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L'Humanité

De Peres à Netanyahou,
d’Oslo à la conférence de Paris, les mêmes ornières

Pierre Barbancey


Jérusalem, janvier 2009. devant la résidence présidentielle, des israéliens dénoncent
les bombardements sur gaza et l’assassinat de civils palestiniens. Les manifestants,
pour qui Shimon Peres est un va-t-en guerre, l’invitent à rendre son prix Nobel de la paix.
Photo Gali Tibbon/AFP

Jeudi 29 septembre 2016

Malgré la reconnaissance mutuelle, malgré l’endossement par la communauté internationale de la solution à deux États, malgré l’accession de la Palestine au statut d’État observateur à l’ONU, malgré la reconnaissance par plus de 130 capitales, les Palestiniens attendent toujours leur État indépendant.

La mort de Shimon Peres, dont la vie politique s’identifie à celle de l’État d’Israël, est l’occasion de s’interroger sur une question majeure : pourquoi les Palestiniens ne possèdent-ils toujours pas leur État. Mille fois promis, mille fois repoussé, ce rendez-vous manqué est pourtant au centre de ce que l’on appelle à tort le « conflit israélo-palestinien ». Prix Nobel de la paix en 1994, en même temps qu’Yitzhak Rabin et Yasser Arafat, qui récompensait la signature des accords d’Oslo, Shimon Peres fut l’un des promoteurs de la colonisation, obstacle majeur à la paix. Interroger l’échec de cet accord permettrait peut-être d’avancer sur la voie de la paix. Sans menaces de véritables sanctions contre la puissance occupante, Israël, on peut douter des résultats de l’initiative en cours, impulsée par la France, alors que Washington vient de passer un contrat militaire historique avec Tel-Aviv.

Interrogé en février par le magazine Time sur ce dont il était le plus fier, Shimon Peres répondait : « Les choses que j’aurai à faire demain. Les choses qu’on a faites sont faites. Elles appartiennent au passé. Je me préoccupe surtout des choses qu’on peut et doit faire demain. » Évidemment, à l’heure où rares sont les voix discordantes concernant le dirigeant israélien disparu, on s’en voudrait presque de rappeler qu’en recevant le prix Nobel de la paix le 10 décembre 1994 (en même temps qu’Yitzhak Rabin et Yasser Arafat) consacrant la signature des accords d’Oslo, le même se voulait prophète en affirmant : « Nous laissons derrière nous l’ère de la belligérance et marchons ensemble vers la paix. »

La marche est longue ! Très longue ! Trop longue ! Pour les deux peuples mais particulièrement pour les Palestiniens qui vivent sous occupation et qui voient, jour après jour, les colonies de peuplement juives s’étendre sur leur territoire. L’espoir d’Oslo a tout simplement cédé la place à un profond pessimisme. « Il y a vingt-trois ans presque jour pour jour, le premier des accords d’Oslo était signé entre Israël et l’Organisation de libération de la Palestine, constatait sobrement et sombrement le 15 septembre le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. Malheureusement, nous sommes plus éloignés que jamais des objectifs (de cet accord). La solution à deux États (israélien et palestinien) risque d’être remplacée par une réalité à un État (israélien) et une violence et une occupation perpétuelles »

La colonisation est l’un des principaux obstacles à la paix

Malgré la reconnaissance mutuelle, malgré l’endossement par la communauté internationale de la solution à deux États, malgré l’accession de la Palestine au statut d’État observateur à l’ONU, malgré la reconnaissance par plus de 130 capitales, les Palestiniens attendent toujours leur État indépendant. En 2017, cela fera cinquante ans que la Cisjordanie et Jérusalem-Est sont occupés par l’armée israélienne. Et le secrétaire général de l’ONU a bien raison de dire que la bande de Gaza est une « bombe à retardement ». En réalité, ladite communauté internationale ne s’en sortira pas avec de simples déclarations d’intention, en continuant à mettre sur un pied d’égalité l’occupant et l’occupé, la violence coloniale et la violence de la résistance. Si, comme le reconnaît la législation internationale, tout peuple a le droit de se battre pour son existence et son indépendance, alors on ne saurait à tout moment comparer les assassinats ciblés perpétrés par Israël, les punitions collectives, les bouclages de territoires, la latitude laissée aux colons pour tabasser et tuer des paysans palestiniens, détruire leurs récoltes, brûler des oliveraies centenaires, avec des actes de la résistance palestinienne. Si tout le monde – ou presque – s’accorde maintenant à dire que la colonisation est l’un des principaux obstacles à la paix, alors il faut prendre les mesures appropriées pour faire cesser cette politique israélienne et tirer les leçons des dernières années, particulièrement des accords d’Oslo.

Contrairement à ce qui avait été dit à l’époque, l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) a signé ces accords sous pression américaine et dans un contexte international marqué par la disparition de ses principaux soutiens, notamment l’URSS et les pays socialistes. Les pays arabes pratiquant surtout une agitation orale mais se situant toujours dans ce qu’on appelait alors « le camp impérialiste ». L’essentiel n’est pas là, sauf à virer à la nostalgie. Non, l’essentiel réside dans le contenu même de ces accords, totalement déséquilibrés en n’accordant aux Palestiniens une souveraineté totale que sur 20 % de leur territoire (zone A). Le reste étant divisé en zone B (administration palestinienne, sécurité israélienne) et zone C (souveraineté israélienne totale). Il était prévu, à terme, la création d’un État palestinien dès lors qu’Israël rétrocédait une partie des zones. Mais, faute de véritable mécanisme de mise en œuvre, l’occupant a amplifié sa mainmise et la colonisation (commencée en 1967 grâce notamment à un certain Shimon Peres) a décuplé sans que quiconque ne songe à imposer des sanctions contre Israël dans une période, les années 1990, où le peuple irakien crevait à petit feu d’un embargo inhumain décrété par le monde dit libre.

Rien n’est prévu pour forcer Israël à respecter le droit international

Une tentative de remettre en selle un processus de paix entre Israéliens et Palestiniens est en cours, sous l’impulsion de la France. Mais, là encore, rien n’est prévu pour forcer Tel-Aviv à se conformer au droit international. L’actuel premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, se rit de tout et ne peut que se féliciter en voyant que Paris, qui avait menacé de reconnaître officiellement l’État de Palestine en cas de nouvel échec et si partisan de sanctions contre de nombreux pays dans le monde, fait maintenant marche arrière. Diana Buttu, ancienne conseillère du président palestinien, Mahmoud Abbas, se fait la porte-parole du sentiment qui prévaut largement dans les territoires palestiniens aujourd’hui : « L’heure est venue, après des décennies d’échec, d’en finir avec la comédie du processus de paix, uniquement synonyme de malheur et de souffrance pour les Palestiniens », et de passer à la « résistance à grande échelle, populaire et non violente ». Avant que la solution à deux États ne soit plus qu’un vestige du passé et n’ait plus de raison d’être demain.

Des réactions contrastées à gauche

Dans un communiqué, le PCF a rappelé que les accords d’Oslo dont a été l’un des acteurs Shimon Peres n’ont « jamais été respectés » par la partie israélienne et auront ouvert la voie à la prise du pouvoir des colons « extrémistes ». Le PCF rappelle que Shimon Peres a approuvé « sans état d’âme » les bombardements israéliens sur Gaza en 2009. « Shimon Peres aura été l’homme des rendez-vous manqués avec la paix », conclut le PCF. Le PS, lui, a salué la disparition de son « camarade » et y voit quelqu’un qui « ne renonça jamais à construire les outils d’une paix juste et durable avec les voisins arabes d’Israël en général et le peuple palestinien en particulier ».

© Journal L'Humanité
Publié le 2 octobre 2016 avec l'aimable autorisation de
L'Humanité

 

 

   

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Source: L'Humanité
http://www.humanite.fr/...

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