Madaniya
Georges Ibrahim Abdallah, une légende
vivante, héros mythique du combat
palestinien au même titre que Marwane
Barghouti et Ahmad Saadate
René Naba
Photo:
D.R.
Jeudi 19 février 2015
Georges Ibrahim
Abdallah a comparu une nouvelle fois le
29 Janvier 2015 devant la Cour
d’Appel, pour un jugement qui sera rendu
le 26 Février, dans un climat
d’islamophobie et d’arabophobie,
consécutif au carnage de Charlie Hebdo,
surchargé de sondage de type racialiste
attribuant aux Algériens et aux
Marocains le plus bas quotient
intellectuel au Monde, au point que dans
l’entourage du plus célèbre prisonnier
politique de France, le scepticisme est
de rigueur dans son entourage quant à
l’issue du procès. Un pessimisme aggravé
par la présence à la tête du
gouvernement de l’auteur d’une
formule
controversée sur l’apartheid régnant en
France, auteur lui-même d’un apartheid
judiciaire par le déni de droit qu’il a
commis dans cette affaire.
http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1311989-qi-algeriens-et-marocains-en-bas-du-classement-la-bourde-inexcusable-de-tele-loisirs.html
Le triomphe romain
que lui a réservé l’Assemblée nationale
française pour sa gestion des séquelles
du carnage du journal satirique Charlie
Hebdo, pas plus que le statut de
commandeur que s’emploie à acquérir son
chef, ne leur seront d’aucune utilité
pour la postérité face à la légende
vivante incarnée désormais par Georges
Ibrahim Abdallah du fait de l’amnésie
des dirigeants libanais et de la
forfaiture du pouvoir français, tous
rejetés dans les oubliettes de
l’histoire, pour avoir cédé au diktat
israélien.
Mal jugé, mal
condamné, le cas de Georges Ibrahim
Abdallah constitue une ignominie dans
l’ignominie. L’ostracisme dont il est
l’objet l’a projeté, par contrecoup, au
rang de héros mythique du combat
palestinien, au même titre que Marwane
Barghouti, le chef du Fatah et Ahmad
Saadate, le chef du Front Populaire de
Libération de la Palestine, indice du
nanisme politique des dirigeants tant
libanais que français.
En vingt trois ans
de connivence franco libanaise au plus
haut niveau, sous le Tandem Rafic Hariri
Jacques Chirac, puis sous le partenariat
Sarko-Qatari, sur fond d’affairisme, pas
un premier ministre libanais n’a soulevé
la question de la détention arbitraire
de leur compatriote. Alors que Hassan
Nasrallah réussissait l’exploit de
libérer des prisons israéliennes
plusieurs dizaines de combattants
pro-palestiniens libanais et arabes,
-notamment le doyen des prisonniers
politiques arabes en Israël, le druze
libanais Samir Kintar, sans le moindre
chiite dans le lot-, aucun des
dirigeants sunnites libanais qui se sont
succédé à Paris ou à Washington n’a osé
soulever auprès de ses hôtes occidentaux
le cas de leur compatriote Georges
Ibrahim Abdallah. Arbitrairement
maintenu en prison au terme de sa
détention, le militant libanais chrétien
pro palestinien a été promu depuis à la
dignité de doyen des prisonniers
politiques dans le Monde, avec
l’Américain Moumia Abou Jamal. Au point
que le quotidien libanais «Al Akhbar»,
le journal de la gauche patriotique
libanaise, émettait l’hypothèse d’une
prise d’otage d’un français en vue
d’obtenir son échange avec Georges
Ibrahim Abdallah.
http://www.courrierinternational.com/article/2014/11/07/faut-il-kidnapper-un-francais-pour-faire-liberer-georges-ibrahim-abdallah
1- Manuel Valls ou
Le zèle d’un philo-sioniste néophyte.
De ce lot, un homme
se distingue pour son zèle, Manuel
Valls, qui passera dans l’histoire comme
l’homme qui s’est opposé à la libération
du combattant pro palestinien Georges
Ibrahim Abdallah.
Ses coups de menton
n’impressionnent que ceux qui veulent
bien l’être, de même que son faux air d’imprécator.
Son obstruction résolue à la libération
de Georges Ibrahim Abdallah, en dépit
d’une décision de la justice française
ordonnant sa remise en liberté, en dépit
du fait que ce prisonnier libanais ait
purgé sa peine constitue, quoi qu’il
dise, un déni de droit; un de ses
rares titres de gloire à son passage
place Beauvau et vraisemblablement à
Matignon.
Son tropisme
pro-israélien le portera à témoigner un
zèle au-delà de toute décence, qu’impose
sa fonction, au-delà de toute limite
qu’exigeait sa tutelle du ministère des
cultes qui lui commande de favoriser,
non la discorde, mais la concorde
nationale.
Lié de son propre
aveu, «de manière éternelle à la
communauté juive et à Israël» (1), il
réservera son premier déplacement
ministériel en province, le 21 Mai 2012,
pour un dîner avec le CRIF PACA
Marseille. Stigmatisant à cette occasion
le boycott d’Israël, mais non la
phagocytose de la Palestine ou sa
rétention des recettes d’exportation des
produits de Cisjordanie, il se placera
ainsi sur la même longueur que Richard
Prasquier, l’ancien et nouveau président
du CRIF, dont la tonitruance
inconditionnellement pro israélienne
s’accommode mal du positionnement qui se
veut «normal» du nouveau président
français.
Sa profession de
foi, -lors du lancement du groupe
d’amitié avec Israël, le nouveau lobby
français pro israélien en pleine
campagne présidentielle en avril 2012,
«Israël, grande nation parmi les
nations»-, a retenti comme une
tartarinade démagogique.
En résonance avec
ses prises de position xénophobes à
Évry, la ville dont il est le maire,
dont il souhaitait y implanter,-selon le
modèle des colonies israéliennes?-
davantage de «white et de blancos» pour
y diluer la population bariolée. En
résonance avec sa volonté de dissiper
les Roms de France. En résonance avec
ses foucades dans l’affaire de la
kosovare Leonarda comme du lycéen
parisien Khatchig Khatchatérian expulsé
vers l’Arménie le jour de son
anniversaire.
Un homme
controversé, au point qu’un hiérarque
socialiste, le secrétaire national à la
culture, Frédéric Hocquard a suggéré
«une mesure d’éloignement du
gouvernement à l’encontre de Valls».
C’est dire le rejet qu’il suscite dans
son propre camp. Mais non dans le camp
adverse. En résonance avec son
comportement abusivement dilatoire dans
l’affaire Georges Ibrahim Abdallah.
Un des grands maux
de la France contemporaine a été
diagnostiqué par Noël Mamère en ces
termes: La France cache sa politique de
ségrégation derrière le vocabulaire de
la révolution française
http://blogs.rue89.nouvelobs.com/chez-noel-mamere/2015/02/02/la-france-cache-sa-politique-de-segregation-derriere-le-vocabulaire-de-la-revolution-francaise-234189
Pour l’histoire et
pour information des lecteurs, en sa
qualité ministre de l’intérieur, Manuel
Valls avait volontairement retardé la
signature du décret d’expulsion de
Georges Ibrahim Abdallah, exigé par la
justice française pour sa sortie de
prison, prolongeant ainsi arbitrairement
de deux mois la détention du militant
pro palestinien qui avait purgé sa peine
depuis dix ans. Dans l’attente d’une
décision de la Cour de cassation.
Sous le
gouvernement de Jean Marc Ayrault, les
principaux ministères régaliens du
premier gouvernement de la mandature
Hollande, le ministère de la justice
(Christine Taubira), le ministère des
affaires étrangères (Laurent Fabius),
voire même le ministère de la défense
(Jean Yves le Drian), étaient, tous,
favorables à la libération de Georges
Ibrahim Abdallah, à l’exception du
ministère de l’intérieur. Au mépris des
usages diplomatiques, qui confient au
Quai d‘Orsay, le monopole des contacts
avec les Ambassadeurs en poste à Paris,
Manuel Valls recueillaient directement
les doléances américaines et
israéliennes sur ce sujet, sans en
référer au quai d’Orsay.
Pire son
philo-sionisme le portera à surenchérir
sur le standard israélien en matière de
crimes de sang. Dans un excès de zèle
propre aux néophytes, il établira un
standard qui outrepasse le standard
israélien en la matière.
II -Le standard
israélien et le précédent Samir Kintar.
Israël considère
qu’un crime de sang de nature
«terroriste» est imprescriptible de même
que la peine y afférente.
Par crime de sang
s’entend tout acte commis par un
étranger (goy) ayant abouti au meurtre
et à l’assassinat d’un israélien, qui se
définit d’ailleurs par acte de
terrorisme. Les règlements de compte au
sein de la mafia juive américaine ou au
sein de la mafia israélienne ne figurent
pas dans cette catégorie de même que les
crimes passionnels.
De même que les
crimes commis par des goyins ou contre
des goyins. Israël s’est ainsi exonéré
des massacres de Sabra Chatila, en
septembre 1982, à Beyrouth, faisant
valoir, selon le premier ministre de
l’époque, Menahem Begin que «Des goyins
ont tué d’autres goyins en quoi Israël
est responsable?»
Samir Kintar, le
militant libanais pro palestinien, a
commis un attentat en Israël même
provoquant une dizaine de victimes dont
plusieurs morts. Son crime était
théoriquement imprescriptible et sa
peine aussi. Pourtant Kintar, doyen des
prisonniers politiques arabes en Israël,
a été libéré après 24 ans de captivité
au terme d’un échange, matérialisé par
la restitution de dépouilles de soldats
israéliens contre sa libération et celle
de plusieurs dizaines de prisonniers
libanais, palestiniens et arabes.
Il aurait été
judicieux, -et il serait judicieux pour
se dégager de cette souillure morale-,
d’appliquer à Georges Ibrahim Abdallah,
la jurisprudence israélienne en la
matière, dans une sorte de démonstration
par l’absurde. Mais Manuel Valls s’est
refusé à cette option. Devant une telle
disparité de traitement, la question se
pose de savoir «pourquoi ce qui est bon
pour Israël n’est pas bon pour la
France», un pays pourtant souverain? Ou,
alors, faudrait-il tuer deux soldats
israéliens pour obtenir la libération de
Georges Ibrahim Abdallah, en échange de
leurs dépouilles?
Un homme libre en
captivité. Tel est le paradoxe de cet
homme de conviction et de rare courage,
victime des contradictions françaises.
Pleinement Libre, mais retenu en otage
de considérations politiques françaises
où le ministère de l’intérieur fait
capoter une remise en liberté, non au
nom de la raison d’état, mais pour des
considérations électoralistes, où la
duplicité tient lieu de posture morale
en ce que le principe de la séparation
des pouvoirs, hautement proclamé surtout
depuis le scandale Jérôme Cahuzac, est
subrepticement bafoué par des arguties
de basse manœuvres politiques.
La Cour d’appel
avait ordonné la libération de Georges
Ibrahim Abdallah en subordonnant sa
remise en liberté à un arrêté
d’expulsion du territoire du ministre de
l’intérieur. Beaucoup y ont vu dans
cette décision de justice une double
peine déguisée infligée au prisonnier.
Un principe prohibé par le droit
français. D’autres, tout aussi nombreux,
ont considéré que le fait de
subordonner, à tout le moins de
conditionner la mise en application
d’une décision de justice, à une
décision administrative du ministère de
l’intérieur, a constitué un cas flagrant
d’atteinte aux principes généraux du
droit, un principe constitutionnel, le
principe de la séparation des pouvoirs.
La Cour de
cassation a, elle, rendu un arrêt sans
renvoi à propos de Georges Ibrahim
Abdallah. Une décision qui coupe la voie
à tout recours ultérieur possible devant
une juridiction française. Un arrêt à la
Kafka en somme en ce que le doyen des
détenus politiques de France a déjà
purgé sa peine et sa libération
ordonnée. La cour de cassation le
renvoie à sa case départ: La prison sans
fin, sans issue.
III – Une suspicion
légitime.
Les positions de
l’ancien ministre de l’intérieur et
nouveau premier ministre sur son
attachement inaliénable «au peuple juif
et à Israël» en raison de sa
matrimonialité nouvelle pourrait poser
la question du bien-fondé d’une action
en suspicion légitime à son encontre en
ce que son positionnement personnel et
affectif, légitime tant que d’ordre
privé, est en contradiction avec ses
responsabilités politiques, dès lors
qu’elles sont affichées publiquement.
Le ministre de
l’intérieur est chargé du maintien de
l’ordre, mais en sa qualité de ministre
des cultes, il a aussi en charge le
maintien de la concorde nationale.
Sauf à y voir la
marque d‘un procédé dilatoire, se pose
d’une manière sous-jacente, la question
de savoir en quoi le refoulement vers
son pays d’origine d’un prisonnier
constitue-t-il une atteinte à l’ordre
public français? Manuel Valls devait
entériner administrativement une
décision judiciaire et non se substituer
à la justice d’autant que son arrêté
d’expulsion revenait à expédier hors du
territoire national un prisonnier
sexagénaire jugé dangereux pour la
sécurité nationale. Sa crédibilité
aurait été plus grande si la politique
des pouvoirs français avait été frappé
d’une plus grande cohérence en
s’abstenant par exemple de soutenir des
djihadistes à la dangerosité autrement
plus grande que le prisonnier libanais,
en soutenant d’abord les dictatures
arabes, puis en favorisant la prise de
pouvoir par la frange la plus extrême du
djihadisme erratique en Libye, en Syrie
et en Tunisie.
Militant pro
palestinien d’origine libanaise,
emprisonné en France depuis 30 ans,
Georges Ibrahim Abdallah est l’objet
d’un invraisemblable déni de droit de la
part de la France, dans l’indifférence
générale de l’opinion arabe et
internationale, particulièrement
libanaise. Incarcéré depuis 1984, il a
battu le record détenu jusque-là par
Nelson Mandela (24 ans), le chef du
combat nationaliste sud-africain, et
revendique désormais le titre de «Doyen
des prisonniers politiques dans le
Monde», au même titre que Moumia Abou
Jamal.
L’homme, il est
vrai, est atypique en ce que son
parcours transcende les traditionnels
clivages ethnico religieux qui
constituent les habituelles grilles de
lecture du conflit israélo-palestinien.
Militant communiste issue d’une famille
chrétienne du Nord-Liban, ancien élève
des congrégations religieuses
chrétiennes françaises au Liban, Georges
Ibrahim Abdallah a été condamné à la
peine maximale prévue par la loi, pour
l’exécution d’un responsable du Mossad
israélien et celle d’un attaché
militaire américain à Paris en 1982.
Au-delà du
bien-fondé de sa condamnation sur la
base de preuves sujettes à caution,
l’homme a purgé sa peine. Libérable
depuis 10 ans, il a été maintenu en
détention sur ordre direct des
États-Unis, aiguillonnées en sous-main
par Israël. Pour l’exemple, au prétexte
qu’un «crime de sang» a été commis à
l’encontre de personnes représentants
des autorités publiques. Au-delà du
débat sur la matérialité de ce crime, en
dépit de l’inégalité des rapports de
force, en raison précisément de cette
inégalité des rapports des forces
exigeons la déportation de cette affaire
et saisine de la Cour européenne des
droits de l’Homme.
IV- Le «Pays des
Droits de l’Homme»… coupable d’abus de
droit.
Que la France
respecte ses lois, l’expression de la
volonté générale représentée par
l’Assemblée nationale, artisan du Code
Pénal. Une peine a été accomplie dans sa
totalité. Elle implique la libération du
détenu. Une libération qui n’est pas une
faveur, mais par application du principe
de la légalité des délits et des peines.
La peine, accomplie de manière
exemplaire, c’est-à-dire en conformité
avec les règles de bonne conduite,
ouvrait droit à une libération
anticipée. Cela n’a pas été le cas. Mais
cela ne doit pas se compenser pour
autant par une détention sinon illégale,
à tout le moins arbitraire.
L’application d’un
droit ne constitue pas une faveur, mais
une obligation morale. Le Droit
applicable en France par la France pour
l’honneur de la France. Son
incarcération prolongée signe une forme
de forfaiture, le propulsant par
contrecoup, au rang du symbole du
militantisme intégral.
Pourquoi ne pas
concevoir un recours percutant devant la
CEDH, (le Comité des droits de l’homme
de l’ONU), les rapporteurs spéciaux de
l’ONU, ou mieux, un recours en
responsabilité civile pour faute de
l’État? Pourquoi accepter l’impunité de
l’état? Certes, Le Droit reste
majoritairement un instrument de la
domination. Oui, mais pourquoi s’en
remettre à un rebouteux, alors qu’une
équipe hospitalière peut le guérir?
Certes, il existe
une part de méconnaissance en ce que le
droit est fort complexe et même
incertain. Soit, Mais il importe de
briser la volonté d’utiliser
l’embrouillamini du droit pour bloquer
des affaires où l’action juridique
pourrait permettre de belles avancées.
Grave.
Penser qu’Israël
juge tous les jours illégalement des
Palestiniens, et qu’en soixante ans, la
Palestine n’a conduit aucun procès
sérieux contre Israël, ni en Palestine,
ni ailleurs.
Une condamnation de
la France par les instances européennes
serait une victoire éclatante de grande
portée stratégique et psychologique en
ce qu’elle aura sanctionné un déni de
droit d’un pays se réclamant abusivement
comme étant le «Pays des Droits de
l’Homme»… qui se serait rendu coupable
d’abus de droit.
V- Le parcours
atypique d’un homme de conviction
Georges Ibrahim
Abdallah, doyen des prisonniers
politiques arabes, est l’honneur des
Arabes, la conscience des
révolutionnaires, le remord vivant des
militants de tous bords. Né le 2 avril
1951 à Al Qoubaiyat (Nord-Liban),
militant communiste pro palestinien a
été blessé lors de la première invasion
israélienne du Sud Liban en 1978. Il
passe pour avoir été le chef des FARL
(Fractions armées révolutionnaires
libanaises) dont il aurait dirigé depuis
Lyon les opérations en France sous les
pseudonymes Salih al-Masri et Abdu-Qad.
En 1982, les FARL
revendiquent l’assassinat de Charles
R.Ray, attaché militaire américain à
Paris, le 18 janvier 1982, ainsi que
Yacov Barsimentov, diplomate israélien
(le 3 avril 1982, et blessent gravement
Robert Onan, consul américain à
Strasbourg. Arrêté à Lyon le 24 octobre
1984, il a été condamné le 10 juillet
1986 à perpétuité par la Cour d’assises
spéciale, sous les pressions conjuguées
des États-Unis et d’Israël pour
complicité d’assassinat le 28 février
1987.
En 30 ans de
captivité, l’homme n’a jamais renié ses
convictions, jamais déserté le combat
politique, jamais été intimidé par le
comportement dilatoire de son geôlier,
le ministre socialo néo-conservateur de
l’Intérieur, Manuel Valls, relais fidèle
des pressions américaines et
israéliennes. Dans l’adversité, il a
vaincu ses adversaires fielleux qui, au
déni de droit, lui ont superposé un abus
de pouvoir. L’arbitraire dans la «Patrie
des Droits de l’Homme». Quelle infamie.
Quelle forfaiture. La marque d’un
nanisme la politique.
Georges, il est
vrai, appartient à la race des hommes
libres. Pas plus «Uncle Ben’s» que
«Bounty». Ni un «native informant» (3)
ou un «rented negros» (4) qui peuplent
malheureusement nos lucarnes et polluent
nos esprits. Né libre et demeuré tel.
Fidèle à son engagement. Fidèle à
lui-même. Fidèle à sa liberté, sa
compagne de captivité, durant sa période
d’incarcération.
Entre Georges
Ibrahim Abdallah et les Palestiniens
Marwane Barghouti et Ahmad Saadate et la
version moderne de l’opposition arabe,
désormais invariablement off-shore,
invariablement dans les rets de l’ancien
pouvoir colonial, il existe, il est
vrai, une différence de stature. «Y’a
pas photo». La même différence de
stature entre Shirine Ebadi, Prix Nobel
de la Paix, militante des Droits de
l’Homme en Iran même, sur le territoire
de son propre pays, et les mondaines de
l’opposition cathodique de Syrie
et d’ailleurs. «Y‘ a pas photo» non
plus. C’est parure de diamants contre
peanuts.
Georges Ibrahim
Abdallah est le parfait contre-exemple
des opposants modernes arabes qui se
déploient off-shore téléguidés depuis
les chancelleries des anciennes
puissances coloniales, en costume
cravate et des golden-cartes de crédit
alimentées par les pétrodollars
monarchiques.
Son incarcération
prolongée signe une forme de forfaiture,
le propulsant par contrecoup, au rang du
symbole du militantisme intégral.
Inclinons nous devant Georges Ibrahim
Abdallah, Marwane Barghouti et Ahmad
Saadate, ses compère dans la captivité
et la dignité. Trois hommes de
conviction qui ont transcendé leur
clivage ethnicité-confessionnel qui
gangrène le Monde arabe pour maintenir
vivante la flamme de la Résistance et
l’empêcher de sombrer dans la reptilité.
Que leur exemple
serve de référence à la génération de la
relève. Que les hommes épris de paix et
de justice dans le Monde se joignent au
combat pour le respect de la parole de
la France tant il importe que la France
respecte sa parole pour que le monde
puisse continuer à respecter la parole
de la France.
Références
1 – Retour sur ce
personnage «lié d’une manière éternelle
à Israël» cf. à ce propos Daniel
Schneidermann Arrêt sur images
09/11/2012: Dans les trous noirs de
Wikipédia où le Fondateur d’@rrêt sur
images relate une opération de gommage
dont le ministre socialiste de
l’intérieur en a été bénéficiaire de la
part de Wikipédia: «En France, ils sont
plusieurs «patrouilleurs», qui
consacrent du temps à y traquer les
liens douteux, par exemple vers les
sites pédophiles. Un de ses derniers
coups de gomme en date, dans la page de
Manuel Valls, il a supprimé une citation
du ministre à Radio Judaïca à
Strasbourg: «Par ma femme, je suis lié
de manière éternelle à la communauté
juive et à Israël». «Totalement
anecdotique», assure un patrouilleur.
«Quelqu’un comme
Valls qui a une grande envergure, qui a
fait des choses, prendre une citation
sur une radio qui en plus n’est pas très
connue, ça n’apporte pas grand-chose à
l’article», dit Wikipédia Notons bien
que le «gendarme» ne dit pas que la
citation est fausse, mais simplement
qu’elle est «anecdotique», alors que
Manuel Valls est ministre de l’Intérieur
et des Cultes.
Pour aller plus
loin: La vidéo que tente de faire
disparaître
Par Hicham Hamza |
le 12 décembre, 2012
http://oumma.com/15107/decouvrez-video-valls
2-Native informant:
Des personnes qui accaparent la parole
d’une communauté sans en être
représentatif, dont le discours plaît à
son auditoire dominant.
3-«Rented négros»:
Noirs américains qui monopolisent le
paysage médiatique pour donner un
«visage noir pour une opinion de
blancs».
Reçu de
René Naba pour publication
Le sommaire de René Naba
Le
dossier Liban
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