MADANIYA
La débandade de
l’opposition off shore
syrienne pétromonarchique 1/2
René Naba

Vendredi 1er juin 2017
« La guerre, un
massacre de gens qui ne se connaissent
pas, au profit de gens qui se
connaissent mais ne se massacrent pas. »
Paul Valéry – 1871-1945
Une démission en
cascade (1).
Dommage collatéral
de l’agression tripartie occidentale
contre la Syrie, en Avril 2018,
l’opposition off shore syrienne
pétromonarchique est en pleine
débandade, faisant voler en éclat le
paravent médiatique de la stratégie
atlantiste.
Mohamad Allouche,
le chef du groupement islamiste «Jaych
Al Islam» (l’armée de l’Islam), le
chouchou des Occidentaux, l’espoir des
pétromonarchies pour faire tomber le
régime syrien, a ainsi présenté sa
démission le 3 Mai, près d’un mois après
son dégagement de Douma, banlieue de
Damas, et sa déportation vers Jerablous
(Est de la Syrie).
Dans un communiqué
laconique, Mohamad Allouche a annoncé
vouloir «faire place à de nouvelles
énergies afin qu’elles puissent assurer
leur rôle dans l’action révolutionnaire
au service de la Syrie», assurant ses
sympathisants qu’il demeurait «un soldat
actif dans les rangs de la Révolution».
Il n’a pas été possible de savoir si M.
Allouche avait décidé de demeurer en
Syrie pour former une nouvelle
organisation sur de nouvelles bases ou
s’il a décidé de s’exiler vers la
Turquie voire l’Arabie saoudite son
commanditaire.
Ci joint le
texte de sa démission pour le locuteur
arabophone:
Dans ce qui
apparaît comme un mouvement de «sauve
qui peut» généralisé, la résignation de
Mohamad Allouche a été précédée par une
démission en cascade de certaines des
personnalités les plus représentatives
de l’opposition off shore syrienne.
Dans le lot des
démissionnaires figurent, Georges Sabra,
premier président de la coalition
nationale syrienne (2012), le turkmène
Khaled Khodjja, son successeur à la tête
de cette instance (2015) et Souhair Al
Atassi, fille du chef du mouvement
nassérien de Syrie, Jamal Al Atassi,
dévoyée dans son compagnonnnage avec
Anas Al Abda, un des chefs de file du
djihadisme pro wahhabite, dans une
démarche mercantile qui a retenti comme
une insulte au combat nationaliste de
son père.
La 2me charrette
comprend les noms de Radwane Ziyadeh,
activiste parrainé par les cercles
néo-conservateurs américains, de même
que Badr Jammous, Hadi Al Bahra, Yahya
Maktabi et Bassan Al Malek, contraints
de jeter l’éponge du fait de leur
lâchage politique par leurs parrains
(Turquie, Arabie Saoudite, Qatar) et des
restrictions financières qui leur ont
été imposées.
Le constat
d’échec du chef de la délégation de
l’opposition off shore.
Tirant les
conséquences de son échec, le nouveau
chef de l’opposition off shore aux
pourparlers d’Astana, l’islamiste Ahmad
Tohmeh, a reconnu les erreurs commises
par la coalition anti assad:
«L’opposition a eu tort de porter les
armes. Il lui incombe désormais de
s’engager résolument dans l’action
politique», soulignant que l’opposition
off shore n’avait pas pour «ambition de
se substituer» au régime du président
Bachar Al Assad. La militarisation de
l’opposition of shore avait été décidée
par la branche syrienne des Frères
Musulmans, contre l’avis de l’opposition
démocratique, à l’instigation de ses
commanditaires, le Qatar, la Turquie et
les encouragements de la France qui
avait accueilli le congrès fondateur de
l’opposition off shore, sous l’égide de
«La Règle du Jeu» du philosophe Bernard
Henry Lévy, de Bernard Kouchner et de
Laurent Fabuis, trois farouches
partisans d’Israël.
Pour le lectorat
arabophone, l‘intégralité de la
déclaration d‘Ahmad Tohmeh sur ce lien:
En écho, depuis
Sotchi, le président syrien Bachar Al
Assad a donné son feu vert à une réforme
de la constitution syrienne au terme de
son entretien jeudi 17 Mai avec Vladimir
Poutine. Ce sommet, le 4eme du genre
depuis l’intervention russe en Syrie,
était destiné à sceller la fin de la
présence militaire terroriste dans le
centre de la Syrie.
Cette démission
collective intervient alors que le
pouvoir baasiste a réussi à reconquérir
près de 80 pour cent du territoire
national et qu’ «Al Noukhba», les
troupes d’élite du Hezbollah libanais,
fer de lance du combat anti djihadiste
en Syrie, se sont redéployées au sud
Liban, face à Israël, en prévision d’une
éventuelle confrontation avec l’état
hébreu sur fond de bras de fer sur le
nucléaire iranien.
«La guerre contre
les supplétifs s‘est achevée. La guerre
contre leurs commanditaires» (les Etats
Unis et les pétromonarchies) pointe à
l’horizon, avait prédit Cheikh Hassan
Nasrallah, chef du Hezbollah Libanais,
le grand vainqueur des élections
législatives libanaises, dans une
intervention télévisée, début Mai.
Le triomphe
électoral du Hezbollah libanais, en
parallèle à la déconfiture de la presse
arabe pro atlantiste, a d’ailleurs
précipité l’opposition off shore dans un
coma prolongé, révélant au grand jour
son imposture.
Pour aller plus
loin sur la déconfiture des médias
arabes pro atlantistes du «printemps
arabe», ce lien:
Cette débandade a
en outre mis à découvert les pays
occidentaux, leur ôtant toute
justification juridique, politique et
morale à leur guerre de démembrement de
la Syrie, ultime «pays du champ de
bataille» avec le Liban en état de
belligérance avec Israël.
Mieux, si la chute
de Douma a été le signe déclencheur de
l’expédition punitive occidentale contre
la Syrie, sous le faux prétexte de
l’usage d’armes chimiques par le pouvoir
syrien, l’anéantissement de Faylaq Al
Rahman, le groupement islamiste soutenu
par Doha dans le secteur de Douma, a
favorisé un raprochement entre la Syrie
et le Qatar. Redoutant désormais son
isolement depuis sa crise avec les
autres pétromonarchies, l’ancien chef de
file de la coalition islamo-atlantiste,
a amorcé un rapprochement avec l’Iran,
dans un degré moindre avec la Syrie,
alors que son côté, Al Jazeera a cessé
complètement ses attaques contre le
Hezbollah libanais.
Finalement,
l’opposition off shore n’a été bénéfique
qu’à ses adhérents et non à leur cause,
qui ont ainsi bénéficié pendant sept ans
de substantielles subventions, sans le
moindre justificatif de leurs dépenses,
ainsi qu‘à leurs cornaques français.
Eric Chevallier, premier ambassadeur
français aurpès de l’opposition off
shore, a ainsi été nommé ambassadeur au
Qatar et son successeur Franck Gellet,
2me cornaque français de l’opposition,
va lui succéder en juillet 2018 à
l’ambassade de France à Doha, dans une
rotation qui apapraït comme une juste
compensation d’un travail ingrat.
Il n’a pas été
possible de savoir dans l’immédiat si ce
mini mouvement diplomatique constitue en
fait une opération déguisée visant à
supprimer purement et simplement le
poste de gauleiter français de
l’opposition promonarchique; ou si ce
geste de dépit envers des oppposants
incapables constitue un timide signe en
direction de Damas. Devant les revers
successifs enregistrés en Syrie, la
France a, en tout état de cause, renoncé
finalement à exiger le départ du
président Bachar Al Assad comme
préalable à tout règlement du conflit.
Le collapsus de
l’opposition a conduit toutefois la
France a troqué son ancien et tonitruant
soutien aux groupements islamistes au
profit des Forces Démocratiques Kurdes,
renforçant au printemps 2018 sa présence
dans le secteur d’Ain Al Arab (Kobbané),
en y déployant des batteries
d’artillerie, afin d’éviter une perte
sèche de sa mise dans la guerre de
Syrie. L’interception d’une patrouille
kurdo-française en provenance du
kurdistan irakien, un convoi d’une
cinquantaine de véhicules, par les
forces gouvernementales syriennes, a
révélé, en même temps que le renfort
français les aléas d’une telle
opération.
Le pôle de
l’opposition démocratique syrienne avait
déjà laissé entrevoir une telle issue
considérant que «l’agression tripartite
occidentale contre la Syrie, en avril
2018, hors cadre du Conseil de Sécurité,
a signé l’acte de décès du Haut Comité
des Négociations parrainé par les
pétromonarchies et les Pays
occidentaux».
Observant que
«l’opposition officielle représentée par
le Haut Comité des Négociations est
constituée d’un agrégat de
contradictions et d’oppositions
inconciliables, dont certains vont
jusqu’à réclamer le bombardement de leur
propre pays», le pôle de l’opposition
démocratique a préconisé «la
constitution d’une instance de
négociations impliquant la participation
des représentants des forces
patriotiques et démocratiques
syriennes».
Ci joint le
texte intégral du communiqué du pôle de
l’opposition
Déconsidérée par
ses retentissantes défaites militaires,
ses divisions, son inconsistance
idéologique, sa cupidité et son extrême
servilité à l’égard de ses
commanditaires, l’opposition off shore
syrienne n’a jamais constitué une
alternative crédible au pouvoir
baasiste. Tout au plus une machine de
guerre instrumentalisé contre lui.
La décapitation
du mouvement Ahrar Al Cham
La mort de
Zohrane Allouche,
Le travail de sape
contre le régime syrien a été
principalement mené par les mercenaires
attitrés de l’alliance atlantique, les
djihadistes, où l’on dénombrait au plus
fort de la bataille entre 100.000 à
200.000 membres, selon un rapport de
Brooking Doha Center, une institution
nullement suspectée de complaisance à
l’égard du clan alaouite.
Au point que les
notables de l’opposition off shore
apparaissaient comme des pantins
désarticulés aux mains de leurs maîtres,
malgré l’intense campagne d’intoxication
psychologique des intellectuels
organiques de la caste universitaire
française, constituée des trois anciens
résidents français de Damas: Ignace
Leverrier, Jean Pirre Filiu, François
Burgat Burka et de la meute de
l’islamophiliste: ses deux thésards,
Nabil En Nasri et Romain Cailet, alias
le colonel Salafi, ses disciples Thomas
Pierret, Pierre Puchot, Vincent Geisser,
Laurent Bonnefoy, Pascal Menoret, Franck
et Emilie Glassman, Agnès Levallois et
Laura-Maî Greviaux, Yannick Jadot,
l’homme de la piteuse expédition de
Syrie, Thomas Legrand, Nicolas Hénin et
Cécile Vaissié, enfin Bruno Tertrais,
Nicolas Tenzer, Stéphane Grimaldi, le
fumeux «Charlie à Paris et Charlot à
Caen», et Romain Goupil, le parfait
représentant de la gauche mutante
française néo atlantiste, son équivalent
libanais Ziad Majed et son compatriote
libanais, Joe Bahout, les grands vaincus
de la bataille de Syrie.
Aboyeur en chef au
début de la guerre de Syrie, en 2O11,
François Burgat- Burka est désormais
anormalement taiseux depuis les
désastres militaires de ses protégés et
les déboires judiciaires de son
compagnon de route le prédicateur
conférique Tareq Ramadan, dont il
chevauchait la vague de popularité pour
s’introniser le bachaga de l’islamologie
néo colonialiste.
L’hécatombe de
la guerre de Syrie, sur ce lien
Cette capitalonade
illustre, en même temps que son
désarroi, la désintégration morale d’une
prétendue élite d’un pays jadis réputé
pour son nationalisme chatouilleux.
En précurseurs,
Moaz Al Khatib et Ahmad Al Jarba, deux
anciens chef de l’opposition syrienne,
ainsi que Michel Kilo, l’ancienne icône
de la contestation anti Assad, avaient
pourtant déjà fustigé le charlatanisme
de ce conglomérat opportuniste, refusant
six ans plus tôt, en 2012, de servir de
caution à une mascarade visant la
destruction de leur propre pays.
Le Général
Moustapha Cheikh, ancien chef de la
branche militaire de l’Armée Libre de
Syrie (ALS), leur a emboité le pas, sur
le plan militaire. Cet officier a été
même jusqu’à se féliciter de
l’intervention russe en Syrie. Condamné
à mort par l’opposition pétromoarchique,
il s’est réfugié à Moscou pour échapper
aux foudres de la justice
oppositionnelle.
La défection la
plus illustre demeure toutefois celle de
Riad Hijjab, l’ancien premier ministre
ephèmère de la Syrie, et président de
l’équipe des négociateurs de
l’opposition syrienne dans sa mouture
saoudienne. Ce chouchou de la presse
française, particulièrement du journal
Libération, a même déserté le Moyen
Orient pour se réfugier aux Etats Unis
et se mettre à l’abri de ses forfaits
antérieurs. A distance de ses méfaits.
Sur ce lien, le
portrait de Riyad Hijjab
De ce paysage
dévasté émerge toutefois une
personnalité singulière, Basma Kodmani,
la première porte-parole de l’opposition
off shore. Démissionnaire dès le 28 aout
2012, la caution moderniste d’une
coalition rétrograde fera preuve
d’innovation dans le domaine politique
en pratiquant la démission à éclipse,
reprenant du service au gré des missions
de ses commanditaires, en fonction des
impératifs de la flageollante diplomatie
française. C’est ainsi qu’elle fera une
apparition intempestive à Ryad en 2015
pour le lancement du «Haut Comité des
Négociations» après une retraite de 3
ans, puis de nouveau à Genève en 2017
pour la reprise de la conférence de
Genève, avant de sombrer de nouveau dans
l’oubli.
La fille de
l’ancien ambassadeur de Syrie en France
est passée à la postérité pour son
«besoin d’Israël», qui la propulsa à la
fonction de dame patronnesse de la
presse française pour tout ce qui trait
à la Syrie.
Le cri d’amour
de Basma Kodmani à l’égard d’Israël et
son «besoin d’Israël»
Quant à sa sœur,
Hala Kodmani, elle s’est forgée une
notoriété par ses pathétiques soliloques
sur la Chaîne Arte dans l’émission 28
minutes d’Elizabeth Quin, en alternance
avec la journaliste Anne Elizabeth
Moutet, membre de la plateforme
européenne du think thank «Gate Stone»
de l’Ultra faucon John Bolton, le
conseiller pour la Sécurité Nationale du
président Donald Tump. Pétitionnaire
compulsive, la dirigeante de l’obscur
groupuscule oppositionnel syrien,
Souriya Hourrya (Syrie Liberté), a été
parachutée dès le soulèvement populaire
syrien à la tête de la rubrique Syrie du
journal Libération. Elle émarge ainsi
depuis sept ans sur le budget de Patrick
Drahi, le millardaire franco israélien,
sous couvert de guerre contre la
dictature.
1 – Sur la
débandade de l’opposition off shore
syrienne, pour le locuteur arabophone,
ces liens:
Reçu de René Naba pour publication
Le sommaire de René Naba
Le
dossier Syrie
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