Opinion
Hezbollah : L’Algérie réaffirme
sa politique de « non-ingérence »
Mourad Arbani
Vendredi 4 mars 2016
Le Conseil de coopération du Golfe
formé de l’Arabie saoudite, du Qatar, de
Bahreïn, du Koweït, des Emirats arabes
unis et d’Oman, a classé mercredi comme
« terroriste » le Hezbollah, poids lourd
du gouvernement libanais et soutien du
gouvernement syrien.
Ces monarchies moyenâgeuses accusent
le Hezbollah de « servir de tête de pont
à l’Iran pour s’ingérer dans les
affaires des pays arabes ». Elles
l’accusent de « recruter les jeunes (du
Golfe) pour perpétrer des actes
terroristes » et de « tenter de
déstabiliser » leurs pays.
Leur décision est intervenue au
lendemain d’un discours du chef du
Hezbollah Hassan Nasrallah qui a accusé
l’Arabie saoudite d’oeuvrer pour une
« sédition entre musulmans sunnites et
chiites ».
Par ailleurs, lors de la réunion à
Tunis du Conseil des ministres de
l’Intérieur Arabes dans la journée du
mercredi 2 mars 2016, les ministres
présents ont décidé de classifier le
Hezbollah comme organisation
terroriste.
Seul le ministre de l’Intérieur
libanais a préféré enregistrer sa
réserve sur cette décision.
Aujourd’hui, le ministère
algérien des affaires étrangères
souligne la politique de non-ingérence
dans les affaires internes des autres
pays, et réaffirme la position de l’
Algérie vis-àvis de l’affaire du
Hezbollah libanais, classé mercredi
« organisation terroriste » par les pays
membre du Conseil de Coopération du
Golfe (CCG).
En effet, le porte-parole du MAE, M.
Abdelaziz Benali Cherif a tenu à
« rappeler que le Hezbollah est un
mouvement politico-militaire qui fait
partie du paysage social et politique du
Liban et qui participe aux équilibres
fragiles patiemment et laborieusement
négociés dans ce pays notamment en vertu
des Accords de Taëf, auquel il a été
partie prenante ».
« Toute décision concernant ce
mouvement doit donc émaner des Libanais
eux-mêmes. L’Algérie, pour qui la
non-immixtion dans les affaires internes
des autres pays est l’un des principes
directeurs de sa politique étrangère,
s’interdit toute interférence dans ce
dossier et refuse de s’exprimer en lieu
et place des Libanais dans une affaire
qui les concerne d’une manière
exclusive ».
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