Madaniya
Hommage aux victimes du génocide
arménien
et du groupe Manouchian
René Naba
Dimanche 26 avril 2015
Un faux remake
de l’Affiche Rouge (1)
I – Des stratèges en
herbe
Paris – Des
stratèges en herbe. Des stratèges en
chambre. Là ou leurs aînés vivaient leur
cause au péril de leur vie, eux, tirent
des plans sur la comète et en touchent
les dividendes en terme de notoriété.
Leur point commun, la composition
paritaire de leurs groupes : Arméniens
et Juifs. À l’identique de leurs
héroïques aînés, mais au rabais.
Le clonage
reproduit sa structure paritaire, la
qualité en moins, l’authenticité aussi.
Le groupe Manouchian était ce mythique
groupe de 23 « métèques », membres des
FTP-MOI de la région parisienne,
originaires de l’Europe de l’Est « morts
pour la France », le 21 février 1944.
Des Arméniens et des Juifs, certes, mais
surtout et d’abord des communistes, dont
l’engagement s’explique par ce biais,
dont le courage a été magnifié et le
sacrifice immortalisé par l’un des
leurs, le poète communiste Louis Aragon,
parce que d’abord des communistes, des
combattants clandestins de la liberté.
Pour rappel : L’«
Organisation spéciale », la structure
clandestine du Parti communiste, a
engagé la lutte armée dès 1941, bien
avant le sabordage de la flotte
française à Toulon. Ce fait doit-il être
occulté de la mémoire contemporaine du
fait qu’il n’est visiblement plus de bon
ton d’afficher l’appartenance de ces
militants à la gauche révolutionnaire ?
Se pose alors la question de savoir si
nier cet idéal qui était le leur, ne
revient pas à nier leur sacrifice et
leur honneur ?
Aux États-Unis, le
lobby juif avait établi dans la décennie
1950-1960 une jonction avec les
afro-américains pour constituer
l’ossature du parti démocrate, avant que
le soutien inconditionnel et résolu de
l’état hébreu au régime d’apartheid
d’Afrique du sud ne fasse voler en
éclats cette « solidarité des opprimés
», fortement dénoncée par le leader
radical noir américain Malcolm X.
Certes Arméniens et
Juifs ont été victimes de génocide, au
XX me siècle. C’est leur deuxième point
commun. Tout le reste les sépare. Dans
cette concurrence mémorielle sur fond de
victimologie, les Arméniens pâtissent
d’un handicap majeur :
– Le génocide arménien a été commis par
un état musulman, la Turquie, situé hors
Europe.
– Le génocide juif a été commis, lui,
par deux états européens, parmi les plus
civilisés de l’époque contemporaine,
l’Allemagne et la France, qui fut, sous
Vichy, l’antichambre des camps de la
mort.
Dans la pure
tradition coloniale, les deux faits
connaîtront toutefois des «
compensations sur bien d’autrui, la
forme la plus aiguë d’une perversion
triangulaire ». Dans les deux cas au
détriment des Arabes, alors que les pays
arabes, notamment la Syrie et le Liban,
auront été parmi les grands pays
d’accueil des Arméniens rescapés du
génocide turc.
La Turquie, le
bourreau des Arméniens, bénéficiera pour
son forfait de la gratification de la
France, par le détachement du district
syrien d’Alexandrette et son
rattachement à la Turquie. Et les Juifs
de la Palestine.
Le génocide turc
est même antérieur au juif. Il est
d’ailleurs le premier génocide du XX me
siècle. Mais les rescapés du génocide
juif n’ont jamais songé à le reconnaître
pour deux raisons :
– Ancrer dans
l’imaginaire du monde, la centralité du
génocide hitlérien et sa primauté,
– Justifier, au-delà du raisonnable, le
partenariat stratégique de leur nouvel
État, Israël, avec le bourreau des
Arméniens, la Turquie.
Le remake fait
piètre figure, d’une piètre performance
: une poignée de germanopratins happée
par la célébrité médiatique,
particulièrement le plus en vue d’entre
eux Ara Toranian (2), l’ancienne vitrine
politique de l’ASALA (Armée secrète de
Libération de l’Arménie) responsable de
plusieurs attentats de type terroriste
en France et ailleurs, notamment
l’attentat d’Orly.
II – Le CCAF, le
CRIF des Arméniens ? Ou le jeu du trio
Toranian Papazian et Govciyan
Ara Toranian,
Mourad Papazian et Frédéric Encel Sur
Ayp FM
Vartan Kapriélian
reçoit Ara Toranian et Mourad Papazian
sur Ayp FM. Avec Frédéric Encel, Docteur
en géopolitique, qui analyse la
situation au Moyen-Orient, et Élise
Boghossian praticienne de médecine
chinoise (acupuncture) à Paris. Elle
fait part de son expérience en terrain
de guerre et témoigne de son vécu en
Syrie et en Irak.
Un clonage à
l’identique et l’entreprise une affaire
de famille : Le Conseil de coordination
des associations arméniennes de France
(CCAF), a été fondé en 2001 précisément
par Ara Toranian et Frank Mourad
Papazian (3), ce dernier en sa qualité
de coprésident de la FRA Tachnaktsutiun
(Tachnag) pour l’Europe occidentale.
Deux cousins que
tout devrait opposer au regard de leur
parcours politique et de leur rivalité
au sommet du CCAF, mais qui convergent
pour garder le contrôle des ressources
symboliques et le leadership de la
communauté arménienne de France. Pour
faire du CCAF, le CRIF des Arméniens.
Une plate forme politique et médiatique
en vue de la satisfaction de leurs
ambitions politiques.
http://www.crif.org/fr/lecrifenaction/rencontre-crif-%E2%80%93-arm%C3%A9niens-de-france/47957
Frank Mourad
Papazian : De Yad Vachem au partenariat
d’entreprises avec Israël, à actionnaire
de Libération.
Mais le hic est que
si Ara Toranian a pris ses distances, à
juste titre, avec les dérives de type
terroriste de l’ASALA, sa posture
antérieure ne justice nullement et
n’exonère encore moins ses dérives
ultérieures, notamment sa fusion avec
Bernard Henry Lévy, un des plus fermes
soutiens d’Israël, le meilleur allié
régional de la Turquie, l’état
génocideur du peuple arménien.
Frank Papazian,
lui, dans son zèle néophyte, a fait
preuve d’un philo sionisme rare, sans
qu’il soit possible de distinguer s’il
s’agissait d’un acte de conviction ou
d’un geste destiné à promouvoir ses
activités économiques, en ce que son
recueillement au mémorial de Yad Vachem,
dédié aux victimes du génocide
hitlérien, c’est à dire édifié dans le
pays partenaire stratégique de la
Turquie, le génocideur des Arméniens,
s’est accompagné de la conclusion d’un
partenariat d’affaires entre son
entreprise et des entreprises similaires
israéliennes. Une opération parrainée
par Valérie Hoffenberg, présidente de la
section française de l’American Jewish
Committee. Depuis juin 2014, Frank
Mourad Papazian est actionnaire du
Journal Libération, en compagnie du
franco israélien Patrick Drahi, le
patron de Numericable.
Franck Papazian
20 décembre 2013· Sortir de Yad
Vashem la boule au ventre, la gorge
serrée, la larme à l’œil, en pensant aux
auteurs de l’extermination, aux victimes
et aux négationnistes qui sont les
nouveaux bourreaux. Et constater que la
Cour Européenne des Droits de l’Homme
considère qu’il n’est pas possible de
pénaliser la négation d’un génocide au
nom de la liberté d’expression !
Sur le partenariat d’affaires :
http://www.ashdodcafe.com/2013/12/15/mediaschool-en-israel-pour-developper-des-partenariats/
Se pose la question
sous-jacente de savoir si le CCAF se
veut, sous couvert de bienfaisance
communautariste, un lobby d’affaires
œuvrant au bénéfice de ses fondateurs.
Ferait-il le service après vente de
l’industrie française en Azerbaïdjan,
finançant indirectement l’effort de
guerre de l’Azerbaïdjan contre leurs
compatriotes du Karabagh.
http://www.lechorepublicain.fr/france-monde/mag/2015/02/15/chronique-du-temps-present-azerbaidjan-forces-obscures-par-eric-vladimir_11329303.html
Sur le modèle du
CRIF, le CCAF a tenu son premier dîner
annuel, en janvier 2014, en invitant le
gratin politico mondain parisien
notamment l’inévitable le philosophe
Bernard Henry Lévy. Sous la présidence,
Christine Taubira, ministre de la
justice, avec le secret espoir de
décrocher, en faveur des Arméniens une
Loi Gayssot bis, criminalisant la
négation du génocide.
Se pose le problème
sous-jacent du financement de ce dîner à
l’heure où le CCAF a lancé une grande
souscription national ?
http://www.ccaf.info/Souscription_ccaf.pdf
Le CRIF ratisse
large et se veut incontournable.
Arméniens, Arabes, et Africains qu’il
cherche à agglomérer autour de lui pour
apparaître le navire amiral de la lutte
anti- raciste selon son propre schéma et
gommer ainsi toute note discordante.
Dans son escarcelle, déjà, les modernes
« Bourgeois de Calais » du Monde arabe
-Ferhat Mehenni, chef du fantomatique
gouvernement kabyle en exil, et son
ministre des affaires étrangères, Lyazid
Abid, Boualem Sansal (Algérie), Hassan
Chalghoumi (Tunisie) et Nadia El Fanni
(Tunisie). A la faveur du scandale
Dieudonné, il a fait des offres de
service au continent africain au
prétexte de faire cause commune entre
Esclavage et Shoah. Le CRIF et le CREFOM
se sont, en effet, engagés à soutenir un
projet de Mémorial sur l’esclavage en
région parisienne, en coopération avec
le Mémorial de la Shoah. Les
institutions juives et les Français
d’outre-mer ont signé à ce propos un
mémorandum contre la concurrence
mémorielle, le fonds de commerce de de
l’humoriste franco camerounais
controversé. Soit Mais comment expliquer
alors l’alliance stratégique entre les
rescapés du génocide hitlérien (Israël)
avec les massacreurs des Arméniens (la
Turquie).
III – L’Institut
Tchobanian et les Éditions Sigest, la
partie invisible de l’Iceberg
Le CCAF est la
partie visible de l’Iceberg. Une
entreprise familiale rondement menée en
ce que l’une des éminences grises de
cette structure n’est autre Gaidz Franck
Minassian (4) responsable de la rubrique
idées du journal Le Monde, beau-frère de
Franck Mourad Papazian et grand ami de
Frédéric ENCEL (5). The GUD Guy’s par
excellence, Frédéric Encel en est un
contributeur discret et un membre
d’honneur sans doute en raison de ses
états de service d’ancien sous-marin du
BETAR dans le monde universitaire.
http://oumma.com/L-itineraire-in-avoue-de-M-Encel
L’Institut
Tchobanian : Un déploiement arachnéen :
Frédéric Encel, un ancien du Betar et
Roger Akl, un ancien des milices
chrétiennes libanaises.
Fondé en 2004 par
Varoujan SIRAPIAN, né à Istanbul, membre
de l’UMP, ancien conseiller municipal à
la Mairie d’Alfortville et ancien
représentant de l’ADL RAMGAVAR France,
l’Institut se présente comme un centre
indépendant de recherche en études
stratégiques pour le Sud Caucase, la
Turquie et le Moyen Orient. Il contribue
à la publication de la revue
trimestrielle « Europe Orient » par des
papiers à la tonalité généralement anti
turque qui frisent l’islamophobie. Il
organise chaque année des colloques sur
le négationnisme, sur le modèle des
colloques organisés par « La Règle de
Jeu », la revue de BHL, comme cela a été
le cas en Novembre 2011.
L’Institut
Tchobanian, qui se veut un Think Tank,
organise des cycles de formation
professionnelle et citoyenne. L’un de
ses principaux collaborateurs n’est
autre que Roger AKL, un ancien
responsable militaire des milices
chrétiennes libanaises, dont la maison
d’édition Sigest a publié les derniers
ouvrages. L’organigramme de la revue :
http://eo.tchobanian.org/page00010077.html#I00006731
A propos de Roger
Akl et des Editions sigest
http://editions.sigest.net/pageLibre000100dd.html
IV – Un up dating du
logiciel
Oyez Oyez Arméniens
d’Arménie et de la diaspora, de France
et des États Unis, l’histoire en
témoigne : le meilleur allié de
l’Arménie et des Arméniens, à travers
les âges, à travers le temps, aura été,
non la France, non plus les États Unis,
mais ce pouilleux, ce bouseux, ce
hideux, l’infâme Iran.
Le Tachnag, la
formation majoritaire des Arméniens à
travers le Monde, en est si pleinement
conscient que son positionnement au
Liban en porte caution. Se refusant à un
alignement sectaire durant la guerre
civile libanaise (1975-1990), il
défendra par les armes son fief de Bourj
Hammoud, dans la banlieue Est de
Beyrouth contre les assauts répétés des
milices phalangistes voulant le forcer à
porter les armes contre la coalition
palestino progressiste, s’estimant
redevable de l’hospitalité dont ont
bénéficié les Arméniens dans les pays
arabes.
En une suite
logique à ce positionnement, il nouera
ultérieurement une alliance stratégique
avec un autre paria, le Hezbollah
libanais, aux côtés du Général Michel
Aoun,chef du courant patriotique
libanais, la formation majoritaire au
sein de la chrétienté libanaise. Et
c’est en Syrie, et non en France, plus
précisément à Deir Ez-Zor, que se situe
le Mémorial commémorant le génocide
arménien.
À propos du Tachnag,
ce lien
http://mplbelgique.wordpress.com/2010/07/26/dans-les-meandres-d%E2%80%99un-parti-secret-les-1001-vies-du-tachnag/
et sur la
problématique des Arméniens de France
http://repairfuture.net/index.php/fr/l-identite-point-de-vue-de-la-diaspora-armenienne/l-identite-armenienne-en-france-otage-du-tout-memoriel
Une vérité établie
par les pays occidentaux n’est pas
forcément une vérité vraie. Une vérité
sacrée. Elle peut se révéler une
contre-vérité. Le logiciel des Arméniens
nécessite un reformatage… An Up-dating.
En revanche, la
Turquie, génocideur des Arméniens,
muselière de l’expression kurde,
équarrisseur avec la France de la Syrie,
est le partenaire stratégique d’Israël
dans la zone, la deuxième manche de la
tenaille qui enserre le Monde arabe, en
une strangulation stratégique. Israël,
précisément, qui n’a jamais reconnu le
caractère de « génocide » aux massacres
des Arméniens en Turquie au début du XX
me siècle, sans doute pour marquer le
caractère unique des persécutions dont
les Juifs ont été victimes en Europe.
D’abord en Russie, les « pogroms » de la
fin du XIX me siècle, puis en Allemagne
et en France durant la Seconde Guerre
mondiale (1939-45).
À l’heure de la
célébration du premier centenaire du
génocide arménien, la Turquie a sans
doute voulu rappeler à la mémoire du
monde sa force de nuisance, en
parrainant un assaut de néo islamistes
du golfe contre le village arménien de
Kessab, dans le Nord de la Syrie, des
Arméniens restés loyaux à leur pays
d’accueil.
http://www.marianne.net/Syrie-les-oublies-de-Kessab_a238925.html
BHL qui prête
volontiers ses colonnes de « La règle du
jeu » à son ami Ara Toranian, est
demeuré taiseux ce jour-là. Ou était
donc passé le roman-enquêteur, pourtant
toujours prompt à dénoncer les
impostures à travers le monde ? À Kiev
tout simplement, à des milliers de
kilomètres de Kessab, haranguant les
foules de la place Maidan, animées par
la formation néo-fasciste Slobodan et
encadrées par les vétérans de l’armée
israélienne. (7)
Le philosophe du botulisme cherchera à
compenser son mutisme sur cette affaire
par la mise en scène d’une pièce sur le
théâtre de l’atelier, Hôtel Europe,
prêtant à l’un des acteurs un plaidoyer
sur la nécessité de reconnaître le
génocide arménien. Une opération de
compensation tardive qui s’est révélée
un fiasco. Une opération d’enfumage qui
s’est révélée contre productive,
affectant davantage la crédibilité du «
libérateur de la Libye et de la Crimée
», désormais rattachée à la Russie.
http://www.arretsurimages.net/breves/2014-10-16/L-arret-d-Hotel-Europe-cartographie-des-reseaux-BHL-id18081
V – La problématique
de la Turquie, un « casse-tête pour les
Occidentaux »
Pays musulman
sunnite membre de l’Otan, allié
stratégique d’Israël et fer de lance du
camp islamo atlantiste dans la bataille
de Syrie, la Turquie sert, sur
l’échiquier régional, de contrepoint à
l’influence grandissante de l’Iran
chiite galvanisée par son positionnement
en Irak et en Syrie.
Au-delà de la Turquie, où elle dispose
d’une importante base militaire à
Incerlik, un des points de départ des
bombardements américains sur l’Irak lors
de la première guerre du Golfe (1990
1991), l’Amérique est fortement présente
en Albanie depuis la guerre du Kosovo,
1999, alliée de la Turquie.
Elle s’est ainsi assurée, dans sa zone
d’influence, les deux seuls pays
musulmans d’Europe. Une position qui la
met en mesure, par un jeu de levier, de
peser sur le jeu européen. Cela d’autant
plus facilement que l’inclusion des dix
nouveaux membres européens dans le
dispositif militaire de l’Otan a
entraîné un déplacement du centre de
gravité de l’Alliance atlantique vers le
centre-est européen.
« Casse-tête »
diplomatique pour les chancelleries
occidentales confrontées au problème de
l’adhésion de la Turquie à l’Union
européenne et aux réticences de
l’opinion européenne à cet égard, la
sollicitation de la Turquie constitue
pour la diplomatie occidentale un
paradoxe qui masque mal son désarroi
devant les revers militaires israéliens
face au Hezbollah libanais. Le parti
arménien Tachnag, qui passe généralement
pour être le porte-parole de la
communauté arménienne du Liban, s’est
d’ailleurs opposé à une participation
turque à la Finul, invoquant le passé
génocidaire de la Turquie.
Fait indubitable, la Turquie a
loyalement servi l’Occident, y compris
la France, allant même jusqu’à se
prononcer contre l’indépendance de
l’Algérie, déniant, contre toute
évidence, au combat des nationalistes
algériens, le caractère de guerre de
libération, allant même jusqu’à mettre à
disposition de l’aviation israélienne
ses bases militaires et son espace
aérien pour l’entraînement de ses
chasseurs-bombardiers en opération
contre le Monde arabe.
Jamais aucune puissance militaire
musulmane n’a été aussi loin dans sa
collaboration avec l’Occident. Au point
que Washington et ses relais médiatiques
dans les pays occidentaux avaient
célébré le partenariat entre la Turquie
et l’état hébreu, conclu en 1993, comme
« un partenariat des grandes démocraties
du Moyen-Orient », sans s’offusquer
nullement d’une alliance contre-nature
conclue entre le premier État «
génocidaire » du XX me siècle (génocide
arménien toujours nié par la Turquie) et
les rescapés du génocide hitlérien.
L’objectif primait
alors toute autre considération morale :
le verrouillage du Monde arabe, par
effet de tenaille, mené par l’ancien
colonisateur ottoman des Arabes et
l’État d’Israël, perçu dans l’ensemble
arabe comme « l’usurpateur de la
Palestine ». Son rôle pivot au sein de
l’Alliance atlantique justifiait, pour
Ankara, tous les abus, et pour la presse
occidentale, toutes les indulgences.
À l’effondrement du
bloc soviétique et l’élargissement de
l’Union européenne, la Turquie, tant
vantée jusqu‘alors, se découvre pour
l’opinion européenne, non plus comme cet
État laïc au gouvernement teinté
d’islamisme modéré ayant vocation à
servir de trait d’union entre l’Islam et
l’Occident, mais comme un vaste
réservoir de 70 millions de musulmans
dont l’entrée en Europe risquerait de
dénaturer l’essence judéo-chrétienne de
la civilisation européenne. Il est vrai
que l’admission de la Turquie (70
millions de personnes), puis plus tard
de l’Albanie (5 millions), surajoutées
aux 20 millions de musulmans déjà
présents en Europe, porterait le nombre
des musulmans en Europe à 100 millions,
soit l15 pour cent de la totalité de la
population de l’ensemble européen.
Barrer à la Turquie la voie de l’Europe
au prétexte qu’elle n’est pas européenne
gagnerait en crédibilité si cet argument
fallacieux s’appliquait également à sa
présence au sein de l’Otan, le pacte
atlantique dont elle n’est nullement
riveraine.
Sceller une Union
trans méditerranéenne sur la base d’une
division raciale du travail, «
l’intelligence française et la main
d’œuvre arabe », selon le schéma
esquissé par Nicolas Sarkozy dans son
discours de Tunis le 28 avril 2008,
augurait mal de la viabilité d’un projet
qui validait la permanence d’une posture
raciste au sein de l’élite
politico-médiatique française.
Substituer de
surcroît l’Iran à Israël comme le nouvel
ennemi héréditaire des Arabes viserait à
exonérer les Occidentaux de leur propre
responsabilité dans la tragédie
palestinienne, en banalisant la présence
israélienne dans la zone au détriment du
voisin millénaire des Arabes, l’Iran,
dont le potentiel nucléaire est
postérieur de soixante ans à la menace
nucléaire israélienne et à la
dépossession palestinienne.
L’Union pour la
Méditerranée, mort née, est apparue
comme un dérivatif, un leurre qui
trahissait les véritables intentions des
Occidentaux à l’égard du seul pays
musulman de l’alliance atlantique, en ce
que les Européens voulaient bien de la
Turquie en tant que force supplétive de
l’Occident mais pas tant en tant que
membre de plein droit de la famille
européenne. Au ban de l’Europe mais pas
au banc de l’Europe.
VI – L’enfumage
d’Ara Toranian à propos du Conseil
Constitutionnel : le pacte tacite entre
la Turquie et le bloc atlantiste
Non Ara Toranian,
détrompez-vous, ce n’est pas la faute du
Conseil constitutionnel de n’avoir
souscrit à la validation d’une nouvelle
Loi Gayssot sur la négation du génocide
arménien, mais la faute à un jeu plus
subtil que votre perspicacité ne saurait
déceler. http://laregledujeu.org/bhl/2012/03/07/genocide-armenien-la-faute-du-conseil-constitutionnel/
Sous la mandature
de Nicolas Sarkozy, le plus sioniste
président français, la France, malgré
les états de service antérieurs de la
Turquie, lui a asséné deux camouflets
majeurs : l’interdit européen et la
criminalisation du génocide arménien,
retoqué par le Conseil constitutionnel
en ce que la mise en route du projet de
loi sur la criminalisation de la
négation du génocide arménien a d’abord
répondu à des considérations
électoralistes avec pour première
conséquence la rupture de la coopération
entre les deux parrains essentiels de
l’opposition syrienne, plaçant les deux
pays artisans du démembrement de la
Syrie en position de guerre larvée.
Curieux retournement de vieux complices.
Sous François
Hollande, l’amateurisme gaffeur a tenu
lieu de politique comme en témoigne
cette brève du journal satirique « Le
Canard Enchaîné » en date du mercredi 21
Mai 2014 sous le titre : « Invitations
gaffeuses ».
C’est une anecdote révélatrice de
l’amateurisme qui règne parfois à
l’Élysée. Pour son voyage éclair en
Arménie, le 12 mai, Hollande avait tenu
à se faire accompagner par huit
personnalité représenter la communauté
arménienne vivant en France. Parmi
elles, cinq membres du parti Dachnak, le
parti socialiste arménien. Seul problème
: le 9 octobre 2009, lors de la visite à
Paris de l’actuel président arménien,
des militants du même parti l’avaient
dénoncé comme « traître » à cause d’un
projet de protocoles avec la Turquie. Le
président Sarkissian a dû être heureux
de les recevoir.
Pour aller plus
loin sur ce thème :
http://www.slate.fr/story/58263/hollande-turquie
François Hollande
était supposé pourtant être à l’abri des
gaffes depuis l’affectation à son
service, en tant qu’attaché
parlementaire d’un franco arménien Jules
Boyadjian de 2009-2012, avant qu’il ne
soit nommé conseiller parlementaire au
cabinet du ministre de l’Intérieur,
Bernard Cazeneuve en avril 2014. Avec un
PS à 14%, les différents revers
électoraux, sa cote de popularité au
plus bas c’est normal que Hollande prime
l’amateurisme et la nullité chez les
arméniens. Hollande aura besoin de la
FRA pour faire passer l’enterrement de
première classe qu’il réserve à la loi
contre le négationnisme.
Trêve
d’amateurisme. Au-delà des constructions
théoriques, le choix atlantiste de la
Turquie repose sur un pacte tacite
conclu avec le camp occidental, fondé
sur l’occultation de la responsabilité
de la Turquie dans le génocide arménien
en contrepartie de l’implication de ce
pays de culture musulmane non seulement
dans la défense du « Monde libre » face
à l‘Union soviétique, mais aussi dans
une alliance stratégique avec Israël
contre le Monde arabe.
L’effet second de
son adhésion à l’Otan répondait au souci
des États-Unis de placer le contentieux
gréco-turc, le binôme Athènes
Constantinople, au-delà le contentieux
Islam-Chrétienté sous contrôle de
l’Occident, en ce qu’Athènes constituait
le berceau de la civilisation
occidentale et Constantinople-Ankara,
l’ultime empire musulman. Le déploiement
de la Turquie sur la scène régionale du
Moyen orient sur la base d’une
diplomatie néo-ottomane, véhiculée par
un islam teinté de modernisme, en
concurrence directe avec les intérêts
des anciennes puissances coloniales, a
conduit la France à se draper dans son
ancienne posture. La Syrie, leur point
de convergence et de connivence au XX me
siècle, aura été leur point de
percussion au XXI me siècle.
Un résultat imputable à une politique de
duplicité générée par une posture
proto-fasciste inhérente à tout un pan
de la société française, fondée, non sur
une vision prospective, mais sur les
présupposés idéologiques d’une classe
politique compulsive animée d’une pensée
convulsive (8).
Oyez Oyez Arméniens d’Arménie et de la
diaspora, de France et des États Unis,
l’histoire en témoigne : Entre le Groupe
Manouchian, et les clones du CRIF, le
CCAF, l’Institut Tchobanian and co,….
Entre l’Original et la contrefaçon
existe une différence de taille, celle
qui distingue une coalition de héros
d’une conjuration de cloportes, les
êtres animés du sens du sacrifice
suprême, des magouilleurs de bas étage.
Pour aller plus
loin sur la problématique des Arméniens
de France
http://repairfuture.net/index.php/fr/l-identite-point-de-vue-de-la-diaspora-armenienne/l-identite-armenienne-en-france-otage-du-tout-memoriel
1 – L’Affiche rouge
est une affiche de propagande placardée
en France dans le contexte de la
condamnation à mort de 23 membres des
FTP-MOI de la région parisienne
(résistants communistes), le 21 Février
1944. L’affiche a servi à la propagande
nazie de stigmatiser l’origine étrangère
de la plupart des membres de ce groupe,
principalement des Arméniens et des
Juifs d’Europe de l’Est.
L’affiche Rouge,
parole de Louis Aragon, chansons de Léo
Ferré.
Vous n´avez réclamé ni la gloire ni
les larmes
Ni l’orgue ni la prière aux
agonisants
Onze ans déjà que cela passe vite
onze ans
Vous vous étiez servis simplement de
vos armes
La mort
n’éblouit pas les yeux des Partisans
Vous aviez vos portraits sur les murs
de nos villes
Noirs de barbe et de nuit hirsutes
menaçants
L’affiche qui semblait une tache de
sang
Parce qu´à
prononcer vos noms sont difficiles
Y cherchait un effet de peur sur les
passants
Nul ne semblait vous voir Français de
préférence
Les gens allaient sans yeux pour vous
le jour durant
Mais à l´heure
du couvre-feu des doigts errants
Avaient écrit sous vos photos MORTS
POUR LA France
Et les mornes matins en étaient
différents
Tout avait la couleur uniforme du
givre
A la fin février
pour vos derniers moments
Et c´est alors que l´un de vous dit
calmement
Bonheur à tous Bonheur à ceux qui
vont survivre
Je meurs sans haine en moi pour le
peuple allemand
Adieu la peine et le plaisir Adieu
les roses
Adieu la vie adieu la lumière et le
vent
Marie-toi sois heureuse et pense à
moi souvent
Toi qui vas demeurer dans la beauté
des choses
Quand tout sera
fini plus tard en Erevan
Un grand soleil d´hiver éclaire la
colline
Que la nature est belle et que le
cœur me fend
La justice viendra sur nos pas
triomphants
Ma Mélinée ô mon
amour mon orpheline
Et je te dis de vivre et d´avoir un
enfant
Ils étaient
vingt et trois quand les fusils
fleurirent
Vingt et trois qui donnaient le cœur
avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos
frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en
mourir
Vingt et trois qui criaient la France
en s´abattant
2 – À propos d’Ara
Toranian, de Frank Papazian et d’Alexis
Govciyan :
3 – À propos d’une
Loi Gayssot bis en faveur des Arméniens
4 – À propos de
Gaidz Franck Minassian
5 – À propos de
Frédéric Encel Cf. L’irrésistible
ascension d’une géostratégie militante
et sécuritaire
http://oumma.com/L-itineraire-in-avoue-de-M-Encel
6 – À propos de
l’Institut Tchobanian et des Éditions
digest
L’organigramme de
la revue :
http://eo.tchobanian.org/page00010077.html#I00006731
Pour le fun, un
coup d’œil sur leurs publications :
Et sur l’éditeur :
7 – À propos de BHL
de Kiev et d’ailleurs. Les foules de
Kiev, sous cadrage des vétérans de
l’armée israélienne.
8 – À propos de la
Turquie dans la guerre de Syrie
9 – Génocide
arménien : Le jeu trouble de la France
au Moyen orient
Reçu de
René Naba pour publication
Le sommaire de René Naba
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