MADANIYA
La Franc-maçonnerie serait-elle
malade de ses «Frères» ?
Jean Marc Aractingi
Mercredi 26 juillet 2017
1- La
Franc-maçonnerie européenne, une
difficile adaptation à la mondialisation
Sur fond
de lutte pour le pouvoir, à l’arrière
plan d’une forme de ségrégation
élitiste, la Franc-maçonnerie européenne
butte sur une difficile adaptation à la
mondialisation.
En crise
aujourd’hui, encore diront certains, la
franc-maçonnerie européenne a quelques
fois du mal à s’adapter à la
mondialisation comme à s’ouvrir aux
technologies du 21e siècle. Les
formidables possibilités d’internet en
sont en exemple sur lequel nous
reviendrons.
Elle
reste souvent figée par des rituels et
des principes moraux ou religieux
hérités du XVIIIe siècle et parfois
quelque peu archaïques.
La lutte
pour le «Pouvoir» (une maladie
maçonnique dite «cordonite») ou pour des
considérations plus encore matérielles
(financières) est omniprésente, bien
qu’en totale contradiction avec les
principes qu’elle défend comme «Liberté,
Égalité, Fraternité».
En
pratique, probablement malgré elle, une
forme nette de ségrégation culturelle
s’est installée, sans pour autant
relever de l’élitisme, elle éloigne une
réelle partie de l’humanité.
Une
autre forme d’élitisme est celui de la
sélection par l’argent car avec une
capitation (cotisation annuelle) de 400
€ et plus encore, on peut être certain
que nombre de frères (ou sœurs)
potentiels resterons sur le parvis.
La
maçonnerie dont nous parlons fait aussi,
sans nuance, la distinction entre
obédiences régulières et celles qui sont
irrégulières. Celles qui sont de droit
divin et les autres. Il va sans dire que
les premières considèrent les secondes
comme des assemblées de sous-maçons, de
Dhimmis, alors que toutes deux se
réclament de la même fraternité.
2 – Une
chute vertigineuse des adhérents aux
États Unis de 5 millions à trois
millions
La
maçonnerie pratique alors trop souvent
une sorte de dictature des Loges où ceux
qui se disent frères, plus allumés
qu’éclairés, s’excommunient l’un l’autre
faisant fi des principes de fraternité
et de liberté à l’image peu enviable de
quelques sectes.
Malheureusement, mais en toute logique,
ces dérives souvent liées à la vanité
entraînent une régression mondiale de
ses effectifs.
Aux
États-Unis par exemple, ils étaient cinq
millions à se proclamer «Enfants de la
Lumière» (celle qui éclaire nos travaux)
au XXe siècle, il n’en reste que trois
millions aujourd’hui.
3 –
Pistes pour des remèdes possibles ?
Avec
beaucoup d’humilité, il serait salutaire
de retoucher quelques piliers de notre
temple, en mettant l’accent sur
davantage de spiritualité et moins
d’élitisme.
Plus de
fraternité, en partageant la Lumière
avec des hommes et des femmes des
milieux les plus divers et de cultures
différentes.
Plus de
place aux planches et aux débats pour
les sujets qui constituent les
préoccupations sociales actuelles
(euthanasie, œcuménisme, voile…).
J’espère
une véritable obédience d’études et de
recherches tant traditionnelles que
sociales.
J’attends des rencontres
inter-obédientielles où chacun pourra en
toute liberté exprimée son point de vue
et cela sans aucune discrimination.
Cette
liste de souhaits n’est pas exhaustive
mais il est à espérer que notre
obédience, le Grand Orient Arabe
Œcuménique étant née au 21e siècle, sera
pionnière et apportera la sagesse de
l’Orient, berceau des trois grandes
religions monothéistes et des fondements
mythologiques de la franc-maçonnerie, à
l’Orient de l’Occident.
Par Jean Marc Aractingi
Grand Maître Mondial du Grand Orient
Arabe Œcuménique
Pour
aller plus loin sur ce sujet
Jean
Marc Aractingi est l’auteur de
« Histoire Mondiale de la
Franc-Maçonnerie en Terre d’Islam » (4
Tomes); Editions Erick BONNIER, Paris.
Illustration
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Mozart_in_lodge,_Vienna.jpg
Reçu de René Naba pour publication
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