Algérie 1
Sissi offre deux îles à l’Arabie :
La colère gronde en Egypte
Mourad Arbani
Jeudi 14 mars 2016
La colère gronde en Egypte après la
« vente aux enchères » à l’Arabie
saoudite des richesses du pays par le
président Abdel Fattah al-Sissi.
Cette cession des deux îles
stratégiques a provoqué une grosse
polémique et un concert de protestations
en Egypte tant sur les médias classiques
que sur les réseaux sociaux. Des
juristes, des anciens militaires, ou de
simples citoyens contestent la décision
du pouvoir. Pour la gauche
révolutionnaire, il s’agit d’un
territoire vendu contre un pont et des
pétrodollars. Et selon certains
juristes, l’accord est caduc sans
référendum, résume le correspondant de
RFI au Caire.
Selon le site « Arab48 », la
« coalition nationale de soutien à la
légitimité » a invité les citoyens à
participer à une manifestation vendredi,
pour protester contre l’octroi à
l’Arabie saoudite des deux îles de Tiran
et de Sanafir.
Dans son communiqué, « la coalition
nationale de soutien à la légitimité » a
annoncé : « La souveraineté égyptienne
sur chaque parcelle de notre terre est
indiscutable, de Hala’ib et Shalateen
faisant l’objet d’un litige entre
l’Egypte et le Soudan, aux îles de Tiran
et de Sanafir, en passant par le Sinaï
et toute autre parcelle de notre patrie;
et aucun manquement à l’intégrité
territorial ne pourrait être toléré. »
La coalition a condamné le
gouvernement du président Abdel Fattah
al-Sissi, et l’a accusé d’avoir offert
les deux îles de Tiran et de Sanafir aux
Saoudiens en échange de quelques
avantages.
D’autres militants politiques ont
également invité la population à
protester en écrivant sur leurs pages
Facebook le slogan « Vendredi, notre
terre est notre honneur ».
Le Parti social-démocrate égyptien
(pro-Sissi) a annoncé dans un communiqué
: « le parti portera plainte contre
l’accord conclu pour tracer une nouvelle
frontière maritime avec l’Arabie
Saoudite, et nos bureaux dans tout le
pays recueilleront des plaintes des
citoyens».
Le parti social-démocrate a demandé
au Parlement de rejeter l’accord
litigieux, et a appelé à l’organisation
d’un référendum pour l’adoption ou le
rejet du texte.
Par ailleurs, le parti Al-Watan
(opposition) a demandé, à l’instar de la
plupart des médias et des politiciens
d’opposition, la tenue d’un référendum
pour l’adoption ou le rejet de l’accord
de cession des deux îles de Tiran et de
Sanafir à l’Arabie saoudite.
Les 2 îles, Tiran (80 km2), qui
sépare la mer Rouge du golfe Aqaba, et
celle de Sanafir, à l’est de la
première, jouent un très grand rôle dans
les échanges commerciaux dans cette zone
située entre 3 pays : l’Arabie saoudite,
l’Egypte et la Jordanie.
Selon le communiqué du gouvernement
égyptien, cet accord résulte de 6 ans de
négociations «longues et dures» et 11
réunions du comité chargé de déterminer
la frontière maritime entre les deux
pays.
En contrepartie de cet accord, les
deux pays ont convenu de mettre en place
un fonds d’investissement
saoudo-égyptien avec un capital de 16
milliards de dollars, qui financera des
projets en Egypte, notamment la création
d’une zone industrielle et l’édification
d’un pont sur la mer Rouge reliant les
deux pays. (Avec agences)
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