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Élections israéliennes :
une compétition entre criminels de
guerre
Ramona Wadi
Haïfa, 18 juillet 2014 - La police
israélienne se saisit violemment d'un
manifestant alors
que des Palestiniens
vivant en Israël protestent contre
l’attaque israélienne sur Gaza
Photo :
Faiz Abu
Rmeleh/ActiveStills
Jeudi 21 mars 2019
Ramona Wadi
–
Un résultat est certain en ce qui
concerne les prochaines élections
israéliennes : Gaza restera l’une des
principales cibles du nouveau
gouvernement.
Au cours des passes
d’armes entre les candidats aux
élections, l’ancien chef de l’IDF Benny
Gantz a déclaré qu’il appliquerait la
politique israélienne d’assassinats
ciblés contre les dirigeants du
Hamas s’il était élu, et si nécessaire.
Ses commentaires
visaient à contrer les remarques de
Naftali Bennett, ministre de
l’Éducation, au sujet de « l’opération
Bordure Protectrice » en 2014, dans
lesquels ce dernier a utilisé des propos
désobligeants pour critiquer les
décisions de Gantz qui, selon Bennett,
mettaient en danger la vie des soldats
israéliens. Bennett a avancé que Gantz
serait l’option préférée du Hamas à la
tête du gouvernement israélien. Cette
affirmation est également soutenue par
le Premier ministre israélien Benjamin
Netanyahu, qui a déclaré que le parti de
Gantz ferait « des concessions
importantes aux Palestiniens ».
Gantz et Netanyahu
se concentrent de plus en plus sur Gaza
dans leur campagne électorale,
« l’opération Bordure Protectrice » et
la
Grande Marche du Retour servant de
base à leurs arguments. Gantz, qui était
aux commandes lors de l’agression contre
l’enclave, a comparé l’après-2014 aux
protestations en cours et à la réponse
de Netanyahu, consistant à ordonner aux
tireurs d’élite positionnés à la
frontière de tuer et blesser les
Palestiniens participant aux
manifestations.
Gantz a décrit la
stratégie de Netanyahu comme une
« politique usée ». La solution de
rechange dans un tel scénario, selon
l’ancien chef de l’armée, est de
« revenir à une politique d’assassinats
ciblés ».
En juin 2018, le
ministre israélien de la Sécurité, Gilad
Erdan, a prôné l’assassinat ciblé des
dirigeants du Hamas et des Palestiniens
qui lançaient des
cerfs-volants incendiaires depuis la
frontière de Gaza.
Parler de retour à
des assassinats ciblés, cependant, n’est
pas approprié. Israël a une longue
histoire d’assassinats de dirigeants
palestiniens du Hamas et d’autres
factions politiques palestiniennes. Pas
plus tard que l’année dernière, un
scientifique palestinien affilié au
Hamas a été
abattu en Malaisie dans le cadre
d’une opération qui a suscité des
spéculations sur le rôle du Mossad, même
dans les médias israéliens, bien que
l’implication de l’agence n’ait pas été
clairement confirmée.
Gantz, par
conséquent, ne « reviendra » pas à une
politique d’assassinats ciblés, mais
s’engagera dans la poursuite de la
politique israélienne. Pourtant, la
spéculation sur les assassinats ciblés
n’est qu’une diversion des dommages que
Netanyahu et Gantz ont le pouvoir
d’infliger à l’enclave en termes de
violence politique et humanitaire liée.
A la suite de
« l’Opération Bordure Protectrice »,
Netanyahu a adopté une stratégie qui
prolonge la violence au profit d’Israël.
La
Grande Marche du Retour en est un
exemple. Les assassinats ciblés commis
par les tireurs d’élite israéliens ont
attiré l’attention de la communauté
internationale, qui, avec le temps,
s’est atténuée jusqu’à exprimer les
préoccupations habituelles concernant ce
qui est considéré comme de la violence
ordinaire. Faire prendre ses distances à
Israël vis à vis des assassinats ciblés
à Gaza pendant cette période lui a donné
l’occasion de normaliser la violence qui
se poursuit le long de la frontière.
Gantz n’est un
novice en matière de stratégie. Les
assassinats ciblés ne peuvent être
attribués à un seul dirigeant mais à
l’existence de l’État colonial et à sa
politique d’élimination. Ce à quoi Gaza
sera confrontée sous le nouveau
gouvernement israélien est plus
susceptible d’être la poursuite des
mesures qui maintiennent les
Palestiniens de l’enclave dans le
dénuement. Au-delà de la rhétorique de
campagne électorale, la promotion
franche et la mise en œuvre
d’assassinats ciblés contredisent
l’ambiguïté intentionnelle qu’Israël a
utilisée contre des dirigeants ou des
individus qui ont le potentiel de
contester son existence.
* Ramona Wadi
est rédactrice au
Middle East Monitor où cet article a
été publié en premier. Elle contribue
régulièrement au
PalestineChronicle.com.
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