au phénomène de
prolifération. Alors que le Liban
comptait avant la guerre civile
(1975-1990) près de 3.000 francs-maçons
régulièrement identifiés, la fin des
hostilités a déclenché une croissance
exponentielle des loges issues de
l’immigration, les loges de la diaspora.
Le Liban comptaient près de 17.000
illégaux durant la décennie 1990, c’est
à dire adhérents à des loges non
affiliées aux grandes loges d’obédience
internationale. Le Liban comptait à
cette époque plus de 12 000 membres
francs-maçons, soit environ 7% de la
population adulte de sexe masculin.
La chute de l’Empire ottoman et
l’avènement des «Jeunes Turcs» au
pouvoir sous l’autorité de Mustapha
Kemal Atatûrk s’est accompagnée de
l’interdiction des loges maçonniques en
Turquie.
Il en a été de même de la chute de la
dynastie Pahlévi en Iran et de
l’avènement de la République Islamique
Iranienne, en Février 1979. La création
de l’État d’Israël en 1947 a provoqué,
elle, le déclin de la franc-maçonnerie
taxée de «sionisme» dans l’ensemble de
la zone, tandis que les prédicateurs
électroniques occidentaux qui ont saturé
les ondes du Moyen Orient pendant un
demi siècle, débouchaient, pa réaction,
sur un prosélytisme d’un genre nouveau
prôné par les djihadistes takfiristes,
les «Boko Haram» du Monde arabe,
frappant d’interdit la culture
occidentale.
Une démarche qui témoigne de la vive
prévention de la rive sud de la
Méditerranée à l’égard des menées
occidentales.
De quels résultats déboucheront, sur
les relations entre Islam et Occident,
l’instrumentalisation de l’Islam à des
fins politiques contre l’athéisme du
bloc soviétique à l’apogée de la guerre
froide soviéto-américaine dans la guerre
anti soviétique d’Afghanistan
(1980-1989), voire la connivence des
«Grandes démocraties occidentales» à
l’égard des roitelets du Golfe,
incubateurs du djihadisme planétaire: Al
Qaida, Daech et consorts ?.
L’Histoire, seule, le dira. Affaire à
suivre.
Additif Satyre à l’ encontre
de Jamil Mardam bey
هل
تعلمون قصة البطل ابو علي شاهين!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
كان العام 1944-1945 من أسوأ
الأعوام التي مرت في ذاكرة جبال العلويين ,وستبقى حكومة جميل مردم بك في الضمير
الجماعي لسكان هذا الجبل كأحد أسوأ العهود
التي مرّت عليه في تاريخه
والذي أعاد اليه ذكريات مريره من الحكم
العثماني وحكامه من أمثال ضيا باشا , الى
درجة أنه أصبح يجد بالمقارنه أن معاملة
المستعمر له كانت المعامله الانسانيه
بذاتها.
يحضرني هنا أبيات للشاعر الكبير عمر أبو
ريشه في قصيدته المشهوره« أمتي« :
أمتي هل لك بين الأمم :::::منبر للسيف أو
للقلم
أتلقاك وطرفي مطرق:::: خجلا من أمسك
المنصرم
أمتــي كم صنـم مجدته …لم يكن يحمل طهر
الصنــم
لا يلام الذئـب في عدوانه… إن يك الراعــي
عدو الغنـم
فاحبسي الشكوى فلولاك لما …. كان في الحكم
عبيد الدرهــم
……
الى أن يقول:
كيف تبني أمة عزتها::::وبها مثل جميل
المردم
ان أرحام السبايا لم تلد:::مجرما مثل هذا
المجرم.
اذ
اقترف الدرك السوري أعمالا يندى لها
الجبين ووصل به الامر الى درجة أن ألقى
يوما في احدى قضاء جبله بإمرأه وأطفالها
في أتون[ تنور] فرن.
بقي أن أوامر جميل مردم جعلت الجنود
يتصرفون وكأنهم في بلد محتل.
وانحصرت مهمة قوات الدرك في مداهمة القرى
عند الفجر والقاء القبض على كل ذكر تجاوز
السادسة عشرة وجمعهم في ساحة القريه
لاشباعهم ضربا بأعقاب البنادق بحجة وجود
أسلحه غير معلن عنها في القرية.
ولم يتورعوا عن الاعتداء على الأعراض في
حملاتهم تلك..وليست قصة شاهين الا واحده
من قصص نجمت عن اعتداءات مماثله وتصرفات
شوهاء بحق الناس بلا تمييز صغارا وكبارا,
اذ أقدم رئيس مخفر للدرك على اهانة
ومحاولة اغتصاب زوجته بغيابه .
كان شاهين معروفا بأنه من أمهر الرماة
ومشهورا بفتوته وشهامته..
وعلم شاهين عند عودته باعتداء الدرك على
زوجته, فتناول بندقيته وداهم مخفر الدرك
وقتل جميع عناصره..
ولما سمعت الحكومه أرسلت في اثره , فلجأ
الى البراري والأحراش ,
نجح شاهين بما لديه من خبره عسكريه سابقا
وبما لديه من مهارة في الرمي بصد جميع
المحاولات لالقاء القبض عليه.
وأوقع في صفوف الدرك خسائر كبيره ..
الى هنا ربما كانت الأمور تسير بشكل عادي , الا أن نقطة التحول في القصه هي التحاق
بعض الشباب به واتضح أن الأمور آخذه
بالتحول الى ثوره جماعيه ضد ظلم واضطهاد
الدرك المتمادي والمستمر وكان أن نجح أبو
علي والمجموعه الصغيره معه في هزيمة قافلة
كبيره للدرك في موقع » الشيخ غضبان » على
طريق حماة –مصياف .
ازداد اعجاب الناس به وبدأ يصل صدى فشل
الدرك في القاء القبض عليه الى شتى
الأنحاء,
وبدأ الشعب المقهور ينظر الى أبو علي
شاهين كبطل أسطوري لا يقهر أرسلته السماء
ليثأر لهم من سلطه جائره مستبده–
وانتشرت في أنحاء الجبل الأغاني التي تمجد
بالبطل وتهزأ بالسلطات ..
ومنها:
يا بو علي شيهين :::: يا بو مرتين الماتي
حيجي تقتل بالدرك ::: الماتو بعد المماتي
…………
يا بو علي ياشيهين ::: رفرف بجناحك وطير
طير وعلّي عن هالأرض::: الملياني ظلم
وتعتير
…….
انتبهت السلطات أنها اذا لم تنجح بالقبض
على شاهين أو قتله فسيمتد تأثيره الى
مناطق أخرى في الجبل مما يهدد بثوره
عامه..
وبعد أن أعيتها الحيله لجأت الى الخداع ,
اذ أغرت « آل الشللي » في عين الكروم حيث
كان أبو علي في ضيافتهم .وتم ابلاغ الدرك
بوجود أبو علي في منزلهم فتم تطويق المنزل
بعدد كبير منهم..وتم القاء القبض عليه .
وزاد من اعجاب الجماهير « لشاهين » أنه لم
يهن ولم يستسلم , بل أخذ غدرا وتحمل كل
أنواع التعذيب التي فاقت كل وصف برجوله
دون أن يستجير .
وتوجه الى ساحة الاعدام في الشيخ ضاهر في
اللاذقيه بكل رباطة جأش ولم يطلب شيئا ..
وأمام رد الفعل الشعبي , والآمال والمشاعر
الدفينه التي أطلقها تمرد شاهين , تيقظت
الحكومه في دمشق الى خطورة الأمر والى حجم
مشاعر الحقد الدفينه ..فرأت أن تحاول
امتصاص هذه المشاعر وتخفف من وقع الاحداث
وقررت, لأول مرة , أن تحتفل بثورة الشيخ
صالح العلي عام 1945 في الثامن والعشرين
من نيسان , انما على مستوى المحافظ فقط
وبغياب كبار المسؤولين في دمشق .
من
الجدير ذكره أن السينما السوريه الفتيه قد
أخرجت فيلما عن حياة شاهين بعنوان »
الفهد » عن رواية لحيدر حيدر في بداية
السبعينيات وقد لعب دور « أبو علي »
الفنان القدير أديب قدوره
**
Illustration
L’équerre et le compas posés sur une
Bible, emblèmes de la franc maçonnerie
(Régis Duvignau/Reuters).
Lecture
Livre
Format 145X190
372 pages
+ de 100 illustrations
EAN 9782367600611
20€
sortie nationale août 2016
Tome 1
Tome 2
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