Palestine en marche
L'épuration
ethnique se poursuit en Galilée
17 novembre 2006
La colonie Kamoun a présenté un recours à la Cour Suprême
de l'Etat sioniste, réclamant que sa demande soit acceptée,
qui consiste à supprimer le plan d'occupation du sol du village
palestinien Kamana, à moins d'accepter trois conditions.
L'avocat de Adalah, Suhad Bishara, a réclamé la suppression de
cette demande, qui s'appuie sur des considérations racistes et
de discrimination, digne de l'apartheid, selon Adalah.
Non seulement la colonie Kamoun prend la terre et le nom du
village palestinien de Kamana, mais cette colonie située près de
la grande colonie Karmael, construite sur les terres de Kamana,
réclame :
que le lieu, la colonie, soit "purifé" de toute trace
d'habitants arabes, car il reste encore une famille
palestinienne, dans l'emplacement de cette colonie : la famille
shehadeh, qui est encerclée. La famille vit sur cette terre
avant que la colonie ait été construite, bien évidemment,
comme toute la Palestine, d'ailleurs, et possède cette terre
depuis le début du XXème siècle. Depuis des années, la
famille essaie d'obtenir un permis de construire sur sa terre,
mais sans résultat, bien que ses terres aient été classifiées
comme terrains pour la construction, selon le plan d'occupation
du sol de la colonie Kamoun.
Pour les colons de Kamoun, la famille Shehadeh devrait quitter
sa terre pour rejoindre ce qui reste du village palestinien
Kamana.
La seconde condition est que le plan du village palestinien ait
une route asphaltée qui contourne la colonie Kamoun, afin que
la population de Kamoun (les colons) ne soient pas obligés
d'emprunter la même route que les habitants palestiniens de
Kamana.
Une autre condition est d'assurer une majorité juive sur le
"mont kamoun", à long terme, et le plan d'occupation
du sol de Kamana empêche la réalisation de cette majorité
juive, car il empêche l'élargissement de la colonie. C'est
l'argument présenté par les colons pour la suppression du plan
d'occupation de sol du village Kamana.
Le centre Adalah a découvert dans les archives de l'affaire un
autre argument de même type : une lettre envoyée par le comité
de la colonie Kamoun, en janvier 2006, au président du conseil
de la sécurité nationale, affirmant que l'élargissement du
village de Kamana, dans sa forme actuelle, rompt l'équilibre
entre les habitants des deux "villages : les juifs et les bédouins...
(les Palestiniens, niés dans leur identité).
Il faut indiquer que le village de Kamana se trouve sur le mont
Kamoun. Il a été construit en 1810, et la famille Sawa'ed a
acquis les terres sur le mont. Le village a été reconnu par le
gouvernement sioniste en 1995. Des plans d'occupation du sol ont
été mis, mais incomplets, puisqu'ils ont omis d'inclure deux
quartiers du village (50% du village). Plusieurs habitants du
village ont présenté un retour à la Cour suprême sioniste,
afin que leurs quartiers omis soient inclus dans le plan du
village. Ce recours a été accepté en 2001. Mais cela n'est
pas du goût des colons de Kamoun, qui ont présenté un recours
pour supprimer la décision.
Cette colonie a été construite en 1981, plusieurs familles
juives ont commencé à construire des maisons sur le mont
Kamoun, sans avoir de permis de construire et sans qu'il y a ait
un plan d'occupation du sol. Mais leur implantation fut légalisée
en 1984. Depuis cette date, trois autres plans d'occupation, qui vont
s'élargissant, ont été acceptés.
C'est ainsi que procède le sionisme, depuis qu'il s'est installé
en Palestine. Aujourd'hui, en Galilée, le nettoyage ethnique se
poursuit avec les mêmes procédés mis en application en
Cisjordanie et dans la ville d'al-Quds.
traduction : Palestine en marche
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