Opinion
Agression contre Gaza : comment Israël
agit de l’intérieur pour briser la
résistance politique en France
Nicolas Bourgoin
Mercredi 16 juillet 2014
C’est désormais officiel, la France
est devenue un vassal d’Israël. Les
multiples prises de position de François
Hollande et de son gouvernement,
notamment sur les dossiers
syrien,
iranien et
ukrainien, avaient déjà montré les
liens fusionnels, quasi-organiques, qui
l’unissaient à l’État hébreu. On se
souvient aussi de la véritable
déclaration d’amour à Israël faite
par celui qui est aujourd’hui premier
Ministre. Mais à propos de l’agression
israélienne contre Gaza, la veulerie
politique a atteint des sommets
jusque-là inexplorés quand l’Elysée
s’est totalement aligné sur Tel-Aviv en
déclarant qu’il appartenait "au
gouvernement israélien de prendre toutes
les mesures pour protéger sa population
». On le saura peu après, déclaration
pratiquement
dictée par la maison-mère… Ce virage
diplomatique qui achève la rupture
d’avec
la période où la France menait une
politique plus équilibrée, est en partie
le résultat d’un travail de lobbying
agressif mené par les organisations
sionistes en France : principalement le
CRIF et ses deux bras armé, le Betar et
la Ligue de Défense Juive…
Qui gouverne notre pays ? pour le
savoir, rendez-vous
au dîner annuel du CRIF auquel le
chef de l’État se voit littéralement
convoqué pour écouter le message que
ce relais officiel de la politique
israélienne en France entend lui
délivrer. Ce véritable rituel de
déférence est tout sauf anodin : il
exprime parfaitement la profonde
soumission des élites politiques aux
intérêts de l’entité sioniste et
influence fortement la vie politique
française. Au programme, justification
de la colonisation et
promotion du sionisme pour un
objectif unique : faire taire toute voix
critique à l’égard de la politique
israélienne en assimilant l’antisionisme
à une
forme d’antisémitisme. Avec une
pointe d’islamophobie
pour relever le tout.
Sans surprise, le CRIF soutient
l’agression israélienne contre Gaza et
va jusqu’à
demander aux autorités
françaises d’interdire les
“manifestations en faveur du Hamas”,
arguant des récentes échauffourées et
s’inquiétant du sort de la communauté
juive vivant en France. Son président
Roger Cuckierman a d’ailleurs été reçu
par François
Hollande pour s’entretenir avec lui
de ces questions et on peut parier qu’il
sera entendu… D’ores et déjà, les
rassemblements pro-palestiniens sont
interdits
dans plusieurs villes, dont
Paris. La manipulation est bien
rodée : provoquer volontairement des
incidents pour ensuite invoquer la
notion de trouble public. C’était
notamment
celle proposée par Arno Klasrfeld
pour interdire les spectacles de
Dieudonné. Elle a une fois de plus
fonctionné avec le concours des milices
sionistes (et
fascistes) LDJ et Betar qui ont
violemment attaqué les manifestants
pro-palestiniens et proféré des insultes
("on encule la Palestine") comme on peut
le voir sur la
vidéo et d’après les nombreux
témoignages des manifestants présents
dont
ceux de l’UJFP. Et le tout sous la
protection des CRS. Ils peuvent même
servir à l’occasion de forces
supplétives comme on le voit sur cette
vidéo où ils chargent les
manifestants de concert avec les
policiers. Tout ceci n’est guère
étonnant quand on sait que la Police
nationale
prête aux troupes de la LDJ ses
bâtiments officiels pour leurs
séances d’entraînement au krav-maga,
l’art martial de l’armée israélienne,
qu’elles suivent sous la direction de
conseillers techniques venus d’Israël…
Cette fois la ficelle était un peu
grosse, la LDJ prévoyant plusieurs
heures à l’avance les incidents (et pour
cause !) sur son compte Twitter, mais ça
n’a pas empêché la presse mainstream de
reprendre servilement la version des
milices sionistes elle-même relayée par
la télévision israélienne : des
“synagogues prises d’assaut par des
groupes nombreux et haineux proférant
des slogans antisémites”. La télévision
israélienne
Infolive a prétendu que des slogans
“Morts aux Juifs” avaient été scandés
dans les rues de Paris alors que, vidéo
à l’appui, c’est “Hollande complice” qui
était crié. La nuance aura sans doute
échappé aux journalistes…
La désinformation sur le front intérieur
(voir la
magistrale leçon de déontologie
journalistique donnée par le Daily
Mail aux médias français à propos du
traitement des récentes manifestations)
comme extérieur (parler de "guerre",
de "combats"
ou d’"escalade"
comme le font la plupart des
journalistes n’a guère de sens quand les
forces en présence sont à ce point
asymétriques) est le signe manifeste de
la main-mise de l’idéologie sioniste sur
les medias et la politique française.
L’affaire Dieudonné avait révélé en
sont temps la puissance du lobby
pro-Israélien en France, avec son comité
central (le
CRIF), sa police politique (la
LICRA), son appareil de propagande
(les medias mainstream), son service de
renseignement (JSS
News), ses relais idéologiques (les
organisations pro-sionistes) et ses
milices (la LDJ et le Betar) – auxquels
il faut même ajouter depuis février 2012
un
parlement juif européen ! La totale
impunité dont bénéficient ces groupes
violents et racistes (interdits
en Israël et aux États-Unis) et le large
écho médiatique donné à leurs thèses ne
peut se comprendre qu’à la lumière de
cette domination idéologique et
politique.
Publié le 18 juillet 2014 avec l'aimable
autorisation de l'auteur
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