Opinion
Gouvernement Valls : le mondialisme
aux commandes de l’État français
Nicolas Bourgoin
Photo:
D.R.
Mardi 8 avril 2014
Le (très sarkozyste) député des Français
de l’étranger Frédéric Lefebvre n’a pas
exclu de voter la confiance à Manuel
Valls. On pourrait s’étonner de ce
soutien pour le moins inattendu, mais ce
serait oublier que les vrais clivages
politiques n’épousent pas nécessairement
les oppositions partisanes. Oublier
aussi que Nicolas Sarkozy lui a proposé
à plusieurs reprises d’être ministre du
gouvernement Fillon, le jugeant ainsi "sarko-compatible".
Appartenant à deux formations politiques
rivales, Manuel Valls et Frédéric
Lefebvre ont en commun un atlantisme à
toute épreuve et un attachement
inconditionnel à Israël qu’ils
revendiquent
haut et
fort. Quoi de plus banal ? Après des
décennies de (relative) indépendance
politique et géostratégique, la vie
politique française s’organise désormais
exclusivement sur le socle idéologique
du sionisme.
« Véritable
ami des juifs et d’Israël » selon le
CRIF
qui le lui rend bien, Frédéric
Lefebvre n’a pas hésité à apporter
publiquement son soutien à l’État hébreu
au moment de l’affaire dite de « la
Flottille », à celui de l’opération "Plomb
durci"… ou à tenter de récupérer a
des fins politiciennes l’émotion
suscitée par la "tuerie
de Toulouse". Son amitié et son
engagement pour Israël ne datent pas
d’hier », commente William Abbou, membre
du Bureau de l’Union des Patrons et
professionnels Juifs de France
(UPJF), qui précise que le Secrétaire
d’État « n’a jamais varié dans son
soutien ou ses prises de position ».
Encore en juillet dernier, il demandait
au ministère de l’intérieur de saisir le
Conseil National du Numérique (CNNum)
pour faire des propositions qui, "tout
en respectant la neutralité du Net,
permettent d’éradiquer la propagande
antisémite, antisioniste qui se retrouve
aujourd’hui (sur les réseaux sociaux)".
Sans surprise, son voeux a été exaucé
par son ami de 20 ans, Manuel Valls, ce
qui a notamment valu à la France d’être
désormais au
premier rang de la censure de tweets.
On n’en attendais pas moins de celui qui
a fait de
la mise au ban d’un humoriste une
priorité nationale et pour qui
les juifs de France sont à l’avant-garde
de la République.
On devine facilement les cibles du "gouvernement
de combat" qu’il vient de former –
Dieudonné et Alain Soral dont la mise au
ban est élevée au rang de priorité
nationale - … et ses ambitions
également : mettre la France aux normes
du mondialisme, la soumettre aux
exigences de la troïka qui l’a placée il
y a un mois sous
surveillance renforcée pour son
manque de compétitivité et pour le
niveau élevé de sa dette, et l’arrimer
au bloc USA-Israël. Pour cela, il se dit
prêt à user de l’arme pénale pour faire
taire toute voix dissidente.
Son discours au Trocadéro en dit
long : pour lui, comme pour ceux qui lui
ont succédé à la tribune, l’antisionisme
(la critique à l’égard de
l’expansionnisme d’Israël) relève de
l’antisémitisme. Il ne fait d’ailleurs
que copier les déclarations du
président du
CRIF lui-même :
L’antisionisme est aujourd’hui la
forme la plus commune de
l’antisémitisme : il stigmatise de façon
très injuste l’État d’Israël d’un
opprobre auquel échappent tous les
autres pays quel que soit leur
comportement. Les médias ont
malheureusement eux-mêmes diffusé
malencontreusement à plusieurs reprises
des documents de propagande attribuant
faussement à Israël des assassinats
d’enfants, qui alimentent cette
éducation à la haine qui est l’un des
obstacles majeurs, sinon l’obstacle
majeur, à la paix.
Cette interdiction formelle de toute
critique contre la politique de l’État
d’Israël ou contre l’emprise du sionisme
en France justifie et officialise la
domination d’une minorité prétendument
élue sur une majorité déclarée
subalterne. Dans un éclair de lucidité,
le président de la LICRA l’a d’ailleurs
avoué :
être anti-système c’est en réalité être
antisémite. Ce qui en dit long sur
la nature du dit système…
Au-delà de ses déclarations martiales de
mise au pas de la dissidence, et de la
brutalité affichée de sa politique –
justement dénoncée – se cache une
soumission étroite au mondialisme.
Membre du Siècle et du groupe
Bilderberg, Manuel Valls
est l’homme de main de la finance
internationale. Il est aussi pour l’hyperclasse
mondialisée l’homme de la situation qui
exige de la France, par la voix de la
troïka, une nouvelle économie de 50
milliards de la dépense publique d’ici à
la fin du quinquennat. Sans surprise,
elle se réalisera quasi-exclusivement
sur le dos des travailleurs sous couvert
de baisse du "coût du travail" (voir
ici les principales annonces de sa
déclaration de politique générale)
et signifiera concrètement
l’accélération du démantèlement du
modèle social hérité du Conseil
National de la Résistance,
conséquence du désengagement annoncé de
l’État. En cela, il ne fait que
poursuivre, tout en l’aggravant, la
politique suivie par ses prédécesseurs
dictée par la finance mondialisée.
Le dossier politique
Les dernières mises à jour
|