Madaniya
Arabie saoudite / Décapitation :
Roméo et Juliette dans sa version
wahhabite
René Naba
Jeudi 2 juillet 2015
Note de la rédaction
www.madaniya.info
De la décapitation
comme mode de régulateur social.
Cent personnes ont été
décapitées au premier semestre 2015
en Arabie saoudite pour des crimes
de droit commun, record mondial
absolu de tous les temps, sans la
moindre protestation des alliés de
la dynastie wahhabite, les États
Unis, qui abrite le siège des
Nations Unies, la France, la Patrie
des Droits de l’Homme, et le Royaume
Uni, la Patrie de l’Habeas Corpus,
alors que faire face à ses besoins,
le Royaume a lancé un appel d’offres
pour le recrutement de nouveaux
bourreaux. Récit d’une décapitation.
Titre original de l’article :
La virilité de la dynastie wahhabite
et l’honneur souillé de sang,
Jaafar Al Bakli (écrivain, tunisie), adaptation
version française : René Naba pour
madaniya.info
http://www.al-akhbar.com/node/222003
Note préambule de l’auteur :
- Le président égyptien Anouar El
Sadate a contribué à la préparation
du film « meurtre d’une princesse »,
projeté en Mai en 1980. C’est lui
qui avait choisi Soussane (Suzanne)
Badr pour camper le rôle de la
princesse décapitée. Salah Jahine,
caricaturiste et scénariste
égyptien, a joué un rôle à la
demande du président égyptien alors
qu’il se cantonnait à l’époque dans
des films d’un humour niais du style
« Khali Balak Min Zouzou »(Prends
garde de Zouzou).
- Mohamad était le fils le plus
violent, le plus entêté et dont les
réactions étaient les plus vives des
fils d’Abdel Aziz, fondateur du
Royaume. À ce titre, il était
désigné sous le sobriquet d’Abou Al
Charreyne, « le père des deux maux
».
In Memoriam : La fin tragique des
amants de Vérone dans sa version
saoudienne
Récit de la journée du
vendredi 17 juillet 1977 à Djeddah :
« Les soldats saoudiens ont déboulé
de leur véhicule et se sont déployés de
manière circulaire et hermétique, de
manière à barrer tout accès à la place
publique, sise près du parking proche du
building « Al Mamlaka » (Le Royaume), à
Djeddah, figée sous un soleil de plomb.
Il était midi ce vendredi 15 juillet
1977.
Les soldats se sont alors mis à
disperser les curieux qui commençaient à
s’attrouper autour de la place,
pressentant un événement. Puis soudain,
les portes d’un camion se sont
subitement entre ouvertes. Deux
personnes menottées sont descendues de
force, avec brutalité. Deux jeunes
personnes.
- Le jeune homme était hébété, en
état de panique. Il portait une
jallabiya sale, déchiquetée au
niveau de la poitrine.
- La jeune dame… Ses tremblements
étaient perceptibles à travers sa
longue abbaya noire. Les deux
étaient perturbés… Comme deux proies
ferrées au piège de leur prédateur.
Les soldats ont traîné le jeune homme
au milieu du cercle formé sur la place.
Il se débattait et leur résistait avec
acharnement, en dépit des menottes qui
le ligotait. La jeune dame, vidée de ses
forces, poussaient des cris sans voix,
mise à genoux, à ses côtés… Dans
l’attente du seigneur de la mort.
1- Le Bourreau
Puis un noir de grande taille, au
visage antipathique chargé de malheur,
fit son apparition. Élancé, souple comme
un renard, il s’approcha par derrière du
couple genouillé. À sa main, brillait
sous l’effet des rayons du soleil, la
lame d’une épée large et aiguisée.
Le jeune homme, en pleurs, clamait
son innocence. À ses côtés, la jeune
dame, la gorge sèche, le regard hagard.
La mort s’est mise à nouveau à roder.
À l’arrière du couple. Dans leur dos.
Brandissant, son arme, tournoyant, le
bourreau se fixe à la hauteur de la tête
du jeune homme courbé, agenouillé,
entravé. Il fige alors la pointe de son
épée au bas du dos du jeune homme qui se
cambre immédiatement du fait de la
douleur de la pique. Sa nuque se tend,
raide, les veines remplies de sang,
comme offerte à la décapitation.
L’homme noir brandit alors rapidement
son épée puis l’abat sur la nuque
tendue. D’un coup d’épée, il dégage les
veines gorgées de sang. Les veines
explosent et giclent du sang sur le
visage et le corps du jeune homme, ainsi
que sur les habits du bourreau.
La pointe d’épée au bas du dos était
si douloureuse que le corps ligoté s’est
dressé avec vigueur comme si le
supplicié, en dépit de la violente
douleur, cherchait à se lever pour fuir.
Malgré la violence du coup d’épée, la
tête n’est pas décapitée. Le bourreau
assène aussitôt un deuxième coup… La
tête se détache alors du corps, roule
comme un ballon avant de s’arrêter net,
chargée de sang… Les yeux globuleux
grands ouverts, la langue tirée hors de
la bouche.
Le corps est resté un moment fixe sur
ses genoux, saisi d’un tremblement. Puis
il s’est incliné avant de basculer, puis
de s’effondrer et de s’immobiliser.
La jeune dame était tétanisée à la
vue du spectacle. Un cri trident
s’échappa de sa gorge lorsque le
bourreau abattit son épée. Elle s’est
instantanément immobilisée comme
embaumée.
2- Le père de la
princesse
Revêtu d’une dichdecheh blanche, la
barbichette teinte, des lunettes noires
couvrant tout le visage, un homme âgé,
impressionnant, fit alors son entrée en
scène. Il s’approcha du cercle la mort
et s’arrête pile à la hauteur de la
jeune dame. Elle porta son regard en sa
direction et murmura quelques mots,
comme si elle implorait sa clémence. Les
lunettes, plus grandes que le visage,
masquait tout signe d’émotion.
Les doigts tremblants se glissèrent
alors à la hauteur de sa ceinture pour y
extirper un revolver. Le regard sévère
plongea dans le regard désespéré de la
jeune fille et asséna un coup de feu,
sans hésitation, à la tête juvénile.
3- La princesse
Elle avait 19 ans ce jour là et avait
pour nom Macha’el Bint Fahd Ben Mohamad
Ben Abel Aziz. Son amant présumé,
décapité sous ses yeux, se nommait
Khaled Al Mohalhal, neveu par sa mère du
Général Ali Al Chaer, ambassadeur
d’Arabie saoudite au Liban, par la suite
ministre de l’information du Royaume.
L’homme qui revolvérisa la princesse
était son propre père. Un proche,
assure-t-on, lui avait assigné cette
terrible mission… « Laver la souillure
de la honte par le sang ».
4- Le grand père de
la princesse : Abou Al Charreyne « Le
père des deux maux »
Le grand père de la princesse,
Mohamad, était dénommé par le sobriquet
d’Abou Al Charreyne « Le père des deux
maux » en raison de son impétuosité.
Selon des témoignages (1), il avait
personnellement insisté pour que son
propre fils, le père de la princesse,
exécute sa petite fille.
Mohamad était à l’époque Président du
conseil de surveillance de la famille
régnante, chargé de régler les
différends au sein de la dynastie, en sa
qualité d’aîné des fils d’Abdel Aziz
encore en vie. Mohamad était aussi le
frère aîné du Roi Khaled à l’époque Roi
d’Arabie, au bénéfice duquel il s’était
dévoué pour lui céder son ordre
successorale en vue de permettre à son
cadet de régner à sa place. 4ème fils du
Roi Abdel Aziz, -après Turki décédé dans
sa jeunesse, Saoud et Faysal, qui ont,
eux régné-, Mohamad le plus violent, le
plus entêté et le plus impétueux des
enfants du roi, ne craignait personne.
Pour cette raison, il a été dénommé
Abou Al Charreyne « Père des deux maux
». Saoud, en personne, du temps où il
était prince héritier, a beaucoup pâti
de la grossièreté de langage de son
demi-frère. Mohamad a d’ailleurs joué un
rôle essentiel dans la révolution de
palais qui a abouti à la destitution de
Saoud, en novembre 1064.
Abdel Aziz a mis à profit la
brutalité de son puîné pour lui confier,
malgré son jeune âge, des postes de
commandement dans des conflits marginaux
de l’armée saoudienne. À 15 ans, en
guise de gratification, il décroche le
poste envié de gouverneur de Médine, la
ville du Prophète dont il présidera à sa
destinée pendant 40 ans.
5- La sexualité
débridée de Mohamad… Polygamie et
homophilie
En sus des zizanies familiales dont
il était coutumier, Mohamad s’est
distingué par une sexualité débridée,
multipliant mariages et divorces au
point qu’il était difficile de recenser
le nombre de ses épouses. Cinq d’entre
elles ont eu droit au titre de
princesse, le reste, la cohorte des
divorcées et des abandonnées, sont
retombées dans l’anonymat une fois la
rupture consommée. Sa progéniture est à
la mesure de son activisme dans ce
domaine : 29 enfants, 17 garçons et 12
filles.
Au delà de la polygamie, Mohamad a
fait preuve d’une grande attractivité
pour l’homophilie, un nouveau monde
qu’il découvrit à l’occasion de son
premier séjour à Londres, en mai 1937.
Agé de 27 ans, Mohamad accompagnait le
prince héritier Saoud pour représenter
le Royaume saoudien aux cérémonies
d’intronisation du Roi Georges VI.
Il est d’usage que la couronne
britannique accueille avec égard ses
hôtes de marque, particulièrement ses
hôtes en provenance de l’Orient. Les
deux princes saoudiens n’ont pas fait
exception à la règle, objet d’une
attention particulière.
Il est aussi d’usage que les anglais
relèvent les points faibles de leurs
hôtes pour les rendre captifs et les
placer sous leur emprise. Des rapports
sur chaque hôte étaient -sont-
préalablement établis à leur visite :
certains ont été éblouis par les fastes
de la vie à Londres. Les deux princes
bédouins se sont, eux, livrés, à cœur
joie, aux plaisirs de la vie, jamais vus
dans leur pays et généralement prohibés.
Plus tard, à la faveur de la manne
pétrolière, le pèlerinage à Londres,
Paris, la Riviera et les Îles Baléares,
constituera un passage obligé à tous les
bénéficiaires des bienfaits de la manne.
Un rituel sacré.
6- Une dynastie
libidineuse : Le Roi Saoud : 43 épouses,
115 enfants/Le Roi Abdel Aziz : 38
épouses, 63 enfants
Saoud a marqué une nette préférence
pour la gente féminine, toutes
configurations confondues, dépassant
dans ce domaine la totalité de sa
fratrie. Selon les documents officiels,
Le 2ème Roi d’Arabie a épousé 43 femmes
laissant une abondante progéniture de
115 enfants : 53 garçons et 62 filles.
L’attrait pour le sexe a,
semble-t-il, constitué la marque de
fabrique de la dynastie libidineuse d’Al
Saoud. Abdel Aziz avait ainsi pour
coutume de passer une nuit d’amour avec
une femme, -une seule et unique nuit
d’amour-, avant de la congédier. Les
plus chanceuses avaient droit à
plusieurs nuits consécutives avant
d’être rejetées dans l’anonymat.
Ni l’épouse de son frère Mohamad (2),
ni la veuve de son frère Saad, pas plus
que la veuve de son ennemi intime, Saoud
Ben Rachid, gouverneur de Hael, n’ont
été épargnées par sa fougue. À peine
avait-il conquis Hael qu’il s’empara de
la veuve d’Ibn Rachid, Fahida Bint Al
Assi Ben Kleib Ben Chreim Al Rachid,
pour lui faire un enfant qui n’est autre
qu’… Abdallah, l’actuel Roi d’Arabie.
Abdel Aziz a ainsi honoré, sans
discontinuer, ses 38 femmes, outre un
nombre incalculable d’inconnues,
enrichissant le royaume d’une
progéniture de 63 enfants. Un chiffre
qui ne tient compte ni des enfants morts
en bas âge, ni des enfants morts-nés.
Le plus étrange est que le Roi Abdel
Aziz, à demi aveugle, paralytique, sur
fauteuil roulant, a réussi le tour de
force de continuer à procréer : Moukren,
Hazloul, Hammoud, Abta et Tarfa, sont le
fruit de ses amours septuagénaires, un
des miracles du fondateur du Royaume
(4).
7- Le Roi Abdallah :
21 épouses, 63 enfants
La virilité ne se limite pas au père
fondateur du Royaume. Le roi Abdallah,
récemment décédé, a fait preuve de ses
grandes capacités génésiques engendrant,
à 75 ans, un garçon Bandar, né en 1999,
de son épouse la princesse Haifa El
Mehanna. Bandar est le 63 ème enfant du
Roi Abdalah, issus de 21 épouses. Le
problème avec Mout’eb (Le roi Abdallah)
est qu’il était frappé d’amnésie
sélective. Il procréait mais oubliait
une part de sa progéniture. Certaines de
ses filles négligées se sont ainsi mises
à crier famine, implorant Dieu, avant se
décider à saisir la justice en même
temps que les plateaux de télévision des
chaînes européennes (5).
8- 500.000 dollars
pour 15 minutes de conversations avec
Kristen Stewart et un million de dollar
pour une nuit espérée avec Brigitte
Nielsen
L’obsession sexuelle n’était pas
l’apanage des pères fondateurs du
Royaume. Fils et petits fils ont
emprunté les mêmes pulsions. Leur
exploit résidait dans la compétition à
laquelle ils se livraient sur les
dollars déversés sur les beautés
Hollywood. Des récits sans fin.
Inimaginables. Sur leur bêtise et leur
inconsistance.
Harvey Winston raconte qu’un prince
saoudien lui a proposé 500.000 dollars
pour avoir l’honneur de bavarder avec
son idole Kristen Stewart. L’actrice a
donné son accord, le conditionnant au
fait que le prince fasse un don d’un
demi million de dollar au fond de
secours des victimes du Typhon Sydney.
Mark Young a publié, pour sa part, un
livre intitulé « Saudi Bodyguard » dans
lequel ce britannique longtemps affecté
à la protection des palais d’Al Saoud,
depuis 1979, narre les turpitudes de la
dynastie, « ses déviances, la
prostitution à laquelle certains se
livrent, les vols et rapines, les
addictions à l’alcool, aux stupéfiants
et aux jeux ». Récits avec photo à
l’appui confirmant son appartenance à la
protection rapprochée de la famille
royale saoudienne.
9- Khaled Ben Sultan
et le fantasme de Brigitte Nielsen
L’histoire la plus singulière dont a
été témoin Mark Young est celle de
l’ancien vice ministre de la défense,
Khaled Ben Sultan, l’ancien interface
saoudien du général américain Norman
Schwarzkoff durant la 1 ère guerre du
Golfe (1990-1991), et propriétaire du
journal «Al Hayat».
Fasciné par la beauté de Brigitte
Nielsen, à l’époque épouse de l’acteur
américain Sylvester Stallone (alias
Rambo), le généralissime, selon le récit
de Young, aurait ourdi des multiples
plans pour passer une nuit d’amour avec
la belle et blonde danoise. Au point de
proposer un million de dollars pour
cette nuit qu’il se promettait torride.
10- Abdel Aziz, ou
la transfiguration d’un prince à la
jeunesse agitée en prédicateur wahhabite
Le benjamin du Roi Fahd, lui, s’est
emballé pour l’actrice de télévision
Yasmine Bleeth, aux origines juives.
Abdel Aziz Ben Fahd a dépensé sur elle
une somme si importante, quelle aurait
suffit à éradiquer définitivement le
problème des vieilles filles du Royaume.
Compagnon festif de l’ancien premier
ministre libanais Saad Hariri, ses
frasques parisiennes lui valurent une
interdiction de séjour dans un grand
palace de la capitale française. Au
terme d’une jeunesse agitée, Abdel Aziz
a fait acte de contrition et de
repentance : Il s’est laissé poussé la
barbe et est devenu prédicateur
wahhabite, financier de la chaîne
takfiriste « Wissal » (le lien).
… Le prince remis son revolver à sa
ceinture après avoir lavé la souillure
de la honte qui ternissait la famille
royale saoudienne, en tuant d’un coup de
feu sur sa tête, son enfant. Puis s’est
retourné en direction de sa somptueuse
voiture escorté de ses gardes. Les
soldats se sont précipités sur le lieu
de chute de la jeune princesse, qui
baignait dans son sang et ont recouvert
d’une couverture son corps frêle.
D’autres soldats s’empressèrent de
placer la dépouille sur un transport,
tandis que d’autres se dirigeaient vers
le jeune décapité. L’hémorragie
persistait, ils s’entraidèrent pour le
porter sur un autre camion… Un soldat a
tendu la main pour récupérer la tête
gisant non loin du corps : les yeux du
décapité étaient grands ouverts, la
langue tendue hors de la bouche et le
sang coulait, coulait, coulait.
… Les amants de Vérone dans leur
version saoudienne auraient eu 57 ans en
2015, l’âge d’être grands parents, l’âge
d’initier leurs petits enfants aux
découvertes de la vie. Aux joies de la
vie.
Le code bédouin en a décidé autrement
: L’honneur souillé doit se laver par le
sang. Telle est la loi implacable des
êtres lubriques. Une décapitation et une
revolvérisation pour prix d’un amour
juvénile. Un tarif exorbitant.
Notes
1- En 1980, la chaîne ATV a diffusé
un docu-drame britannique intitulé «
mort d’une princesse », relatant la mise
à mort de la princesse Macha’el et de
son compagnon. La diffusion de ce film
documentaire a suscité une crise
diplomatique majeure entre Londres et
Riyad. Le Roi Khaled a ordonné
l’expulsion de l’ambassadeur du Royaume
uni en Arabie saoudite en réplique à
cette « ingérence flagrante de la
télévision britannique dans une affaire
familiale saoudienne ». Les acteurs
égyptiens qui ont campé les personnages
du film ont été interdits de séjour ad
vitam d’Arabie saoudite. L’actrice
Suzanne Abou Taleb, qui a joué le rôle
de la princesse, a dû modifier son nom
en Saoussane Badr pour contourner les
conséquences du veto saoudien.
2- Hussa Bint Ahmad Ben Mohamad Al
Sideiry était l’une des épouses d’Abdel
Aziz. Elle donna naissance à un fils
qu’ils prénommèrent Saad, décédé en bas
âge, conduisant le Roi à divorcer de son
épouse. Hussa a épousé en deuxième noces
le propre frère d’Abdel Aziz, le prince
Mohamad Ben Abdel Rahman. Hussa donna
naissance à un garçon, dénommé Abdallah,
fils de son 2ème époux. Puis se
ravisant, Abdel Aziz a repris goût à sa
première épouse. Il ordonna à son frère
cadet de divorcer d’elle pour pouvoir la
ré-épouser. De son second mariage avec
son épouse Hussa, Abdel Aziz eut 14
enfants (7 garçons et 7 filles), dont
les plus célèbres ont été le Roi Fahd,
le prince Sultan (défense), Nayef
(intérieur) et Salmane (gouverneur de
Ryad), c’est à dire les trois derniers
princes héritiers en date du royaume.
3- Le concubinage était légal en
Arabie saoudite jusqu’en 1962. À cette
date, le Roi décréta son abolition. De
sorte que les servantes tcherkess,
maghrébines, soudanaises et arméniennes
sont les mères de nombreux princes
saoudiens. Ainsi Bandar Ben Sultan,
l’ancien cappo di tutti cappi du
djihadisme planétaire, est le fils d’une
servante soudaine, et Moqren, l’éphémère
prince héritier de Salmane, fils d’une
esclave yéménite. G.Rives Chandlers,
ambassadeur des États-Unis en Arabie
saoudite (1946-1951) relate dans ses
mémoires une curieuse histoire à propos
du Roi Abdel Aziz. Réalisant que le
diplomate américain vivait en
célibataire en Arabie, sans son épouse
demeurée aux États-Unis, le monarque
s’est pris de compassion pour lui et lui
proposa une de ses servantes comme dame
de compagnie afin d’« égayer ses nuits
». Chandlers déclina l’offre
naturellement, mais narra cette histoire
à ses collègues diplomates occidentaux
en poste à Djeddah.
4- Vers la fin de sa vie, le Roi
Abdel Aziz pâtissait d’une lourde
pathologie. Des maladies chroniques qui
le conduisirent à formuler auprès des
médecins américains mis à sa disposition
gracieusement par le consortium
pétrolier ARAMCO (Arab-American Company)
des requêtes invraisemblables :
1ère requête :
mettre fin à la douleur aiguë qui
paralysait ses genoux au point
d’entraîner une perte de sa mobilité en
le contraignant à se maintenir assis et
à le priver de la station debout.
2me requête :
Restaurer ses capacités génésiques.
Le docteur A.I.Wait, médecin rattaché
à l’ambassade américaine à Djeddah,
s’est livré à un examen médical complet
(check up) d’Abdel Aziz. Il réussit à
soigner la cécité du Roi infligée par le
trachome, de même que son rhumatisme qui
paralysait ses articulations. En 1950,
Le colonel Wallace Graham, médecin
personnel du président Harry Truman,
releva que le Roi Abdel Aziz commençait
à perdre ses facultés mentales, rivé à
son fauteuil roulant du fait du
rhumatisme qui le contraignait à
demeurer assis une grande partie de la
journée.
5- Un scandale a éclaté en Arabie
saoudite, en 2014, lorsque deux filles
du Roi, Sahar et Jawaher, ont averti
l’opinion via leur compte twitter et une
interview à la chaîne britannique «
Channel Four » de leur situation
captive. Assignée à résidence à Djeddah
depuis 12 ans en compagnie de leurs deux
autres sœurs -Hala et Maha- il leur
était interdit de quitter leur domicile
sans la compagnie de leurs cerbères.
Depuis mars 2014, les quatre filles du
Roi sont interdites de sortie de leur
domicile et privées de ravitaillement.
Pour survivre, elles ont décidé de se
contenter d’un repas par jour afin
d’économiser leur stock alimentaire.
Elles assurent que cette décision a été
prise par le Roi en personne, en
représailles à la décision de leur mère,
Ounoud Al Fayez, de porter « plainte
contre son époux dont elle est divorcée,
gardien des Lieux Saints » à Strasbourg,
réclamant au « Roi de l’Humanisme »,
selon l’expression de la presse
saoudienne, de faire droit à la requête
de ses filles de quitter leur cage dorée
et de rejoindre leur maman, réfugiée à
Londres.
Illustration
- Scène de la décapitation de la
princesse Misha’al Bint Fahd Al
Saoud et de son amant, le 15 jullet
1977 sur la place publique de Deddah.
Reçu de
René Naba pour publication
Le sommaire de René Naba
Le
dossier Arabie saoudite
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