Tendances de
l'Orient
Le président Assad à Maaloula:
l'Etat syrien confirme sa suprématie
Pierre Khalaf
Photo:
D.R.
Lundi 21 avril 2014
Une semaine après sa libération des
groupes extrémistes affiliés à Al-Qaïda,
le président Bachar al-Assad s'est rendu
dans la ville historique de Maaloula, où
il a célébré la fête de Pâques avec des
habitants, partagés entre joie et
tristesse devant l'ampleur des
destructions. Visitant la ville,
notamment le célèbre monastère Saint
Serge et Bacchus, pillé et endommagé par
les terroristes, le leader syrien a
réaffirmé sa détermination à lutter
contre la "barbarie et l'obscurantisme
qui visent la patrie". S'adressant aux
habitants attroupés autour de lui, le
président Assad a assuré que le peuple
et l'Etat syrien reconstruirons la
Syrie, qui sera "encore plus belle
qu'auparavant". "Même le pire des
terroristes ne peut annihiler notre
héritage et notre civilisation", a
affirmé le président syrien. "Maaloula,
comme les autres sites de l'humanité et
de la civilisation syriennes, résistera
toujours face à la barbarie et à
l'obscurantisme qui visent la patrie".
Elias Zakhem, un jeune habitant
interrogé par l'AFP, s'est fait l'écho
des déclarations de son président. "Nous
sommes revenus chez nous et avons tout
retrouvé détruit. Mais si Dieu le veut,
nous reviendrons (vivre) ici et nous
reconstruirons. C'est notre cité". Les
journalistes sur place ont vu des
maisons incendiées, et leurs fenêtres
brisées. Dans l'orphelinat du monastère
Mar Takla (Sainte-Thècle), des vêtements
d'enfants gisent au sol. Dans la
réfectoire, des dizaines d'assiettes
sont brisées. La visite du président
Assad à Maaloula marque la suprématie de
l'Etat syrien sur les plans militaires
et populaires, en dépit de la guerre
universelle lancée contre le pays par
une coalition dirigée par les Etats-Unis
et comprenant l'Otan, les pays arabes du
Golfe et la Turquie, et activement
soutenue par Israël. Cette suprématie
s'illustre par plusieurs indices:
Premièrement: En parcourant les 55
kilomètres qui séparent Damas de
Maaloula, au Nord de la capitale, le
convoi du président Assad a montré que
l'Etat contrôle le terrain et que les
menaces terroristes ne l'empêchaient pas
de se rendre auprès de son peuple. Le 10
mars, le leader syrien avait déjà
visité, à Adra, dans une banlieue de
Damas, un centre d'hébergement de
réfugiés, chassés de chez eux par les
extrémistes. Deuxièmement: A Aïn el-Tiné,
sur la route de Maaloula, le président
Assad a pris un bain de foule. Il s'est
mêlé à son peuple, sans garde
rapprochée, prouvant que sa popularité
demeure intacte malgré trois ans de
guerre et une propagande inégalée dans
l'histoire contemporaine. Troisièmement:
En se rendant à Maaloula, une ville
chrétienne dont les habitants parlent
encore la langue du Christ, l'Araméen,
le président Assad se positionne non pas
comme le protecteur des minorités, comme
essayent de le dire les médias
occidentaux, mais comme le garant d'une
Syrie pluraliste, tolérante et moderne,
où toutes les croyances religieuses sont
protégées par un Etat à égale distance
de tous ses citoyens. Telle a été la
Syrie dans le passé, et restera ainsi
dans le futur. Quatrièmement: L'Etat
affirme sa suprématie politique devant
des mercenaires sans projet, manipulés
par l'étranger. A cet égard, le
président du Parlement, Mohammad
al-Laham a indiqué que le scrutin
présidentiel aura lieu le 3 juin. "Je
fixe la date de l'élection d'un
président pour la République arabe
syrienne pour les citoyens résidant en
Syrie le mardi 3 juin", a-t-il annoncé
lors d'une réunion solennelle du
Parlement. Les dépôts des candidatures
pourront se faire à partir de mardi et
jusqu'au 1er mai, a-t-il précisé
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