Opinion
Valls, Hollande : de quelle importation
parlez-vous ?
P.I.R.
Photo: AFP
Lundi 21 juillet 2014
Hollande et sa
clique voudraient faire croire à
l’importation d’un « conflit » de type
religieux et communautaire entre arabes
et juifs sur le territoire français et à
son devoir républicain de l’empêcher, au
nom du « vivre ensemble ». Voilà la
version officielle. La réalité est toute
autre: un État raciste soutient un autre
État raciste dans sa politique
coloniale, au nom des mêmes principes
qui font que la vie d’un palestinien, à
Gaza, ne vaille rien et qu’une
manifestation de bicots, en France,
doive être interdite.
L’État français et
la République sont donc parties
prenantes dans cette histoire et
aucunement garants de cette chose qu’ils
appellent le « vivre ensemble » et qui
sent aussi mauvais que l’évocation de la
« paix » en Palestine. La France est
partie prenante, dès lors qu’elle
soutient les crimes d’Israël et les
organisations sionistes sur son
territoire. Elle est également partie
prenante, dans la mesure où ce soutien
renvoie à sa propre histoire et réalité
impérialistes, où le sioniste se
reconnaît pleinement, en dépit du sombre
passé et subtil présent de
l’antisémitisme français. Nul besoin
d’un « lobby juif » surpuissant pour
expliquer pourquoi le gouvernement
d’Hollande rampe devant l’extrême-droite
sioniste: une affinité « naturelle »
(raciale, civilisationnelle, coloniale)
et des choix politiques qu’il faut
situer au sein des solidarités et
rapports de force internes à
l’impérialisme. Bref, voilà le vrai
visage de la France, nulle trahison à sa
vocation: sa brutale réalisation! Quand
Valls affirme « S’en prendre à un juif
c’est s’attaquer à la France », il faut
traduire : « S’en prendre à Israël,
c’est s’attaquer à la France », non
telle qu’elle se présente dans ses
mythes, mais telle qu’elle est
réellement! Contre cette vocation
impérialiste, l’engagement en faveur de
la résistance palestinienne prend un
sens décolonial – situé et universel en
ce sens – et ne rentre bien étendu pas
dans les catégories républicaines de
l’État français: citoyenneté abstraite
et communautarisme fantasmé (dont cet
État est le premier pourvoyeur). La
lutte décoloniale engage la libération
palestinienne autant que la promesse
d’une autre France. En synthèse, le
soutien de la France à Israël et le
traitement interne des populations
d’origine coloniale, la cause
palestinienne et les combats indigènes
en France sont reliés : rien n’est
importé !
PIR
Photo: D.R.
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