Syrie
Syrie : Les non-dits de la
Déclaration finale d’Astana
Conférence de presse du Dr Bachar
al-Jaafari
suite à la Déclaration finale d’Astana
[Texte intégral]
Vendredi 27 janvier 2017
Communiqué du Dr
Bachar al-Jaafari, chef de la délégation
du gouvernement syrien à Astana
Mesdames et
Messieurs,
Ces deux
derniers jours, nous avons travaillé
dur, jour et nuit, pour le succès de
cette réunion et avons fait tout notre
possible pour surmonter les obstacles.
C’est pourquoi, nous croyons que la
réunion d’Astana a réussi à atteindre
« l'objectif de cessation des hostilités
pour une période déterminée » qui ouvre
au dialogue politique, en cours, entre
Syriens.
À cette
occasion, comme je l’ai déjà fait, nous
remercions la Direction du Kazakhstan de
toutes les facilités qu’elle nous a
accordées pour le succès de nos réunions
et de nos travaux.
Nous
remercions, tout particulièrement, nos
amis russes et iraniens pour les énormes
efforts consentis, lesquels ont
efficacement contribué à cette réussite.
Et cela, dans le but de stopper
l’effusion du sang syrien et de
travailler avec ces groupes [armés] afin
de vaincre, ensemble, le terrorisme et
de reconstruire la Syrie.
Et nous
disons aux États de la région connus
pour leur soutien aux terroristes :
c’est assez. Assez ! Vous avez dilapidé
les richesses de vos peuples, amené le
terrorisme dans vos pays, pris la
responsabilité de faire couler le sang
syrien. Le temps est venu de
reconsidérer les erreurs de vos
politiques pour le bien de votre peuple
et le bien des peuples de la région.
C’est ce que
j’avais à dire pour commencer. Vous
pouvez poser vos questions.
Question 1 [Hosni Mourtada, Al-Alam] :
Vous avez dit que des États régionaux
devaient cesser de faire couler le sang
syrien, pouvez-vous les nommer ?
Ensuite, les groupes armés présents à
cette réunion, ont-ils accepté de
combattre Daech et le Front al-Nosra ?
Bachar
al-Jaafari : Je
commencerai par la deuxième partie de
votre question. Je pense que vous avez
écouté le ministre des Affaires
étrangères du Kazakhstan lire le texte
de la Déclaration finale émanant des
trois États garants. Dans ce communiqué,
ils réitèrent leur détermination à
combattre conjointement l’EIIL et le
Front al-Nosra. Daech et le Front al-Nosra
sont donc nommément cités et c’est un
article qui les engage tous les trois, y
compris la Turquie qui l’a signé. Nous
pouvons supposer qu’elle le respectera.
Nous pouvons le supposer.
Quant à la
première partie de votre question, tout
le monde sait de quels États régionaux
il s’agit. La Turquie est l’un de ces
États, avec des États du Golfe, comme
l’Arabie saoudite et le Qatar.
Naturellement, ce discours s’applique à
tous ceux qui ont contribué directement
ou indirectement à l’effusion du sang
syrien. À tous.
Le temps est
venu pour ces États de modifier leurs
politiques sanguinaires à l’égard du
peuple syrien, de la Syrie, et de leur
propre peuple. Assez de ces jeux avec le
feu et de ces paris perdants. Tout le
monde est perdant, y compris les États
qui soutiennent le terrorisme rendu au
cœur de leurs maisons. Terrorisme contre
lequel nous n’avons cessé de les mettre
en garde depuis le début.
Question 2 [Ahmad Hadj Ali ; Al-Manar] :
Le chef de la délégation des factions
armées a déclaré que la Russie est
passée du rôle de soutien au régime à
celui de garant du règlement et qu’elle
tente de surmonter les obstacles.
Autrement dit, les groupes armés parlent
d’un changement du positionnement russe.
D’autres informations parlent de
tentatives consistant à négocier la
séparation entre groupes armés et
groupes terroristes, tel le Front al-Nosra,
contre la sortie des alliés de la
Syrie ; ce qui, comme vous le savez,
laisserait l’Armée syrienne seule sur le
terrain. Que veulent-ils dire et quel
est, actuellement, le rôle de la
Russie ?
Bachar
al-Jaafari : Nous ne
faisons pas de commentaires sur de
telles informations. Nous sommes un État
responsable qui évalue la situation à
partir des déclarations officielles de
telle ou telle capitale, de telle ou
telle partie. Par conséquent,
permettez-moi de ne pas les commenter.
Ceci dit et globalement parlant, cette
réunion d’Astana s’est tenue dans un but
précis : consolider l’accord de
cessation des combats et trouver
ensemble les mécanismes nécessaires à
cet effet. Tel est le but. La réunion
d’Astana n’est pas un bazar pour
troquer, acheter ou vendre. Des États
importants se sont réunis et sont
arrivés à une Déclaration finale, lue
par le ministre du Kazakhstan. Je crois
que cette image, colportée par certains,
est exagérée ou trop simplifiée.
Question 3 [Vitaly Varounine de
Saint-Petersbourg ; Canal 5] :
Que ressentiez-vous face à ces
représentants de l’opposition armée
syrienne ?
Bachar
al-Jaafari : Ce fut
douloureux de nous asseoir, dans la même
pièce, face à des Syriens associés à des
agendas étrangers, travaillant pour des
puissances étrangères, certains d'entre
eux s’étant engagés dans des groupes
terroristes. Ce n’est pas la première
fois. Ce fut le cas lors des première et
deuxième consultations à Moscou, ainsi
qu’aux réunions de Genève. Mais quoi que
cela nous coûte, nous le referons dans
le cadre des prochaines rencontres,
prévues et programmées, afin de sauver
notre État et notre peuple. Nous ferons
tout pour arrêter la guerre terroriste
menée contre les Syriens, quel qu’en
soit le prix.
Question 4 [Assaf Aboud ; BBC] :
La Déclaration finale parle d’un
mécanisme trilatéral de surveillance de
la cessation des combats. Étant donné
que votre délégation comportait des
officiers des forces gouvernementales,
les modalités de ce mécanisme ont-elles
été discutées ? Un agenda a-t-il été
fixé ?
Bachar
al-Jaafari : La clause
correspondant à votre question dit et je
cite en anglais : « The Russian, Iranian
and Turkish sides have decided to
establish a trilateral mechanism to
observe and ensure full compliance with
the ceasefire, prevent any provocations
and determine all modalities of the
ceasefire » [Les côtés russe, iranien et
turc ont décidé d’établir un mécanisme
trilatéral pour observer et assurer le
plein respect du cessez-le-feu, prévenir
toute provocation et déterminer toutes
les modalités du cessez-le-feu]. Par
conséquent, ces modalités seront
étudiées prochainement en concertation
avec le gouvernement syrien.
Question 5 [Agence Reuters] :
Premièrement, est-il possible que cette
réunion mène directement aux
négociations de Genève ou bien faudra-il
une deuxième rencontre ? Deuxièmement,
les participants de l’opposition ayant
exprimé leur refus et leur colère quant
au rôle iranien, qu’en diriez-vous ?
Bachar
al-Jaafari : Lorsque
vous traitez d’affaires politiques, vous
ne devez pas tenir compte de vos
émotions mais garder votre sang froid et
faire de votre mieux conformément aux
intérêts nationaux. Ici, la question
n’est pas de savoir qui est heureux ou
en colère, mais du fait que nous avons
abouti à un « document de négociation »
qui est cette Déclaration finale, sur
laquelle tous se sont mis d’accord.
C’est cela l’essentiel et c’est de cela
que nous devons nous occuper avant tout.
Ceux qui
disent qu'ils ne sont pas heureux du
rôle négatif de telle ou telle partie
cherchent à geler la situation. L’Iran,
comme la Russie et la Turquie, est
garant de ces négociations et a joué un
rôle positif pour qu’elles aboutissent à
la formulation finale, exprimée dans une
déclaration tripartite. Je n’ai pas
entendu ces critiques et il est
pitoyable que certains membres de la
délégation de l'opposition armée, ou des
groupes terroristes, puissent critiquer
l'une des trois parties ayant travaillé
à ce résultat, alors qu’ils ont accepté
l'accord tripartite signé le 29 décembre
2016.
De notre
côté, nous pourrions dire que le rôle de
la Turquie est négatif ; ce qu’il est.
Mais nous ne le disons pas parce que
nous sommes des diplomates conscients de
nos responsabilités et que nous
représentons un gouvernement légitime et
responsable. Et si nous n’agissons pas
comme ils le font, c’est parce qu’en
matière de politique, vous devez traiter
avec vos adversaires pour sauver votre
pays et votre peuple. Ce à quoi nous
nous employons ici et maintenant.
En ce qui
concerne les pourparlers de Genève, je
répète que le but de cette réunion
d’Astana est la consolidation du
cessez-le feu en Syrie. Elle fait partie
de l’opération Genève, mais c’est une
opération différente. Elle pourrait la
faciliter, ce qui nous conviendrait.
Question 6 [Dima Nassif ; Al-Mayadeen] :
Concernant le Front al-Nosra, quelle
sorte de coordination a été prévue entre
l'Armée syrienne et les factions armées
ayant signé l’accord tripartite ?
Devrons-nous attendre longtemps des
éclaircissements sur les mécanismes de
soutien au cessez-le-feu ? Quel prix
politique devra payer Damas contre
l’intégration de ces factions armées au
sein d’un front plus large, pour
combattre leurs alliés d’hier ?
Bachar
al-Jaafari : La
déclaration conjointe des États garants
répond à votre question. Premièrement,
cette Déclaration finale oblige les
factions armées qui ont participé à la
réunion d’Astana et ont accepté l’accord
tripartite. Le garant de ces factions
étant la Turquie pour la bonne raison
qu’elle les parraine, la question
concernant la coordination avec l’Armée
syrienne est à poser au gouvernement
turc.
Quand à votre
question sur le mécanisme trilatéral de
soutien à la cessation des hostilités,
nous avons convenu qu’il sera limité
dans le temps, le gouvernement syrien
estimant qu’il ne devra pas dépasser une
année. Délai pendant lequel les mesures
techniques seront décidées par les
experts militaires des participants à la
réunion d’Astana.
Il n’y a pas
de prix politique à payer. S’il y en
avait un, ce serait le succès de ce qui
a été déclaré suite à cette réunion. Un
succès dont nous serions heureux, car
tout ce qui peut être utile pour arrêter
cette guerre terroriste, injuste et
folle, contre notre peuple est bienvenu
dans le cadre de la poursuite de notre
combat contre le terrorisme de Daesh, du
Front al-Nosra et des groupes associés.
Question 7 [Ramez al-Kadi ; Al-Jadid] :
Il est vrai que ce n’est pas la première
fois que vous vous asseyez avec des
opposants, mais c’est la première fois
que vous vous asseyez avec les factions
terroristes. Est-ce que cela signifie
que, désormais, le gouvernement syrien
cessera de qualifier ces factions
d’organisations terroristes ?
Bachar
al-Jaafari : Ces
groupes terroristes armés ont décidé de
se joindre à un processus précis,
mettant fin à leurs pratiques
terroristes, les intégrant dans une
nouvelle opération intitulée « Accord de
cessation des hostilités garanti par la
Russie, l’Iran et la Turquie ». Ce qui
signifie que suite à la libération
d’Alep et aux importantes victoires
militaires de l’Armée syrienne sur tous
les fronts, ces groupes terroristes ont
acquis la conviction qu’ils n’ont aucun
avantage à poursuivre leurs pratiques
terroristes pour atteindre des objectifs
politiques. Ils ont donc choisi de
rejoindre l’opération d’Astana. Par ce
choix, ils rejetteraient la violence et
le terrorisme. C’est pourquoi nous avons
accepté de nous asseoir avec eux.
Intervention du journaliste :
Qu’en serait-il si le Front al-Nosra
décidait de rejoindre le processus
politique ?
Daech et le
Front al-Nosra sont deux organisations
classées terroristes par le Conseil de
sécurité. Là-dessus, il y a consensus
dans la Déclaration finale d’Astana,
comme dans toutes les Résolutions du
Conseil de sécurité en rapport avec la
lutte contre le terrorisme.
Intervention du journaliste :
Est-il vrai que vous avez exigé la
fermeture de la frontière avec la
Turquie et que la Déclaration finale
n’en a pas tenu compte ?
Bachar
al-Jaafari : Nous
exigeons la fermeture de la frontière
avec la Turquie depuis six ans et non
seulement depuis cette réunion d’Astana.
Question 8 [Imad Sara ; Télévision arabe
syrienne] :
Quelles sont les régions concernées par
l’accord de cessation des combats ?
S’étendront-elles à Wadi Barada et, par
conséquent, mettront fin aux coupures
d’eau à Damas ? S’étendront-elles à Deir
ez-Zor et d’autres régions ?
Bachar
al-Jaafari : Concernant
Wadi Barada, les neuf villes ou villages
qui s’y trouvent ont été complètement
libérés, reste le seul problème d’Aïn
al-Fijeh, ville où jaillit la source
principale alimentant en eau potable
Damas, qui compte aujourd’hui sept
millions d’habitants. Le groupe
terroriste sévissant dans cette ville,
usant de l’eau comme arme de pression
sur la population et le gouvernement,
est le Front al-Nosra. C’est pourquoi
les opérations militaires se poursuivent
contre le Front al-Nosra à Aïn al-Fijeh.
Quant à
l’identification des régions concernées
par l’accord de cessation des
hostilités, elle revient aux experts
militaires qui en établiront la
cartographie prochainement, après
échange d'informations entre les garants
et l'Armée arabe syrienne, afin de
localiser avec précision Daech, le Front
al-Nosra et les groupes qui leur sont
liés, et les combattre.
Question 9 [Jaafar Ahmad ; Télévision
syrienne] : La
Déclaration commune finale de la réunion
d'Astana a affirmé son attachement à la
souveraineté, à l'indépendance, à
l'unité et à l'intégrité territoriale de
la République arabe syrienne en tant
qu'État multiethnique, multi-religieux,
non confessionnel et démocratique.
Pourquoi n’est-il pas fait mention de
son caractère laïc ? Existerait-il un
doute à ce sujet ? D’autre part, il est
question du retour à Genève le 8
février. Pouvez-vous nous éclairer sur
ce point ?
Bachar
al-Jaafari : La
suppression de la référence au caractère
laïc de la Syrie a été faite à la
demande de la délégation turque et des
groupes armés participant à la réunion
d’Astana. C’est curieux et étrange qu’un
gouvernement qui prétend que la Turquie
est un État laïc, se prononce contre ce
terme quand il s’agit des options du
peuple syrien pour la Syrie. En soi,
cela témoigne de la grande contradiction
entre les paroles et les actes du côté
turc.
Nous avons
insisté pour que la laïcité fasse partie
des caractéristiques du futur État
syrien sur lequel les Syriens devront
s’entendre. Nos amis iraniens et russes
l’ont admis, mais la délégation turque
et la délégation des groupes armés l’ont
refusé, alors que la Turquie a assisté à
la réunion de Vienne 2, laquelle a
intégré ce terme dans sa déclaration
finale. La Turquie est d’accord à
Vienne, mais vient de se contredire à
Astana.
Question 10 [Firas Mardini, canal Sama,
Al-Fadaiya] :
Avez-vous signé la Déclaration finale ou
bien a-t-elle été signée par les États
garants seulement ? Quant à Genève, la
délégation de l’opposition armée
rejoindra-t-elle les délégués des autres
plates-formes de l’opposition, ou seuls
les participants à la conférence
d’Astana se retrouveront à Genève ?
Bachar
al-Jaafari :
Avons-nous signé le communiqué ? Non,
parce qu’il exprime l’engagement des
trois États garants. Évidemment, nous
avons été consultés en permanence et mis
au courant à toutes les étapes de son
élaboration. Il n’est donc pas publié au
nom de tous ceux qui ont participé à
cette conférence, mais au nom des trois
États garants de la cessation des
hostilités. Quant à Genève, c’est
l’Envoyé spécial, M. de Mistura, qui
doit mener les consultations afin de
décider quels seront les participants.
Intervention du journaliste :
À quelle date ?
Bachar
al-Jaafari :
Nous ne le savons pas. La date sera
fixée par les canaux diplomatiques.
Question 11 [Mohammad Khorchali, Canal
Kurdistan] : Les
Kurdes de Syrie ont joué un rôle
important dans la lutte contre Daech.
Qu’en pensez-vous ? Quel sera leur sort
dans la Syrie à l’avenir ?
Bachar
al-Jaafari : Je
suis heureux que vous ayez parlé des
Kurdes en tant que Syriens. Disant cela,
vous avez répondu partiellement à votre
question. Pour nous, que nous parlions
d’Arabes, de Chaldéens, de Kurdes ou de
toute autre composante du peuple syrien,
ce sont tous des Syriens, sans aucune
distinction. Nous sommes fiers de nos
frères kurdes syriens, comme nous
serions fiers de nous-mêmes, parce que
les Kurdes de Syrie ont joué un rôle
important dans notre Histoire et non
seulement dans la lutte contre Daech.
Nous vivons
ensemble depuis des milliers d'années et
nous ne cherchons pas à tester la
fidélité des uns et des autres, parce
que nous sommes fidèles. Il se trouve
que certains qui n’ont pas foi en la
Syrie, mais en d’autres agendas
planifiés par des forces étrangères, ont
choisi une autre voie. Ici, une remarque
s’impose : il y a aussi des Arabes
syriens qui travaillent contre leur
propre pays. Nous avons des traîtres qui
rendent visite à Israël et combattent à
ses côtés contre leur pays. Il ne faut
donc pas généraliser en parlant de telle
ou telle composante, car la plupart des
Syriens sont fiers d’être syriens et
c’est ainsi que nous les considérons.
Question 12 [journaliste de la BBC] :
L’opposition a déclaré que l’opération
Astana est terminée. Partant de là,
votre gouvernement cessera-t-il ses
attaques contre Wadi Barada ?
Bachar al-jaafari :
Si vous n’y voyez pas d’inconvénient,
permettez que je rectifie votre
question. Premièrement, j’ai déjà dit
qu’il n’y a rien qui puisse être
qualifié d’« attaque contre Wadi
Barada », mais un problème à Aïn al-Fijeh
où se trouve la source d’eau potable qui
alimente les sept millions d’habitants
de la capitale, Damas, depuis 41 jours.
Je vous prie de répéter ce que je viens
de dire. Depuis combien de jours ?
M’avez-vous entendu ? Combien de jours ?
Journaliste de la BBC :
Vous avez dit 41 jours.
Bachar
al-Jaafari : Imaginez
que je vous prive d’eau pendant deux
jours, puis reposez-moi votre question.
Quoi que dise ladite opposition armée,
vous devriez vérifier une, deux, puis
trois fois, avant de soutenir ses
propos, parce que l’Armée syrienne
libère des villes capturées par les
terroristes. Telle est la vérité. Telle
est la réalité. Nous ne combattons pas
un pays étranger. Nous ne lançons pas
une guerre contre nos voisins. Nous
combattons des terroristes sévissant à
l’intérieur de nos frontières et sur
notre territoire, afin de protéger notre
population. Il ne s’agit donc pas de
« la chute » d’une ville ou d’un village
aux mains de l'Armée syrienne, mais de
« la libération » de la source d’eau
potable alimentant sept millions
d’habitants privés de cette eau depuis
41 jours ! Tant qu’il en sera ainsi,
l’Armée syrienne poursuivra ses
opérations.
Question 13 [identité de l’intervenant
inaudible] :
Lors d’un congrès à Genève, je vous ai
interrogé sur les exigences des Kurdes
syriens. Vous m’aviez répondu que ceux
qui songent au fédéralisme ou à la
partition de la Syrie prennent du
Panadol. Or les Kurdes, avec d’autres
composantes, ont annoncé la
fédéralisation, notamment au Nord
de la Syrie. Quel est votre avis à ce
propos ?
Bachar
al-Jaafari : Il
existe un médicament encore plus
efficace que le Panadol et c’est l’advil.
Quel que soit le régime qui pourrait
être adopté par la Syrie, la décision
revient au peuple syrien, lui-même, et
non à l’une de ses composantes qui en
déciderait de manière unilatérale. Celui
qui a des idées sur le sujet n’a qu’à
les soumettre démocratiquement au
Parlement syrien, aussi folles
soient-elles, telle celle du
fédéralisme ; une idée folle qui ne
se réalisera pas en Syrie. Il n’empêche
qu’un parti ou un autre peut soumettre
n’importe quelle idée de manière
démocratique. Au cas où elle obtiendrait
l’unanimité, nous pourrons en reparler.
Mais
qu’un groupe de personnes parle de créer
un petit État désigné comme « fédéral »
et de diviser le pays au profit
d’agendas étrangers, c’est un discours
en tout point inacceptable, d’autant
plus qu’il ne correspond pas à celui de
tous les Syriens kurdes. Très nombreux
sont les Syriens kurdes patriotes, par
excellence, et contre le fédéralisme.
Merci
Mesdames et Messieurs
Dr Bachar
al-Jaafari
Délégué permanent de la
Syrie auprès des Nations Unies
24/01/107
Transcription et traduction par Mouna
Alno-Nakhal
Avec l’espoir, mêlé de certitude, que
les violences perfides cachées sous la
signature du gouvernement turc et de ses
factions terroristes seront contrées, le
moment venu, par la volonté farouche du
peuple syrien de ne pas céder à leur
odieux sectarisme en affirmant que la
Syrie est, et restera, un pays laïc.
Source :
Vidéos / Al-Fadaiya (Syrie)
https://www.youtube.com/watch?v=6js68ZH8UxM&feature=youtu.be
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