MADANIYA
FIFA-Qatar : Haro sur une ONG phare, le
GNRD* 1/3
René Naba
Jeudi 1er septembre 2016
*GNRD : Global
Network for Rights and Development
Acte Un: Le premier protagoniste, le
Qatar, État négrier ? Hors la Loi ?
Le syndrome du FIFAGATE a tétanisé,
par cercles concentriques, la sphère des
Droits de l’Homme, les Républiques les
plus vertueuses comme les
pétromonarchies les plus libidineuses,
jusqu’à la galaxie des Organisations Non
Gouvernementales (ONGs), les lanceurs
d’alerte de l’époque contemporaine,
désormais tenus en suspicion par bon
nombre de protagonistes du théâtre
d’ombre en raison de leur activisme
généré par les scandales inhérents aux
grandes compétitions internationales,
particulièrement l’attribution de la
coupe du Monde 2020 au Qatar.
Mais qui dit Coupe du Monde de Football
dit grands travaux, travailleurs
migrants, dumping social, magouille,
corruption, dopage, sexe et drogue. En
un mot les ingrédients habituels de la
vie haut de gamme de la «jet-society».
La Pathétique fin de
carrière pour Michel Platini
La bourrasque provoquée par le
scandale FIFA sur les conditions
d’attribution de la coupe du monde 2022
au Qatar au détriment des États-Unis a
emporté le ponte du Football mondial,
Joseph Blatter et poussé vers la sortie
Michel Platini, contraint à sa démission
de poste de président de l’UEFA, après
la confirmation de sa condamnation en
appel par le Tribunal Arbitral des
Sports. Un coup de massue qui a mis
brutalement mis fin à sa carrière.
Depuis l’éclatement du scandale,
trois autres membres dirigeants de la
FIFA ont été frappés d’une suspension à
vie: le Qatari Mohamed Ben Hammam,
l’Américain Chuck Blazer et le
Trinidadien Jack Warner, impliqués dans
un scandale portant sur quelque 150
millions d’euros de pots-de-vin, de
rétrocommissions et de blanchiment. Une
mesure qui équivaut à un bannissement
professionnel.
La bourrasque a emporté en outre sept
hauts dirigeants du football
international, à la demande de la
justice américaine. Parmi eux, Jeffrey
Webb (Îles Caïman) et Eugenio Figueredo
(Uruguay), deux membres du comité
exécutif de la FIFA.
Le Mundial du Qatar,
un investissement de 220 milliards de
dollars
Le Mundial du Qatar 2022 : Un
investissement de 220 milliards de
dollars, soit 185 milliards de plus que
le Mundial du Brésil (2014).
L’enjeu est de taille : le budget
prévisionnel du Qatar pour le Mundial
2022 prévoit des investissements de
l’ordre de 220 milliards de dollars,
soit 185 milliards de dollars de plus
que les investissements effectués au
Brésil pour le même événement dix ans
plus tôt.
Dans un rapport, la Confédération
Syndicale Internationale (CSI) publié le
18 décembre 2015, jour de fête nationale
au Qatar, a bouleversé l’approche
traditionnelle du débat sur la loi du
travail en s’attaquant non plus au Qatar
lui-même, ni-même à la FIFA, mais aux
entreprises occidentales en charge de la
construction des nombreuses
infrastructures pour le mondial 2022.
Dans son rapport, la CSI -engagée
pour les droits des travailleurs du
monde entier- a recensé l’ensemble des
entreprises ayant répondu aux différents
appels d’offres de la pétromonarchie du
Golfe pour la construction ou la
rénovation de stades, de quartiers
ultra-modernes, mais aussi de réseaux
autoroutiers ou encore d’un nouvel
aéroport international. Des
infrastructures dépassant donc le cadre
proprement sportif, axées sur le
développement quasi-exclusif de la ville
de Doha.
Un investissement estimé à environ 220
milliards de dollars pour le Qatar, soit
environ 185 milliards de plus que lors
de la Coupe du Monde 2014 au Brésil. Un
budget qui devrait aussi largement
dépasser les prévisions annoncées par la
Fédération de Russie pour l’organisation
du mondial 2018.
Au total, 21 pays dont 9 européens sont
concernés par la présence d’une de leurs
entreprises au Qatar. En France, le
groupe Bouygues Construction a supervisé
l’édification du quartier Qatar
Petroleum District. Un complexe
financier composé de 9 tours dont la
valeur est estimée à 1,3 milliard de
dollars.
Le réseau d’égout de la capitale
qatarie, Doha, est également l’une des
tâches du groupe français.
Président-directeur général du groupe
Bouygues, Martin Bouygues n’est autre
que le parrain de Louis Sarkozy, fils de
Nicolas, accusé d’avoir «influencé» le
vote pour l’attribution du mondial 2022
au Qatar, ia Michel Platini.
Autre pays, l’Espagne par
l’intermédiaire du groupe Actividades de
Construccion y Servicios (ACS) fondé et
dirigé par Florentino Pérez, Président
du Real Madrid, club économiquement
phare de la zone euro.
En superposition, l’Académie «Aspire
Footbal Dream», institution fondée en
2004 par le souverain déchu, fonctionne
à la manière d’un aspirateur de talent
selon mode opératoire du Qatar dans une
parfaite synergie avec les grands du BTP
espagnols et les clubs sanctionnés. Tout
baigne dans la plus parfaite harmonie
entre sports et business.
Aspire fait office d’incubateur aux
mineurs africains, aux talents sportifs
avérés mais sans expérience, qu’elle
accompagne dans leur formation africains
pour en faire des professionnels aux
prix prohibitifs.
Cf à ce propos: La nouvelle stratégie
des ONG pour les droits des travailleurs
au Qatar (Nicolas Keraudren)
http://www.madaniya.info/2016/03/25/afrique-football-sus-aux-negriers-du-football/
Mais là n’est pas le sujet principal de
ce texte. L’essentiel est ailleurs.
L’essentiel est le Qatar.
Le Qatar, État
négrier ?
Pays ami de la «Patrie des Droits de
l’Homme», la principauté gazière parait
cumuler toutes les qualités d’une bonne
gouvernance à en juger par la recension
de la presse internationale, qui
présente ce pays tantôt comme un état
hors la loi tantôt comme un état
négrier, de surcroît bailleur de fonds
du djihadisme planétaire. Un état
infréquentable en somme.
Si la France a rétabli la peine de
déchéance de nationalité à l’encontre de
ces nationaux qui aurait commis un acte
de grande infamie, le Qatar, lui, a tout
simplement ordonné d’un trait, la
déchéance de nationalité à 5.258
ressortissants qataris, sans motiver
réellement sa décision. Cette décision
apparaît comme une mesure de châtiment
collectif prise à l’encontre de la tribu
«Al Ghofrane», dont la signification en
arabe est, paradoxalement, «le pardon»,
membre de la confédération tribale d’«Al
Mari».
http://www.madaniya.info/2015/04/02/qatar-decheance-arbitraire-de-la-nationalite-a-lencontre-de-5-258-personnes/
La condition des
travailleurs étrangers
Amnesty International a publié en
2014 un rapport sur les conditions de
travail effroyables des nombreux
étrangers de l’émirat, notamment sur les
conditions de vie des ouvriers du
chantier de la Coupe du Monde de
Football, en 2022, où près d’un millier
de travailleurs y ont péri.
L’organisation népalaise «Proissy»
assure, de son côté, que «plus de quatre
cents ouvriers du bâtiment sont morts
sur les chantiers du Mundial du Qatar».
Le rapport publié le 17 Février 2014 sur
le site en ligne «Ar Rai Al Yom», le
site de l’ancien directeur d’Al Qods al
Arabi, Abdel Bari Atwane, précise que
les Népalais représentent 20 % des
travailleurs immigrés opérant sur les
chantiers du Qatar.
http://www.raialyoum.com/?p=53211
Le Qatar compte 1,9 million
d’habitants, dont 1,5 million
d’immigrés. Près de 90% des travailleurs
sont étrangers. Parmi eux, les ouvriers
(environ 500.000 étrangers, surtout des
hommes) et les domestiques (environ
130.000 étrangers, surtout des femmes)
sont les deux catégories les plus
exploitées. Elles sont d’ailleurs
formellement exclues d’un large pan de
la législation qatarie sur le travail,
s’agissant notamment des horaires et des
possibilités de recours en cas d’abus.
Ce sont des travailleurs sans droits.
La plupart viennent d’Asie (Inde,
Bangladesh, Népal, Philippines,
Pakistan). Quand ils arrivent dans les
chantiers, c’est la douche froide. Le
travail, le salaire, les horaires, le
logement, rien ne correspond à ce qui
leur avait été promis. Il arrive qu’ils
ne soient pas payés pendant des mois.
Les travailleurs sont pris au piège
de la «Kafala», le système de
«parrainage» pratiqué au Qatar comme
dans la plupart des riches monarchies du
Golfe. Il donne à l’employeur tout
pouvoir sur l’employé. L’employeur peut
empêcher ses salariés de changer de
travail ou de quitter le pays. La
confiscation des passeports, bien
qu’illégale, est pratique courante. Les
ouvriers sont entassés dans des
baraquements avec des sanitaires
délabrés, des cuisines impraticables,
sans air conditionné alors que la
température avoisine 45°.
Sur les chantiers des gratte-ciel, malls
et autres stades de foot, les accidents
du travail sont fréquents. Réclamer une
indemnité en justice est théoriquement
possible mais long et très coûteux. Les
domestiques, elles, sont exposées à la
maltraitance et aux viols. Celles qui
s’en plaignent aux autorités se
retrouvent généralement sous le coup
d’une enquête pour «relations
illicites», les relations sexuelles
n’étant pas autorisées en dehors du
mariage.
Sous-traitants et
gros promoteurs
Même quand les migrants arrivent à
retourner chez eux, «le cauchemar
continue car après des mois et des
années ils rentrent endettés», souligne
le rapport. La plupart des abus
constatés sont le fait de petits
sous-traitants.
«Cependant, de gros promoteurs, y
compris des entreprises multinationales,
sont responsables du traitement de ces
employés sur leurs sites au Qatar»,
souligne l’ONG, qui espère que
l’approche de la Coupe du Monde braquera
les projecteurs sur le Qatar,
l’obligeant à se mettre davantage en
conformité avec les traités
internationaux dont il est pour partie
signataire.
Le Qatar, mercenaire
du champ diplomatique
Toujours à la pointe du progrès, le
Qatar a ajouté une nouvelle corde à son
arc, en innovant une nouvelle forme de
mécénat : le mercenariat diplomatique,
non le mécénat, mais bien le mercenariat
diplomatique.
Jusque-là réservé au domaine sportif, le
Qatar a en effet étendu le mercenariat
au domaine diplomatique gangrenant l’une
des plus illustres institutions
internationales: Le Conseil des Droits
de l’Homme.
Le Qatar a siégé au sein de cette
instance d’une manière discontinue
pendant deux mandats et son mandat est
venu à expiration fin 2014. Ayant
semble-t-il pris goût à la parade
diplomatique, le nouvel émir du Qatar,
le Prince Tamim, tant vanté par la
presse internationale pour son
modernisme à sa prise de fonction en
juin 2013, a voulu prolonger son
plaisir.
Comme avec le Paris Saint Germain, club
parisien de Football, comme surtout avec
la coupe du monde de Football de 2022,
comme avec son équipe nationale de
Handball, le crésus du Qatar a pioché
dans la caisse. Et le hasard lui a
offert un état africain désargenté… sur
un plateau d’argent. On ne change pas
les habitudes qui font leur preuve.
Le Conseil des Droits de l’Homme est
un organe intergouvernemental du système
des Nations Unies, composé de 47 états
qui ont la responsabilité de renforcer
la promotion et la protection des droits
de l’homme autour du globe.
«Toutes les victimes de violations des
droits de l’homme devraient être en
mesure de se tourner vers le Conseil des
droits de l’homme comme un forum et un
tremplin pour l’action.» (Ban Ki-Moon,
Secrétaire général des Nations Unies, 12
mars 2007, ouverture de la 4e session du
Conseil des Droits de l’Homme).
Le règlement intérieur de cette auguste
instance prohibe à un état ayant
accompli deux mandats successifs de
trois ans, -soit un total six ans-, de
postuler pour un troisième mandat.
Le Qatar a fait preuve d’innovation
juridique en créant le statut de membre
permanent d’une instance internationale
relevant de l’ONU… par extension du
champ du mercenariat corrélativement au
champ de la corruption.
À moins que les dirigeants de cette
respectable institution auguste n’ait
voulu primer un pays qui s’est distingué
par son traitement inhumain des
travailleurs immigrés des chantiers de
la Coupe du Monde de Football, ou le
récompenser pour avoir séquestré une
équipe d’enquêteurs népalais venus
s’enquérir au Qatar du sort de leurs
compatriotes.
Ou encore lui concéder une prime
d’encouragement pour son rôle
désintégrateur des pays arabes (Libye,
Syrie), lors de la séquence dite du
«printemps arabe» (2011-2014), ou pour
son rôle déstabilisateur du pré carré
africain de la France, au Mali, via
Ansar Eddine, ou enfin d’avoir ordonné
la déchéance arbitraire de nationalité à
5.258 ressortissants qataris, sans
motiver réellement sa décision; une
décision apparue comme une mesure de
châtiment collectif prise à l’encontre.
Sénilité précoce ? Gangrène morale
exacerbée ? La vénérable institution
chargée de veiller au respect des Droits
humains n’a pas jugé bon à redire… ni
sur ce mercenariat diplomatique d’un
genre nouveau, ni sur la déchéance
arbitraire de nationalité de plus de
cinq mille qataris, ni non plus sur la
condition des travailleurs immigrés au
Qatar.
Pas plus que la France, ni les
États-Unis, le fer de lance des «grandes
démocraties occidentales». Ainsi
périssent les grandes démocraties de
leurs propres infractions à leurs grands
principes.
http://www.madaniya.info/2015/02/19/qatar-extension-du-domaine-du-mercenariat-au-champ-diplomatique/
Un si vilain pays
Le rôle moteur du Qatar dans le
conditionnement de l’opinion,
l’encadrement et l’amplification du
«printemps arabe», la confiscation de la
révolution arabe et son déroutement des
rives inflammables du Golfe pétro
monarchique vers les républiques laïques
de la Méditerranée (Libye, Syrie), en
connivence avec les États-Unis,
jusque-là susurré, est établi.
Le Qatar, connu du monde entier par une
antiphrase ravageuse, «la chaîne qui
possède un état», en référence à sa
chaîne d’Al Jazira, alimentera ainsi de
nombreuses thèses doctorales des
facultés des sciences de la
communication sur la «Révolution 2.0» ou
d’autres balivernes du genre «Révolution
cathodique», dans une opération de
diversion médiatique visant à usurper, à
tout le moins à en atténuer la portée,
en tout cas à subvertir le sacrifice du
tunisien Mohamad Bouazizi, l’étincelle
de la révolution. Un parfait
représentant de cette société informelle
qui peuple le Monde arabe par
déclassement social, dont la
marginalisation et la paupérisation ont
constitué le moteur du bouleversement
régional, avant d’être dérouté par
l’islam pétrolier et atlantiste de son
cours libératoire.
Le passage forcé de ce cheval de
Troie anglophone de l’Amérique au sein
de l’Organisation de la Francophonie, en
vue de prendre pied dans la zone
stratégique à la charnière du Maghreb et
de l’Afrique noire, à l’arrière-plan du
grenouillage et des gigotements de la
classe politique française devant ce
nouvel eldorado, révèlent la face sombre
de cet émirat, sa vanité en même temps
que la cupidité et la vulnérabilité de
ses interlocuteurs français.
Point n’est besoin d’être grand clerc
pour appréhender le Qatar, le nouveau
crésus de l’économie planétaire, au
fonctionnement sommaire, au décryptage
basique. Une charade simple à dénouer.
Un fils qui évince son père est un
parricide. Un prince qui épouse la fille
du chef de l’opposition, en gage de sa
loyauté, est un Machiavel en herbe. Ou
un gougnafier.
Un gouverneur qui sévit en tandem avec
son cousin, -le propre fils de l’ancien
émir destitué par le propre père de
l’actuel gouverneur-, en vue de mettre
l’émirat en coupe réglé est un
prédateur.
En somme les Borgia de Florence
délocalisés à Qatar gaz, quand bien même
octroie-t-il en guise de jeux de cirque,
des Porche rutilantes à sa police.
L’attelage ainsi constitué est
désigné dans le langage académique comme
étant une relation tripolaire. Ou une
triangulation. Michel Audiard, célèbre
dialoguiste de cinéma du siècle dernier
au langage fleuri, qualifiait jadis ce
genre de «combinazione» de «conjuration
de cloportes» ourdie par des prédateurs
machiavéliques. Autrement dit une
association de malfaiteurs.
Au vu d’une telle mystification, il
aurait sans doute tonné haut et fort
contre qu’«il ne faut pas prendre les
enfants du Bon Dieu pour des canards
sauvages», encore moins les vessies pour
les lanternes, intimant de cesser au
plus vite ce «foutage de gueule», si
préjudiciable à ses auteurs.
La chute vertigineuse de l’audience d’Al
Jazira en porte témoignage, de même que
le licenciement massif de 1.200 de ses
salariés. De «43 millions de
téléspectateurs quotidiens à 6
millions», selon Riad Sidaoui, directeur
du Centre arabe de recherches et
d’analyses politiques et sociales
(CARAPS), basé à Genève, qui explique
cette dégringolade par le traitement
partial de la chaîne qatarie du
«printemps arabe» au point de soutenir
la guerre coloniale de l’OTAN en Libye.
Le roitelet d’un minuscule pays qui
génère un milliard de dollars de
recettes par jour dans un monde où
l‘argent est roi est ipso facto le Roi
du Monde dans une période où l’économie
occidentale est en crise systémique.
Mais le souverain d’une principauté dont
le quart de la superficie du pays est
occupé par une importante base militaire
américaine est au choix un prince captif
ou un souverain sous tutelle.
Un gouverneur d’opérette ? Une
marionnette ? En tout état de cause, un
tison incandescent américain planté sur
le flanc de l’Arabie, alléché par l’idée
de se substituer à la dynastie wahhabite
au leadership spirituel et politique du
Monde sunnite. Au même titre que la
Turquie, principal bénéficiaire sur le
plan régional sunnite de la destruction
de l’Irak et de la Syrie.
Milliardaire du loto de la vie, à
l’obésité étroite dans sa cage dorée, ce
bédouin oisif s’est choisi comme terrain
de jeu la scène mondiale. Et pour hobby,
non le golf qui sied aux gentlemen, mais
le jeu de massacre que ce fauconnier
braconnier prise particulièrement.
Un milliardaire arabe et croyant qui
consacre 200 millions de dollars à
Jérusalem et trois milliards de dollars
au financement des djihadistes
cannibales en Syrie est un
mystificateur. Et pour les puristes de
la religion, un mécréant.
Que, dans la foulée, le Hamas, ultime
mouvement sunnite de lutte armée,
choisisse à son chef charismatique,
Khaled Mecha’al, comme résidence
permanente, Doha, à vol d’oiseau de la
base américaine du Centcom, la plus
importante base américaine du tiers
monde, donne la mesure de l’abdication
morale et intellectuelle de l’Islam
atlantiste.
Un acte d’indignité nationale à l’effet
de disqualifier ce mouvement de
libération nationale, au-delà de
l’insulte morale que constitue ce choix
pour la mémoire des pères fondateurs de
ce mouvement tous tués par assassinats
extra judiciaires israéliens avec la
caution américaine.
Tels sont les axiomes de base de
l’équation qatarie. Le reste relève de
l’entreprise apologétique, d’une
mendicité déguisée ou d‘une
gesticulation médiatique en quête de
notoriété.
Le soft power, notion abondamment
développée par les laudateurs de cette
principauté gazière ne saurait tenir
lieu de cache misère à une indigence
conceptuelle, ni justifier les
turpitudes d’un pays qui passe pour être
l’un des principaux exportateurs du
djihadisme erratique, le principal
promoteur financier du néo islamisme
rigoriste dans les pays arabes et
africains, particulièrement en Tunisie,
ainsi qu’ Mali.
© madaniya.info -
Tous droits réservés.
Reçu de René Naba pour publication
Le sommaire de René Naba
Les dernières mises à jour
|