Opinion
J'accuse
Nabil Antaki
Samedi 17 mai 2014
Crimes de Guerre et
Crimes contre l’Humanité à Alep.
Les 3 millions
d’habitants civils d’Alep, quel que
soient leurs confessions ou leurs
opinions politiques, sont pris en otage
depuis 2 ans et sont les victimes de
crimes de guerre et de crimes contre
l’humanité.
-
Blocus total
de la ville concernant les personnes
et les marchandises, plusieurs fois,
le plus long ayant duré 6 semaines ;
ce qui a entrainé à chaque fois une
pénurie grave des denrées
essentielles comme les légumes, les
fruits, l’essence, le fioul, les
médicaments, la viande etc.
-
Coupures
totales
de l’électricité de quelques
jours à 11 jours.
-
Arrêt complet
de l’approvisionnement en eau de 2 à
11 jours
-
Coupures à
répétition des communications
téléphoniques locales et
internationales et d’internet de
quelques jours à 20 jours
consécutifs.
-
Bombardements
quotidiens des zones habitées, par
des bombes ou des obus faisant de
nombreux tués et blessés.
-
Tirs de
snipers sur les piétons innocents.
-
Destruction
systématique du patrimoine
archéologique et culturel.
Le Droit
International Humanitaire (DIH) basé sur
les 4 conventions de Genève de 1949 et
les 2 protocoles additionnels de 1977 et
le Statut de Rome de 2002 portant sur la
création de la Cour Pénale
Internationale (CPI) définissent les
crimes de Guerre et les Crimes contre
l’humanité. L’article 8 de la CPI,
alinéa 3 qualifie de crime de guerre
« le fait de causer
intentionnellement de grandes
souffrances ou de porter
gravement atteinte à l'intégrité
physique ou à la santé »; et « le
fait de diriger intentionnellement
des attaques contre des bâtiments
consacrés à la religion, à
l’enseignement, à l’art, à la science ou
à l’action caritative, des monuments
historiques ou des hôpitaux » ; et
l’article 7 du statut de Rome qualifie
de crime contre l’humanité «les actes
inhumains causant intentionnellement de
grandes souffrances ou des atteintes
graves à l’intégrité physique ou à la
santé
physique ou mentale ».
Que les habitants
d’Alep soient empêchés de quitter la
ville, qu’ils y soient enfermés, qu’ils
aient faim, qu’ils aient soif, qu’ils
tombent malades
par manque d’hygiène, qu’ils
soient empêchés de communiquer avec le
monde, qu’ils soient la cible de tirs
d’obus ou de snipers, tout ceci ne
constitue-t-il pas de grandes
souffrances et des atteintes graves à la
santé ? Ne constitue-t-il pas des crimes
de guerre et contre l’humanité tels que
définis par les conventions citées plus
haut ?
J’ACCUSE
les medias,
les
gouvernements des pays occidentaux et
arabes, les organisations
internationales telles que l’ONU,
l’UNICEF, le Haut-Commissariat des
Nations-Unis pour les Droits de l’Homme
de complicité de crime de guerre et de
crime contre l’humanité.
Je DEMANDE
à tous les hommes et femmes du monde,
épris de liberté et de justice, devant
de tels actes :
-
De les
qualifier
-
De les
dénoncer
-
De les
condamner
-
D’exiger de
leurs gouvernements de faire
pression sur les commanditaires et
les exécuteurs.
-
De poursuivre
les auteurs devant la CPI.
Il faut arrêter de
prendre la population civile d’Alep en
otage.
Ecrivez aux medias, à
vos députés et sénateurs, aux ministres,
aux présidents et aux organisations
internationales. Dites-leur que les
habitants civils d’Alep sont la cible
d’actes terroristes pouvant être
qualifiés de crimes. Dites-leur la
souffrance des gens ; Racontez-leur la
destruction du pays et de notre chère
ville ; Rappelez-leur que le « printemps
arabe » en Syrie n’est qu’un hiver
glacial et un chaos stérile.
La crise de « la
coupure d’eau » est pour le moment
terminée. Elle a suivi d’autres crises
et il y’en aura probablement d’autres si
vous ne bougez pas.
AIDEZ-NOUS
Alep le 17 mai 2014
Nabil Antaki
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